vendredi 19 juillet 2019

Le ministre de l'Éducation ignore les recommandations du Protecteur du citoyen et des parents

Le regroupement des associations de parents éducateurs du Québec (le Regroupement), tout en se félicitant de la décision du ministre de l’Éducation, monsieur Jean-François Roberge, de repousser de deux ans la mise en place d’examens que son ministère veut imposer aux enfants qui reçoivent leur enseignement à la maison, est déçu du refus du ministre de revoir les fondements de son projet de règlement, critiqué autant par les parents que par le Protecteur du citoyen. (1)

À nos yeux, ce qu’il présente comme un assouplissement n’est en fait qu’un report de l’entrée en vigueur d’une partie dudit règlement.

En continuant d’insister pour que le projet d’apprentissage des matières obligatoires que suivent nos enfants soit calqué sur ce qui se fait à l’école et en imposant les méthodes d’évaluation propres au milieu scolaire traditionnel, nous croyons fermement que le règlement publié ce matin par le ministre contredit la lettre et l’esprit de la loi 144.

L’apparition soudaine d’un délai ne change en rien notre désaccord avec monsieur Roberge sur le fond.

Les changements que le ministère apporte avec l’adoption de ce nouveau règlement sont pour la plupart inapplicables et réduisent la capacité des parents d’offrir à leurs enfants une éducation à la maison de qualité, conforme à leurs valeurs et qui respecte les capacités de chacun des enfants inscrits dans ce programme.

Le ministre Roberge (à droite) jette un regard vers un parent québécois qui le supplie. La réponse est NON !


Rappelons que la loi 144 a été adoptée après des consultations exhaustives autant auprès des experts en la matière et des principaux intéressés que sont les parents.

Le Regroupement offre sa collaboration pleine et entière au ministre afin de s’assurer que les ressources qui doivent être mises en place par les commissions scolaires durant la prochaine année scolaire le soient, tel que la loi les y oblige, afin de donner à cette expérience éducative toutes les chances possibles de réussite.

Alors, et seulement alors, pourrons-nous juger l’arbre à son fruit.

S’il s’avérait que des changements deviennent nécessaires parce que la progression de l’apprentissage des matières obligatoires n’est pas satisfaisante, nous serons les premiers intéressés à revoir le fonctionnement du programme afin que nos enfants en sortent gagnants.

Entre temps, nous exhortons à nouveau le ministre de l’Éducation à convoquer le plus rapidement possible la Table de concertation nationale, créée par la loi et qui a pour objet de conseiller le ministre en la matière.

Précisons à nouveau que la loi et ses règlements, tels qu’adoptés sous le précédent gouvernement, prévoyaient déjà l’enseignement de matières dites de base, comme la langue maternelle, la langue seconde, les mathématiques, les sciences et l’histoire.

Le nouveau règlement n’y change rien, ni ne règle le problème des écoles religieuses dites illégales qui n’existent plus.

Ont signé ce communiqué :
AQED : L’Association québécoise pour l’enseignement à la maison
AESM : L’Association d’enfants scolarisés à la maison
AEJEM : L’Association éducative juive pour l’enseignement à la maison
ACPEQ : L’Association chrétienne des parents éducateurs du Québec
HSLDA : L’Association juridique canadienne pour l’école à la maison
Le Centre Communidée.

(1)

Le Protecteur du citoyen, 9 mai 2019.

Voir aussi

Roberge modifie à la marge ses restrictions imposées à l’instruction à domicile

AQED : « Éducation à domicile — Le nouveau projet de règlement est très mal avisé »

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