lundi 13 avril 2015

Le cours d'éducation sexuelle ontarien évite-t-il l'augmentation du nombre de maladies vénériennes ?


Lise Ravary revient sur cette idée que l’inénarrable Sophie Durocher aime à diffuser : il faut un nouveau cours d’éducation sexuelle au Québec, comme en Ontario.

On parle de sexualité dans les écoles du Québec, mais cela est intégré aux compétences transversales (alors que le sexe, c’est horizontal). Mieux vaut en rire, chers lecteurs. Mais voici ce qui est moins drôle : les cas d’infections transmises sexuellement (ITS) montent en flèche et touchent surtout les jeunes de 15 à 24 ans.

La chlamydia, qui peut causer la stérilité, a augmenté de 30 % entre 2008 et 2012. La gonorrhée a fait un bond de 15 % en 2012 seulement, surtout chez les jeunes. La syphilis, pratiquement disparue, revient en force, avec 680 cas en 2012, principalement chez les jeunes hommes de 18 à 24 ans. Et le VIH est en hausse.

Le docteur Réjean Thomas parle de catastrophe.

Enseigner la sexualité en 2015 n’a rien à voir avec les cours d’antan. Les jeunes, alimentés par la porno sur internet et le récit des aventures de leurs pairs, croient tout savoir. Soixante pour cent des jeunes du secondaire sont actifs sexuellement. Près de la moitié ne se protège pas : la pensée magique et l’ignorance règnent.

L’Ontario a déjà, depuis de nombreuses années, un cours d’éducation sexuelle (à part et non enseignée de manière transversale) où l’on informe les élèves des maladies vénériennes et des moyens de s’en protéger. Est-ce que cela veut dire que l'Ontario a connu une moindre augmentation dans les infections transmises sexuellement que le Québec ? La réponse courte est non. Ces infections sont en hausse dans tout le Canada, avec une plus grande fréquence pour la chlamydia et la gonorrhée dans certaines régions peuplées par de nombreux Amérindiens et Inuits. Et bien sûr ces infections touchent toujours d’abord les jeunes dans nos sociétés à la sexualité permissive et précoce. Ce n’est pas une nouveauté ni une « catastrophe » récente.

Les cas d’infections sexuellement transmissibles augmentent dans les milieux homosexuels (mâles). Qui peut prétendre que c’est par « ignorance » des moyens prophylactiques ?

Taux et cas signalés d’infection à Chlamydia trachomatis, d’infection gonococcique et de syphilis infectieuse (pour 100 000 habitants) 2002, 2010 et 2011, Canada
Année  Infection à Chlamydia   Infection gonococcique   Syphilis infectieuse 
Cas Taux Cas Taux Cas Taux
2002 56 266   179,5  7 365   23,5 482  1,5 
2010 93 329   273,7  10 743   31,5 1 698  5,0 
2011 100 044   290,4  11 397   33,1 1 757  5,1 

Des augmentations similaires des taux d’infections transmissibles sexuellement à déclaration obligatoire étaient observées en Australie, en Angleterre et aux États-Unis des pays avec des programmes scolaires et d’éducation sexuelle très divers.  Les campagnes de prévention hédoniste comme celle de 2009 ci-dessous ne semblent pas avoir d'effet.



Extrait de Chlamydia au menu  (vos sous à l'ouvrage!)



Hausse de 35 % des cas de chlamydia en Ontario entre 2008 et 2012...


La hausse du taux d’infection est constante depuis de nombreuses années


Chlamydia frappe les jeunes en Ontario aussi

Il en va de même pour la gonorrhée en Ontario, malgré (?) les cours d’éducation sexuelle


Forte augmentation des cas de syphilis infectieuse en Ontario depuis 2008 (près de deux fois plus en 2012 qu’en 2007)



Source et source



Voir aussi

Trois fois plus de gens infectés au Québec par les infections transmissibles sexuellement en 15 ans

Enquête sur le surpoids, la consommation de drogues, d'alcool et la sexualité des jeunes Québécois

Comédiens fonctionnaires dans un cégep : Baiiiiiisez… Aiiiiiimez… Trippppez…

Les campagnes de publicité crues du gouvernement du Québec...

Étude sur les maladies liées à l'activité homosexuelle masculine (MST, cancer)

2 commentaires:

Joanne a dit…

Mon doux, qu'ils sont vulgaires et simplistes avec leur vidéo Baisez, Aimez (en 2eme après baisez) et tripez !

Anonyme a dit…

Les enseignants peinent a enseigner les matières principales comment feront-ils pour enseigner la sexualité.....Cette demande de cours de sexualité... a partir du primaire ne vient -elle pas de sexologues qui manquent de clients ? et ils veulent se rabattre sur les jeunes....voyons, en 1ere année les jeunes ont autres choses a apprendre