lundi 17 juin 2013

Québec — La gonorrhée de plus en plus prévalente et résistante aux antibiotiques classiques

Le nombre de gonorrhées « augmente de façon importante depuis quelques années », selon l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Dans la province, les cas sont passés de 485 à 2460 par an entre 1997 et 2011, une importante hausse de 407 %. La région de Montréal est particulièrement touchée, avec plus de 65 % des infections en 2011.

La réalité est probablement pire. « C'est clair que le nombre est sous-estimé, parce qu'on ne teste pas tout le monde », estime le Dr Pierre Côté, de la clinique médicale Quartier latin, à Montréal.

Au Québec, « on voit apparaître des souches de gonorrhée qui ont une sensibilité réduite aux céphalosporines, confirme Brigitte Lefebvre, responsable des analyses et expertises au Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ). On s'approche du seuil où ce sera préoccupant ». Aucun nouveau médicament antigonorrhée n'est en cours de développement, rapporte l'OMS.

Plusieurs pays, dont l'Australie, la France, le Japon, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni, ont rapporté des cas de résistance de la maladie aux céphalosporines, une classe d'antibiotiques qui est considérée comme le dernier traitement encore envisageable pour lutter contre la gonorrhée, indique l'OMS dans un communiqué.

« Nous sommes très préoccupés par des rapports récents faisant état de l'échec du dernier traitement efficace — les céphalosporines — car il n'y a pas de nouveaux médicaments thérapeutiques en développement », a déclaré le Dr Manjula Lusti-Narasimhan, du département Santé et recherche génésiques à l'OMS.



Les dépêches et les articles de presse ne se penchent pas sur les causes de cette augmentation (si ce n'est un diagnostic plus efficace...) Se pourrait-il que les mœurs sexuels des gens ont un impact ? Les campagnes de prévention gouvernementales sont-elles efficaces ? Quelle est la proportion de ces gonorrhées chez les homosexuels pour qui l'aventure d'une nuit, le frisson du rapport non protégé, est une composante importante ? Rien dans les gros médias. Il faut se tourner vers les rapports médicaux des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies

Aux États-Unis, en 2011, selon le CDC (page 21) les homosexuels mâles (HSH) représentent 21,6 % de tous les cas de gonorrhées, alors qu'ils ne représentent qu'environ 2 % de la population. Les hétérosexuels mâles représentaient 31,0 % des cas et les femmes 47,4 %. Notons, toutefois, que le taux de gonorrhées augmentent aussi dans certains sous-groupes hétérosexuels : notamment les jeunes à multiples partenaires.

Comme le signale le rapport d'Eurosurveillance de 2012 :
« Les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) sont affectées de manière disproportionnée par la gonorrhée et la syphilis, et les jeunes entre 15 et 24 ans sont touchés principalement par la chlamydia et la gonorrhée. L'augmentation de la prévalence de la gonorrhée et de la syphilis signalée dans cette édition de Eurosurveillance est inquiétante, car elles sont identifiées aux adultes et aux jeunes HSH. Elle semble être associé à des niveaux élevés de comportements sexuels à risque et à la coïnfection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). L'augmentation des cas de gonorrhée est particulièrement préoccupante car elle coïncide avec une moindre susceptibilité de Neisseria gonorrhoeae aux antibiotiques actuellement utilisés en Angleterre et à travers l'Europe. »

La vie sexuelle des gens est une affaire privée dans l'absolu. Mais qu'en est-il quand les coûts de santé sont mutualisés dans un État-providence ? Après tout, n'est-ce pas le prétexte invoqué pour réglementer nos vies dans de nombreux autres domaines


Voir aussi

Étude sur les maladies liées à l'activité homosexuelle masculine (MST, cancer)

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