mardi 2 mai 2023

Biden : « La culture musulmane est présente au sein de la culture américaine depuis le tout début »

Depuis quelques années, on lit dans la presse américaine qu’une partie des esclaves noirs vendus aux États-Unis étaient musulmans principalement à cause de leur origine (Sénégal). C’est possible, mais en quelle proportion et islamisés à quel moment et à quel point ?

Les Européens achetaient les esclaves aux chefs de guerre et aux marchands sénégalais, le plus souvent musulmans. En théorie, ces musulmans ne pouvaient asservir d’autres musulmans. Il est vrai que les Maures ont parfois accusé les noirs convertis d’être hérétiques ou mal convertis pour en faire des esclaves… et que certaines populations noires se seraient converties à l’islam davantage pour échapper à l’esclavage que par conviction religieuse.

La généralisation de l’islam au Sénégal ne remonte qu’au XIXe siècle alors que la France avait mis fin au trafic négrier en 1815 au Sénégal. C’est également la France, en 1848, qui mit fin officiellement à l’esclavage au Sénégal comme dans tout son empire. Paradoxalement, cette domination européenne conduisit à des djihads en Afrique de l’Ouest lesquels firent progresser l’islam. C’est ainsi que la noblesse Djolof ne se convertit complètement à l’islam qu’à la fin du XIXe siècle. 

Il n’est donc pas clair quelle proportion des esclaves vendus aux États-Unis et provenant du Sénégal était musulmane. Affirmer qu’aujourd’hui 94 % des Sénégalais sont musulmans n’indique pas la proportion des musulmans parmi les esclaves vendus aux Européens et Américains il y a plusieurs siècles.

Et quelle influence la « culture musulmane » a-t-elle eue dans la culture américaine ? Aucune communauté musulmane née des esclaves importés d’Afrique n’avait survécu avant l’arrivée des premiers musulmans blancs (Libanais, Syriens, Bosniaques et Turcs) à la fin du XIXe siècle.

Cela n’empêche pas certains d’avancer des preuves de cette culture musulmane aux États-Unis. Parmi les preuves citées par Zaheer Ali, « historien oral » à la Brooklyn Historical Society et directeur du projet Muslims in Brooklyn, les « églises qui ont été construites face à l’est, la direction dans laquelle les musulmans font face en priant ». L’ennui c’est que les églises sont aussi orientées de la sorte, c’est même l’origine du mot « orienter »…

Pendant le même discours, le président s’en est pris à un membre de l’assistance en lui lançant : « Tais-toi, garçon (ou boy) ! »

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