mercredi 2 décembre 2015

L’expérience d’une famille — L'instruction en famille comme style de vie


Nous vous présentons Dwight et Kristen Habermehl et leurs cinq enfants : Caleb (18), Esther (16), Rachel (13), Anna (11), et Josiah (9). Dwight et Kristen se sont rencontrés et mariés en Ontario, mais ils ont élevé leur famille en Nouvelle-Écosse, et comme le dit Kristen, « Nous sommes profondément Néo-Écossais »

Dwight et Kristen on fait l’école-maison à leurs enfants depuis le début de leur éducation à cause d’une rencontre qu’avait faite Kristen lorsqu’elle était adolescente. Lorsqu’elle avait 16 ans, des amis proches de sa famille ont commencé à faire de l'instruction à domicile à leur fils le plus âgé. Kristen avait été intriguée par leur aventure d’école-maison, puis elle a commencé à les observer ainsi que d’autres familles qui instruisent leurs enfants à la maison. Elle affirme : « J’ai repéré des éléments dans leur vie familiale que je savais vouloir moi aussi dans le futur. J’étais intriguée par la profondeur de leurs relations de camaraderie évidentes encore et encore entre les parents et les enfants. Il y avait une conversation ouverte, ainsi que de la confiance dans les yeux des enfants lorsqu’ils entamaient une conversation avec n’importe qui. »

Leur famille aime étudier diverses matières ensemble, telles que l’histoire, les langues, la politique, et bien sûr, les matières de base; mais instruire à domicile a aussi permis à chaque enfant de se concentrer sur ses intérêts uniques. Caleb est passionné par la technologie, et il a passé beaucoup d’heures à enregistrer et éditer des vidéos, pour acquérir une expérience de qualité. Il est emballé de pouvoir commencer un programme d’arts cet automne! Esther rêve de devenir infirmière, et ses activités parascolaires, ainsi que certains de ses cours, lui permettent d’explorer davantage cette option. Rachel est une artiste inspirante, et plusieurs de ses tableaux ont été exposés dans un commerce avoisinant. Anna aime le grand air et les animaux, et Josiah aime les Legos par-dessus tout. Qui sait : ce sont peut-être de futurs vétérinaires et ingénieurs! Chaque enfant a un appel différent, mais l’école-maison permet à la famille de travailler ensemble afin d’établir une fondation solide pour l’avenir de chacun. Dwight et Kristen l’expriment ainsi : « Nous croyons fermement que l’un des plus grands cadeaux que nous avons reçus en tant que parents faisant l’école-maison c’est l’opportunité de voir de près nos enfants pendant qu’ils grandissent et se développent. Lorsque vient le temps de prendre des décisions, nous avons cheminé avec eux; nous sommes en mesure de les aider à découvrir leurs forces et développer une compréhension de ce que pourrait leur réserver le futur. »

Il y a plusieurs années, la famille a pris la décision de devenir membre de la HSLDA. À ce moment-là, ils ont adhéré à cette décision parce qu’ils étaient en accord avec la mission de l’organisation. Mais maintenant, alors qu’ils voient la HSLDA se porter à la défense de l’école-maison à travers le monde, ils réalisent que leur adhésion a une portée bien plus grande. « Nous voulons tous la liberté de faire l’école-maison, mais nous ne pouvons pas laisser à seulement un petit nombre la charge de payer et de livrer la bataille pour ce droit — nous devons tous nous tenir debout ensemble afin d’avoir un impact réel et de faire une différence sur le front de l’école-maison, » disent Dwight et Kristen. « Nous ne pouvons plus tenir pour acquis le droit de faire l’école-maison. »

Cette liberté de faire l’école-maison permet aux Habermehl d’apprendre et de grandir ensemble en tant que famille. Dwight conclut en disant « Nous ne pouvons pas imaginer une meilleure manière d’investir notre temps en tant que parents — dans notre courte vie — qu’en solidifiant et approfondissant notre impact et nos relations avec nos précieux enfants. Si vous considérez l’option de l’école-maison, sachez que cela pourrait être la chose la plus difficile que vous n’ayez jamais entreprise, puis allez-y! Il y a tant de joie à partager ensemble chaque journée, qu’elle soit bonne, mauvaise, pleine de défis, ou magnifique. »

Source

Au Moyen-Âge tout chevalier était lettré et... « courtois », selon Martin Aurell (2 de 2)

L’auteur, primé par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, est l’invité de Christophe Dickès.

La renaissance n’a pas eu lieu au XVIe siècle, mais bien aux XIIe et XIIIe siècles si l’on en croit Martin Aurell (Prix Bordin 2008 de l’Académie des inscriptions et des belles-lettres). Avec son étude sur le savoir et la conduite de l’aristocratie à l’époque médiévale, il décrit l’imprégnation littéraire des milieux chevaleresques. Son livre Le Chevalier lettré constitue une monographie admirablement bien documentée sur la culture en un temps que l’on a trop souvent considéré comme un âge obscur.

La femme remet son heaume
au chevalier pieux.

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« La Renaissance a eu lieu au XIIe siècle. Elle a atteint sa plénitude au siècle suivant, et s’est prolongée jusqu’à la fin du Moyen Âge et au-delà. Pourtant nous l’avons placée à tort au XVIe siècle (…) C’était faire fi du vaste mouvement de renouveau culturel qui depuis au moins les années 1100, animait l’Occident. » Pour ceux qui en doutaient, Martin Aurell vient de publier un livre d’une grande érudition sur le développement des savoirs aux XIIe et XIIIe siècles. L’auteur réalise un véritable tour de l’Europe occidentale afin d’illustrer et d’asseoir son propos grâce à de nombreux exemples en Italie, en Angleterre, en France ou sur la Péninsule ibérique...


Dans cette seconde émission, Martin Aurell décrit l’incidence du renouveau culturel sur les mœurs et la société médiévale. Sur la société guerrière tout d’abord, les mœurs et la politesse, la vie religieuse enfin. Il nous emmène à travers l’Europe, de l’Île-de-France au nord de l’Italie, de la petite île de Majorque à l’Oxfordshire en Angleterre, à la recherche de cette noblesse qui, peu à peu, se transforme sous l’influence du clergé. Les lettres, comme la musique, adoucissent les mœurs et révolutionnent littéralement la société. La maîtrise du geste et de la parole, le raffinement et le contrôle de soi, la piété même du guerrier sont autant de révélateurs des mutations qu’a vécu la société médiévale.


L'auteur

Martin Aurell (ci-contre), Professeur d’Histoire du Moyen Âge à l’Université de Poitiers.
Professeur d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Poitiers, membre de l’Institut universitaire de France, Martin Aurell dirige la revue Les Cahiers de civilisation médiévale. Il est un des meilleurs spécialistes de la noblesse aux temps médiévaux. Parmi ses livres figurent La vielle et l’épée : Troubadours et politique en Provence au XIIIe siècle, Aubier; L’Empire des Plantagenêt (1154-1224), Perrin, 2003; La Légende du roi Arthur (550-1250), Perrin, 2007 qui a été primé par l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres.
Il vient de publier chez Fayard : Le Chevalier lettré, Savoir et conduite aux XIIe et XIIIe siècles.

Voir aussi

Au Moyen-Âge tout chevalier était lettré, selon Martin Aurell (1 de 2) (écoutez l’audio)