lundi 12 novembre 2012

Poursuite de la nationalisation coûteuse de la garde d'enfants au Québec

L'État, mère des tout-petits
Le gouvernement Marois annonce la création de 28 000 places de services de garde à contribution réduite d'ici la fin 2016, dont 13 000 étaient déjà prévues.

Par cette annonce, le gouvernement affirme qu'il complétera le réseau en « rendant disponibles 250 000 places à contribution réduite ».

Les nouvelles places se traduiront par une augmentation annuelle de 261 millions de dollars des coûts de fonctionnement du réseau, lorsqu'il sera complété.

La porte-parole de l'opposition libérale en matière de Famille, Danielle St-Amand, se questionne sur le financement du projet évalué à 260 millions de dollars en quatre ans. Elle estime que le gouvernement du Parti québécois n'aura d'autres choix que d'augmenter les impôts ou de couper dans d'autres services publics afin de financer ce programme.

Sans surprise, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) — toutes parties prenantes dans la fonctionnarisation croissante de la garde des enfants du Québec — se réjouissent pour leur part de l'annonce.

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Étude sur les garderies qui se paieraient d'elles-mêmes : la multiplication des pains

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Les enfants de mères au foyer sont en meilleure santé

The Child care debate 

Le nombre d'enseignants « non qualifiés » continue d'augmenter dans les écoles québécoises

La Presse de Montréal indique que « le nombre d'enseignants non qualifiés continue d'augmenter dans les écoles, et ceux qui choisissent de retourner aux études pour obtenir leur brevet tout en enseignant à temps plein se butent à un véritable chemin de croix ».

Il ne s'agit pas à proprement parler de gens incompétents, mais d'enseignants qui ne sont pas qualifiés pour la bureaucratie du Monopole de l'Éducation.

On se rappelera l'histoire du professeur de latin qui, après onze années d'enseignement au secondaire, avait décidé de remettre ma démission. L'enseignant était détenteur d'un baccalauréat ainsi que d'une maîtrise en histoire avec spécialisation en études anciennes (latin, grec ancien, histoire, archéologie, mythologie, littérature gréco-romaines). Mais j'avais aussi une grande expérience auprès des jeunes, ayant travaillé durant plusieurs années dans des camps d'été.

Ce latiniste avait ainsi perdu un emploi lorsqu'un syndicat avait exigé d'un directeur qu'il trouve une personne légalement qualifiée. La tâche d'enseigner le latin avait échu à un enseignant qui avait appris cette langue durant son enfance. Le fait qu'il n'avait pas retouché à cette matière durant plus de 25 ans n'était d'aucune importance. À une autre occasion, un poste que le latiniste découragé est revenu à un jeune diplômé en enseignement. Le candidat désigné n'avait jamais fait de latin, mais il s'était engagé à suivre des cours à l'université: il est devenu mon étudiant, car je suis chargé de cours en latin à l'Université de Montréal !

Confronté au principe de réalité et faire face à la pénurie d'enseignants dans plusieurs matières, le ministère de l'Éducation délivre chaque année des centaines de « tolérances d'engagement ». Il s'agit de permis exceptionnels délivrés à des titulaires de classe, souvent spécialisés dans un domaine (anglais, mathématiques, espagnol), mais qui n'ont pas suivi la formation assommante et obligatoire en pédagogisme imposée par l'État.

Le Ministère veut réduire le nombre de tolérances d'engagement accordées. Il y en avait 2878 en 2007-2008. On en comptait 2010 en 2011-2012.

Pour enrayer le problème des enseignants non qualifiés, le Ministère oblige un certain nombre d'entre eux à retourner sur les bancs d'école pour suivre des cours en pédagogie et en formation des maîtres afin d'obtenir leur brevet d'enseignement.

Ces enseignants, souvent titulaires de classe et permanents depuis plusieurs années dans les écoles, doivent étudier tout en travaillant. Le ministère leur délivre une « autorisation provisoire d'enseigner » le temps qu'ils terminent des études.

C'est ce type de permis qui a explosé au cours des dernières années. En cinq ans, le nombre de nouveaux détenteurs est passé de 507 à 771 - un chiffre qui ne tient pas compte des renouvellements.

Environ 11 % des enseignants qui détenaient une autorisation provisoire d'enseigner en 2010-2011 bénéficiaient, l'année précédente, d'une tolérance d'engagement.

Pour ces enseignants, le chemin vers l'obtention d'un brevet est long et semé d'embûches.

Mélanie Tremblay en sait quelque chose. Détentrice d'un baccalauréat en études hispaniques, elle enseigne l'espagnol depuis 2001 dans une école secondaire de la région de Québec. Elle a même obtenu sa permanence en 2008. Les écoles peinent à trouver des enseignants d'espagnol, souligne l'enseignante.

Mais pour le Ministère, elle n'est pas qualifiée. «Je n'avais pas fait mon baccalauréat avec l'intention de devenir enseignante. Une école cherchait un professeur d'espagnol, et j'ai adoré la profession», raconte-t-elle.

