mardi 12 octobre 2010

Échec massif des futurs enseignants au test de français

Les futurs enseignants formés dans les facultés d'éducation du Québec continuent d'échouer massivement au test de français donnant accès à la profession, une situation qui révèle de sérieuses lacunes dans les notions qu'on leur a inculquées à l'école secondaire et au cégep, estiment plusieurs observateurs.

À l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), pas moins de 71 % des étudiants qui se sont présentés au Test de certification en français écrit pour l'enseignement (TECFÉE), en mai dernier, y ont échoué.

C'était la première fois que ces étudiants passaient ce fameux test, qui a été implanté en 2008 dans toutes les universités de la province. Le taux de réussite s'améliore cependant au fur et à mesure que les futurs enseignants bénéficient de cours d'appoint et repassent le même examen.

Taux de passage au TECFÉE

Voici les taux de réussite observés au TECFÉE dans quelques universités, lors de la plus récente passation du test :
Des programmes moins forts que d'autres

L'été 2010, l'Université Laval a détaillé les résultats pour chacun de ses programmes d'enseignement. Voici ceux pour lesquels les résultats sont les plus faibles.

Musique : 33 % de réussite.

Éducation physique : 38,1 % de réussite.

Arts plastiques : 50 % de réussite.

Sciences et technologie : 56,3 %.

Enseignement préscolaire et primaire : 60,3 %.


Source 

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9 commentaires:

Isa a dit…

Je suis étudiante à l'UQAR en adaptation scolaire et sociale, et je fais partie de cette minorité qui a passé le TECFÉE à sa première passation.
Ce que je trouve aberrant dans ce test, ce n'est pas tant que si peu d'étudiants le réussisent du premier coup. C'est qu'il n'évalue pas ce qu'il se doit d'évaluer. À cause de cela, des filles de mon programme que je vois quotidiennement faire de nombreuses fautes dans leur travaux ont passé le TECFÉE alors que d'autres qui sont bien meilleures l'ont échoué trois fois !
Il faut donc, à mon avis, s'inquiéter autant de la fiabilité de l'examen que du niveau des étudiants en éducation au Québec.

Anonyme a dit…

Ce qui me frappe en parcourant ce blogue est qu'on y lit que de mauvaises nouvelles!

Pour une école libre a dit…

Anonyme a complètement oublié la longue série de billets et d'articles portant sur la défaite du Monopole de l'Éducation dans l'affaire qui l'opposait au collège Loyola.

Mémoire sélective qui accuse les autres de sélectivité ?

Luc Miville a dit…

En effet, la victoire de Loyola était une excellente nouvelle.

(Les journaux sont plein de mauvaises nouvelles Anonyme)

Dia a dit…

@Isa

intéressant
pouvez-vous nous en dire plus ? Nous donner quelques exemple de questions qui ne sont pas à propos selon vous ?

Loulou a dit…

Jonathan,

Pour ma part, je pense que la seule solution c'est la concurrence et même une concurrence élargie.

Les écoles privées devraient pouvoir recruter qui elles veulent (pas uniquement les diplômés de ces facultés de l'éducation, mais des diplômés d'autres facultés, ou même des experts non diplômés si besoin est : prof de musique, de ballet, d'arts visuels).

En augmentant la concurrence, en rendant plus d'argent aux parents qui pourront dès lors choisir leur école plus facilement, les écoles publiques se trouveront forcées de faire une sérieuse remise en question de leur propre façon de faire car de plus en plus de parents quitteront ce réseau.

Malheureusement, on risque plutôt de voir une crispation des étatistes qui voudront plutôt étouffer la concurrence (voir une émission récente de la télé étatiste sur le fait que l'Ontario "ne fait pas de cadeau au privé"). C'est le Québec, ils ont les médias en main, les leviers de l'État...

Dia a dit…

tiens aucune réponse de notre étudiante de l'UQAR ? déception.

j'en profite pour placer cette citation de Michéa :

"C'est évidement pour cette école du grand nombre que l'ignorance devra être enseignée de toutes les façons concevables. Or c'est là une activité qui ne va pas de soi, et pour laquelle les enseignants traditionnels ont jusqu'ici, malgré certains progrès, été assez mal formés. L' enseignement de l'ignorance impliquera donc qu'on rééduque ces derniers, c'est-à-dire qu'on les oblige à "travailler autrement", sous le despotisme éclairé d'une armée puissante et bien organisée d'"experts en sciences de l'éducation". La tâche fondamentale de ces experts sera, bien entendu, de définir et d'imposer les conditions pédagogiques et matérielles de ce que Debord appellait la "dissolution de la logique": il s'agit, notons-le d'une véritable révolution culturelle car, comme le précise Debord, jusqu'à une période récente, "presque tout le monde pensait avec un minimum de logique, à l'éclatante exception des crétins et des militants". En ce sens, on pourrait dire que la réforme scolaire idéale, du point de vue capitaliste, est donc celle qui réussirait le plus vite possible à transformer chaque lycéen et chaque étudiant en un crétin militant."

JC Michéa, L’enseignement de l’ignorance, 1999.

Isa a dit…

@ Dia :

J'ai peu d'exemples qui me viennent en tête étant donné que j'ai passé le test à sa toute première passation, mais je me rappelle de la frustration que j'ai éprouvée en le faisant.

Par exemple, on questionnait beaucoup les étudiants sur la signification de certaines expressions peu utilisées, comme « de guerre las ». Par ces questions, selon moi, on vérifie beaucoup plus si les étudiants lisent assez pour connaître ces expressions que s'ils connaissent leurs règles de grammaires et savent les appliquer !

Il Popolo d'Italia a dit…

Isa

merci de votre intervention. On ne va pas vous accabler ici.

malheureusement votre exemple joue contre vous. Il me semble à moi - qui ai appris le français assez tard - que la culture littéraire est plus importante que l'orthographe ou même l'application rigide de règles de grammaire; grammaire avec lesquelles d'ailleurs - toujours - les peuples et les poètes prennent des liberté.

"de Guerre lasse" (Nota Bene : laSSE) c'est une très belle figure de style : Du pont de vue du guerrier usé, c'est la guerre elle-même qui devient lasse. Hypallage et catachrèse.

La culture ça sert à lire d'autres textes qui derechef donnent plus de culture. A quoi bon nous direz-vous ? Et bien : C'est avec la parole que l'on pense (et même sachez-le c'est avec sa langue que l'on rêve, que l'on aime, que l'on oublie). "Le dis secourt" disait Lacan.

Que peuvent bien produire en fait de pensée des gens qui n'ont pour tout vocabulaire que 300 mots dont un bon tiers d'anglo-américains issus de le culture marchande et des séries télé ? Combien de petit prétentieux montréalais qui prononcent l'anglais - croient-ils - sans accent seraient capable de lire Milton ou même Shelley ?

Il est probable que nous ayons parfois une conception trop courte de ce qu'est la compétence linguistique.