lundi 7 mars 2011

France — Malgré les cours d'éducation sexuelle introduit en 2001, les avortements chez les mineures augmentent

Plusieurs lobbies demandent à Québec de réintroduire les cours d'éducation sexuelle dans toutes les écoles du Québec, parmi leurs arguments : empêcher les avortements et la recrudescence des maladies comme celles dues au VPH (virus du papillome humain).

Cédant à ces groupes de pression, le gouvernement du Québec a décidé d'imposer ces cours à toutes les écoles du Québec. Imposer, car ils sont déjà optionnels au sein des différents cours (ECR, sciences) au programme.

Cours d'éducation sexuelle depuis 2001, +1 % par an d'avortements chez les mineures

En France, depuis 2001, les élèves doivent suivre chaque année trois séquences d'une heure d'éducation sexuelle de l'école primaire jusqu'au lycée. Sans que cela ait un effet sur le nombre d'avortements des adolescents, bien au contraire.

Selon les derniers chiffres, les avortements sont en hausse chez les femmes de moins de 25 ans en France. Environ 15 000 sont pratiqués tous les ans chez les mineures. Le nombre d'avortements est globalement stable en France (autour de 200 000 par an, 237 000 en 2009), le nombre d'avortements chez les mineures est en hausse (+1 % chaque année) seule classe d'âge où l'avortement augmente. Pour le professeur Israël Nisand (« pro-choix ») ces chiffres sont inacceptables, car « Ces petites [...] en sont encore meurtries dix ans plus tard ».

Solution préconisée par le professeur Nisand : encore plus de cours d'éducation sexuelle et un accès toujours plus grand à la contraception sans droit de regard des parents. Il cite le dispositif Info-Ado mis en place dans son service à Strasbourg qui permet de prescrire la pilule gratuitement et de façon confidentielle aux mineures via une feuille de Sécurité sociale anonyme. Il appelle les politiques à généraliser ce système, appuyé par la députée Bérangère Poletti qui compte, dans un rapport parlementaire prévu pour le printemps, proposer la mise en place, au niveau national, d'une contraception anonyme et gratuite pour les mineures.

Plus de cours, la solution ?

Pourtant, l'éducation sexuelle supplémentaire aura probablement peu d'effets sur bon nombre de ces jeunes adolescentes qui décrochent tôt et qui voient dans la maternité un ticket de sortie. Parmi les adolescentes concernées, elles sont dix fois plus nombreuses à avoir décroché de l'école. Or, en l'absence du rite de la scolarité qui permet de passer à l'âge adulte, la grossesse apparaît comme un moyen de quitter l'enfance. Un autre facteur joue aujourd'hui : de plus en plus de jeunes filles ont leur premier rapport sexuel dans un contexte très alcoolisé. Relativement peu conscientes de ce qu'elles font, elles sont bien incapables d'anticiper les conséquences de leur acte ou de prévoir un moyen de contraception. Les médecins sont aussi souvent confrontés à des jeunes filles qui ont volontairement déclenché une grossesse. « À la puberté, elles ne se sentent pas capables d'avoir un enfant, explique la sage-femme Florence Francillon. Alors, elles essayent de tomber enceinte pour tester leur potentiel reproductif. C'est plus un désir de grossesse qu'un désir d'enfant. »

Notons que plusieurs enquêtes tendent à prouver que les jeunes adolescents connaissent (et utilisent) déjà massivement les moyens de contraception, on est donc en droit de se demander si ces cours supplémentaires sur la contraception — prônant souvent de manière implicite une conception hédoniste de la sexualité adolescente — changeront grand-chose. C'est ainsi que dans la région méridionale française de PACA, une étude révélait en 2005 que 91 % des adolescents et jeunes adultes déclaraient avoir été sexuellement actifs au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. 80 % d’entre eux affirmaient utiliser régulièrement un moyen de contraception lors de ces rapports. Concernant la pilule du lendemain, le fait que cette contraception dite d’urgence ne nécessitait pas l’obtention d’une ordonnance est très bien connu des jeunes de 15-24 ans : 93 % des filles et 87 % des garçons.

Plus de contraception, la solution ?

