samedi 1 décembre 2018

Québec — et si on parlait du contenu de l'éducation ?

Billet de Mathieu Bock-Côté sur le plan de M. Legault en éducation (principalement ouvrir 220 nouvelles classes en maternelle et dépenser plus d’argent).

Plusieurs commentateurs ont noté l’importance accordée par François Legault à l’éducation dans son discours inaugural. Il parle même de redressement national.

École

Mais pour être à la hauteur de la mission qu’il se donne, le Premier ministre devra se référer à une définition exigeante de l’éducation. Il ne devra pas seulement parler d’argent, même s’il s’agit d’une question essentielle, mais préciser sa vision de l’éducation et sa philosophie. Il s’agira, en d’autres mots, de répondre à une question essentielle : qu’est-ce qu’une bonne éducation ?

Cette question en ouvre une autre : que souhaitons-nous transmettre avec l’école québécoise ?

On parle ici de la mission de l’école. Quoi qu’en pensent certains esprits à courte vue, elle ne doit pas se penser seulement, ni même d’abord, en fonction des besoins du marché du travail, mais transmettre une culture s’alimentant à notre riche patrimoine de civilisation. Pour l’instant, elle ne le fait pas.

Il y a 99 chances sur 100 qu’une jeune personne sortant du secondaire connaisse peu et mal l’histoire du Québec et celle de la civilisation occidentale. Il en ira de même pour la littérature française. Et plus tristement encore, il est bien possible que cette jeune personne maîtrise très approximativement la langue française.

Dans un même esprit, l’école devra prendre ses distances avec les théoriciens fous du ministère et des facultés de sciences de l’éducation qui ont contribué progressivement à sa décomposition.

Culture

Il faudrait rompre avec une pédagogie qui sacrifie les connaissances et sacralise la technologie.

Il faudrait restaurer la discipline en classe et cesser d’imposer aux enseignants des élèves avec des problèmes d’apprentissage ou de comportement qui rendent la vie en classe impossible.

Il faudrait aussi délivrer les enseignants de la paperasse pédagogico-bureaucratique comme les plans d’intervention et autres machins qui alourdissent leur vie.

En fait, il faudra beaucoup de choses ! Plus le gouvernement en sera conscient, mieux il gouvernera.

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