Si
M. Landry n’y voit pas de raison de déchirer sa chemise, certains
parents affirment être mécontents de la situation imposée par le haut
sans aucune consultation.
D’autres
mentionnent que cela complexifie l’apprentissage de la grammaire langue
française déjà ardue à bien maîtriser. Comment accorder les adjectifs
et articles qui suivent ? « Iels sont biels/belles/beaux » ?
Certains justifient l’imposition de cette innovation militante par l’existence de pronoms neutres dans d’autres langues (y compris le latin et le vieux français). Mais ces pronoms neutres s’utilisent pour des objets (asexués donc) ou encore pour des enfants jeunes considérés comme n’ayant pas de sexe affirmé (das Mädchen/Mädel, la jeune fille/la fillette en allemand, τό τέκνον en grec, un jeune enfant, peu importe son sexe).
L’utilisation d’une troisième forme dite « neutre », en sus du masculin et du féminin, inventée pour désigner un adulte (au singulier) comme « iel » est une rupture avec tous les usages précédents.
Le Larousse n’entend pas emboîter de sitôt le pas au Robert qui avait intégré en 2021 le pronom neutre « iel ».
Le ministre de l’Éducation français de l’époque, Jean-Michel Blanquer, avait également condamné la décision du Robert affirmant que, selon lui, « l’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française ».
L’Office
québécois de la langue française ne recommande d’ailleurs pas de
recourir à ce pronom et propose plutôt la rédaction épicène dans un
contexte de communication inclusive.
Selon
Bernard Cerquiglini, l’utilisation du pronom « iel » demeure
« nullissime » dans la langue courante. En entrevue sur BFMTV à titre de
lexicologue du Larousse, il avait plutôt fait valoir qu’on ne rencontre
ce mot « que dans des textes militants ». « Or, pour qu’un pronom, un
mot ou un verbe entre dans un dictionnaire d’usage, il faut qu’il soit
attesté à l’oral et à l’écrit par plusieurs générations, qu’il entre
dans la langue courante. »
Le linguiste français estime
d’ailleurs que le pronom « iel » n’est pas une solution « aux problèmes
ressentis » dans notre société, qui se veut de plus en plus inclusive,
puisque « les pronoms n’existent pas seuls ». L’utilisation de ce pronom, qui n’est ni masculin ni féminin, impliquerait donc de modifier les adjectifs qui s’y rapportent. « Et de proche en proche, on va neutraliser la langue », avait laissé tomber M. Cerquiglini.
« Donc,
je respecte le ressenti, les problèmes. On a le droit de s’exprimer
comme on le veut, mais on n’a pas le droit de toucher à un système de la
langue [qui est en place] depuis 2000 ans », avait-il tranché.
Voir aussi
Les pronoms trans « iel, iels, ielle, ielles » entrent dans Le Robert...
Suisse — Zurich recommande aux parents de bannir les termes «papa» et «maman»
Ministère de la Justice du Québec finance les pronoms trans
Le charabia de Fédération des femmes du Québec
Explosion de jeunes ados qui se disent « transgenres » à l’école… Épidémie psychologique à la mode ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire