mardi 23 janvier 2018

Gros salaire... mais gros déficit de sens dans son travail. Sixtine a tout plaqué pour se former à la méthode Montessori.

Un boulot bien payé à Paris, des missions variées, des collègues sympas, un cabinet de conseil qui faisait partie des « Great Place to Work » [en anglais dans le texte] depuis des années, un iPhone 6 et une Surface Pro… Mais de quoi pouvais-je encore rêver ? D’un métier qui a du sens.

Changement de cap… et d’ambiance

Savoir pour qui et dans quel but l’on travaille : à l’heure du tout-tertiaire et du tout-virtuel, ce besoin élémentaire est devenu un luxe. Coincée dans mon bureau, dans un soi-disant open space [plateau ou espace ouvert], je rêvais d’avoir du temps et de l’espace : rentrer avant 20 h et avoir un horizon plus large que mon écran d’ordinateur. Je rêvais enfin de rendre ma vie professionnelle cohérente avec mes aspirations spirituelles et mon désir d’une vie simple, respectueuse de l’environnement et proche de la nature.

Des couples d’amis, jeunes parents, se questionnaient sur la meilleure manière d’élever leur progéniture. Grâce à eux, je découvris la pédagogie Montessori, et m’y plongeai pendant plusieurs mois… avant de franchir le pas. En lisant Les lois naturelles de l’enfant de Céline Alvarez, j’avais été émerveillée par le potentiel insoupçonné des enfants, autant que révoltée de voir à quel point on ne lui permettait pas de se révéler. Quelle respiration tout à coup ! J’ai donc décidé de démissionner pour me lancer dans la grande aventure éducative.

Quelle respiration tout à coup ! J’ai donc décidé de démissionner pour me lancer dans la grande aventure éducative.

C’est ainsi que je me suis retrouvée inscrite à l’Institut Supérieur Maria Montessori (ISMM) de Lyon. Radical changement d’ambiance par rapport à tout ce que j’avais connu auparavant ! En entrant dans cette école, on découvre une pièce vaste et lumineuse. Le long des murs s’alignent des étagères basses, sur lesquelles est rangé le matériel pédagogique. Tout est beau, ordonné, délicat : les objets sont en bois, en porcelaine, en verre ; et surtout, ils sont adaptés à la taille et à la force des jeunes enfants auxquels ils sont destinés.

Aiguiser son regard sur le monde


Comme dans toutes les classes Montessori (appelée « ambiance » par les initiés), l’espace est divisé en quatre aires. L’aire de la vie pratique permet à l’enfant de devenir autonome dans les gestes du quotidien tout en affinant son mouvement. Grâce à l’aire du raffinement des perceptions sensorielles, l’enfant aiguise son regard sur le monde en affinant ses sens. L’aire du langage le mène à l’écriture et à la lecture ; et enfin, dans l’aire des mathématiques, il apprend à maîtriser le système décimal et les opérations qui en découlent.

Seul le U formé par des tables à hauteur normale trahit la finalité de cet espace : la formation d’une trentaine d’adultes, dont moi, au métier d’éducateur Montessori. Au fil de l’année, le matériel pédagogique de chaque aire nous est présenté : ses buts directs et indirects, l’âge auquel il est souhaitable de le proposer à l’enfant, les variantes qui permettront de relancer son intérêt pour l’activité…

Nos journées sont aussi rythmées par des temps d’enseignements sur les concepts phares développés par Maria Montessori dans ses différents livres, par exemple ce qu’elle appelle « l’esprit absorbant ». L’esprit de l’enfant en bas âge absorbe spontanément ce qu’il expérimente. Jusqu’à ses six ans, il a la capacité d’intégrer inconsciemment et sans effort les moindres éléments de son environnement.

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Partialité ? Préférence pour nommer des femmes professeurs dans les sciences plutôt qu'hommes avec même CV

La sous-représentation des femmes dans les sciences universitaires est généralement attribuée, à la fois dans la littérature scientifique et dans les médias, à des préjugés sexistes qui font que moins de femmes sont embauchées.

Une étude de l’Université du Michigan à Ann Arbor s’est penchée sur cette hypothèse très commune.

L’étude résume cinq expériences d’embauche dans lesquelles des professeurs de faculté ont évalué les dossiers de candidats hypothétiques féminins et masculins. Leurs dossiers utilisaient des profils personnels systématiquement modifiés, mais qui correspondaient à un parcours universitaire identique. Les postes en jeu étaient ceux de professeurs adjoints en biologie, génie (ingénierie), économie et psychologie.

Contrairement à une idée très répandue, les professeurs sélectionneurs (qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes) dans les quatre domaines préféraient deux fois plus les femmes candidates aux hommes qui avaient pourtant le même parcours universitaire et le même état civil (célibataires, mariés, divorcés), à l’exception des sélectionneurs économistes mâles qui ne montraient aucun biais envers l’un de deux sexes.

La comparaison de différents états civils a révélé que les femmes sélectionneuses préféraient les mères divorcées aux pères mariés et que les hommes préféraient les mères qui prenaient des congés parentaux à celles qui n’en prenaient pas. Ces résultats, étayés par des données d’embauche universitaire réelles, suggèrent un biais (l’étude parle d’« avantages ») en faveur des femmes qui commencent une carrière comme professeurs d’université dans les sciences.


Préférence d’embauche parmi deux candidats à qualification et mode de vie égaux : pourcentage des membres de la faculté qui sélectionne le candidat homme ou femme.


Plus de détails :

Dans la cadre de cette étude, les auteurs ont mené des expériences randomisées et des études de validation sur 873 professeurs permanents (439 hommes, 434 femmes) de biologie, ingénierie, économie et psychologie dans 371 universités des 50 États américains et du District de Columbia. Dans l’expérience principale, 363 membres du corps professoral ont évalué des curriculum vitae décrivant des candidats hypothétiques féminins et masculins pour des postes de professeurs assistants menant à la permanence qui partageaient le même style de vie (par exemple, célibataire sans enfants, marié avec enfants). Les profils des candidats étaient systématiquement variés pour dissimuler des parcours universitaires identiques.

Les résultats ont révélé une préférence de 2:1 en faveur des femmes par les professeurs des deux sexes dans les domaines à forte intensité mathématique et non mathématique, à la seule exception des hommes économistes, qui n’ont montré aucune préférence de genre. Les résultats ont été reproduits en utilisant des analyses pondérées pour contrôler les caractéristiques de l’échantillon national.

Voir aussi

Discrimination — Les lesbiennes gagnent plus que les hétérosexuelles


La sélection à l’entrée des universités de l’« Ivy league »

Australie — Recrutement [dans la fonction publique] sur base de CV anonymisés [au niveau du sexe, nom et ethnie des candidats] augmente nombre d’hommes blancs sélectionnés (l’idée des CV anonymisés est donc abandonnée)