mardi 2 décembre 2025

Mathieu Bock-Coté à Paris interrogé par Radio-Canada


Rive-Sud de Montréal — Des « jeunes » causeraient bien des « maux de tête » aux commerçants

Bagarres, menaces, agressions armées, vols qualifiés, méfaits : des commerçants sont exaspérés par les comportements violents d’élèves de l’école secondaire Antoine-Brossard. Depuis la rentrée scolaire, la police de Longueuil est intervenue à 25 reprises près d’un centre commercial où des centaines d’adolescents s’attroupent tous les jours à l’heure du midi.

Écoutez les accents des jeunes, le fait qu'il y ait de plus en plus d'élèves à l'école Antoine-Brossard (alors que les Québécois ne font plus assez d'enfants depuis 50 ans), notez la carnation (leur teint) des jeunes. Ali Barat, propriétaire d’un dépanneur, tente tant bien que mal de contrôler les entrées et sorties des élèves qui se bousculent à l’intérieur. « Ils volent beaucoup. Tous les jours, je vais en [attraper] un ou deux », explique-t-il, l’air dépassé.

La semaine précédente, les élèves se sont rués… sur le lait. Un gaz irritant a été pulvérisé par quelqu’un dans la foule. Les élèves voulaient rincer leurs yeux brûlants. Ali Barat refuse désormais de leur vendre des œufs. Trop de batailles. « C’est fatigant », dit-il.

Dans le commerce adjacent, Mario Lacombe, un serrurier, observe la scène à travers la fenêtre de sa boutique. « Là, c’est tranquille, c’est une petite journée. » Normal, remarque-t-il, la police est venue hier. Une opération de visibilité d’envergure a eu lieu pour tenter de refroidir l’ambiance.
 
Feux d’artifice et eau de Javel

La situation perdure depuis des années, déplore le serrurier. Une vidéo captée devant le commerce en 2023 montre par exemple des jeunes qui prennent le stationnement pour un ring de boxe. Une autre séquence filmée à l’arrière, en 2022, montre un jeune homme qui brandit quelque chose qui a la forme d’une arme de poing.

« Cette vidéo montre une agression armée survenue à la suite de méfaits commis sur un véhicule par projectile d’arme s’apparentant à une arme à feu. L’enquête a permis d’identifier un suspect, mineur au moment des faits, mais la victime n’a pas été localisée », précise le SPAL.

« C’est inquiétant. Je ne comprends pas que les parents réagissent si peu », ajoute la fille de M. Lacombe, Annie Lacombe, dont la voiture a déjà été endommagée lors d’une bagarre.

« Un gros problème, c’est que l’école dit que dès qu’ils sortent du terrain, elle n’est plus responsable », souligne celle qui doit souvent accompagner les clients vers leur voiture.

Dans un salon de beauté situé au bout du centre commercial, la coiffeuse Marie-Josée Demers raconte qu’en juin dernier, elle a secouru un élève qui avait été aspergé d’eau de Javel et de sardines. Une adolescente le menaçait avec des ciseaux. « Ils essayaient de tabasser le garçon », raconte-t-elle.

Mme Demers explique que les bagarres sont très fréquentes. 
 
« Ce n’est pas normal, je m’excuse, mais ils sont sauvages. Ils sont très sauvages », dit-elle.

« C’est mauvais pour le commerce », ajoute sa collègue Alice Gaudreault. Des clients évitent d’ailleurs de prendre des rendez-vous sur l’heure du dîner.

Pendant ce temps, au restaurant Pizza Pizza, c’est la cohue. Des dizaines d’élèves s’entassent à l’intérieur du restaurant même s’ils ont leur boîte à lunch. Il est presque impossible de se frayer un passage. Parmi les deux employés sur place, Sakshi Sairi raconte qu’il y a une semaine, des élèves ont lancé des feux d’artifice dans le portique de la pizzéria. Une vitre a aussi été fracassée par un bloc de glace lors d’une bataille de boules de neige. Elle raconte que des bagarres ont déjà éclaté à l’intérieur.
 
Les adolescents à qui nous avons parlé racontent avoir vu des élèves avec des couteaux et des matraques. Plusieurs disent avoir reçu du gaz irritant. Pourquoi continuer de fréquenter le lieu ?

Quand arrive l’heure du midi, c’est la cohue au restaurant Pizza Pizza.

« On n’a pas peur du danger », a répondu un autre garçon du groupe.
 
De pire en pire

La situation s’est aggravée depuis septembre, disent les commerçants. Une réalité corroborée par le SPAL. « En trois mois, 25 déplacements policiers, ça commence à être considérable », confirme l’agent relationniste François Boucher.

Quelle est la nature des évènements commis ? Des bagarres « impliquant des dizaines de jeunes », des vols qualifiés sur des personnes, des méfaits sur des commerces, des agressions armées, la possession d’arme blanche, l’usage de gaz de type répulsif contre les ours et des incivilités près d’établissements, rapporte le corps policier municipal.

La situation est préoccupante en raison de la « gradation de la violence », affirme François Boucher. C’est pourquoi la présence policière s’est intensifiée.

Mario Lacombe raconte qu’une policière s’est récemment « fait entourer » par une cinquantaine de jeunes. « Écoute, tu ne la voyais plus », explique le serrurier.

Source : La Presse

« Labélisation des médias » : vers une information contrôlée ?


Indice de fécondité et descendance associée illustrés



Il est toujours surprenant de constater que les gens ne comprennent pas ce que signifie un indice synthétique de fécondité de 1,0. C'est-à-dire 1 enfant par femme. Après seulement deux générations, la population diminuera de 75 %. 

La Corée du Sud, la Chine, l'Italie, la Pologne et certains autres pays sont proches de 1,0. C'est probablement la fin de ces sociétés telles que nous les connaissons.

En 2024, le Québec était à 1,33 (selon Québec) ou 1,34 (selon Ottawa). La Belgique à 1,42, la Suisse à 1,27 et la France à 1,58.


lundi 1 décembre 2025

Quand l’immigration exacerbe les difficultés de l’école française

Joachim Le Floch-Imad, contributeur à l'OID et auteur de Main basse sur l'Éducation nationale (Cerf), est l'invité de Vincent Roux dans Points de Vue.
 
 


Voir aussi

France — le poids de l’immigration sur l’école


Sondage gouvernemental — Prédominance du russe chez les écoliers de Kiev

Le sondage d’État de 2025 montre une prédominance du russe chez les écoliers de Kiev (66 % en classe, 82 % en pauses), avec 24 % des enseignants l’utilisant en leçons et 40 % pendant les pauses. Ceci s’oppose à une hausse nationale de l’ukrainien exclusif chez les élèves (de 49 % à 60 % en classe). Il est à noter que les enseignants qui utilisent le russe violent les lois linguistiques ukrainiennes.  

À l’échelle nationale, l’usage de l’ukrainien par les enseignants atteint 86 % en classe et 79 % en pauses, marquant une progression organique depuis 2022, malgré un léger recul global de 55 % à 49 % chez les enfants dus à des habitudes familiales.

Kiev apparaît comme une anomalie démographique due à l’afflux de réfugiés russophones de l’Est, incitant le gouvernement à proposer des blocages de contenus russes en ligne et des limites d’accès web pour mineurs, vu comme un enjeu de sécurité nationale.


Il faut cependant insister sur les pressions sociales exacerbées depuis quelques années et les obligations d’utiliser l’ukrainien imposées aux enseignants. Les enseignants, souvent contraints d’adopter l’ukrainien malgré des réalités domestiques dominées par le russe, dans un climat où les réponses aux sondages pourraient être biaisées par des pressions sociales à « bien répondre » à un organisme national ukrainien.

