Le président américain Donald Trump a exprimé samedi son intention de prendre des mesures militaires si le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, ne met pas fin à ce qu’il décrit comme des « meurtres de chrétiens » perpétrés par des « terroristes islamistes ».
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| Un policier monte la garde à l’intérieur de l’église catholique Saint-François, au lendemain d’une attaque qui a visé des fidèles à Owo, au Nigeria, en 2022. |
« Je demande au ministère de la Guerre de se préparer à une éventuelle action », a-t-il ajouté.
Avertissement : le gouvernement nigérian a intérêt à agir rapidement ! », a-t-il insisté en majuscules.
Vendredi, Donald Trump a placé le Nigeria sur la liste des pays « particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse, estimant que « le christianisme y est confronté à une menace existentielle ». « Les islamistes radicaux sont responsables de ce massacre de masse », avait-il affirmé dans un message précédent. « Il faut agir lorsque des chrétiens, ou tout autre groupe, sont massacrés comme c’est le cas au Nigeria », a-t-il ajouté.
Samedi, le président nigérian Bola Tinubu a réagi sur X, affirmant que « la caractérisation du Nigeria comme un pays intolérant sur le plan religieux ne reflète pas notre réalité nationale ».
Cette décision de Donald Trump intervient après plusieurs mois de démarches de la part d’élus américains conservateurs, qui estiment que les chrétiens au Nigeria font face à de graves difficultés. Ces préoccupations ont également été relayées par des associations chrétiennes et évangéliques, ainsi que par certains responsables politiques européens.
Le Nigeria fait face à de nombreux défis sécuritaires. Dans le nord-est, l’insurrection djihadiste de Boko Haram, active depuis 2009, a causé plus de 40 000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes, selon les estimations des Nations unies.
Bien qu’affaiblis, Boko Haram et son groupe dissident, la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique (ISWAP), restent actifs.
Au centre du pays, des affrontements entre éleveurs peuls, majoritairement musulmans, et agriculteurs, souvent chrétiens, surviennent régulièrement. Ces conflits, souvent perçus comme interreligieux, trouvent principalement leurs origines dans la concurrence pour l’accès aux terres.
Dans le nord-ouest, des bandes criminelles, appelées localement « bandits », sèment la terreur en attaquant des villages, en tuant, en kidnappant pour des rançons et en incendiant des maisons après les avoir pillées.
Mi-octobre, le conseiller pour l’Afrique de Donald Trump, Massad Boulos, basé au Nigeria depuis plusieurs décennies, a indiqué que les djihadistes tuaient « plus de musulmans que de chrétiens ».
Le Nigeria est divisé de manière presque égale entre un nord à majorité musulmane et un sud majoritairement chrétien.
Cette attention particulière portée aux chrétiens nigérians s’inscrit dans la continuité des positions de Donald Trump concernant les Afrikaners, descendants européens établis en Afrique du Sud depuis 1652.
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