Le taux de fécondité du Canada a atteint un creux historique de 1,25 enfant par femme en 2024, faisant du pays l’un des endroits où il se fait le moins d’enfants dans le monde.
Il s’agit de «son plus bas niveau à ce jour», explique Statistique Canada dans un rapport publié mercredi.
En 2023, le Canada a rejoint le club des pays avec une «fécondité ultrafaible», au même titre que le Japon, l'Italie, la Suisse ou la Finlande. La tendance s’est donc accentuée en 2024.
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Dans le jargon des démographes, la «fécondité ultrafaible» est utilisée pour parler des endroits où l’indice de fécondité est de moins de 1,30 enfant par femme.
Aucune province ni territoire, à l’exception du Nunavut (2,34), ne fait assez d’enfants pour atteindre le taux de remplacement naturel de 2,1. Le Québec avait un indice de fécondité de 1,33 enfant/femme en 2024.
Autre record : l’âge moyen de la maternité au Canada a continué de grimper et s’établit désormais à 31,8 ans. À titre de comparaison, il était de 26,7 ans en 1976.
- 4 grands-parents (2 couples) produisent = 2,5 parents (1,25 femmes).
- Ces parents produisent = 1,5625 enfants.
La contraction est d’environ 37,5 % par génération (population multipliée par 0,625).
Quatre grands-parents auront donc 1,5625 petits-enfants. À long terme, la population diminue exponentiellement, divisée par ~1,6 par génération.
Que signifie en termes concrets 1,33 enfant/femme (Québec) ?
- 4 grands-parents (2 couples) produisent 2,66 parents (1,33 femmes).
- Ces parents produisent 1,77 enfants.
Quatre grands-parents auront donc 1,77 petits-enfants. La contraction est d’environ 33,5 % par génération (population multipliée par 0,665).
À long terme, la population diminue exponentiellement, divisée par ~1,5 par génération.
Chute libre depuis 1960
Le nouveau taux de fécondité «se situe dans le prolongement de la baisse générale amorcée en 2009», rapporte Statistique Canada.
Or, les données fédérales indiquent que le vrai changement de paradigme est survenu au début des années 1960, qui coïncide avec l’avènement de la pilule contraceptive.
Si le pic de fécondité est d’environ quatre enfants par femme au début des années 1960, il passe sous la barre du taux de remplacement à peine une décennie plus tard, en 1971.
Le cas québécois
En 2024, les provinces ont toutes affiché un creux historique, mis à part le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve et la Colombie-Britannique, qui affiche néanmoins le plus faible taux au Canada (1,02).
Le Québec (1,34 enfant par femme) est en milieu de peloton, et ne se qualifierait pas dans la catégorie de la fécondité ultra-faible. Il se fait légèrement moins d’enfants en Ontario, en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard.
Le taux de fécondité est très légèrement plus élevé au Québec qu’en Ontario depuis 2005.
En fait, les jeunes Québécoises sont plus en couple et ressentent moins le besoin d’attendre au mariage pour avoir leur premier enfant.
Plus faible croissance depuis... 1946
La baisse globale de la natalité s’ajoute à une baisse notable de l’immigration, un virage entamé à la fin de l’année dernière par Ottawa après une décennie de croissance majeure. Le nombre de décès dépasse d'ailleurs le nombre de naissances au Canada depuis 2022 et au Québec depuis l'an dernier.
Cela devrait être pire encore en 2025
Un second rapport publié mercredi rapportait qu’au deuxième trimestre de 2025, la croissance démographique était de 0,1 % entre le 1er avril et juillet, comparativement à 0,7 % pour la même période l’année dernière.
Si la tendance se maintient, l'indice synthétique de fécondité en 2025 devrait être de 1,24 enfant/femme au Québec et de 1,31 au Québec.
«Si l’on exclut l’année 2020 [première année de la pandémie], il s’agit du plus faible taux de croissance au cours d’un deuxième trimestre depuis que des données comparables existent [au deuxième trimestre de 1946]», rapporte l’agence fédérale.
Le changement de cap d’Ottawa sur la question des résidents temporaires est le facteur principal derrière ce ralentissement démographique. Depuis des années, la quasi-totalité de la croissance démographique du Canada était liée à l’immigration.
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