Le léger recul national de l’usage de l’ukrainien parmi les enfants (de 55 % en 2023 à 49 % en 2024) suggère que les habitudes familiales, souvent ancrées dans le russe, résistent aux politiques musclées d’ukrainisation imposée par l’État. À Kiev, l’afflux de réfugiés russophones de l’Est et du Sud, ainsi que le retour de citoyens ayant vécu à l’étranger pourrait expliquer cette évolution. Voir Pologne — Des classes pour élèves ukrainiens en russe et Moldavie — 88 % des réfugiés ukrainiens choisissent le russe comme langue d’enseignement, 6 % l’ukrainien.

Du point de vue linguistique, cette situation illustre une diglossie forcée. L’ukrainien est imposé comme langue officielle et éducative, tandis que le russe persiste dans les sphères informelles, créant un décalage entre les pratiques réelles et les statistiques officielles. La progression de l’ukrainien (jusqu’à 60 % en classe) pourrait ainsi masquer une adhésion superficielle.

Depuis l’invasion russe de 2022, les restrictions linguistiques se sont durcies. Le 19 juin 2022, le Parlement a interdit la publication de livres et la diffusion de musique en russe par des citoyens russes, sauf s’ils renoncent à leur nationalité russe. Les chaînes de télévision pro-russes ont été fermées, et des quotas de 75 % d’ukrainien ont été imposés aux médias audiovisuels depuis 2017. Ces mesures ont été critiquées par Human Rights Watch et la Commission de Venise pour leur impact sur les minorités (russes, hongroises, roumaines, etc.)

dimanche 30 novembre 2025

En 2025, la France s’enfonce dans le déclin démographique

Sur les 10 premiers mois de l’année, le nombre de naissances quotidien moyen a baissé de 2,3 % par rapport à la même période en 2024.

La baisse des naissances continue », « des naissances toujours moins nombreuses », « des naissances plus faibles »… Les bulletins mensuels de la natalité se suivent et se ressemblent sur le site de l’Insee, dessinant de manière inexorable un bilan démographique en berne pour l’année 2025. En octobre, 55 165 naissances ont eu lieu en France, soit une baisse de 3,6 % par rapport à octobre 2024. 

À l’approche de la fin de l’année, cette chute continue donne une première idée du bilan annuel à venir pour l’année 2025. Sur les 10 premiers mois de l’année, de janvier à octobre, le nombre de naissances quotidien moyen a baissé de 2,3 % par rapport à la même période en 2024. Si les deux derniers mois sont dans la même tendance, « sur l’ensemble de 2025, la baisse s’annonce semblable, voire légèrement supérieure, à celle de l’année dernière », projette Laurent Chalard, docteur en géographie et membre du Cercle de réflexion European Centre for International Affairs. En 2024, avec 660 800 nouveau-nés, la France affichait déjà le niveau le plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

« L’indicateur conjoncturel de fécondité devrait être légèrement inférieur à celui de l’an dernier, qui s’établissait 1,62 enfant par femme. Le nombre des femmes en âge d’avoir des enfants a sans doute peu changé, mais les naissances continuent de baisser. Cet indicateur pourrait donc se rapprocher de 1,58 ou 1,59 enfant par femme en 2025 si la tendance à la baisse observée les 10 premiers mois de l’année se poursuit », analyse pour sa part Gilles Pison, démographe à l’Ined.

Un chiffre qui nous rapproche de nos voisins européens ? « La fécondité baisse partout en Europe, avec une moyenne de 1,38 enfant par femme pour 2023. La France devrait probablement garder un indicateur de fécondité supérieur de 20 à 25 % à cette moyenne », nuance le démographe. La question est aussi de savoir si la fécondité en Europe « va descendre au niveau de pays d’Asie orientale, comme la Corée du Sud qui a un taux de fécondité de 0,75 enfant par femme », rebondit Laurent Chalard. Les comportements féconds de la génération Z, soit les jeunes nés entre le milieu des années 1990 et 2010, seront déterminants. « Les premières tendances sur les jeunes générations montrent qu’ils sont déjà en retard dans la fécondité par rapport à celle de la génération précédente au même âge. Mais leur vie féconde n’est pas terminée. Un rattrapage reste possible », souligne le géographe.


L’année 2025 a d’ores et déjà été marquée par un retournement démographique avec le croisement des courbes de la natalité et de la mortalité. Symbole de l’hiver démographique, l’Insee a annoncé cet été qu’il y avait désormais plus de décès (651 000) que de naissances (650 000) entre juin 2024 et mai 2025 pour la France entière. Le bilan démographique de 2025 s’annonce donc comme celui du solde naturel négatif.

« La tendance va se poursuivre avec une hausse des décès au cours des prochaines années, avec l’arrivée aux grands âges des générations nombreuses du baby-boom. Même en cas de stabilisation de naissances, le solde naturel sera négatif en 2025 ou dans les années qui viennent », décrit Gilles Pison. « Si on prend en compte la seule France métropolitaine, hors Mayotte, ce solde était déjà négatif en 2024 », note Laurent Chalard.

La France est en tout cas loin du « réarmement démographique » appelé de ses vœux par le controversé président français Emmanuel Macron en janvier 2024. Les mesures annoncées il y a près de deux ans ont mis du temps à émerger. Le « grand plan » contre l’infertilité annoncé se fait attendre et le nouveau « congé de naissance », voté dans le cadre du PLFSS 2026, vient tout juste de voir le jour. Une avancée pour les jeunes parents qui reste à concrétiser, et qui « ne suffira pas à renverser la tendance », avertissent les démographes.
 
Les effets des évolutions de la politique familiale ?

Pendant la période allant des années 1970 au début des années 2010, les incessantes modifications opérées dans la politique familiale, qui sont évidemment ressenties par la population, ne sont pas sans effets sur la fécondité comme cela a été le cas dans les décennies précédentes en France ou à l’étranger. Après la période de changement structurel du régime démographique naturel lié aux nouveaux moyens de contraception, la fécondité de la France allait-elle évoluer de façon linéaire ? Pour répondre à cette question, examinons de façon détaillée les changements dans la politique familiale et l’évolution de la fécondité en France. 



Onze étapes se distinguent :

1. en 1975, après la dépénalisation de fait de l’avortement, la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est votée. Les engagements gouvernementaux promettant au Parlement, lors des débats sur la loi IVG, d’améliorer la politique familiale ne sont guère concrétisés. La fécondité baisse dans la période 1975-1978 ;

2. en 1978, le gouvernement veut mieux accompagner les familles lors de la venue du premier enfant et, tout particulièrement, du troisième ou des suivants. Le congé de maternité est porté à 16 semaines, et à 26 semaines pour le 3e enfant. Outre diverses mesures concernant les familles nombreuses, comme précisé ci-dessus, une demi-part supplémentaire de quotient familial pour les familles ayant trois enfants ou plus est intégrée à la loi de finances de 1981. La fécondité remonte pour la période 1979-1981 et l’analyse des naissances par rang montre qu’effectivement, les naissances de rang trois ou plus ont augmenté davantage que les autres ;

3. en 1981, la forte augmentation — temporaire — des allocations familiales contraste avec la remise en cause de certaines des mesures prises en 1978-1980 : mise en place pour la première fois, par la loi de finances pour 1982, d’un plafonnement du quotient familial ; réduction de plus de moitié de la majoration d’allocation postnatale pour les naissances de rang au moins égal à trois et en cas de naissances multiples (janvier 1983) ; revalorisation limitée des prestations familiales ; l’ouverture du droit aux prestations est retardée d’un mois, passant du 1er mois de l’événement générateur (naissance par exemple) au 1er du mois suivant. S’ajoutent l’abaissement du taux des allocations prénatales et postnatales (janvier 1983) et la baisse du taux du complément familial en juillet 1983 : en outre, l’enfant in utero cesse d’être pris en compte pour le calcul de l’allocation logement. La fécondité rebaisse en 1982-1984 ;