En 2003, Mme Tremblay est retournée aux études pour obtenir un certificat en pédagogie. En 2005, le Ministère l'a informée que ce n'était plus suffisant et qu'elle devait faire un deuxième baccalauréat.

Sept ans plus tard, Mme Tremblay est toujours aux études. « Les cours se donnent presque toujours le jour et moi, je travaille. J'ai ma classe », explique-t-elle.

« Pour l'instant, je profite de mon congé de maternité pour essayer de compléter les cours qui se donnent seulement le jour », explique Mme Tremblay, mère d'un bébé de cinq mois.

Même si elle a reçu et supervisé des stagiaires dans sa classe au fil des ans, Mme Tremblay devra aussi faire des stages. L'hiver prochain, elle devra prendre un congé sans solde pour faire un stage de cinq semaines dans une école primaire. Elle a toutefois obtenu l'autorisation de faire son dernier stage, qui dure 12 semaines, dans sa classe. Mais elle devra être évaluée par ses collègues.

Mélanie Tremblay déplore la rigidité du Ministère. La problématique perdure depuis des années et touche bon nombre d'enseignants, rappelle-t-elle. Plusieurs se découragent. « C'est dommage que notre expérience ne soit pas reconnue. On nous engage, on fait un bon travail. Les élèves, les parents et mes collègues m'apprécient, mais personne n'en tient compte. »

Bien que le ministère de l'Éducation soit conscient de ces difficultés, ce sont les universités qui sont responsables des modalités de la formation, affirme Esther Chouinard, porte-parole du Ministère.

Pourquoi se cacher derrière les universités, il suffirait simplement de supprimer l'obligation d'avoir à suivre cette longue formation en pédagogisme qui est une particularité québécoise pour résoudre ce problème.






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Un homme dans le vestiaire des filles ? Ne soyez pas transphobe !

Colleen Francis
Cette histoire de non-discrimination se passe dans une université publique de l'État de Washington. Les responsables ont décidé de ne pas empêcher un étudiant de 45 ans d'utiliser le vestiaire des filles, ni même de l'y empêcher de se prélasser nu… parce qu'il est « transgenre ». Eh oui, celui qui se désigne comme « Colleen Francis » se perçoit comme une femme. Et ce serait de la «  transphobie » que de le renvoyer chez les messieurs.. Dans son plan de lutte contre l'homophobie, le gouvernement du Québec rappelle que celle-ci inclut la transphobie.

Le vestiaire est partagé par plusieurs écoles et équipes sportives locales et accueille notamment des fillettes et des jeunes filles de 6 à 18 ans faisant partie d'équipes de natation. Le 26 septembre dernier, ce sont elles qui ont aperçu le… personnage entièrement nu derrière la vitre d'un sauna, ne cachant rien de ses attributs malgré tout masculins.

Des parents portèrent plainte avec le coach de l'équipe, des témoignages furent recueillis, mais, la direction d'Evergreen State College ayant indiqué qu'elle ne tiendrait pas compte de « l'identité biologique » de « Colleen Francis », l'affaire s'arrêta là. L'équivalent du ministère public de l'État de Washington a indiqué qu'il ne poursuivra pas pour exhibitionnisme.

L'université s'est contentée d'installer des rideaux afin que les jeunes filles puissent se changer sans être vues de l'intéressé. Ce qui ne garantit en rien qu'elles ne le verront pas, elles…




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En Belgique, les élèves musulmans aiment l'école catholique

L’Europe se déchristianise, l’islam avance.

Dans certaines écoles catholiques de Belgique, les élèves de confession musulmane sont aujourd’hui majoritaires. Il y a des crucifix dans les salles de classe et pourtant les élèves musulmans s’y sentent plus libres que dans les écoles publiques — explique le correspondant à Bruxelles du quotidien italien Corriere della sera.

Selon les sociologues et les instituts de sondage, les parents musulmans préfèrent les institutions catholiques parce qu’ils les considèrent comme de meilleure qualité ; parce qu’on y vénère un seul Dieu, loin du scepticisme laïc qui caractérise le secteur public et parce que la diversité des sensibilités et des opinions y est respectée, selon la meilleure tradition chrétienne. De plus, sous la protection du crucifix, on y ferme souvent un œil quant à l’interdiction pour les filles de porter le voile islamique à l’école.

Des cours de Coran dans les écoles catholiques ? Risques d'ambiguïté

Pourtant sur la toile, le directeur du Secrétariat général de l’enseignement catholique de Belgique, Etienne Michel, a été qualifié de traître quand il a lancé l’idée de permettre aux élèves musulmans des écoles catholiques de suivre un cours de religion islamique, même si le cadre légal l’exclut actuellement. Le corps enseignant et les parents d’élèves sont globalement d’accord ; en revanche l’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr Leonard, y voit un risque d’ambigüité et souligne que dans les pays musulmans, on n’organise pas de cours de catholicisme pour les chrétiens à l’école.

