L’armée anglaise, commandée par le fameux Jean Talbot, forte d’environ 5 000 hommes, s’était regroupée à Meung sur Loire. Lorsque Talbot apprit qu’il était poursuivi, il résolut de ne pas refuser le combat.
Après avoir franchi le bas fond formé par le lit desséché de la Retrève, il se porta sur le territoire de la paroisse de Patay, s’appuyant sur le bois de Lignerolles, en empruntant un chemin resserré entre des haies et des buissons. C’est là que Talbot s’arrêta avec 500 archers d’élite.
Effet de cerf
Il était environ 2 heures de l’après-midi, par une chaleur accablante, un cerf effrayé sortit subitement d’un taillis et se dirigea droit sur les archers anglais qui se mirent à pousser des cris de surprise. Ces clameurs firent découvrir l’ennemi à l’avant-garde française qui, entraînée par le bouillant La Hire, arriva à grand galop sur les archers anglais avant qu’ils n’aient eu le temps de prendre leurs positions.
Fastolf qui était avec le corps principal de l’armée anglaise courut vers l’avant-garde pour la ramener dans la bataille ; mais, s’imaginant que tout était perdu, les Anglais se dispersèrent et s’enfuirent.
Pendant ce temps, le gros de l’armée française massacrait ou faisait prisonniers de nombreux ennemis. Talbot lui-même tomba aux mains de Poton de Xaintrailles.
Les fuyards furent poursuivis jusque sous les murs de Janville ; là, les habitants refusèrent d’ouvrir les portes de telle sorte que seuls Fastolf et quelque 700 cavaliers arrivèrent à Étampes vers minuit.
Les soldats français, fatigués après une journée bien chaude, couchèrent sur place. Le lendemain, un dimanche, après avoir dîné à Patay, ils entrèrent triomphalement à Orléans avec leurs prisonniers.
Bilan des pertes
Les historiens militaires anglais indiquent 2 500 morts du côté anglais sur les 5 000 engagés, 3 morts et une centaine de blessés du côté français. Le corps d’élite des archers anglais fut mis hors de combat ; il ne sera pas reconstitué. Outre Talbot, de nombreux officiers furent capturés par les Français. Fastolf, accompagné d’une petite troupe, parvint à s’enfuir, mais fut dès lors disgracié : le duc de Bedford mit la défaite sur son compte et le radia de l’ordre de la Jarretière.
Conséquences
Conséquences immédiates
Les partisans de Charles VII purent l’escorter vers Reims sans avoir à combattre et y firent sacrer leur prince le 17 juillet 1429, asseyant ainsi définitivement sa légitimité au trône de France. Ils dominent définitivement le val de Loire et s’emparent de l’est et du nord de Paris. Paris restera disputé un temps ainsi que Compiègne.
Conséquences stratégiques
À l’échelle des armées de l’époque, cette bataille est pour les Anglais un désastre comparable et symétrique à ceux de Crécy ou Azincourt pour les Français : la perte, pour une génération, de leur principale force de bataille. Ils ne s’en relevèrent jamais et le reste des opérations militaires de la guerre de Cent Ans se résuma essentiellement à une longue série de sièges par lesquels les Français reprirent une à une les places fortes tenues par les Anglais, culminant en 1453, à Castillon et la prise de Bordeaux.
La fin de la suprématie de l’arc long anglais sur les champs de bataille de France fut consommée avec les innovations à la fois sur le plan technique (boulets en fer, amélioration substantielle de la poudre) et sur l’utilisation tactique de l’artillerie par les frères Jean et Gaspard Bureau, qui conféra un avantage décisif à l’armée française dans le siège des places fortes.
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