lundi 20 mai 2024

L'idéologie LGBTQ/trans dans le nouveau cours de culture et citoyenneté québécoise

Dans le Devoir par Normand Baillargeon :

Vous le savez sans doute, je souhaitais qu’on mette fin au cours Éthique et culture religieuse et qu’on le remplace par un cours axé sur la citoyenneté. C’est chose faite. Et les responsables de sa conception ont fort bien travaillé. Chapeau. Jugez-en. Voici le programme pour le primaire et celui pour le secondaire.

Mais. Car il y a des mais.

L’école est une institution particulière

Pour y venir, il faut se rappeler et sérieusement prendre en compte des choses qui font que l’école est à ce point une institution particulière.

On y transmet des savoirs, on socialise, on qualifie, certes. Mais on s’adresse à des enfants et à des jeunes. On doit veiller à ne pas les faire adhérer inconditionnellement à des idées ou à des pratiques débattues et débattables ou, pire, dangereuses. La philosophe Hannah Arendt pensait qu’on devait se montrer conservateur à son endroit, de manière à permettre aux nouveaux venus dans un monde déjà vieux d’y innover à leur tour.

Si nous adoptons cette sage perspective, on voudra toujours, d’abord et avant tout, ne pas faire de mal. Ni psychologique ni physique. Primum non nocere.

Imaginez à présent un sujet complexe, polémique et hautement diviseur dans la société, parmi les adultes. Pour diverses raisons, on doit ou on veut en parler à l’école, aux enfants.

Des feux rouges s’allument aussitôt.

Pour agir sagement, on souhaitera, partout où c’est possible, se baser sur le savoir le mieux établi.

On se demandera aussi, très sérieusement, à partir de quel âge on peut parler de ce délicat sujet et ce qu’on peut alors en dire. On veillera surtout à ne pas endoctriner et à ne pas faire de mal. On mettra tout en place pour que l’enseignant ne se mue pas en militant d’une cause et la classe, en champ de bataille idéologique. On fera tout cela et on le fera plus encore si ce qui sera enseigné peut avoir de graves conséquences pour les enfants.

En ce moment, vous le savez, toutes les questions relatives au sexe, au genre et aux personnes trans sont de cet ordre.

En faisant appel au savoir le plus solidement établi, on apprendra qu’il existe un immensément large consensus parmi les biologistes nous disant que le sexe est une réalité biologique, qu’il est binaire et défini par les gamètes. On visionnera à ce sujet le riche matériel proposé par le biologiste François Chapleau.

On apprendra aussi que des pratiques médicales de transition et d’aide à la transition appliquées aux jeunes personnes et longtemps couramment employées sont désormais ici remises en question et là interdites, par exemple en Norvège, en Angleterre et en Finlande.

On lira avec horreur l’histoire de la clinique d’identité de genre Tavistock à Londres, récemment fermée, où des personnes non compétentes pour le faire prescrivaient des hormones ou des bloqueurs de puberté à des enfants, au nombre inexplicablement croissant et qui n’en tiraient trop souvent pas de bienfaits.

On lira le rapport Cass sur ces questions, produit d’années de travail par une équipe sérieuse et compétente. Il conclut notamment qu’il n’y avait que « des preuves remarquablement faibles » en faveur de l’utilisation de bloqueurs de puberté et de traitements hormonaux pour les enfants souffrant de troubles du genre.

Sans aucun doute, il faudra se parler entre adultes de tout cela et dans le respect de tout le monde et des droits de chacun. Mais que faire à l’école, avec les enfants ?

Mes mais…

Le sexe, veut-on enseigner dès le primaire, est, selon ce programme, une « catégorie sociale qui répartit la population entre femmes et hommes à partir de caractéristiques physiologiques ». J’en ai une autre définition, dira sans doute à l’élève son enseignant de biologie…

Dans le programme au secondaire, on nous parle de « sexe assigné à la naissance ». Vraiment ? Plusieurs affirment plutôt qu’on le constate. Et même avant la naissance.


Marie-Claude Girard, pour son intervention devant le comité des sages sur le sujet, a pris le temps de consulter des ressources et des outils qu’on suggère aux personnes intervenant auprès de la petite enfance et d’élèves du primaire et du secondaire sur le sexe et le genre. Elle y a trouvé de troublantes assertions présentées comme scientifiques, mais qui font pourtant débat. On remet en question la binarité du sexe et on affirme l’existence d’un troisième sexe (intersexe ou autre) ; on nie la réalité biologique des femmes (qui deviennent des cisgenres) en affirmant que ce mot n’est pas lié à l’anatomie de la personne. Et d’autres assertions encore.

Des feux rouges doivent s’allumer. Certes, on ne sait pas encore comment tout cela se traduira dans les incarnations concrètes de ce programme, en classe, ni comment les enseignants et les autres intervenants vont traiter de toutes ces questions. Mais prudence.

Et tout le monde, parents, scientifiques, médecins et le public en général, doit porter une grande attention à ce qui va se passer. Primum non nocere. Les enfants d’abord.

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