Selon Étienne Michel, la relégation du religieux dans la sphère privée [note du carnet : qui n'inclut même plus l'école!] n’offre aucune solution aux risques de dérives fondamentalistes. Certains de ses détracteurs craignent, au contraire,que la présence religieuse dans la sphère scolaire n’accentue les différences et les identités.

Source : Radio-Vatican




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Les États-Unis bientôt premier producteur de pétrole grâce aux schistes... Que fait le Québec ?

D'ici 2020, les États-Unis devraient dépasser l'Arabie saoudite et la Russie pour devenir le plus important producteur de pétrole du monde, prédit un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

L'an passé, l'organisation prévoyait que l'Arabie saoudite resterait le premier producteur de brut au moins jusqu'en 2035. L'AIE s'attend maintenant à ce que les États-Unis atteignent l'autosuffisance énergétique d'ici cinq ans en raison de la forte croissance de la production de pétrole et de gaz de schiste. Au Québec, la ministre des Ressources naturelles, la militante écologiste Martine Ouellet, a décidé que l'exploitation des gaz de schiste ne sera jamais assez sûre.


« Les développements de l'énergie aux États-Unis sont de grande ampleur, et leurs effets pourraient être ressentis par-delà l'Amérique du Nord et le secteur énergétique », indique le rapport. Graduellement, les États-Unis diminueront leurs importations de pétrole et d'ici 2030, l'Amérique du Nord deviendra un exportateur net de brut, d'après l'AIE.

L'AIE s'attend à ce que la production au Canada continue à grimper pour passer de 3,5 millions de barils par jour, en 2011, à 6,3 millions de barils en 2035.

D'ici 2035, la demande mondiale devrait augmenter de 14 %, à 99,7 millions de barils par jour. Le prix du baril de brut devrait être d'environ 125 $ comparativement à 107 $ cette année.

« La croissance de la consommation de pétrole dans les pays émergents, particulièrement celle liée aux transports en Chine, en Inde et au Moyen-Orient, va plus que compenser la réduction de la demande dans l'OCDE », précise l'AIE.

Les conséquences géostratégiques pour la politique américaine pourraient être immenses : moins dépendants des ressources pétrolières arabes, les États-Unis pourraient se désintéresser militairement de la région, alors que l'intérêt géostratégique des Chinois et des Indiens pourraient y croître.

Sur le plan de la politique climatique, ce regain américain pourrait bien signifier un désintérêt croissant pour toute lutte contraignante contre les gaz à effets de serre. L'Europe elle continuera sans doute à militer sur ce terrain puisqu'elle a tendance à se désindustrialiser et connaît une très faible croissance démographique, voire un déclin.


Entre-temps, le Daily Telegraph de Londres se lamente de la réticence de l'Europe devant la manne que représente les gaz et pétrole de schiste. Royal Dutch Shell envisage ainsi de construire une usine d'éthane dans une vallée sidérurgique en plein déclin du comté de Beaver, près de Pittsburgh (Pennsylvanie).

Dow Chemical suspend ses opérations en Belgique, en Hollande, en Espagne, au Royaume-Uni et au Japon, mais déverse de grandes sommes d'argent dans une entreprise de propylène au Texas, où les prix du gaz naturel sont à une fraction des prix  mondiaux  (il n'existe pas de marché mondial du gaz, car les prix de transport transcontinental sont trop hauts) et devraient le rester pendant tout le cycle de vie des investissements de Dow au Texas. En 2012, à son niveau le plus bas, le gaz naturel était vendu aux États‐Unis à près d'un cinquième des prix d'importation pratiqués en Europe et à un huitième de ceux pratiqués au Japon.

Une cinquantaine de nouveaux projets a été dévoilée dans l'industrie pétrochimique américaine. Trente milliards de dollars ont récemment été investis dans les seules usines d'éthylène et de fertilisants.


Voir aussi

Le résumé (10 pages) en français du rapport de l'AIE Perspectives énergétiques mondiales.

L'ex-ministre Jacques Brassard horrifié — « Les verts au pouvoir » : « stupéfiant », « aberrant »

Truthland répond à la vidéo Gasland (m-à-j)

The Guardian : nous avions tort au sujet du pic pétrolier

Pour une véritable culture historique et religieuse...

Encore vu un reportage superficiel et convenu à la télévision (France 2, 20 heures) sur la merveilleuse opposition syrienne qui se serait unie sous l'égide de pétro-monarchies arabes pour choisir un chef modéré et lutter contre le méchant régime dictatorial de Damas. Le cheikh Ahmad Moaz el-Khatib a, en effet, été élu hier soir à Doha président de la nouvelle Coalition nationale regroupant la plupart des composantes de l’opposition syrienne.

Aucune distance.

Aucun commentaire pour rappeler le fait que ces monarchies sunnites sont loin d'être des parangons de vertus (voir la sanglante répression des chiites largement majoritaires à Bahrein, voir ici, ici et ). Au centre des tractations qui ont abouti à cette union des principales factions de l'opposition syrienne : le Qatar. Le même richissime et minuscule pays qui a soutenu l'attaque militaire contre la Libye avec le résultat que l'on connaît : persécution des tribus alliées à l'ancien dictateur libyen, règne des milices désormais surarmées, partition effective du pays, charia imposée (voir ici).

Personne pour rappeler que les alaouites et les laïcs du parti Baas au pouvoir à Damas (avec le concours plus ou moins actif d'autres minorités comme les chrétiens encore nombreux) ont été persécutés pendant longtemps et qu'ils sont même encore considérés comme des hérétiques par de nombreux sunnites (voir ici, ici et ).

Rien pour mettre en doute le caractère très relatif de la modération du nouveau chef de l'opposition syrienne. Seul le quotidien libanais L'Orient-Le Jour use de force guillemets, de « paraît-il » ou de « selon ses proches ».

Parmi ses propos modérés, on remarquera néanmoins celui-ci :

Ce sera sous le protectorat français
que les alaouites relèveront la tête
Parmi les propos modérés du cheikh el-Khatib on relèvera : « Le régime arrogant n’a pas laissé d’autre choix que de prendre les armes, et les Syriens ont été obligés de le faire afin de défendre leur religion, leurs familles et leurs propriétés. La révolution syrienne n’est pas violente, les révolutionnaires syriens sont pacifiques. » Sic. On remarquera surtout que « leur religion » est au singulier alors que leurs familles est bien au pluriel. Il n'existe qu'une seule vraie religion...?

On remarquera aussi cette autre phrase :

« L’oumma a mis en lumière de nouvelles forces dirigeantes politiques et savantes, qui n’étaient pas connues auparavant. »

L’oumma, c'est-à-dire la communauté des croyants, pas la révolution. Pour ce qui est de « savantes », il s'agit des oulémas,  les « savants » de l’islam. Bref, une résurgence de l'islam et de la communauté des croyants de la religion.

Ah, si les journalistes avaient une véritable culture historique et religieuse au lieu des mièvreries irénistes et multiculturalistes inculquées dès le plus jeune âge dans les écoles occidentales.





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Le « mariage pour tous », une menace pour la liberté individuelle

Pour ce professeur de philosophie, le mariage homosexuel célébré par l'État est paradoxalement une menace pour la liberté individuelle, l'État se fait le complice de la fin de la famille traditionnelle :

Les partisans du « mariage pour tous » ont tendance à identifier leur combat avec celui de la liberté individuelle. Malheureusement, c’est exactement le contraire. La redéfinition du mariage par l’État menace gravement les libertés individuelles. Si vous n’êtes pas d’accord avec cette redéfinition du mariage, quand celle-ci sera imposée par la loi, aurez-vous le droit de le dire ? Les églises ou les communautés qui ne reconnaissent pas le « mariage » homosexuel ne seront-elles pas passibles de pénalités et ne feront-elles pas l’objet de poursuites judiciaires fondées sur des lois anti-discrimination ? Allons plus loin, une telle redéfinition du mariage signifie en réalité la négation du mariage traditionnel fondé sur la différence sexuelle, protection irremplaçable et inestimable de l’enfant. Or, au nom de quoi un groupe d’intérêt particulier pourrait-il exiger, avec l’appui de l’État, qu’on détruise une institution de droit naturel ? Le « mariage pour tous » n’est rien d’autre qu’une forme de constructivisme ou d’ingénierie sociale visant à réinventer une structure millénaire. De ce point de vue il faut se rendre à l’évidence, l’État ne protège pas la famille, il en est le véritable fossoyeur.

La police de la pensée homosexuelle

On peut parler de véritable dérive totalitaire quand on observe la police de la pensée homosexuelle à l’œuvre au Canada et aux États-Unis. Six États américains, dont New-York récemment, on légalisé le « same-sex marriage ». Récemment, plusieurs médias aux États-Unis ont comparé ceux qui s’opposent au mariage des homosexuels à ceux qui, au XIXe siècle, étaient en faveur de l’esclavage et ceux qui, au XXe siècle, s’opposaient à la déségrégation. La diabolisation est en marche. Bien entendu de telles accusations sont parfaitement mensongères. Depuis des décennies, les couples de même sexe ont déjà obtenu toutes les libertés auxquelles ils avaient droit. Ils ont parfaitement le droit de revendiquer publiquement leur orientation sexuelle et de former n’importe quel type d’arrangement juridique de leur choix. S’ils veulent appeler leur contrat un mariage, ils ont toute liberté de le faire. Ils sont également libres de se marier dans le sens traditionnel du terme. Rien n’interdit à un homme homo de se marier à une femme ou à une lesbienne de se marier à un homme. Le mariage traditionnel n’est pas interdit aux homosexuels que je sache.

