Un rapport publié cette semaine met en lumière une baisse importante de la démographie dans moins de 50 ans.
Le Japon, archipel vieillissant, ce n’est pas nouveau. Le Japon, archipel dépeuplé, ça l’est plus. L’Institut national de recherche sur la population et la sécurité sociale, un organisme rattaché au ministère de la santé, publié cette semaine un rapport alarmiste : la population japonaise pourrait bien diminuer de 30 % d’ici 2070.
Le Japon a chuté dans le classement mondial des pays les plus peuplés, passant de la septième place en 1990 à la onzième en 2022. Le pays devrait tomber au 17e rang d’ici 2050, derrière des pays tels que le Viêt-Nam ou les Philippines.
De 126 à 87 millions
Le quotidien économique, Nihon Keizai Shimbun, a publié sur son site les projections démographiques : la population japonaise, qui est actuellement d’un petit peu plus de 126 millions, devrait diminuer de 30 % dans moins de 50 ans pour atteindre 87 millions d’habitants. Cette baisse démographique s’accompagnera d’un vieillissement accru de la population, avec une estimation de 33 millions de personnes âgées de plus de 65 ans, soit près de 40 % des habitants.
En parallèle, le nombre de personnes âgées de 15 à 64 ans devrait chuter à 45 millions en 2070, contre 75 millions actuellement et les citoyens étrangers devraient représenter un peu plus de 10 % de la population, soit cinq fois plus qu’actuellement.
Impacts sur l'économie, la sécurité sociale
Ces projections soulèvent des préoccupations majeures pour l’avenir du Japon, notamment en termes de durabilité économique et de pression sur les systèmes de sécurité sociale. «Comme nous l’avons vu avec le déclin de l’économie régionale [qui est frappée davantage par le dépeuplement et a du mal à s’en sortir], la société japonaise entière et les structures de base de celle-ci risquent de s’effondrer» estime l’économiste japonais Hideo Kumano dans le journal Mainichi Shimbun.
Ces prévisions sont peut-être encore trop optimistes
Néanmoins, selon le Japan Today, ce rapport officiel ne serait pas totalement exhaustif. Les dernières données «surestiment l’augmentation de la population étrangère et ne tiennent pas compte de la baisse du désir de la jeune génération de se marier ou d’avoir des enfants, causée par la pandémie» estime dans ses colonnes Masashi Kawai, directeur d’un centre de recherche sur la prévention du déclin démographique.
Le rapport souligne également l’importance pour le pays de non seulement revoir les systèmes de sécurité sociale mais aussi de restructurer les communautés urbaines afin de mieux répondre aux besoins des Japonais. Notamment la création de villes qui ne compteraient pas plus de 100 000 habitants, offrant ainsi des services centralisés.
Le Japon n’est pas le seul pays à faire face à une chute importante de la démographie. La Corée du Sud fait également face à une chute drastique du taux de natalité. Sa population, qui est actuellement d’environ 51,8 millions d’habitants, devrait tomber à 45,8 millions d’ici 2050.
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