vendredi 8 mars 2013

« Guerre contre les femmes » ? Plutôt, une guerre contre les enfants

Les démocrates d’Obama parlent beaucoup de la prétendue guerre que les républicains de Romney voudraient mener contre les femmes. Et bien sûr la presse québécoise de « qualité » s’en est fait l’écho (74 mentions dans Le Devoir, le feuillet paroissial de la gauche québécoise).

MSM = Gros médias conformistes
Peut-être ne s’agit-il que de faire oublier la grave situation économique que continuent de traverser les États-Unis à l’issue du mandat du président Barack Obama, de cliver les électeurs, de trouver une sujet de dissension capable de mobiliser les démocrates purs et durs. Quoi qu’il en soit les démocrates américains parlent beaucoup de la « guerre contre les femmes ».

Pour gagner cette « guerre contre les femmes », les stratèges du parti d’Obama ont décidé de lancer une campagne vidéo et d’axer une partie de leur prochaine convention nationale sur le « droit des femmes » qui seraient menacés selon eux par les républicains rétrogrades et extrémistes.

Une vidéo intitulée « Femmes républicaines pour Obama » a donc été lancée. Dans celle-ci une poignée de femmes anonymes expliquent avoir voté républicain toute leur vie jusqu'à ce que cet homme Mitt Romney arrive et elles ont décidé qu'il était tout simplement trop extrémiste… En outre, ces femmes disent être choquées de découvrir, après avoir voté républicain sans arrêt pendant 40 ans, que le parti républicain serait opposé à l'avortement (depuis des décennies pourtant…)



L’ennui c’est que certaines de ces femmes ne sont pas du tout républicaines. Une d’entre elles se nomme Maria Ciano du Colorado. Elle est inscrite sur les listes électorale comme démocrate, ses mentions « J’aime » sur Facebook comprennent une longue série de figures ou d’organisations de gauche comme Amy Goodman, MoveOn.org, Bernie Sanders, et une page Facebook intitulée « J’aime quand je me réveille le matin et qu’Obama est président ».

Une autre de ces « républicaines » se nomme Delia Ciano, elle n'est autre que la mère de Maria Ciano. Sa page Facebook, à l'instar de sa fille, est révélatrice. Elle a mis en place un lien vers la vidéo pro-Obama et écrit : « Maria et moi faisons partie de cette vidéo. J'espère que vous regarderez ». Ailleurs sur sa page, elle qualifie les républicains d’« idiots ». Le reste se compose la plupart du temps d’attaques contre les républicains.

Les pontes du parti démocrate ont également décidé d’agir sur la peur d’une perte des droits des femmes lors de leur convention présidentielle en y invitant Eva Longoria de Beautés désespérées, la militante présidente de Planned Parenthood Cécile Richards, l’activiste pro-avortement et directrice de NARAL Pro-Choice , Nancy Keenan, et l’étudiante de la faculté de droit de Georgetown Sandra Fluke, cette jeune trentenaire qui a témoigné devant le congrès pour se plaindre – sans rire – de ce que son université privée théoriquement catholique ne voulait pas lui payer sa contraception alors que cela lui causait des difficultés financières…

Comme le souligne Mark Steyn dans ce dossier : « Aucun de nous ne peut savoir de quoi sera fait le monde dans quatre ans, mais on peut affirmer une chose avec certitude : la femme américaine pourra encore profiter de son « droit de choisir ». Que l'on soutienne ou que l’on s'oppose à l'avortement, la réalité pratique est que la plus grande « menace » à votre « droit » à l'avortement est que vous pourriez avoir à conduire un peu plus loin pour cela [si jamais un avortoir venait à fermer ou des médecins venaient à s'opposer à pratiquer un avortement]. Pourtant, il ne faut jamais sous-estimer les lunettes déformantes à travers lesquelles les « progressistes » perçoivent la réalité. La « guerre » contre les femmes se résume à Sandra Fluke, cette étudiante de 30 ans qui exige que Georgetown paie les contraceptifs de ses étudiants - malgré le fait que le coût total de cette contraception pendant quatre ans reviennent à moins que le salaire de la première semaine du premier emploi d'un diplômé en droit de Georgetown (salaire moyen de départ : 160 000 $ par an). Quel enfer que la guerre. »

Voilà donc ce qui semble prioritaire pour les démocrates. Entretemps qu’est-ce qui pourrait vraiment se passer d’ici quatre ans ? La Chine pourrait fort bien devenir la plus grande économie du monde, un autre déclassement américain, la dette américaine valoir environ trois fois le PIB de la planète entière.

Une étude « non partisane » du Centre Pew Research indique que la classe moyenne américaine fait face à sa « pire décennie de l'histoire moderne ». Le Bureau — tout aussi « non partisan » — du budget du Congrès affirme que les modifications fiscales et budgétaires qui devraient prendre effet au début de l'année 2013 causeront une nouvelle récession et augmenteront le chômage. Il s'agit d'une révision de leur prédiction plus tôt cette année quand ce Bureau ne prévoyait qu’une contraction de l’économie de 1,3 % en 2013. Désormais, la prévision de la contraction est de 2,9 pour cent. On assiste en même temps à un ralentissement mondial.

Mais ce n’est pas si grave, il en allait de même dans les années 1930 et comme la coqueluche des gauches occidentales, Paul Krugman, aime à le seriner : en fin de compte la Seconde guerre mondiale a restimulé l’économie américaine. (Voilà 11 ans que les États-Unis et ses alliés essaient de vaincre des bergers arriérés en Afghanistan et cela ne semble ni avoir redynamisé l’économie ni être de bon augure si un autre conflit mondial devait se déclencher.)

Mais il n’y aucune raison de s’inquiéter : Obamacare va « baisser les coûts » comme le répètent les démocrates et leurs thuriféraires. Depuis que le projet de loi a été adopté en 2010, le bureau du Budget du Congrès a révisé son estimation des coûts bruts d’Obamacare sur 10 ans. Eh, oui, en hausse de 944 milliards de dollars pour passer à 1,856 billions (1 856 milliards) de dollars.


L’auteur à succès Steyn est prêt à parier qu’il ne s’agit pas de la dernière révision à la hausse et que les coûts européens ne sont pas une base correcte pour estimer ceux d’Obamacare : « Regardez autour de vous. Les Américains ne sont pas des Suédois. Le taux d'obésité aux États-Unis est de 36 pour cent; en Suède il est de 9,7 pour cent; au Japon de 3,2 pour cent; en Chine 2,9 pour cent et, enfin, en Inde de 0,7 pour cent. Le nôtre est un pays où 78 millions de personnes (soit environ la population de l'Allemagne) sont, selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), « obèses » - dont plus de 40 millions de femmes. »

Quarante millions de femmes affectées, n’est-ce pas là une question qui touche à la santé des femmes ? Un sujet nettement plus sérieux que le « droit » des étudiantes trentenaires dans un prestigieux établissement privé à une contraception gratuite (enfin, payée par d’autres), non ?

Comme George Will l’a souligné cette semaine, les solutions gouvermamantales (comme la campagne actuelle de Michelle Obama pour que les Américains grignotent des endives bio) ne fonctionnent pas : pourcentage des enfants en surpoids dans les écoles où l’on trouve de la malbouffe hypercalorique : 35,5; pourcentage dans les écoles qui interdisent cette malbouffe : 34,8 pour cent.

Fait intéressant, on peut observer une augmentation simultanée du poids gouvernemental, des programmes sociaux, de la dette et de l’obésité dans la population. Si toutes ces courbes ne démontrent pas à vos yeux à quel point les adultes — et en particulier les baby-boomer qui auront profité toute leur vie de ces programmes et de l’augmentation de la dette — n’a pas pillé le futur des jeunes générations, il suffit de se pencher par la fenêtre : les Américains qui marchent (ou plutôt se dandinent mollement) dans la rue sont une métaphore de la consommation effrénée détachée de toute production de richesse.

Ainsi donc, les États-Unis ne sont pas capables de mener une guerre victorieuse en Afghanistan, mais les méchants Républicains seraient capables de livrer une « guerre contre les femmes » qui n'existe que dans l’imagination de l’élite autoproclamée de gauche.

Le gouvernement ne peut rien faire contre l’explosion d’obésité infantile, le diabète et les maladies cardiaques, mais, si vous définissez « soins de santé » comme l’obligation d’une institution catholique d’acheter la contraception mensuelle à dix dollars pour les rejetons des riches et des privilégiés, alors tout va bien.

La gauche américaine considère qu’elle fait tout cela pour les enfants. Enfin les arares qui naissent encore malgré avortements, contraception et déclin économique. Ils sont de moins en moins nombreux. En effet, l’indice synthétique de fécondité est tombé à 1,9 enfant par femme alors que récemment il se situait à un peu plus de 2 enfants par femme. Parmi les femmes hispaniques, le taux de fécondité est passé de près de 3 enfants, il y a quelques années, à 2,4 enfants par femme en 2010.


Quel sera l’héritage de cette longue guerre pour les droits des femmes qui seraient menacées, de cet État nounou glouton, de tous ces programmes sociaux, de cette dette gargantuesque qui ne font qu’enfler en même temps qu'ils déresponsabilisent les gens ?

Dans les termes de Larry Kotlikoff de l’Université de Boston, il s’agit rien de moins que de « maltraitance financière des enfants ».  En face de cette guerre faite aux futures générations, la gauche américaine préfère se concentrer sur sa guerre irréelle faite selon elle aux femmes. Qui semble aveuglé par son idéologie ? Quel est le parti extrémiste ici ?





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