Et même si ce qui manquerait aux mineures c'était l'information sur la contraception, il n'est pas certain que cette information ferait baisser le nombre d'avortements parmi celles-ci.

C'est ainsi qu'en Espagne, les chiffres du Ministère de la Santé démontrent clairement que la pilule du lendemain n'a en rien réduit le nombre des avortements. (Ajoutons que certains critiques de la pilule du lendemain la considèrent en elle-même comme un médicament abortif.)

Une étude, diffusée sur le site internet espagnol Forum Libertas analyse ce qui s’est passé en Espagne dès l’introduction du médicament. En l’an 2000, l’année précédant son introduction, le nombre d’avortements s’élevait à 60 000. En 2005, pas moins de 506 000 pilules du lendemain ont été administrées, mais le nombre des avortements enregistrés cette année-là a augmenté jusqu’à 91 000.

Et si, justement, la connaissance de l'existence de plus de moyens de contraception augmentait le sentiment de sécurité, l'insouciance chez les adolescents et menait à une plus grande prise de risques et à plus d'avortements ?

Augmentation des cancers dus au VPH, même en Suède

Quant au VPH, s'il existe un vaccin sûr en quoi de longs cours sur la sexualité changeraient-ils grand-chose ? Québec prétend qu'il s'agit d'ailleurs « une importante percée médicale pour la santé des femmes », oubliant que le VPH touche de plus en plus les hommes...

La fellation et le cunnilingus ont pris le pas ces dernières années sur le tabac comme déclencheurs de cancers de la bouche et de la gorge aux États-Unis, surtout chez les jeunes, rapportent des médecins américains. Le responsable de ce phénomène serait le virus du papillome humain (VPH).

Celui-ci est connu pour engendrer de nombreuses infections transmissibles sexuellement et constitue la première cause du cancer du col de l'utérus chez la femme.

Aux États-Unis, les personnes infectées par le VPH courent 32 fois plus de risques de souffrir d'un cancer oropharyngé que le reste de la population. En comparaison, le risque pour les fumeurs est 3 fois plus élevé, a affirmé Maura Gillison, professeure de médecine à l'Université d'Ohio, lors de l'assemblée annuelle de l'Association américaine pour l'avancement de la science (AAAS), à Washington.

Alors qu'il faut plus de 26 partenaires sexuels pour tripler le risque d'infection au VPH par une relation vaginale, il suffit de six partenaires pour une relation orale.

En Suède, pays où il existe aussi des cours d'éducation sexuelle depuis de nombreuses décennies, le VPH représente 90 % des tumeurs oropharyngées alors qu'il ne représentait que 23 % dans les années 1970. Le nombre est plus bas, aux États-Unis où il n'existe aucun cours d'éducation sexuelle obligatoire, où ce taux orbite autour de 80 %. Est-ce que les cours d'éducation sexuelle permettent vraiment de prévenir les infections au VPH ?






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2 commentaires:

Joël a dit…

Bref, l'école québécoise va encore introduire plus de cours de "socialisation" bien progressiste qui au mieux ne serviront à RIEN.

éducation sexuelle, éthique et culture religion, éducation à la citoyenneté mondiale, nettement plus d'anglais...

Et si on revenait aux bases de l'instruction et à plus de liberté?

Mattathias a dit…

Ne nous leurrons pas, ce n'est pas "malgré" les cours d'éducation sexuelle, car il s'agit d'un effet propre du contenu de ces cours.

Les cours d'éducation sexuelles on deux volets proncipaux :
1- Anatomique
2- Contraceptifs

Et c'est dans dans le volet contraceptif que se situe principalement le problème. On apprend aux jeunes tout ce qu'ils peuvent faire pour avoir une sexualité "épanouissante", "sans risque", et on leur apprend LEURS DROITS.

Le droit sur lequel on met beaucoup d'emphase est celui, pour un (une) mineur(e) de recourrir aux service de santé de leur école dans un anonymat garanti par la loi, d'y recevoir toute l'aide pour la contraception ET L'AVORTEMENT sans que leurs parents puissent en être informés.

Depuis le début, les cours de sexualité on comme visée PRINCIPALE de perpétuer la culture de la révolution sexuelle. Cette culture pourrait être résumée par "aucune contrainte extérieure au libre exercice de sa sexualité"