vendredi 8 août 2025

Le Japon a perdu près d'un million d'habitants en 2024


L’archipel nippon a connu en 2024 la plus forte baisse de sa population jamais enregistrée, en perdant presque un million de personnes en un an. Le nombre de naissance est également tombé à son niveau le plus bas depuis le début des relevés en 1899.

La  population japonaise  a diminué d'un nombre record - plus de 900.000 personnes de nationalité japonaise - en 2024, selon les données officielles nippones publiées mercredi 6 août, malgré les efforts du gouvernement pour tenter de relancer la natalité. L'an dernier, le nombre de Japonais a chuté précisément de 908.574 personnes, soit 0,75 %, pour atteindre 120,65 millions d'habitants.

Il y a quelques mois, le premier ministre  Shigeru Ishiba  avait qualifié la situation «d'urgence silencieuse», s'engageant à mettre en place des mesures favorables pour les familles, telles que des horaires de travail plus flexibles et une garde d'enfants gratuite, pour tenter d'inverser la tendance.

La baisse enregistrée en 2024 - la 16e consécutive - est la plus importante depuis le début des relevés en 1968, a expliqué mercredi le ministère des Affaires intérieures. En revanche, le nombre de résidents étrangers a atteint son plus haut niveau depuis le début des enregistrements en 2013 avec 3,67 millions d'étrangers au 1er janvier 2025, soit près de 3% de la population totale du Japon. Celle-ci s'est établie à 124.330.690 personnes, y compris les étrangers, en baisse de 0,44 % par rapport à l'année précédente. La population maximale du Japon a été enregistrée en 2008, avec environ 128,08 millions d'habitants. 

Le Japon dispose de la  deuxième population la plus âgée au monde  (avec un âge médian 49,9 ans) après Monaco (56,9 ans), selon la Banque mondiale. Par tranche d'âge, les Japonais de 65 ans et plus représentent 29,58 % de la population, tandis que les 15-64 ans constituent 59,04 %, les deux enregistrant de légères augmentations par rapport à 2023. 

D'après des données distinctes publiées en juin par le ministère de la Santé, le nombre de  naissances au Japon  l'année dernière est tombé pour la première fois sous la barre des 700.000. L'archipel a ainsi accueilli 686.061 nouveau-nés en 2024, soit 41.227 de moins qu'en 2023. Il s'agit du chiffre le plus bas depuis le début des enregistrements en 1899. Le taux de fécondité  (le nombre moyen d’enfants qu’une femme est censée avoir au cours de sa vie) est également tombé à un niveau record de 1,15.
 
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Le Japon fait face à une crise démographique majeure. De nouvelles mesures proposent aux salariés un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour encourager la parentalité.

Mesure natalistes

À partir d'avril, les fonctionnaires tokyoïtes pourront prendre jusqu'à trois jours de repos par semaine. 

Des horaires de travail plus flexibles pour encourager la parentalité. Le Japon parie sur cette solution pour inverser sa courbe des naissances . La capitale Tokyo a ainsi annoncé introduire la semaine de travail de quatre jours pour ses employés municipaux à partir d'avril 2026.

« Nous allons commencer par un soutien complet à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée en introduisant un système d'horaires de travail plus flexible, comme trois jours de repos par semaine », a déclaré la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, dans un discours politique devant le conseil municipal.

Les fonctionnaires de la ville devront toutefois toujours effectuer 155 heures de travail par mois, a précisé à l'AFP Sachi Ikegami, responsable en charge des ressources humaines. Ceux qui élèvent de jeunes enfants pourront également avoir des journées de travail raccourcies de deux heures, a-t-il ajouté.

Le gouvernement japonais a pris le sujet à bras-le-corps depuis plusieurs années en augmentant le budget global des politiques consacrées à l'enfance . L'enveloppe a atteint 4.700 milliards de yens par an, soit 30 milliards d'euros mais cette « stratégie des allocations » est visiblement insuffisante.

Favoriser les mères qui travaillent

La semaine de travail de quatre jours , rare au Japon, s'impose ainsi progressivement dans les gouvernements locaux qui cherchent à renforcer le soutien aux parents. Le Premier ministre Shigeru Ishiba, nouvellement élu, a également promis des politiques avec des horaires de travail plus flexibles.

L'idée selon laquelle les mères qui travaillent doivent également assumer les charges domestiques et élever les enfants est considérée comme l'un des facteurs clés de la pénurie d'enfants dans l'archipel. « Le retard en matière d' autonomisation des femmes est un problème de longue date au Japon, et rendre la société plus diversifiée et prospère est la clé de notre brillant avenir », a expliqué Yuriko Koike, qui a été élue pour un troisième mandat en juillet en s'engageant à améliorer les prestations sociales à Tokyo.

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