Bien entendu le mariage, ainsi compris, n’est pas ouvert à des couples de même sexe. La raison en est simple : il est défini par l’engagement d’un homme et d’une femme à fonder une famille. Partant de là, le mariage est ouvert à tous les adultes consentants et sans aucune exclusion. Ainsi parler d’atteinte aux droits des homosexuels est une escroquerie intellectuelle. C’est aussi absurde que si on plaignait que les clubs de nudistes violent les droits des porteurs de maillots. Car il est dans la définition même des clubs de nudistes de ne pas accepter les porteurs de maillots. Dès lors, ces derniers doivent-ils faire interdire les clubs de nudistes au motif que ceux-ci les excluent ? Ou bien faut-il que les porteurs de maillots exigent de l’État que l’appellation nudiste ne soit pas réservée aux seuls nudistes mais soit ouverte à tous ?

Alors au nom de quoi ceux qui choisissent de ne pas se marier au sens traditionnel du terme, pour des raisons personnelles, devraient-ils exiger de la loi l’abolition du mariage traditionnel ? Encore une fois, c’est aussi absurde et injuste que si un groupe d’individus bien organisés, détestant l’orthographe, revendiquait l’abolition de ses règles au profit d’une sorte de novlangue parlée par quelques illuminés et qui serait imposée à tous.

Mais le projet totalitaire des lobbies LGBT ne s’arrête pas là. En Amérique du Nord, le soutien au mariage traditionnel peut désormais être passible de graves sanctions.

C’est le cas d’un photographe au Nouveau-Mexique, qui a été condamné à verser une amende de 7.000 $ pour avoir refusé de photographier un mariage lesbien, ou bien celui du service de rencontres eHarmony, qui a été forcé d’accueillir des homosexuels sous peine d’une amende de 2 millions de dollars. C’est encore le cas de la chaîne de restauration Chick-fil-A, qui a été forcée d’abandonner son soutien à des organisations soutenant le mariage traditionnel pour obtenir l’approbation du syndicat des restaurants de Chicago. [Voir Un sympathisant de gauche tire sur l'agent de sécurité d’une organisation familiale conservatrice, silence médiatique.]

« La redéfinition du mariage par l’État menace gravement les libertés individuelles. »

Récemment, Frank Turek, un employé de la firme Cisco, a été licencié pour la publication d’un livre intitulé Correct, not Politically Correct: How Same-Sex Marriage Hurts Everyone. Turek, employé modèle, ne parlait jamais de ses opinions religieuses ou politiques au travail. Il a été victime d’une plainte d’un autre employé qui avait vu son livre en tapant son nom sur Google.

Mais c’est aussi la liberté religieuse qui est gravement menacée. Récemment encore, Damian Goddard, un journaliste sportif de l’émission « Connected » sur la chaîne canadienne de langue anglaise Sportsnet, a été licencié pour avoir déclaré son opposition au mariage homosexuel. Dans un tweet, il avait écrit : « Je soutiens entièrement et de tout cœur Todd Reynolds et sa défense du sens traditionnel et authentique du mariage ». Le porte-parole de Sportsnet a déclaré : « Damian Goddard ne convient plus à notre entreprise ». Goddard a déposé une plainte auprès de la Commission canadiennes des droits de la personne [Note du carnet : elle est pourtant très politiquement prévisible et très à gauche ! Voir ici] contre son ancien employeur. Dans un communiqué il affirme qu’il est victime de discrimination pour avoir défendu ses convictions catholiques. Et l’avocat de Goddard précise que son droit fondamental à la liberté d’expression et à la liberté religieuse ont été violés.

Aux États-Unis, dans les États qui ont légalisé les unions civiles ou le mariage homosexuel, des agences d’adoption catholiques ont été fermées ou ont perdu leur statut d’exonération fiscale pour avoir refusé de laisser les couples homosexuels adopter des enfants. Dans l’Illinois, le gouverneur Pat Quinn a confirmé une décision de l’Illinois Department of Children and Family Services de ne pas renouveler ses contrats avec l’institut Catholic Charities, invoquant la loi de l’État qui reconnaît les unions homosexuelles.

Le droit des parents d’éduquer leurs enfants selon leurs propres convictions est aussi menacé. En Californie, le gouverneur Jerry Brown a signé une loi qui est entrée en vigueur en janvier 2012 et qui exige que les écoles publiques ajoutent des leçons sur l’histoire des gays [comprendre homos, gays est une usurpation de vocabulaire, gay = gai, joyeux] dans leurs classes d’études sociales. Cette loi, intitulée SB48, fait obligation d’inclure dans les manuels d’histoire destinés aux élèves, dès la maternelle, collégiens et étudiants des établissements d’enseignement public de l’État, les « importantes contributions » des homosexuels, bisexuels et transgenres à la société américaine. D’autres États ont intégré l’agenda homosexuel dans leurs programmes. [Note du carnet : les petits États adoptent souvent les manuels californiens dans leurs programmes.]

