mardi 5 mars 2013

Apprendre à écrire à la main ne sera plus obligatoire dans les écoles de 45 États américains

L'apprentissage de l'écriture à l'école ne sera peut-être plus qu'un lointain souvenir, prévient la journaliste Émilie Lanez dans l'édition du Point de la semaine passée.

À l’heure où nous envoyons des courriels, des textos ou nous clavardons au détriment de belles lettres manuscrites, est-il toujours légitime d’apprendre à écrire de sa main à l’école  ? La question peut surprendre.

Pourtant aux États-Unis, elle a déjà été tranchée : d’ici 2014, l’écriture manuscrite sera un enseignement optionnel dans 45 États américains. À la place, on privilégiera l’apprentissage de … Word.

Après tout, en Grande-Bretagne d’après un sondage, 40 % des citoyens déclarent n’avoir rien écrit à la main depuis 6 mois.

Pour Monica Baerg, 16 ans, élève au lycée d’Arcadia en Californie, écrire en lettres attachées, ça ne sert à rien. Les devoirs sont systématiquement tapés à l’ordinateur. Quand Monica est forcée d’utiliser un stylo, elle écrit en lettres d’imprimerie. « Personne ne nous a jamais forcés à utiliser l’écriture cursive, donc c’était pénible de mémoriser les lettres », raconte cette adolescente… qui a cependant des difficultés à déchiffrer ce que ses parents écrivent.

Savoir écrire à la main, c’est savoir lire

Car comme l’expliquent les chercheurs du CNRS Jean-Luc Velay et Marieke Longchamps, savoir écrire à la main, c’est savoir lire.

Tous deux ont étudié la lecture par imagerie cérébrale. « Quand l’œil lit, le cerveau écrit à la main. Lire, c’est écrire », expliquent-ils. Quand on lit, plusieurs zones du cerveau simulent l’acte d’écriture manuscrite. Lorsqu’on écrit à l’aide d’un clavier, c’est différent  : quelle que soit la lettre choisie, le geste est identique : frapper une touche.

Écrire à la main aide à exprimer ses émotions

En outre, une écriture manuelle reste très personnelle, et permet de retranscrire ses émotions, note Jacques Gilbert, maître de conférence en littérature à l’université de Nantes, interrogé par Le Point.

« Dans l’écriture manuelle, le corps s’exprime, on voit si le scripteur était en colère, heureux, pressé. Le lecteur peut imaginer la personne et reconnaître dans sa graphie manuscrite dans quel contexte émotionnel elle a été produite. L’écriture sur écran renvoie une image distante.&nbsp:»

Mais taper sur un clavier « libérerait » notre écriture

Pour d’autres, taper sur une machine à écrire puis sur un clavier aurait une influence bénéfique sur le mode de notre écriture.

 Dans son livre Internet nous rend-il bête ? (Robert Laffont), l’essayiste américain Nicholas Carr raconte l’achat par le philosophe Friedrich Nietzsche d’une machine à écrire  :
« Une fois qu’il eut maîtrisé la frappe, il fut capable d’écrire les yeux fermés, utilisant uniquement le bout de ses doigts. Les mots pouvaient de nouveau couler de son esprit à la page. Mais la machine eut un effet plus subtil sur son travail. Un des amis de Nietzsche, un compositeur, remarqua un changement dans son style d’écriture. Sa prose, déjà laconique, devint encore plus concise, plus télégraphique. […] ‘Tu as raison, répondit Nietzsche, nos outils d’écriture participent à l’éclosion de nos pensées” ».

En outre, la facilité d’effacer son texte, de le réécrire, le découper via le traitement de texte informatique permet à un amateur de désinhiber son écriture : « Le couper-coller a libéré le geste d’écrire de l’enjeu de la décision. Avec un clavier, on pense un mot plus gratuitement, plus légèrement », analyse Roland Jouvent, psychiatre et directeur du centre émotion du CNRS.