4. en 1985, le gouvernement de gauche fait voter par le Parlement la création d’une allocation parentale d’éducation (APE) : cette dernière est versée au maximum pendant deux ans aux personnes interrompant (ou réduisant) leur activité professionnelle à l’occasion d’une naissance de rang trois ou plus. En 1985 également, les allocations prénatales et postnatales sont remplacées par une allocation du jeune enfant (AJE) dont les modalités encouragent les naissances rapprochées. La fécondité remonte en 1985 et 1986 ;

5. dans la période 1987-1994, la revalorisation des allocations familiales est souvent insuffisante, soit inférieure à l’inflation ou à l’évolution des salaires. Fin 1990, une contribution sociale généralisée (CSG) est créée, initialement pour financer la branche famille en remplacement des cotisations patronales d’allocations familiales dont le taux diminue (en 2024, le taux principal n’est plus que de 5,25 %). Cette contribution est en réalité un nouvel impôt et son taux va augmenter (1,1 % des revenus d’activités, des revenus de remplacement et des revenus du patrimoine en 1991, puis des augmentations jusqu’à porter son taux principal à 9,2 % en 2024). La CSG pénalise tout particulièrement le pouvoir d’achat des familles avec enfants puisque, contrairement à l’impôt sur le revenu, elle ignore tout critère familial dans son calcul. La fécondité baisse nettement de 1987 à 1994 ;

6. en 1994, une loi vise à mieux concilier vie professionnelle et vie familiale, avec plusieurs mesures : allocation parentale d’éducation étendue au deuxième enfant15, son maintien en cas de travail à temps partiel, revalorisation de l’aide à la famille pour l’emploi d’une assistante maternelle agréée, allocation de garde d’enfant à domicile, plan crèche, etc. La fécondité remonte dans la période 1995-1996 ;

7. le 15 novembre 1995, le Premier ministre Alain Juppé annonce l’imposition des allocations familiales ; le 19 juin 1997, le Premier ministre Lionel Jospin annonce la mise sous conditions de ressources des allocations familiales. La fécondité stagne en 1996-1997 ;

8. en 1998, un changement structurel est écarté. Comme indiqué précédemment, le 12 juin 1998, le Premier ministre Lionel Jospin annonce supprimer au 30 septembre 1998 la mise sous conditions de ressources des allocations familiales qui était appliquée depuis le 1er janvier. La fécondité remonte dans la période 1998-2001 ;

9. en 2002-2003, la politique familiale se poursuit sans remise en cause. L’indice de fécondité demeure quasiment à son niveau antérieur ;

10. avril 2003 voit l’annonce de mesures d’amélioration des prestations familiales et des services aux familles et quelques simplifications avec la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) qui remplace en 2004 notamment l’allocation pour jeune enfant (APJE). En 2004, l’APE est remplacée par le complément libre choix d’activité (CLCA), intégré lui-même dans le dispositif plus large de la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje). le CLCA maintient les principales caractéristiques de l’APE, mais étend l’indemnisation aux enfants de rang un et durcit les conditions d’activité antérieure pour le bénéfice de la prestation. La fécondité s’élève à nouveau de 2004 à 2006 pour rester ensuite, jusqu’en 2014, toujours supérieure à 1,96 enfant par femme ;

11. en 2014, c’est le « grand soir » qui sera analysé dans le point suivant et la fécondité s’abaisse depuis.

Sources : le Figaro, Fondapol

France — le poids de l’immigration sur l’école

Depuis 2007, le nombre d’élèves nés à l’étranger dont la langue maternelle n’est pas le français a augmenté de 153 %.

• Si elle n’est pas la cause unique des difficultés de l'école française, l’immigration, dans sa forme actuelle, les exacerbe toutes. Le sujet demeure pourtant absent du débat public, quand bien même plus de trois-quarts des Français se disent favorables à une politique migratoire plus ferme. Cette situation constitue une anomalie démocratique à corriger et un défi politique à relever.

• Avec 40 % des enfants de moins de quatre ans en France immigrés ou d’origine immigrée, plus d’un élève de CM1 sur cinq qui parle une autre langue que le français à la maison, l’immigration change le visage du système éducatif français.

• Le nombre d’élèves allophones nouvellement arrivés (EANA) a augmenté de 153 % depuis l’année scolaire 2007-2008. Pour répondre à ces difficultés, le Ministère multiplie les programmes spécifiques, contribuant à segmenter les missions d’une école déjà fragilisée.

• Dans 73 % des pays évalués dans le cadre de la dernière enquête PISA, les élèves issus de l’immigration affichent en mathématiques un score inférieur à celui des élèves « autochtones » (ni immigrés ni enfants d’immigrés), avec un écart moyen de 29 points.

• Le problème ne se limite toutefois pas à ces cas spécifiques. En France, d’après l’enquête PISA 2022, les élèves issus de l’immigration rencontrent plus souvent des difficultés en mathématiques, avec un écart moyen de 47 points entre « autochtones » et enfants d’immigrés, et de 60 points entre autochtones et immigrés, soit l’équivalent d’un an et demi de retard scolaire. Cette différence de niveau, nettement plus frappante que chez nos voisins, contribue à le recul français au classement PISA, avec un score national moyen en mathématiques de 474 points (contre 485 points pour les seuls élèves sans ascendance migratoire directe).

• Selon l’Insee, 23,9 % des enfants d’immigrés ne terminent pas leurs études initiales, contre 12,9 % des Français sans ascendance migratoire. En moyenne, les immigrés ou descendants d’immigrés redoublent davantage, sont surreprésentés dans les filières spécialisées, accèdent moins souvent au lycée général et technologique et ont un moindre niveau de diplôme.

• Il n’existe pas une, mais des immigrations, aux trajectoires contrastées et surprenantes. Les enfants de l’immigration d’Asie du Sud-Est sont ainsi en sur-réussite scolaire par rapport aux Français d’ascendance française. À l’inverse, les descendants d’immigrés du Maghreb, d’Afrique subsaharienne ou de Turquie rencontrent, en moyenne, des difficultés scolaires plus précoces et plus durables.

• Selon l’enquête TALIS 2018, seuls 8 % des enseignants français se disent correctement préparés par leur formation à travailler dans des environnements multiculturels, contre 26 % en moyenne dans l’OCDE.

• Si l’immigration pèse davantage sur l'école française que sur celles de nos voisins, c’est parce que la France accueille des flux migratoires plus extra-européens, moins diplômés et plus précaires que la moyenne de l’OCDE.

• Pour mesurer l’impact de l’immigration sur l'école, il faut la regarder telle qu’elle est, non telle qu’on aimerait qu’elle soit. Le débat consistant à savoir si le problème est migratoire ou socio-économique, en dépit de son intérêt théorique, importe peu en pratique. Par ailleurs, même en tenant compte des niveaux socio-économiques, une différence de 17 points subsiste entre immigrés et « autochtones » en mathématiques dans l’étude PISA.

• Les populations accueillies ne renonçant pas, une fois installées, aux bagages culturels qu’elles apportent, les flux migratoires apparaissent étroitement liés à la dégradation du climat scolaire, à la montée des violences et à la recrudescence des atteintes à la laïcité comme des tensions religieuses et identitaires. Ainsi, selon l’IFOP, 71 % des enfants de deux parents nés hors d’Europe ayant assisté à des violences physiques contre un élève juif parce qu’il était juif déclarent les avoir approuvées, contre 26 % de l’ensemble des élèves.

• Avec plus d’un millier de mineurs fichés pour islamisme, 38 % des élèves musulmans refusant de « condamner totalement » l’assassinat de Dominique Bernard et 81 % des lycéens musulmans jugeant injustifié de montrer en classe des dessins caricaturant les religions, l’immigration alimente, sur fond d’explosion des contestations d’enseignements, un prosélytisme islamiste qui décompose de l’intérieur l’école de la République.

