lundi 9 juillet 2012

Le « mariage gay » et la logique libertarienne new-yorkaise

Rediffusion estivale, première diffusion 29/VI/2011.

Michael Bloomberg amoureux
Pour le maire de New York, Michael Bloomberg, 20e fortune du monde avec 18 milliards de dollars, la raison principale de son soutien au « mariage gay » serait que « le gouvernement ne devrait pas nous dire que faire, à moins qu'il y ait une raison publique impérieuse ».

Traditionnellement, l'État soutenait la famille comme cellule reproductrice de la société en donnant des avantages fiscaux et juridiques aux couples stables (et donc mariés) qui font des enfants et les élèvent. Fiscalement et juridiquement, les avantages des familles traditionnelles ont en pratique disparu. Il est sans doute plus rentable fiscalement, par exemple, d'être à la tête d'un foyer monoparental que d'une famille traditionnelle, alors que les foyers monoparentaux concentrent pourtant sur eux de nombreux problèmes sociaux.

La conclusion logique de ce mouvement qui tend à défavoriser les familles traditionnelles pour en favoriser d'autres aurait été que l'État se départisse totalement de l'officialisation des mariages (qui ne comportent en réalité plus d'avantages) et laisse le champ libre aux Églises et autres communautés qui considèrent ce lien comme étant important, voire sacré. Ç'aurait été la conclusion à laquelle aurait dû arriver Bloomberg. Enfin, peut-être se dit-il que le mariage est tellement dévalué que l'État peut aussi bien le donner à tous que ne plus s'en occuper du tout.

Mais ce qui est comique de la part du maire Bloomberg c'est qu'il sorte cette antienne libertarienne alors qu'il est un micro-régulateur maniaque qui a imposé un règlement qui interdit de fumer sur des propriétés privées, dans les parcs et les rues, un autre qui interdit la cuisson au gras trans et un dernier qui limite le droit des bénéficiaires d'aide sociale à boire des boissons gazeuses ! (Ils ne peuvent acheter des sodas avec des timbres alimentaires émis par le gouvernement.)

À bien y penser, New York n'est pas une exception et la restriction de façade « à moins qu'il y ait une raison publique impérieuse » n'est qu'un laissez-passer pour le gouvernement de limiter la liberté quand bon lui semble, notamment, dans le domaine de la santé et de l'alimentation. Normal, la santé est socialisée, l'État a donc un « intérêt impérieux » à ce que vous fassiez plus d'exercices, ne fumiez plus, mangiez moins gras.

C'est la rançon du socialisme. L'État peut prétendre avoir un intérêt impérieux à tout réglementer : vous devez suivre le programme scolaire de l'État qui s'est arrogé un droit de préemption en la matière, car il va de son intérêt que vous soyez « tolérant » et « multiculturel ». En Allemagne, l'État interdit en pratique l'instruction à la maison, il emprisonne des parents chrétiens qui s'opposent au programme d'éducation sexuelle et interdit à Berlin les exemptions à un cours d'éthique « humaniste », le tout pour des raisons impérieuses à son goût. Pour l'Allemagne, l'État — et non les parents — « est investi de la mission de l'éducation ». Cette mission « habilite celui-ci à poursuivre des objectifs pédagogiques propres indépendamment des parents » et les parents ne peuvent « demander que, lors des cours scolaires, les enfants ne soient pas confrontés à d'autres croyances ou opinions qui leur étaient étrangères ». Bref, l'État allemand impose quand il le veut au nom d'impératifs vagues son point de vue sans réels égards pour les convictions des parents, le tout pour « prévenir l'éclosion de phénomènes communautaristes à caractère religieux ou philosophique ». C'est-à-dire pour prévenir une réelle diversité religieuse et philosophique. Toutes ces restrictions s'opèrent actuellement contre des familles allemandes de souche et non des communautés allochtones.  Il n'est donc pas étonnant que Québec utilise la jurisprudence allemande et berlinoise (Appell-Irrgang c. Allemagne) en Cour suprême du Canada pour imposer sa philosophie jacobine et le programme d'éthique et de culture religieuse.

En échange de ces pertes de liberté, New York et les États occidentaux offrent plus de liberté dans un seul domaine : le sexe. Enfin, l'identité sexuelle : homosexuelle, bisexuelle, transsexuelle, transgenre et travestie. L'identité sexuelle comme exutoire à bon marché pour les gouvernements, comme compensation à la perte de libertés imposée dans les autres domaines par l'État  microgestionnaire, le gouvernemaman. Pour l'instant, il reste quelques tabous : l'inceste, la polygamie et la pédophilie. Pour combien de temps ? Après tout, selon certains experts qui sont venus témoigner en commission parlementaire, la pédophilie est une orientation sexuelle (comme l'homosexualité) dont on ne guérirait pas...