Quitte à moins réfléchir au mot juste, ou à enrichir son vocabulaire, agrémenter son texte de figures de style   « Les outils de la création de l’esprit se perfectionnent, mais ne se substituent pas au talent  : Léonard de Vinci aurait probablement peint ‘La Joconde’ avec autre chose qu’un pinceau », tempère le psychiatre.

Pour lui, quoiqu’il arrive, les nouvelles générations n’auront plus la patience d’écrire avec de l’encre. « Je crois que, dans vingt ans, un maître d’école ne pourra plus tenir vingt bambins dans sa classe en leur faisant reproduire des pleins et des déliés ».

Mais à six ans (âge d’apprentissage de l’écriture en France), un enfant ne préfère-t-il pas montrer à ses parents les jolies courbes de couleurs écrites de sa main hésitante représentant son prénom, aux caractères universels tapés sur un clavier ?

Notons, toutefois, que si l'écriture cursive ne sera plus obligatoire, elle est encore enseignée dans de nombreux districts scolaires, voir les résultats d'un sondage dans le New Jersey à ce sujet ci-dessous.






Source Le Point du jeudi 21 février 2013.




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Robert Ménard sur l'instinct grégaire bien-pensant des journalistes


Robert Ménard est le fondateur de Reporters sans frontières.






Est-ce que cela peut être vraiment différent au Québec dans un monde des médias encore plus petit que la France ? N'y règnent-ils pas ici aussi au Québec le même panurgisme bien-pensant, la même endogamie et la même cooptation incestueuse ? Quel journaliste professionnel envisage ne plus être invité par Radio-Canada, ne plus écrire dans le Devoir ou la Presse ?

Quel est le dernier journaliste professionnel a avoir dit qu'il trouve l'avortement moralement répréhensible, l'immigration (55.000 personnes par an) nettement trop importante au Québec, le réchauffement climatique un problème mineur qui ne justifie pas des politiques ruineuses, l'homosexualité ou la transsexualité peu désirables, de dire comme Ménard qu'il ne souhaite pas que sa fille soit homosexuelle mais qu'il l'aimerait quand même si elle l'était, peut-être même plus car c'est un fardeau ? Quel journaliste d'un grand média québécois oserait dire que la Grande Noirceur est en partie un mythe, un épouvantail, que l'État-providence crée des problèmes sociaux, déresponsabilise, est intenable ne fût-ce que pour des raisons démographiques ? Que voir deux homosexuels s'embrasser en public est gênant (apparemment 40 % des Québécois le pense) ? Que les chiffres sur la violence conjugale sont tronqués (André Arthur n'a plus de micro) ? Tiens, que le cours ECR n'est pas une bonne chose et qu'il faudrait permettre aux parents de choisir la formation morale de leurs enfants ?

Il ne s'agit pas ici d'apporter des réponses positives aux questions précédentes, mais plutôt de savoir pourquoi les journalistes répondent tous de la même manière, trouvent qu'il n'y a aucune matière à débat. Une question de formation à l'université, puis de pressions conformistes au sein de la profession, de cooptation, d'un manque de courage ?

L'unanimisme règne chez les journalistes québécois autant que ceux de France. Philippe Muray les nommait des Mutins de Panurge, des conformistes qui se rêvent rebelles courageux, qui deviennent vite des Matons de Panurge, des gardiens du temple du correctivisme politique. Souvent de bonne foi, parfois hargneux,  peu courageux, mais toujours formatés à l'identique sur les questions sociales. Ils croient incarner le bien, ceux qui pensent différemment sont nécessairement des salauds rétrogrades. Pourtant l'inculture et leur superficialité des journalistes sont souvent manifestes comme le révèle de l'intérieur Robert Ménard.

Rappelons que l'ombudsman de Radio-Canada, Mme Miville-Deschênes, avait déjà dénoncé en mai 2009 le manque de diversité d'opinions des invités à la SRC.

Pour Robert Ménard, la seule chose qui tuera ce conformisme des journalistes, qui comblera le gouffre qui existe entre leurs valeurs et leurs réflexes et ce que pensent les gens du commun, c'est la confrontation avec le réel, parce que le réel donne tort aux journalistes des grands médias.





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