• La pression exercée par l’immigration sur l'école française apparaît difficilement soutenable. Pour sortir de ce « cercle vicieux », il est nécessaire, sans céder à la stigmatisation et sans nier les belles trajectoires qui existent à l’échelle individuelle, de réduire drastiquement les flux migratoires et, parallèlement, de mettre en œuvre des politiques éducatives de rupture.

Source : Marianne 

samedi 29 novembre 2025

Grèce — exonération d'impôts pour les familles de 4 enfants et plus

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis (ci-contre) a annoncé une enveloppe de 1,76 milliard d'euros l'an prochain pour relancer la natalité, assurant que la priorité sera donné « à la protection de la famille en mettant au cœur de notre politique une récompense fiscale pour les familles, en fonction du nombre d'enfants ».

« Pour la première fois dans notre pays, nous disposons d'une stratégie globale sur la question démographique », a souligné Kyriakos Mitsotakis, lors d'un colloque sur ce sujet organisé à Athènes par le quotidien Eleftheros Typos (littéralement la Presse Libre, de centre-droite).

Il a mis en avant la protection de la famille soulignant que la réforme fiscale du gouvernement favorise les familles avec enfants.

« Nous avons à distribuer la somme de 1,76 milliard d'euros pour 2026" et "nous avons donné la priorité à la protection de la famille, en mettant au cœur de notre politique une récompense fiscale pour les familles, en fonction du nombre d'enfants », a ajouté le Premier ministre conservateur soulignant que « plus le nombre d'enfants augmente, plus les impôts diminuent ».

Concrètement, les ménages avec enfant auront des taux réduits sur leur barème d'imposition. 1 enfant donnerait droit à un taux de 18% sur la première tranche d'impôt (jusqu'à 20.000 euros) au lieu de 22%. Avec 2 enfants ça passerait à 16%. Et ainsi de suite jusqu'à 4 enfants et plus où ce taux passerait à 0%.

Un des plus faibles taux de natalité d'Europe

Il a toutefois souligné que le problème démographique n'était pas exclusivement lié au niveau économique ou à la prospérité des pays, mais « à d'autres raisons qu'il nous faut analyser beaucoup plus en profondeur si on veut le résoudre ».

La Grèce a l'un des plus faibles taux de natalité (nombre de naissances pour 1.000 habitants) parmi ses partenaires de l'UE, à 7,3, suivie par l'Espagne (6,9) et l'Italie (6,7) qui occupe la dernière place. Il est à titre de comparaison de 9,7 pour 1.000 en France.

Interrogé sur la possibilité de résoudre le problème du marché du travail et de la démographie par l'arrivée de migrants et réfugiés, Kyriakos Mitsotakis a insisté sur sa politique "stricte" migratoire.

vendredi 28 novembre 2025

1806 — Première allusion à l'érable comme symbole des Canadiens français



La première allusion à l’érable comme emblème des Canadiens français, dans un épigramme paru dans Le Canadien de 1806, journal rival du Mercury :

« Fable dédiée au Mercury
L’Érable dit un jour à la ronce rampante :
Aux passants pourquoi t’accrocher ?
Quel profit, pauvre sotte, en comptes-tu tirer ?
Aucun, lui repartit la plante :
Je ne veux que les déchirer. »


En 1898, Joseph Pope, sous-secrétaire d’État, affirme que l’épigramme du Canadien renferme la première mention de la feuille d’érable comme emblème des Canadiens français, mais il pense que la « ronce rampante » est le chardon d’Écosse. Mais il s’agit plutôt de la rose d’Angleterre, car, si la rose comme le chardon possède des épines, la ronce est de la famille des rosacées.

Il semble que la mention de l’érable comme emblème implique aussi sa feuille, mais il est un fait que, dans la première moitié du dix-neuvième siècle, surtout dans le Bas-Canada, on mentionnait très souvent l’érable comme emblème sans faire état de sa feuille.


On voit sur la première page du journal Le Canadien du 14 novembre 1836 deux castors sous une guirlande de feuilles d’érable accompagnés d’un listel portant la devise « Union Liberté » et, dans le bas, la devise « Nos institutions, notre langue et nos lois !! » qui deviendra celle de la Société Saint-Jean-Baptiste de la ville de Québec fondée en 1842 et éventuellement, selon Benjamin Sulte, celle de la Société Saint-Baptiste au niveau national. Le texte de la même page affirme : « Ce frontispice n’a guère besoin d’explications ; les emblèmes qu’il renferme sont tous faciles à comprendre. Le principal, la feuille d’érable, a été, comme on sait, adoptée comme l’emblème du Bas-Canada, de même que la Rose est celui de l’Angleterre, le Chardon de l’Écosse et le Trèfle de l’Irlande. » Le 24 juin de la même année, lors du banquet de la Société « Aide-toi et le ciel t’aidera », le président Denis-Benjamin Viger et l’ancien président Ludger Duvernay déclaraient, respectivement dans un discours et une chanson, que l’érable est l’emblème des Canadiens français, mais il ne semble pas y avoir eu de motion ou de vote pour l’adopter.


jeudi 27 novembre 2025

Bruxelles opte pour une crèche de Noël en tissus et sans visage: « Un mélange inclusif pour que tout le monde s'y retrouve » (m à j)

Mise à jour du 29 novembre

La crèche de la Grand-Place fait de nouveau parler d’elle. Après plusieurs jours de polémique autour de son esthétique, un nouvel incident est venu s’ajouter au débat. Selon la RTBF, le petit Jésus de l’installation a été vandalisé, la figurine a été décapitée et l’auteur des faits est parti avec la tête.

La crèche contemporaine, intitulée Les Étoffes de la Nativité, utilise des silhouettes textiles dont les visages sont constitués de boules de tissu. C’est précisément cette boule de chiffon, qui servait de tête au petit Jésus, qui a été arrachée et emportée.

Contactée par nos confrères, la Ville de Bruxelles confirme l’incident. “C’est la boule de chiffon qui faisait office de tête du petit Jésus qui a été volée. On est en train de la remplacer”, indique Victor Kanyanzira, porte-parole du bourgmestre Philippe Close.


Billet du 27 novembre



La crèche traditionnelle de Noël a été remplacée par des poupées sans visages censées représenter le « mélange de toutes les couleurs de peau ». Un choix qui ne fait pas l’unanimité. 

Exit les santons traditionnels. Cette année, pour la  crèche  de la Grand-Place, la ville de  Bruxelles  a choisi d’installer des poupées de chiffons… sans visages. Marie et Joseph sont bien là. Même l’Enfant Jésus et  les rois mages  ont pris un peu d’avance. Mais à la place des faces souriantes tournées vers la mangeoire, une surface plane faite d’assemblages de tissus gris, rouge, beige, noir et brun. Un choix de la créatrice Victoria-Maria, rapporte  La Libre. Le journal belge cite même un membre de l’organisation, qui explique que cet assemblage de couleurs hétérogènes traduit « un mélange inclusif de toutes les couleurs de peau, pour que tout le monde s’y retrouve ».

Sauf que ce choix ne fait pas l’unanimité, tant s’en faut : plusieurs internautes ont manifesté leur désapprobation sur les réseaux sociaux. « On touche le fond… et on continue de creuser », a tweeté le footballeur du LOSC et international belge Thomas Meunier. 