Dans tous ces cas, la loi a été utilisée par des groupes de pression homosexuels pour contraindre les autres à accepter leurs choix de vie. Si la « liberté » signifie maintenant le pouvoir de contraindre les gens à agir contre leur conscience, alors même qu’il existe des alternatives disponibles parfaitement raisonnables, autant dire que le mot « liberté » est complètement vidé de son sens.

L’autre ennemi de la famille : l’État-providence

Tout comme l’État n’a pas compétence pour redéfinir nos droits en tant qu’individus, il n’a pas le pouvoir de redéfinir le mariage, a fortiori dans le seul but de satisfaire aux exigences d’un groupe d’intérêt.

« À la maison, je m'ennuie ! À la garderie, je suis content ! »
Affiche soviétique des années 30
À ce stade, une analyse purement hayekienne peut être appliquée au mariage. Selon Hayek, les traditions morales et culturelles spontanées sont des institutions fondamentales qui ont survécu à travers les siècles. Du fait qu’elles ont survécu, elles doivent très probablement avoir une importante fonction sociale, de sorte que nous devons éviter de les manipuler, surtout si nous ne savons pas toujours précisément quelle est leur fonction. Les modifications apportées à ces institutions ne sont pas absolument exclues, mais elles doivent toujours être effectuées avec prudence, à titre provisoire et de manière parcellaire. En tout cas, le fardeau de la preuve en revient toujours aux innovateurs et non aux conservateurs de la tradition. Certains changements peuvent en effet se révéler bénéfiques, permettant à la société dans laquelle elles ont lieu de s’épanouir et de surpasser ses concurrents, mais d’autres pourraient bien s’avérer dangereuses et inefficaces, de sorte que la société qui abandonne ses traditions peut, dans le pire des cas, se dissoudre ou s’effondrer.

Mais allons plus loin. J’entends l’argument de ceux qui disent que, le mariage étant un contrat de droit naturel pré-politique, l’État doit simplement le reconnaître et le protéger, comme l’ensemble des droits fondamentaux. Beaucoup de conservateurs s’en tiennent là et voient dans l’État leur meilleur allié. A ceux-là je réponds que c’est un leurre et que l’État-providence est aujourd’hui le plus grand fossoyeur du mariage. Ainsi par exemple, la légalisation du divorce sans faute, autorisant une partie à abroger le contrat de mariage sans pénalité et sans considération pour l’autre partie, a complètement détruit l’idée de contrat de mariage. Pire, le Léviathan a sapé depuis bien plus longtemps encore les deux autres éléments constitutifs de la famille : l’autorité des parents et la propriété privée.

L’autorité des parents s’exerce par l’éducation. La production des attitudes morales et des comportements vertueux provient de la famille. C’est en son sein que les enfants apprennent aussi à réfléchir de façon critique, à exercer leur liberté et leur responsabilité. De façon plus générale, la famille est une organisation économique beaucoup moins coûteuse que les services publics. Or L’État-providence, la nouvelle religion civile du monde moderne, est une institution collectiviste monopolistique qui exclut par principe toute concurrence. Ainsi, au nom du bien, il exige de ses citoyens une pensée conformiste et parfaitement normalisée. Pour ce faire il a mis en place un monopole de l’éducation, s’assurant que les professeurs n’enseignent que les programmes dictés par la loi. Pour ne rien laisser passer, il a mis aussi en place des garderies subventionnées, retirant les plus jeunes enfants à la garde de leur mère. En pratique, le droit fondamental des parents d’éduquer leurs enfants, selon leurs propres convictions, n’existe plus car le lavage des cerveaux, qui commence au berceau, est permanent. [Voir en ce jour : Poursuite de la nationalisation coûteuse de la garde d'enfants au Québec]

« L’État ne protège pas la famille, il en est le véritable fossoyeur. »

Tout cela ne serait pas grand chose si le droit de propriété protégeait encore les familles contre les empiétements du pouvoir. Mais c’est précisément pour limiter au maximum ce droit de propriété que l’État-providence a mis en place une fiscalité confiscatoire. L’épargne est taxée, quand elle n’est pas insidieusement et volontairement détruite par l’inflation. Quant au patrimoine, il est rendu quasiment intransmissible aux enfants. Or sans héritage, les enfants ne peuvent pas prendre soin de leurs parents correctement. Ainsi, c’est toute la solidarité entre les générations qui est disloquée. Isolées, désunies, appauvries de toutes les façons possibles, les familles ne peuvent que tout attendre de l’assistance de l’État et des services publics.

