En 2022, le vieillissement de la population canadienne s'est momentanément arrêté pour la première fois depuis 1971, principalement en raison des politiques d'immigration massive. L'âge médian de la population a légèrement diminué, passant de 41,0 ans en 2021 à 40,6 ans en 2023. Cependant, ce "succès" a un coût élevé :
- logements inabordables,
- perte de terres agricoles, augmentation des dépenses énergétiques,
- endettement record,
- déclin des services de santé,
- emplois de mauvaise qualité,
- inégalités croissantes et
- désespoir sans précédent chez les jeunes qui ne parviennent pas à devenir propriétaires.
Ces problèmes profitent principalement aux promoteurs immobiliers, aux banquiers et aux employeurs de main-d'œuvre bon marché, tout en déprimant le taux de natalité.
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En jaune, la pyramide des âges réelle du Québec en 2006 (avec immigration réelle). La ligne noire ce qu'aurait été la pyramide des âges du Québec sans immigration pendant les 40 dernières années. |
Le discours dominant, soutenu par les médias et les élites économiques, présente le vieillissement comme un problème à combattre. Pourtant, le vieillissement et la stabilisation démographique sont des conséquences naturelles d'une espérance de vie plus longue et d'une baisse de la natalité.
L'immigration massive est souvent présentée comme une solution au vieillissement, mais cela ne résout pas le problème de fond. Une population stable entraîne inévitablement une proportion plus élevée de personnes âgées. Les politiques de croissance infinie profitent aux spéculateurs et aux employeurs de main-d'œuvre bon marché, mais nuisent à la majorité des Canadiens. À long terme, ces politiques rendent la transition vers une société durable plus difficile, en détruisant les terres agricoles et en augmentant la dette.
Le vieillissement a cependant des avantages selon John Meyer :
- hausse des salaires,
- emplois de qualité,
- logements abordables,
- cohésion sociale forte,
- réduction de la consommation, et
- des besoins en infrastructures.
Pour John Meyer, l'histoire et la situation du Japon actuellement nous montrerait que le vieillissement est moins à craindre que l'explosion démographique causée par une immigration débridée.
Au niveau fédéral, Justin Trudeau parle d'écologie mais privilégie la croissance démographique, de villes de plus en plus tentaculaires, de consommation de plus en plus importante.
Il est vrai que le déclin de la croissance démographique au Japon est une catastrophe pour les promoteurs immobiliers, mais cela n'est pas sans avantage pour les citoyens japonais et à la société en général. Le revenu par habitant au Japon montre une légère tendance à la hausse au cours des 30 dernières années. L'accessibilité au logement est meilleure au Japon, avec un taux prix du logement par rapport aux revenus d'environ 20 % inférieur à celui du Canada. De même, les dépenses mensuelles de logement en pourcentage du revenu disponible des ménages actifs sont en légère baisse au Japon depuis 10 ans. Le logement est en effet plus abordable au Japon, il ne faut cependant pas minimiser le déclin relatif du pays au niveau économique. Le Japon semble avoir raté toutes les dernières innovations techniques et n'en est pas un des chefs de file : informatiques, téléphones intelligents, voitures électriques, intelligence artificielle, etc.
Après que la Peste Noire a réduit la population de l'Europe de 30 % à 50 % au milieu des années 1300, les salaires réels des travailleurs ont doublé. En raison d'abord d'une pénurie de main-d'œuvre et, en second lieu, les zones de culture ont été réduites aux champs les plus productifs tandis que les sols moins riches ont été laissés en jachère prolongée. Pendant des décennies, il y a eu une abondance relative et bien moins de mécontents pauvres. La guerre, solution typique aux pénuries de ressources d'une nation, était devenu inutile selon John Meyer.
De même, à mesure que les populations se stabilisent, les jeunes hommes représenteront une part plus faible de la population et leurs niveaux de prospérité plus élevés et leurs perspectives d'avenir les rendront beaucoup moins enclins à se battre dans des guerres étrangères. Les contributions des jeunes femmes et hommes à la nation seront bien plus critiques. Meyer néglige cependant le rôle innovateur d'une population jeune et bien intégrée ce qui fut le cas après la Peste Noire, car cette pandémie avait tué tant les vieux que les jeunes et la population n'était pas plus vieille après la peste bubonique du XIVe siècle qu'auparavant.
En somme, le vieillissement n'est pas qu'en très partiellement une menace, elle peut être une chance aussi. Son remède est sans doute une natalité nationale plus saine pas l'importation massive de main d’œuvre.
Voir aussi
L'immigration de masse mène à la densification de masse et à la perte de qualité de vie
« Pourquoi la dénatalité est un suicide collectif »
L'immigration, le remède imaginaire
Institut Fraser : L’immigration massive nuit au bien-être des Canadiens en général ; les politiques d’immigration doivent être revues (étude de 264 pages)
L'économiste Pierre Fortin : non, le Québec n'a pas besoin de 80 000 immigrants par an (2022)
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