« Admirez la crèche “inclusive” de Bruxelles, capitale de l’Europe », s’est désolée une internaute. D’autres soulignent que cette représentation rappelle la charia, la loi islamique, qui interdit de représenter les visages humains. « Pour l’instant, Joseph n’a qu’une femme. La burka sera pour l’an prochain », ironise un autre internaute. « Noël charia compatible sur la Grand-Place à Bruxelles », a tweeté Florence Bergeaud-Blackler, docteur en anthropologie et présidente du Cerif (Centre européen de recherche et d’information sur le frérisme).
Du marché de Noël aux « Plaisirs d’hiver »

La Ville de Bruxelles aurait décidé de se séparer de son ancienne crèche, car celle-ci serait devenue trop vétuste et difficile à transporter, rapporte la presse belge. La Libre assure également que les autorités de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, la cathédrale de Bruxelles, ont été associées à la démarche et ont validé le projet. Cette nouvelle version de la Nativité du Christ, réalisée avec l’Atelier By Souveraine, de Forest, devrait être en place a minima pour les cinq prochaines années. Dans cette nouvelle crèche inclusive intitulée « Étoffes de la Nativité », les personnages sont même vêtus de tissus fins de stock et de matières recyclées ! Le tout, présenté sur le « Plaisirs d’hiver » : c’est ainsi que les autorités ont rebaptisé le marché de Noël de la ville. L’artiste prévoit de réaliser une conférence de presse ce vendredi pour expliquer sa démarche, rapporte La Libre.

Des polémiques impliquant des figures sans visage ont déjà éclaté par le passé. En janvier 2022, un  documentaire « Zone interdite»  sur le séparatisme lié à l’islam radical,  notamment à Roubaix  (Nord) diffusé sur M6 avait fait grand bruit : il montrait des boutiques où des poupées sans visage étaient vendues. « Seul Allah crée », expliquait une vendeuse. À Lyon cet été, l’inauguration d’une fresque dans les parties communes de la tour d’une cité de Villeurbanne avait fait polémique. On y voyait une  fillette voilée et un personnage sans visage.

Trump n'invitera pas l'Afrique du Sud au prochain G20 (dont elle est membre) à Miami, pour persécution des fermiers blancs

« L’Afrique du Sud a montré au monde qu’elle n’était pas un pays digne d’être membre de quoi que ce soit », a écrit le président américain sur son réseau Truth Social ce mercredi.

Donald Trump a annoncé mercredi que l’Afrique du Sud ne serait pas invitée au sommet du G20 prévu l’an prochain à Miami, franchissant un nouveau palier dans son offensive diplomatique contre le pays. Une décision que Pretoria conteste vigoureusement.

« L’Afrique du Sud a montré au monde qu’elle n’était pas un pays digne d’être membre de quoi que ce soit », a réaffirmé le président américain sur Truth Social, reprenant ses accusations d’une prétendue persécution meurtrière des fermiers sud-africains blancs.

Donald Trump avait boudé le sommet du G20 qui vient de se tenir à Johannesburg, un rassemblement qui s’est déroulé sans aucune participation officielle américaine. Dans un premier temps, le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait refusé de transmettre formellement la présidence du G20 au prochain pays hôte — les États-Unis — comme le veut la tradition.

 

Bandeau de la chaîne d'info sud-africaine eNCA : « Ramaphosa se mobilise contre la crise de nerfs de Trump »

 « L’Afrique du Sud est un pays souverain »

Pretoria a réagi en rappelant qu’elle est membre du G20 et que sa participation ne peut être remise en cause que par l’ensemble des membres. « L’Afrique du Sud est un pays souverain, constitutionnel et démocratique et n’apprécie pas les insultes venant d’un autre pays concernant son statut de membre et sa capacité à prendre part à des tribunes mondiales », a déclaré la présidence sud-africaine, qui affirme avoir l’intention de participer à toutes les réunions du G20.

L’Afrique du Sud a finalement transmis mardi la présidence du G20 aux États-Unis, lors d’une cérémonie discrète organisée au ministère des Affaires étrangères, rapporte l’AFP. « Il est regrettable qu’en dépit des efforts du président Ramaphosa et son gouvernement, et de leurs nombreuses tentatives de faire repartir les relations avec les États-Unis, le président Trump continue d’appliquer des mesures punitives contre l’Afrique du Sud, basées sur de la désinformation et des déformations », a déploré la présidence sud-africaine.

Le prochain sommet du G20 doit se tenir en décembre 2026

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump prend régulièrement pour cible le gouvernement sud-africain, notamment en évoquant un prétendu « génocide » des Afrikaners, descendants des premiers colons européens.

En mai, à la Maison-Blanche, il avait tendu une véritable embuscade à Cyril Ramaphosa en lui montrant une vidéo truffée d’erreurs, censée étayer ses accusations et que l’Afrique du Sud rejette catégoriquement.

Le sommet du G20, qui rassemble les 20 premières économies mondiales, doit se tenir en décembre 2026 dans un complexe de golf appartenant à la famille du président américain, le « Trump National Doral Miami », en Floride, dans le sud des États-Unis.

Voir aussi

Afrique du Sud — Les coûts exorbitants des politiques dites d'émancipation économique des Noirs

 

Échange tendu entre le président sud-africain et donal Trump devant la presse internationale 

Menaces contre l'IFOP et son commanditaire pour l'étude sur les musulmans de France

« Avec cette étude sur les musulmans de France, nous sommes attaqués, car nous avons touché à un sujet tabou dans l’intelligentsia de gauche », analyse François Kraus de l’IFOP Opinion dans « Le Club Le Figaro Idées ».


Une étude de l’IFOP publiée le 18 novembre 2025, examinant les pratiques religieuses et les attitudes des musulmans en France, a révélé une augmentation significative des pratiques religieuses, avec 62 % des musulmans déclarant prier quotidiennement, contre 41 % en 1989, et 31 % des femmes musulmanes portant le voile. 

Ces résultats, interprétés comme indiquant un rigorisme croissant, notamment chez les jeunes, ont suscité des réactions virulentes de la part de l’extrême gauche. Pour François Kraus, directeur du pôle politique et actualités de l’IFOP, l’étude touche à un sujet tabou dans certains milieux intellectuels, notamment à l’extrême gauche, contrairement aux sondages sur d’autres religions qui passent inaperçus. 



Kraus a mentionné des menaces directes contre lui-même, le commanditaire de l’étude et même le directeur de l’IFOP, Frédéric Dabi. Ces menaces, incluant des plaintes déposées contre X, illustrent un climat d’intimidation qui entoure l’étude. La controverse s’est intensifiée avec des actions concrètes de la part de députés du parti extrémiste La France Insoumise (LFI), qui ont déposé des plaintes contre l’étude, la qualifiant de biaisée et potentiellement islamophobe

Des associations musulmanes, comme le conseil départemental du culte musulman de plusieurs régions, ont également contesté la méthodologie, arguant que l’enquête pourrait contribuer à produire de la peur. 

Les menaces contre les acteurs de l’étude soulignent un climat d’intimidation qui risque d’entraver les discussions nécessaires sur la place de l’islam en France, tout en révélant les fractures profondes de la société française autour de la laïcité, de l’intégration et de la sécurité.

Émission en entier :



On notera que François Kraus, qui semble un progressiste de bon ton, explique que le 7 % de musulmans en France exclut toutes les personnes âgées de moins de 15 ans.  Il se félicite de ce bas chiffre qui infirmerait la théorie du grand remplacement. Or, le nombre d’enfants nés de parents musulmans est proportionnellement plus important que ceux nés de parents d’autres religions et ce remplacement se fait en grande partie par les jeunes… Un tiers des naissances en France seraient extraeuropéennes. L’INSEE affirmait pour 2019-2020 : « Si le catholicisme reste la première religion (29 % de la population se déclare catholique), l’islam est déclaré par un nombre croissant de fidèles (10 %) et confirme sa place de deuxième religion de France. »

Voir aussi

France — 59 % des jeunes musulmans souhaitent l’application de la charia, selon un sondage 

>Enquête Kantar (2023) : Parmi les 18-30 ans en France, 12 % se déclarent musulmans

, contre 22 % chrétiens (dont 18 % catholiques) et une majorité sans religion.

Première action de grâce aux États-Unis, la Floride française

La première Action de grâce en Amérique du Nord aurait eu lieu en Floride française.

