mardi 14 novembre 2017

Le Québec a-t-il besoin de tant d'immigrants ?

Chronique de Joseph Facal sur la partialité de M. Philippe Couillard dès qu’il est question d’immigration. Il faut se rappeler que l’immigration de non-francophones coûte cher aux écoles en frais de francisation, en remédiation. En France, le dédoublement des petites classes dans les banlieues immigrées dans l’espoir d’améliorer les résultats scolaires de jeunes de ces quartiers est dispendieux et se fait au prix de renoncement dans d’autres domaines. Selon les dernières données du ministère de l’Immigration du Québec (MIDI), le nombre de nouveaux immigrants francophones a baissé de 32 % lors des cinq dernières années sur le territoire québécois, passant ainsi de 62 % à 42 %.

Dès qu’il est question d’immigration, Philippe Couillard ne connaît que le discours culpabilisant et la négation des faits.

Vendredi dernier, en Estrie, il a lâché : « Tout discours anti-immigration est un discours qui nuit à l’économie du Québec, qui nuit à la prospérité, notamment de nos régions. »

Venait ensuite l’habituelle cassette sur l’immigration comme « solution » à la pénurie de main-d’œuvre.

Une fausseté répétée 1000 fois ne devient pas une vérité pour autant.

Faits

Si l’immigration pourvoyait tant de postes vacants, il n’y aurait pas des taux de chômage si supérieurs à la moyenne chez les nouveaux arrivants.

Pour que l’immigration pourvoie ces postes, il faudrait qu’il y ait une correspondance parfaite entre les profils des immigrants et les profils des emplois à pourvoir : un trou, une cheville.

Les départs à la retraite ne se traduisent pas tous par un emploi à pourvoir pour cause de progrès technologique ou parce qu’une entreprise peut vouloir réduire ses effectifs.

L’intégration des immigrants se heurte aussi à des obstacles comme la langue ou le contrôle par les ordres professionnels du droit de pratique.

La performance du gouvernement Couillard sur ces volets a été lamentable.

En 2014, les professeurs Boudarbat et Grenier ont passé en revue les études sur les avantages économiques de l’immigration.

Leur conclusion : s’il est établi que les immigrants tirent profit de leur changement de pays, les avantages pour la société d’accueil sont inexistants ou, au mieux, modestes.

Du côté des finances publiques, les meilleures recherches (OCDE, 2013 ; Grady et Grubel, 2015) établissent que l’immigration représente un coût net et non un avantage, puisque la valeur des services reçus par les immigrants sera très supérieure aux impôts et taxes qu’ils verseront.

Comme l’a montré Pierre Fortin, les pénuries de main-d’œuvre seront localisées et non généralisées, car la baisse de la population active fera baisser la demande pour des biens, donc le nombre de travailleurs requis.

Les organismes qui plaident pour des hausses massives des seuils d’immigration font de la propagande idéologique ou agissent à titre de lobbys patronaux. Pour la science, on repassera.

On ne peut non plus miser sur les immigrants pour rajeunir la population puisque leur fécondité baisse sitôt arrivés, et parce qu’ils font souvent venir leurs vieux parents en vertu du programme fédéral de réunification familiale.

Futurs électeurs

Au-delà des aspects économiques de l’immigration au sujet desquels Philippe Couillard parle à travers son chapeau [à tort et à travers], il y a aussi de délicats enjeux sociaux, culturels, religieux.

Sur ces questions, le gouvernement Couillard a atteint des niveaux sans précédent d’incompétence et d’irresponsabilité.

Si le Parti libéral du Québec et le Parti libéral du Canada veulent toujours plus d’immigrants, c’est parce qu’ils importent ainsi, dans l’immense majorité des cas, leurs futurs électeurs.

C’est aussi simple que ça.

Voir aussi

Les immigrants sont un fardeau fiscal de 20 G$, selon l'Institut Fraser

Québec — L'immigration et son augmentation pour consolider l'option fédéraliste ?

Faible fécondité qui stagne, immigration massive : le Grand Montréal s'anglicise rapidement

Controversé projet scolaire sur l'immigration à une école secondaire de Karoumaska

Institut Fraser : L’immigration massive nuit au bien-être des Canadiens en général ; les politiques d’immigration doivent être revues (étude de 264 pages)

L’immigration, le remède imaginaire


Aucun commentaire: