mercredi 17 août 2016

Humour — Respecte tes parents...


Vulgarisation : l’éducation dans la Rome antique

À mille lieues de l’éducation pédagogiste actuelle, l’éducation à la romaine reposait, malgré quelques coups de bâton superflus, sur un socle solide. À l’époque, il était avant tout question d’apprendre la vertu par l’imitation du père, de reproduire le modèle familial et de légitimer l’Empire par l’étude des grands hommes. Aussi son but était-il de former les futures élites. Autant dire que nous nous trouvions alors aux antipodes de notre modèle éducatif actuel, où le professeur n’a plus d’autorité, où l’enfant doit apprendre par lui-même et surtout où la haine de soi et le nivellement par le bas, aussi appelé égalitarisme, font figure de fondamentaux.



Québec — Le programme ECR est peu enseigné

Nancy Bouchard (ci-contre), professeur titulaire et directrice du Groupe de recherche sur l’éducation éthique et l’éthique en éducation à l’UQAM — au centre donc du dispositif étatique qui a imposé le programme d'Éthique et de culture religieuse à tous les élèves captifs du Québec — se demande si « nous » avons échoué dans l'enseignement du « vivre ensemble ».

L'éminente professeur demande un bilan. Ce carnet demande également depuis des années une évaluation sérieuse du controversé programme d'ECR imposé il y a 8 ans à tous les élèves du Québec, sans exception. Une évaluation sérieuse dont nous voudrions voir divulgués la méthodologie et les formulaires qui serviront à l'évaluation, afin de mieux cerner route l'idéologie sous-jacente à ce programme : « Trouves-tu que toutes les religions sont dignes d'un même respect ? », « L'immigration est-elle toujours bénéfique ? », « La diversité d'une société est-elle toujours bonne ? », « Faut-il que l'immigrant fasse plus de concessions culturelles que les membres de la société historique québécoise ? », etc.

Extraits de la lettre ouverte de Nancy Bouchard dans Le Devoir du 17 août 2016 :
Depuis sept ans, une période à l’horaire de l’élève est spécifiquement dédiée au développement de rapports sociaux harmonieux avec le cours d’Éthique et culture religieuse : sa visée ultime étant d’apprendre à vivre ensemble dans la diversité. Implanté simultanément à tous les niveaux du primaire et du secondaire en 2008, il y a fort à parier que ce projet de formation au vivre-ensemble requiert des ajustements.

L’enseignement de ce programme contribue-t-il à l’apprentissage du vivre-ensemble, à la reconnaissance de ce Bien commun que représente la dignité humaine — de ce qui fait que l’on est à même de refuser l’intolérance comme l’intolérable ? Qu’en est-il de l’enseignement de ce programme ?

Le dialogue en culture religieuse se pratique difficilement

Un bilan s’impose ! Par exemple, au sujet du dialogue en culture religieuse, celui-ci se pratique difficilement et il est généralement absent des préparations de cours (situations d’apprentissage). À propos de l’enseignement dédié à ce cours, une enquête de l’Association québécoise en éthique et culture religieuse corrobore les échos que nous avons du milieu scolaire : près de la moitié des écoles (100/211) réduisent sensiblement le temps d’enseignement recommandé par le ministère. À Montréal, ce taux grimpe aux deux tiers. Il semble aussi que des écoles placent officiellement ce cours à l’horaire mais, dans les faits, lui substituent un autre cours. [Note du carnet: nous avons les mêmes informations de source directe.] Quant au personnel qui donne ce cours au secondaire, tout porte à croire qu’il s’agit surtout d’enseignants d’autres disciplines, non formés en éthique et culture religieuse.

Si l’apprentissage du vivre-ensemble est une priorité, il est grand temps d’y voir afin d’être certains que nous n’échouerons pas à cette tâche éducative essentielle. Il importe de nous assurer que nous prenons cette responsabilité d’éduquer au vivre-ensemble suffisamment au sérieux. Les événements de l’actualité ne cessent de nous le rappeler : il reste beaucoup à faire pour vivre ensemble en paix et, éventuellement, dans l’amitié.

Apprendre à vivre ensemble est une nécessité. L’UNESCO en a fait le chantier prioritaire de l’éducation depuis de nombreuses années, la ligne générale étant d’éradiquer les causes profondes qui sont aux sources du terrorisme, parmi lesquels figurent la pauvreté, l’ignorance, le préjugé, la discrimination. [Ah, bon, ce seraient là les causes profondes...!?] Omettre ce pilier de l’éducation pourrait avoir comme conséquence l’annihilation de tous les autres efforts en faveur de l’éducation [rien de moins !], car il s’agit là de la clé de voûte de l’éducation pour le XXIe siècle.

L’école ne peut pas tout à elle seule, l’éducation des enfants est une responsabilité partagée, mais il n’en demeure pas moins que, pour apprendre à vivre avec les autres, à vivre en société, l’école doit jouer un rôle majeur.

De notre dictionnaire de la novlangue

Vivre ensemble le correctivisme politique préconise le « vivre ensemble », alors que les partis politiques qui appuient cette notion ont tout fait pour provoquer le développement du communautarisme en prônant le multiculturalisme et une immigration qui doit être sans cesse « diverse » et plus importante. L'admonestation de « vivre ensemble » vise principalement les Québécois de souche qui doivent respecter et valoriser le communautarisme des autres. Alors que les gens ne vivent plus ensemble parce qu’ils ne partagent plus la même culture commune, nos dirigeants ne parlent plus que de cela, de « vivre ensemble » « Quant au vivre ensemble, on invente des mots quand la réalité n’existe plus. Nous n’avons plus de culture commune, les mots ne sont plus que des attrape-couillons. Ils servent au contraire à effacer la réalité. Nous sommes dans une guerre idéologique. » (Éric Zemmour, 3 février 2015 à Nice)


Voir aussi


Meilleur « vivre-ensemble » grâce à la connaissance ? Vraiment ?

Novlangue : « implanter des mesures d'appui au vivre ensemble » (en clair : lutter contre la radicalisation musulmane dans les écoles de Montréal)

« La pédagogie de l’accommodement » [Selon Nancy Bouchard, la compétence en culture religieuse doit servir à fournir aux enfants une « grammaire » pour aborder le phénomène religieux, plutôt qu’un « répertoire de croyances et de coutumes religieuses ». Et certains osent prétendre que le programme ECR n'est pas idéologique !]

Les créateurs du programme ECR défilent dans les colonnes du Devoir

ECR — Éducation ou lavage de cerveau ? Pour Joseph Facal, c'est de l'endoctrinement

ECR — La surprenante ignorance de Georges Leroux et la sélectivité de Daniel Baril