En effet, avant de tenter de coloniser (peupler) le Canada, la France, et plus particulièrement les huguenots qui y voyaient de futurs refuges, chercha à fonder des colonies en Amérique. Sous l’impulsion de l’amiral Gaspard de Coligny, figure de proue des huguenots, Jean Ribault et René de Goulaine de Laudonnière quittent Le Havre avec 150 hommes à bord de deux vaisseaux du roi le 18 février 1562 et abordent l’Amérique aux confins de la Floride et de la Géorgie actuelles après deux mois de navigation (1er mai). Ils baptisent le pays Caroline en l’honneur de Charles IX de France, établissent un contact pacifique avec les indigènes du « pays de Chicora » (les tribus Potanos, Saturiwas et Tacatacuru). Ils élèvent un fortin, Charlesfort, au sud de l’actuelle ville de Port Royal en Caroline du Sud. Laudonnière organise une seconde expédition en 1564. Il retrouve Charlesfort rasée à la suite du raid du capitaine espagnol de Roja. Laudonnière fait alors construire, 165 milles plus au sud, un ouvrage de plus grandes dimensions, baptisé « la Caroline » (22 juin 1564). Il renvoie en France deux navires sur quatre et décide de rester sur place.

Le 30 juin 1564, l’explorateur français René de Goulaine de Laudonnière a appelé à une fête pour célébrer l’établissement du fort Caroline, près de l’actuel Jacksonville. Laudonnière avait atteint la côte de la Floride le 22 juin, puis remontait la voie navigable que Jean Ribault, deux ans plus tôt, avait surnommée la rivière de Mai, connue aujourd’hui sous le nom de rivière St Johns. Les Indiens Timucua ont chaleureusement accueilli les huguenots français et ont aidé à préparer une fête en leur honneur. « [J]e commandai que l’on sonna une trompette, afin qu’étant assemblés nous rendissions grâces à Dieu, de notre arrivée favorable et heureuse. Là nous chantâmes des louanges au Seigneur, le suppliant vouloir par la sainte grâce, continuer son accoutumée bonté, envers nous ses pauvres serviteurs ».

René de Goulaine de Laudonnière (1510-1574)

Certains attribuent la première Action de grâce en Amérique du Nord à Martin Frobisher qui, durant sa recherche du Passage du Nord-Ouest en 1578, s'est arrêté avec son équipage sur l'île de Baffin pour rendre grâce à Dieu d'être toujours en bonne santé. Mais, sur le territoire du Canada contemporain, Frobisher a été précédé par Jacques Cartier à plusieurs occasions dont une en 24 juillet 1534 et plus spécialement pendant l’hiver 1535-1536 à Stadaconé (Québec). En effet, le 19 mars 1536, alors que les derniers malades commençent à guérir miraculeusement du scorbut grâce à l’annedda (un remède autochtone à base de cèdre blanc [thuya]), Cartier organisa une grande messe solennelle et une procession pour remercier Dieu et la Vierge Marie.

Fac-similé de l’ouvrage paru en 1586 relatant cet événement :

Source : Laudonnière, René de Goulaine de, « L’histoire notable de la Floride située ès Indes Occidentales, contenant les trois voyages faits en icelle par certains capitaines & pilotes françois, descrits par le capitaine Laudonnière, qui y a commandé l’espace d’un an trois moys : à laquelle a esté adjousté un quatriesme voyage fait par le capitaine Gourgues. » [archive], sur gallica.bnf.fr, 1586 (consulté le 10 novembre 2020), p. 112 (45) 
 
Chronologie des Actions de grâce

 
La « première Thanksgiving » de 1621 à Plymouth est souvent présentée comme l’origine de la fête américaine actuelle. Cette vision, bien qu’ancrée dans l’imaginaire collectif, mérite quelques précisions historiques.

La plus ancienne célébration documentée d’un acte de remerciement sur le sol de l’Amérique du Nord actuelle remonte à 1564, en Floride. Les colons huguenots français, dirigés par René de Laudonnière, organisèrent une cérémonie religieuse avec les Timucua après leur arrivée à Fort Caroline (près de l’actuelle Jacksonville). Cet événement est relaté dans le journal de Laudonnière lui-même, comme nous l'avons montré ci-dessus.

D’autres célébrations eurent lieu avant 1621 :
  • 1565 à Saint-Augustine (Floride), par les Espagnols de Pedro Menéndez de Avilés (qui venaient de massacrer les Français de Floride...), Saint-Augustine est souvent considérée comme la plus ancienne ville des États-Unis ;
  • 1598 au Nouveau-Mexique avec Juan de Oñate ;
  • 1619 en Virginie, où les colons de Berkeley Hundred instituèrent un jour annuel de remerciement (qui ne survécut pas au massacre de 1622).
Le repas de 1621 à Plymouth, partagé entre les Pèlerins et les Wampanoag, fut un moment de convivialité à l’occasion des récoltes. Cependant, il ne fut ni nommé « Thanksgiving », ni considéré comme fondateur d’une tradition par les participants eux-mêmes. Aucune source n’indique qu’il fut répété les années suivantes.

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les « jours de remerciement » restaient sporadiques dans les colonies puis les États-Unis, proclamés ponctuellement par les autorités sans date fixe.

C’est en 1863, en pleine guerre de Sécession, qu’Abraham Lincoln instaure officiellement Thanksgiving comme fête nationale fixée au dernier jeudi de novembre, à l’initiative notamment de Sarah Josepha Hale. C’est à partir de cette période que le repas de Plymouth commence à être rétrospectivement élevé au rang de moment fondateur.

En résumé : la célébration de 1564 en Floride constitue la plus ancienne trace écrite connue d'une Action de Grâce sur le territoire, et la Thanksgiving moderne est une tradition nationale instituée en 1863. L’idée d’une continuité directe depuis 1621 relève davantage de la construction mémorielle que du strict déroulement historique.

lundi 24 novembre 2025

La Chine compte trop de diplômés universitaires et souhaite orienter les jeunes vers les écoles professionnelles

Sur les rives de la rivière Fuchun (Fou-tch’ouen), dans la province orientale du Zhejiang (Tché-Kiang), les jeunes qui feront la force motrice de la Chine de demain sont déjà au travail. À l’Institut technique de Hangzhou (Hang-Tcheou), plus de 6 000 étudiants âgés de 14 à 20 ans apprennent à piloter des drones, à fabriquer des aimants en terres rares et à entretenir des véhicules électriques et des robots industriels. Chaque année, Shao Weijun, son directeur, demande à plus de 600 entreprises chinoises de prévoir leurs besoins en compétences diverses ; leurs réponses déterminent les cours que son institut choisit de dispenser. Il affirme que presque tous ses étudiants trouvent un bon emploi à la fin de leurs études.

La Chine est en train de mener une grande campagne de promotion en faveur de formations pratiques, plus nombreuses et de meilleure qualité. Environ 34 millions de jeunes étudient dans le système d’enseignement professionnel chinois. Il s’agit notamment d’adolescents inscrits dans des lycées professionnels, ainsi que d’étudiants dans des établissements d’enseignement supérieur qui fonctionnent en parallèle des universités. Cependant, comme dans de nombreux autres pays, les cours de formation technique en Chine souffrent de leur image de refuge pour les étudiants peu sérieux. Les élèves et les parents considèrent souvent les établissements professionnels comme sous-financés et mal gérés. Dans de nombreux cas, cette opinion n’est pas infondée selon The Economist.

Le Parti communiste a de bonnes raisons de vouloir remédier à cette situation. L’une d’elles est la crainte croissante que le secteur universitaire chinois ne se soit développé trop rapidement et de manière excessive (voir graphique). De nombreux jeunes diplômés brillants ont du mal à trouver un emploi, et environ 17 % des Chinois âgés de 16 à 24 ans (à l’exclusion des étudiants actuels) étaient au chômage en octobre. Parmi eux, on trouve de nombreux jeunes possédant des qualifications impressionnantes.

