mardi 1 septembre 2015

Jean-Paul Brighelli: « La fabrique des crétins fonctionne à plein régime »

Professeur en classes préparatoires à Marseille et essayiste à succès, Jean-Paul Brighelli est l’un des principaux contempteurs de la réforme de Najat Belkacem.

Dans un entretien incisif, il fait un réquisitoire implacable contre le système éducatif français actuel.
Pour Brighelli, la « fabrique des crétins » atteint, aujourd’hui, son paroxysme.


L'école privée ferait épargner 4452 $ par élève au Trésor public québécois

En mettant le « cap sur la performance » du gouvernement du Québec, la commission Robillard donne son appui au financement public des écoles privées. Son argument : le gouvernement québécois réalise des économies substantielles avec le réseau des 180 écoles privées subventionnées partiellement par l’État.

À preuve, il en coûte à l’État la somme de 8520 $ par année pour un élève du secteur public, alors qu’un élève du secteur privé subventionné lui revient à 4068 $ par tête. Méchant rabais de 4452 $ par élève fréquentant l’école privée, lequel rabais est évidemment assumé par la contribution financière des parents et autres sources de financement privé.

La subvention annuelle aux écoles privées atteint les 472 millions $ et soutient 116 000 élèves. Comment le gouvernement du Québec peut-il se retrouver dans le camp des perdants s’il met fin à cette subvention du privé ?

Selon la commission Robillard sur la révision permanente des programmes, une grande partie des élèves inscrits au privé réintégreraient à ce moment-là l’école publique, la facture du privé devenant trop lourde à supporter pour les parents.

Par conséquent, le gouvernement du Québec verrait sa facture de l’école publique augmenter sensiblement. Ainsi au lieu d’économiser, le gouvernement écoperait d’une surcharge financière nette allant de 115 millions à plusieurs centaines de millions, selon l’ampleur de la migration du privé vers le public.

La commission Robillard vient de jeter une douche froide sur les détracteurs de l’école privée qui souhaitent voir Québec leur couper les vivres dans le but de rapatrier cet argent dans le secteur public !

Remarquons, en outre, que les dépenses par élève n’ont fait que croître ces dernières décennies dans les commissions scolaires.