jeudi 2 novembre 2023

Novlangue et copier-coller des médias : « ambitieux » et « plafonner »

Les médias qui ne prennent aucune distance par rapport aux communiqués de presse gouvernementaux publient qu'Ottawa «plafonne» l'immigration, alors que les cibles augmenteront pendant encore deux ans, passant de 465 000 cette année à 500 000 en 2025, soit une hausse de 7,5%

Ottawa dit qu'il plafonnera en 2026 sa cible, pour la maintenir alors à 500 000. Mais 2026, c'est dans trois ans, et surtout après la prochaine élection fédérale. Si le ministre Marc Miller (grand ami de Trudeau depuis le collège Brébeuf) estime que la crise du logement justifie une pause, alors pourquoi attend-il  trois ans pour la mettre en œuvre ?

« va plafonner ... dès 2026 ». Ajoutons que « dès », contrairement à  « à partir de » qui est neutre, indique une urgence, un événement qui aura lieu plus vite, plus tôt que prévu, pas dans 3 ans.

 

Il en va de même pour le gouvernement de Québec qui « plafonnerait » le nombre d'immigrants permanents et qu’il fixe son seuil annuel d’immigration à 50 000 nouveaux arrivants pour les deux prochaines années. Or, en décortiquant les chiffres qui ont été présentés par le premier ministre François Legault et par la ministre de l’Immigration Christine Fréchette, on s'aperçoit que le chiffre sera en fait de 64 000 immigrants permanents. En effet, le plan gouvernemental prévoit pour l’année 2024 :

  • un maximum de 51 500 immigrants dans les « admissions régulières » (immigration économique, regroupement familial et réfugiés) ;
  • 6500 étudiants étrangers sélectionnés dans le volet diplômés du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) ;
  • l’écoulement de 5400 à 6600 demandes dans la catégorie des gens d’affaires.


Un plafonnement « dès maintenant » pour deux ans qui commence par une hausse de 28 % en 2024...

Un petit mot sur l'euphémisme « ambitieux » utilisé par le ministre fédéral Marc Miller quand il a déclaré: « J'ai l'intention d'être ambitieux dans les cibles que je vais annoncer au cours des prochains jours, mais je veux aussi rester réaliste ». Le mot cache souvent des politiques idéologiques, ruineuses ou irréalistes qu'un politicien s'entête à vouloir à mettre en œuvre.

 

 Retour sur les annonces d’Ottawa et de Québec sur l’immigration

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