Que faire alors dans ce contexte ? Exiger le démariage civil

N’attendons pas de la loi qu’elle protège la personne, la liberté, la propriété ou le mariage. Comme le faisait déjà remarquer Hayek, à la suite de Bastiat, « jamais, en vérité, au cours de l’histoire entière, les gouvernements n’ont été comme aujourd’hui dans la nécessité de se plier aux desiderata spéciaux d’un grand nombre d’intérêts particuliers ». Et il ajoutait : « Le résultat de cette évolution est que le concept de loi, lui-même, a perdu toute signification. » (Droit, législation et liberté). La défense du mariage traditionnel doit se faire désormais par les institutions sociales ou la société civile (églises, associations) et non plus par la contrainte de la loi. Quand la loi prétend établir tel ou tel modèle de vie, il en résulte une lutte entre des factions qui veulent se l’approprier pour leur propre compte. Il en fut ainsi quand la loi établissait le christianisme comme religion d’État. On a vu le résultat : la lutte des anticléricaux pour s’emparer du pouvoir et faire des lois antireligieuses. Il se passe la même chose aujourd’hui pour la famille. La loi défendait la famille traditionnelle. Résultat : des groupes de pression s’en emparent pour établir des lois anti-famille.

Concrètement, les chrétiens et les juifs, qui sont à peu près les seuls à dénoncer la supercherie, devraient considérer le « mariage pour tous » comme une rupture unilatérale de contrat entre les églises et l’État et annoncer qu’elles ne seront plus tenues de respecter leurs engagements. En effet, l’État interdit [en France, en Belgique] aux églises de marier leurs fidèles avant qu’ils soient passés devant le maire pour le mariage civil. Cet interdit était respecté par les églises sur la base d’un compromis avec l’État autour de la définition traditionnelle du mariage. À partir du moment où l’État redéfinit le mariage pour l’appliquer aux LGBT, le contrat est rompu. Dès lors, les églises devraient de facto se sentir déliées de toute obligation légale et boycotter le mariage civil c’est-à-dire revendiquer leur droit de marier qui elles veulent et quand elles veulent, sans autorisation.

De même, on peut parfaitement envisager que les gens mariés civilement, fassent une demande de « démariage civil » à la mairie où elles ont signé leur contrat. Encore une fois, le mariage ayant changé de nature, le contrat sera caduc et pourra être dénoncé par tout un chacun comme nul et non avenu.

Après la séparation de l’Église et de l’État, allons jusqu’au bout et revendiquons sans crainte la séparation du mariage et de l’État. Il en va de l’avenir de la famille et de la liberté dans ce pays.

Damien Theillier
Professeur de philosophie
Tribune libre




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Les électeurs blancs ont boudé l'élection présidentielle américaine

L'élection présidentielle américaine de 2012 ne se résume pas à une explosion démographique d'électeurs jeunes, féministes et non blancs. Les mouvements démographiques n'ont pas été assez importants en quatre ans pour expliquer par là seul la défaite de Mitt Romney.

Plutôt que d'une forte croissance démographique des minorités (croissance qui existe bien sûr, mais sur le long terme), on a plutôt assisté, d'une part, à une très bonne mobilisation des électeurs non blancs, des féministes, des étudiants — la machine à faire sortir le vote pro-Obama a très bien fonctionné — et, d'autre part, à l'absence d'un grand nombre d'électeurs blancs qui n'ont pas pris la peine de voter.

Selon RealClearPolitics, près de 7 millions de blancs se sont absentés du scrutin présidentiel cette année, alors que le population blanche continue de croître en termes absolus, même si elle baisse en termes relatifs aux États-Unis. En tenant compte de l'augmentation démographique, il manque sans doute 8 millions d'électeurs blancs. Autrement dit : la part accrue du vote des minorités en termes de pourcentage du total des voix exprimées n'est pas le résultat d'une forte augmentation des minorités (le numérateur), il correspond plutôt à une forte baisse du suffrages des blancs (le dénominateur).


Qui sont ces blancs et pourquoi sont-ils restés à la maison ? On pourrait croire qu'il  s'agisse d'évangéliques conservateurs rebutés par le mormonisme de Mitt Romney ou son passé de politicien modéré du Massachusetts (Nord-Est). Mais la baisse ne semble pas être concentrée dans les États du Sud à forte population évangélique.

RealClearPolitics s'est penché sur l'Ohio, État-clé de cette élection. La carte suivante indique la différence de taux de participation entre l'élection de 2012 et celle de 2008. Le rouge vif représente les comtés où le taux de participation est égal ou a augmenté par rapport à 2008. Chaque degré de pâleur supplémentaire (les teintes de rose) représente une baisse de 1 pour cent dans le pourcentage des votes exprimés par rapport à 2008. Le taux de participation des comtés en mauve est à moins de 90 pour cent du vote de 2008.


Les électeurs des comtés autour de la capitale, Columbus, dans le centre de l'État ont voté en grand nombre, de même ceux des comtés de banlieue près de Cincinnati dans le sud-ouest. Ces comtés fortement républicains connaissent une forte croissance dans le secteur tertiaire.

Là où le taux de participation a fléchi, c'est dans les parties rurales de l'Ohio, en particulier dans le sud-est. Ces zones sont encore durement touchées par la récession. Le taux de chômage y est élevé.