Les diplômés ne parviennent pas à trouver un emploi, alors même que de nombreux chefs d’entreprise se plaignent de la difficulté à recruter du personnel possédant les compétences dont ils ont besoin. Le parti reconnaît que la Chine aura besoin de scientifiques et d’ingénieurs brillants si elle veut dominer les technologies du futur. Mais il reconnaît également qu’elle aura besoin d’une importante armée de techniciens pour faire fonctionner tous ses robots, centres de données et autres équipements de pointe. Il est essentiel de former en permanence ces techniciens si la Chine veut atteindre les objectifs ambitieux de son prochain plan économique quinquennal.

En 2022, le gouvernement chinois a révisé sa loi sur l’enseignement professionnel, qualifiant les compétences techniques d’« aussi importantes » que les diplômes universitaires. En décembre 2024, le ministère de l’Éducation a annoncé la création de 40 nouvelles formations professionnelles pour les apprentis de différents niveaux, dont beaucoup concernent des secteurs de pointe tels que l’IA et la biomédecine. Et en juin de cette année, le gouvernement a lancé une campagne visant à améliorer les compétences de 30 millions de travailleurs supplémentaires d’ici 2027, en particulier ceux « dont le développement industriel a un besoin urgent » dans des domaines tels que la technologie des grands fonds marins et l’« économie de basse altitude » (drones, taxis volants, etc.)

Cette dernière campagne comprendra notamment des efforts visant à renvoyer certains diplômés universitaires à l’université, dans l’espoir qu’ils en ressortent avec des compétences plus recherchées sur le marché du travail. Les gouvernements provinciaux du Zhejiang (Tché-kiang), du Shandong (Chan-tong), de l’Anhui (Ngan-houei) et d’autres provinces ont élaboré des plans pour aider la Chine à atteindre son objectif pour 2027 ; ceux-ci comprennent des programmes de reconversion professionnelle pour les personnes déjà titulaires d’un diplôme. Les étudiants des établissements professionnels cherchent depuis longtemps à obtenir des places dans des établissements universitaires, il est donc remarquable que le mouvement commence maintenant à s’inverser. Bien que le parcours professionnel vers l’université, zhuanshengben (专升本), soit depuis longtemps populaire comme voie potentielle pour les étudiants des établissements professionnels qui souhaitent s’inscrire à un programme de licence universitaire, certains nouveaux programmes permettent aux diplômés universitaires de suivre une formation technique dans le cadre d’une tendance inverse appelée benshengzhuan. Une enquête menée l’année dernière par Zhaopin, une agence de recrutement, a révélé que 52 % des diplômés universitaires pensent qu’une formation technique supplémentaire augmenterait leurs chances de trouver un emploi.

Le gouvernement a également entrepris une grande campagne de propagande pour convaincre davantage de personnes que des formations techniques pourraient leur permettre de faire fortune. « Il fut un temps où l’idée selon laquelle les cols blancs étaient supérieurs aux cols bleus était profondément ancrée », a noté en juillet le Quotidien du Peuple, organe officiel du Parti communiste chinois. « Mais aujourd’hui, avec la généralisation de l’enseignement supérieur, la forte corrélation entre les diplômes universitaires et un bon emploi est en train de disparaître. » En août, le Quotidien de la jeunesse chinoise, un journal gouvernemental, a cité un chercheur du ministère de l’Éducation qui appelait à repenser les valeurs qui ont conduit à « une offre excédentaire de diplômes et une pénurie de compétences ».

Comme pour beaucoup d’autres pays, l’un des objectifs à long terme de la Chine est de réduire les barrières qui séparent nettement les filières universitaires et techniques. Cela permettrait aux étudiants de passer plus facilement d’une filière à l’autre, ou même d’acquérir des qualifications combinant des éléments des deux. Les responsables chinois encouragent de plus en plus la création de licences orientées vers la pratique dans les universités de niveau inférieur, explique Gerard Postiglione, professeur émérite d’éducation à l’université de Hong Kong. Et de plus en plus d’établissements autrefois purement professionnels sont désormais autorisés à proposer certaines licences.

Rendre ses parents fiers

Les mentalités changent-elles sur le terrain ? Cela dépend à qui vous posez la question. Shen Kecheng est étudiant en première année d’automatisation électrique à l’université polytechnique de Pékin. Son cursus est professionnel et comprend beaucoup d’apprentissages pratiques, ce qui lui plaît ; il estime que ses perspectives d’emploi dans le secteur aéronautique sont bonnes. Néanmoins, il prévoit de poursuivre ses études jusqu’à obtenir une licence. Après tout, les entreprises continuent de donner la priorité aux diplômés universitaires lors du recrutement, dit-il. 

He Li, 22 ans, étudiant à l’Institut technique et professionnel ferroviaire de Xi’an (Si-ngan-fou), semble plus sûr de son choix. Il raconte que lorsque sa cousine a été admise dans un programme de maîtrise dans une bonne université de la province du Sichuan (Seu-tch’ouan), sa famille a organisé une fête. Mais après avoir obtenu son diplôme, elle a fini par trouver un emploi temporaire dans une école primaire, explique-t-il, ce qui n’était pas du tout la récompense qu’elle avait imaginée. Son université est beaucoup moins prestigieuse, mais elle entretient des relations étroites avec des employeurs dans tout le pays. Un bon emploi dans la maintenance des réseaux de métro s’annonce. « Il est impossible que tout le monde occupe un poste de direction ou travaille dans un bureau, dit-il. Il s’agit de s’adapter à l’époque.

Source : The Economist

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Le 25 novembre et le 6 décembre, hier et aujourd'hui

Catherinette dans un bureau municipal d'Alsace en 2010
On appelait naguère « catheri­nettes » les jeunes femmes de vingt-cinq ans encore céliba­taires lors de la Sainte-Catherine (25 novembre). Une fête était souvent organisée au cours de laquelle les jeunes filles portant une coiffe faisaient des vœux pour un prompt mariage.

Autrefois, les statues de sainte Catherine placées dans les églises étaient ornées d'une coiffe qui était renouvelée chaque année. Cette opération était le privi­lège des jeunes femmes âgées de plus de 25 ans encore céliba­taires. Ainsi, l'expression « elle va coiffer sainte Catherine » signifiait que la jeune femme en question n'avait toujours pas trouvé de mari. Cette dernière pouvait alors implorer la sainte avec la prière suivante : « Sainte Catherine, aide-moi. Ne me laisse pas mourir célibataire. Un mari, sainte Catherine, un bon, sainte Catherine ; mais plutôt un que pas du tout ». Les jeunes hommes célibataires avaient la Saint-Nicolas, le 6 décembre. Les célibataires qui fêtaient leur trentième anniversaire portaient la crosse de Saint Nicolas. Époque naïve et romantique où l'on valorisait le couple stable et le mariage...

Au Canada et au Québec, la Sainte-Catherine est aussi associée à la fameuse tire du même nom, une idée, selon la légende, de la célèbre Marguerite Bourgeoys. Ingénieuse, la première institutrice de Ville-Marie s'en serait servi pour attirer les Amérindiennes à l'école.

dimanche 23 novembre 2025

Sondage — Le climat n'est plus une priorité pour les Canadiens (ni les Québécois)

Le dernier sondage national d’Abacus a révélé que seuls 13 % des Canadiens citent « le changement climatique et l’environnement » parmi leurs trois principales préoccupations. Au Québec, ce chiffre atteint 18 %, mais en Saskatchewan et au Manitoba, il tombe à 6 %. Chez les conservateurs, il n’est que de 4 %. Même les partisans libéraux n’atteignent que 18 %. 


Le climat n’a pas totalement disparu du palmarès des préoccupations des sondés, mais il a été relégué loin des premières places.

En tête des préoccupations des Canadiens, figurent la hausse du coût de la vie (66 %), l’économie (39 %) et les soins de santé (35 %), le logement abordable (33 %) et l’immigration (25 %). L’opinion publique est fortement concentrée sur les pressions quotidiennes. 