Voir aussi

Marie Geiss-Galimard : « Pour les Allemands, les enfants sont la propriété de l’État »

Allemagne — Mère de douze enfants emprisonnée : elle refuse pour ses enfants le cours d'éducation sexuelle au primaire

Parents allemands demandent l’asile au Canada.

École à la maison : les familles fuient l’Allemagne




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

6 commentaires:

Lantillais a dit…

Before New York legislators passed a same-sex “marriage” bill earlier this month, a poll by QEV Analytics found that 57 percent of voters in the state supported marriage as “only” between a man and a woman. The same poll, commissioned by the National Organization for Marriage, found that 59 percent favored putting the question on the ballot instead of leaving it to legislators.

http://blackchristiannews.com/news/2011/06/new-poll-shows-majority-of-new-yorkers-back-traditional-marriage.html

Sébas a dit…

Très belle analyse: merci

Certains sont de faux libertariens... et des vrais "progressiste-étatiques"...



***

ÇA c'est pas mal plus libertarien:

"Privatize Marriage"

by Anthony Gregory

http://www.lewrockwell.com/gregory/gregory68.html

Jonathan a dit…

Bravo pour cet excellent éditorial!

Voici un bon texte de Pat Buchanan sur ce sujet(en anglais):


The Death of Moral Community

Rigolo va ! a dit…

Le lobby homosexuel se fout d'un mariage civil sans intérêt.

Vous voulez garder le mariage pour les églises ?

La prochaine bataille sera donc le mariage homo dans les églises...

Inventeur de ce qui s’appelait le CUC dans les années 90, Jan-Paul Pouliquen préconisait ce naufrage  : «Le mariage civil se cassera bel et bien la figure lorsque notre contrat aura fait ses preuves ». Douze ans plus tard, le Pacs concurrence sérieusement le mariage civil. Mais, quantitativement, le mariage résiste. C’est d’autodestruction par dissolution interne qu’il est menacé. Pouliquen estimait que le mariage civil était, par sa solennité et la promesse de fidélité, une déclinaison du mariage religieux dont il perpétrait le caractère injuste, intrusif et liberticide. En s’appropriant le mariage civil, le lobby homosexuel pourrait achever de le vider de sa substance  : exit l’engagement durable entre un homme et une femme destinés à procréer ensemble… Les théoriciens du gender se targuent de réinventer la liberté  : ils veulent dynamiter le «  mariage bourgeois  » en cassant l’idée de fidélité hétérosexuelle qui lui est attachée.

La cérémonie en mairie va-t-elle être boudée par ceux qui ont la plus haute idée du mariage  ? Il n’est pas certain que les maires apprécieraient cette dévalorisation d’un événement emblématique de leur mission. Nombre de Français de bon sens, même incroyants, restent attachés à l’institution du mariage parce qu’ils croient encore à l’amour conjugal fidèle, orienté vers l’éducation des enfants. Pour les chrétiens, ce serait donc aujourd’hui un crève-cœur de participer au sabordage du mariage en mairie. Mais demain  ? De toutes les façons c’est le mariage religieux qui est revendiqué par certaines personnes homosexuelles, comme on le voit là où le mariage civil leur est ouvert. Au-delà d’une reconnaissance sociale, la validation ultimement recherchée demeure morale."

Jonathan a dit…

"Pour l'instant, il reste quelques tabous : l'inceste, la polygamie et la pédophilie. Pour combien de temps ?"


Pour ce qui est de la polygamie, plus pour très longtemps. Un polygame de l'Utah invoque un jugement de la Cour suprême américaine de 2003 qui était une grande victoire du lobby gay.

Extrait de l'article du New York Times et commentaires de "l'infréquentable" Steve Sailer ici(en anglais):
Polygamists sue using gay marriage logic

Pour une école libre a dit…

Si je me rappelle bien Douglas Farrow a déjà dit que la nouvelle définition du mariage (pour les « gays » ) ouvrait la voie à la légalisation de la polygamie (par exemple en Colombie-Britannique et des mormons traditionnalistes).

http://www.youtube.com/watch?v=Vx8halP2Dcg