Pour RealClearPolitics, ces électeurs traditionnellement républicains sont mécontents d'Obama. Mais sa longue campagne de publicité extrêmement négative et ciblée sur des États comme l'Ohio qui soulignait sans relâche la richesse de Romney, le fait que ce dernier voulait laisser l'industrie automobile faire faillite et son passage chez Bain Capital ont peut-être détourné ces électeurs du candidat républicain. La campagne de Romney n'aurait fait qu'aggraver la situation, car le prétendant républicain n'a pas réussi à proposer un programme clair, concret et positif qui réponde aux craintes de ces électeurs (la rhétorique laissez-faire libérale ne convainc pas ces électeurs qui voient leur pays se désindustrialiser), pour ne rien dire des gaffes comme le « 47 pour cent ». Confrontés à deux options désagréables, ces électeurs ont simplement boudé les élections.

Selon Andrew C. McCarthy de la National Review, de nombreux électeurs considèrent que le Parti républicain est un parti trop bureaucratique (G.W. Bush a également accru le poids de l'État central et la dette), trop militariste et qui n'attaque pas de front la dette. Romney et le Parti républicain n'ont confronté qu'à fleuret moucheté Obama sur le scandale entourant l'attaque du consulat américain de Benghazi.  Bref, un parti peu inspirant.

Pour Pat Buchanan, chroniqueur, cofondateur du magazine The American Conservative et cofondateur de la fondation paléo-conservatrice The American Cause, le Parti républicain tel qu'incarné par G.W. Bush, McCain et Romney, est complice des délocalisations et du laissez-faire en matière d'immigration (les migrants sont de la main-d'œuvre à bon marché, les patrons l'apprécient). Pour cet ancien rédacteur des discours de Nixon, cette aile du Parti républicain n'a sur l'immigration qu'un mot à la bouche : « amnistie » pour les dix millions d'immigrants illégaux aux États-Unis. Tout cela dans le vain espoir, selon Buchanan, de s'attirer les voix des Hispaniques alors que cela ne ferait que grossir les rangs des électeurs démocrates si on peut en juger par le vote des minorités pour Obama.

Les stratégistes néoconservateurs pensent pouvoir rallier les Hispaniques — si seulement le GOP amnistiait les illégaux — parce qu'ils sont des conservateurs sociaux : ils sont contre l'avortement, pour la famille et pour le mariage traditionnels. Mais c'est oublier que les Latinos considèrent nettement plus important les services sociaux d'un État-providence fort dont ils sont de grands bénéficiaires que l'amnistie comme le révélaient des sondages récents (ici, ici et ). Les Hispaniques sont en général plus pauvres, plus au chômage, ont plus d'enfants, bénéficient d'une moindre couverture médicale et sont plus menacés d'expulsion de leur domicile que les blancs. Ross Douthat rappelle dans le New York Times que, après la signature par Reagan d'une loi d'amnistie en 1986, la part républicaine dans le vote hispanique a chuté à l'élection présidentielle suivante.

Tous ces traits incarnés par Mitt Romney, le candidat de l'établissement républicain, ne peuvent que démobiliser les électeurs blancs de la classe ouvrière qui voient leur rêve américain s'envoler. Ils ne se reconnaissent ni dans l'alliance autour d'Obama faite de minorités ethniques, de féministes, d'homosexuels et de gauchistes blancs, ni dans un Parti républicain libéral économique sans identité qu'ils jugent responsables de guerres inutiles, de la désindustrialisation de leur pays et souvent d'une immigration mal maîtrisée. Les Américains veulent bien moins d'État (à 54 % contre 43% qui veulent plus d'État), mais ils ne voulaient pas nécessairement du modèle politique, social et économique proposé par Mitt Romney.

Notule

Apostille dans notre série luttons contre les préjugés des journalistes Québécois de base, comme un certain Richard Hétu, qui croient vraiment que les électeurs d'Obama sont mieux informés que ces rednecks de Républicains « alimentés par les informations biaisées ou disjonctées de Fox News, Drudge Report et les ténors conservateurs de la talk-radio, dont Rush Limbaugh », car les électeurs d'Obama « sont nombreux à écouter NPR ou à lire des journaux de qualité qui s’efforcent à donner une information équilibrée. » Ces journalistes officient de manière lucrative depuis des lustres dans les médias québécois.

D'abord, une preuve anecdotique de la grande culture des partisans d'Obama. Ci-dessous une électrice de l'Ohio qui se vante d'avoir reçu un téléphone cellulaire gratuit de la part d'Obama comme toutes les minorités, les bénéficiaires de coupons alimentaires, etc. Ce programme fédéral qui considère le téléphone comme un bien essentiel et l'offre bien aux gens défavorisés n'a pas été mis sur pied par Obama... Bien que depuis Obama le nombre de bénéficiaires ait fortement augmenté.


Ensuite, un sondage qui montre que les électeurs démocrates sont nettement moins bien informés que les électeurs républicains sur des faits de base en politique américaine. La même chose vaut pour les jeunes un des forts soutiens d'Obama (merci l'école ?).











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