On a observé la même tendance lors du sondage final d’Abacus pour les élections fédérales de 2025. Lorsqu’on a demandé aux électeurs potentiels quels étaient les deux facteurs les plus importants dans leur décision de vote, 45 % ont choisi « la réduction du coût de la vie », suivis par 30 % pour la gestion de Donald Trump et l’impact de ses décisions. Le changement climatique n’a été mentionné que par 5 % des personnes interrogées, se classant ainsi parmi les derniers de la liste.

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Histoire — le 23 novembre 1837, bataille de Saint-Denis


La bataille de Saint-Denis est un événement des rébellions de 1837-1838. Elle a lieu le 23 novembre 1837 à Saint-Denis (Saint-Denis-sur-Richelieu), un village situé sur la rive sud de la rivière Richelieu. Elle oppose un groupe composé de 200 miliciens patriotes et de 600 civils sans armes, dirigé par le docteur Wolfred Nelson, à un contingent de 300 soldats de l’armée britannique, dirigé par le lieutenant-colonel Charles Stephen Gore.

Au mois de novembre 1837, la crise amorcée par la réponse négative de la Grande-Bretagne aux revendications patriotes atteint un point culminant. Le 6 novembre 1837, une bagarre éclate dans les rues de Montréal entre les Fils de la liberté et le Doric Club. Dix jours plus tard, le gouvernement lance des mandats d’arrestation contre 26 chefs patriotes. Plusieurs d’entre eux choisissent alors de quitter Montréal pour se réfugier dans les campagnes. Louis-Joseph Papineau et Edmund Bailey O’Callaghan, après un arrêt à Varennes, se rendent à Saint-Denis.

Sir John Colborne, le commandant en chef des forces armées dans les deux Canadas, décide d’envoyer deux détachements de l’armée pour arrêter les chefs patriotes visés par les mandats d’arrestation. Croyant que la plupart des chefs se trouvent à Saint-Charles (Saint-Charles-sur-Richelieu), un premier détachement, mené par le commandant George A. Wetherall, prend la route du sud par Chambly. Un second, dirigé par Charles Stephen Gore, prend la route du nord en direction de Sorel (Sorel-Tracy).

Papineau et O’Callaghan, qui ont rejoint Nelson à Saint-Denis, organisent alors la résistance aux arrestations prévues dans ce village et celui de Saint-Charles. Ils mettent en place des camps et ils réquisitionnent des armes. Au matin du 23 novembre, alors que le détachement de Gore se trouve à proximité de Saint-Denis, Papineau et O’Callaghan quittent le village en direction de Saint-Hyacinthe.

Lorsque l’armée de Gore arrive à proximité de Saint-Denis, les soldats sont épuisés par une marche qui a duré toute la nuit, le froid et la pluie. De leur côté, les patriotes ont vu venir les troupes et plusieurs sont barricadés dans des bâtiments de pierre à l’entrée du village. La bataille tourne à l’avantage des patriotes, qui bénéficient de l’effet de surprise et d’un meilleur positionnement stratégique. Après environ six heures de combat, Gore sonne la retraite. Les pertes des patriotes s’élèvent à douze morts et sept blessés, tandis que les Britanniques comptent six morts, dix blessés et six disparus.

La bataille de Saint-Denis est la seule victoire des patriotes durant les rébellions de 1837-1838. Elle est suivie par leurs défaites lors des batailles de Saint-Charles (25 novembre) et de Saint-Eustache (14 décembre). Par la suite, plusieurs patriotes se réfugient aux États-Unis où ils s’organisent autour du docteur Robert Nelson.

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samedi 22 novembre 2025

Les immigrants très qualifiés et les francophones ont le plus tendance à quitter le Canada

Selon le nouveau rapport de l’Institut pour la citoyenneté canadienne (ICC) et du Conference Board of Canada, intitulé Des occasions manquées 2025 : Rétention difficile des immigrants très qualifiés et professions en forte demande, les immigrants continuent de quitter le Canada à des taux qui frôlent les records. En outre, le taux auquel les immigrants très instruits et très qualifiés quittent le Canada est le double de ceux moins instruits et moins qualifiés. 

Principales constatations
  • Un immigrant sur cinq quitte le Canada au cours des 25 années suivant son établissement. Les immigrants très instruits partent plus vite : les titulaires d’un doctorat ont presque deux fois plus tendance à partir que ceux titulaires d’un baccalauréat.
  • Les immigrants très qualifiés sont deux fois plus nombreux à partir au cours des cinq premières années que les travailleurs peu qualifiés.
  • Les professions à la croissance la plus rapide, dont les besoins en main-d’œuvre sont les plus élevés, connaissent les taux de rétention les plus faibles : les gestionnaires d’entreprises et de services financiers, les professionnels des technologies de l’information et des communications, les ingénieurs et les directeurs de services d’architecture affichent les taux de départ les plus élevés.

  • La croissance de la rémunération importe : les immigrants dont les gains croissent faiblement sont beaucoup plus enclins à partir, c’est ainsi que parmi les titulaires d’un doctorat, ceux dont le revenu est stagnant ont presque trois fois plus tendance à partir que ceux dont le revenu augmente au Canada.
  • C’est au Canada atlantique que la rétention est la plus difficile : les immigrants sont plus nombreux à quitter cette région que partout ailleurs au pays.
  • La majorité des immigrants partent de la première province du Canada où ils se sont établis, sans tenter d’aller vivre dans d’autres provinces.
  •  Les immigrants francophones sont plus susceptibles de quitter le pays.
Les immigrants francophones sont plus susceptibles de quitter le Canada (et le Québec)

Un autre rapport de l’ICC s’est penché sur trois groupes linguistiques d’immigrants qui effectuent une migration subséquente (qui quittent donc le Canada), catégorisés selon leur langue maternelle : les francophones, les anglophones et les allophones (ceux qui ne parlent ni français ni anglais). 

Bien que la plupart des immigrants qui quittent le Canada déclarent une langue maternelle autre que l’anglais ou le français, le nombre d’immigrants qui parlent le français comme langue maternelle est en augmentation.

En termes absolus, les allophones quittent le pays plus que les autres groupes linguistiques parce qu’ils constituent aussi, de manière disproportionnée, le plus grand groupe de nouveaux arrivants au Canada. Cependant, après pondération, on constate que le taux de migration subséquente des immigrants francophones est plus élevé que celui des anglophones et des allophones.

En outre, les francophones émigrés ont tendance à partir plus tôt que les anglophones et les allophones. (voir ci-dessous). 

Les taux de migration subséquente des immigrants francophones, anglophones et allophones atteignent un sommet deux ans après leur arrivée (taux moyen pondéré de migration subséquente des immigrants reçus pour les cohortes de 1982 à 2019, en pourcentage).

Les taux cumulés de migration subséquente montrent que le Canada perd un tiers de sa population immigrante francophone à long terme. Ce problème est particulièrement prononcé en Ontario, où le taux de migration subséquente des francophones est élevé par rapport à l’afflux d’immigrants francophones dans cette province (voir ci-dessous).  
 

Sans surprise, le Québec, qui est la province qui accueille le plus grand nombre d’immigrants francophones, compte aussi la plus importante part cumulative d’immigrants francophones quittant le pays. En Ontario, cependant, le taux cumulé de migration subséquente des francophones est élevé comparativement à la proportion plus faible d’immigrants francophones qui s’y établissent. Cela signifie que l’Ontario a du mal à retenir les immigrants francophones au même rythme que les immigrants s’y établissent. Dans les autres provinces et territoires, la migration subséquente des francophones est beaucoup moins importante, ce qui en fait un problème qui touche de manière disproportionnée le Québec et l’Ontario.

Pays d’origine des immigrants qui quittent le Canada après y avoir résidé