mardi 4 septembre 2007

Le monopole, c’est tellement mieux!

C’est toujours avec intérêt que nous lisons dans Le Journal de Montréal les articles provocateurs portant dans leur version papier des surtitres comme « Croyances » (pas religion, ni foi, mais « croyances »). D'emblée quelques extraits de cet article exemplaire qui s'intitule en toute objectivité « En Ontario, on enseigne n'importe quoi » :
Alors que c'est tolérance zéro pour les écoles illégales au Québec, les communautés religieuses en Ontario peuvent enseigner n'importe quoi à leurs enfants sans avoir à rendre de comptes.
Rappelons que ces écoles ne sont illégales au Québec que par le fait de règles restrictives uniques au Québec et par le monopole que s’arroge le Ministère de l'Éducation (MELS) du Québec et non à cause d'activités illicites ou criminelles qui se produiraient dans ces écoles. En matière d’activités illicites (« taxages », drogues fumées dans l'enceinte des écoles, etc.) le réseau public du Québec serait d’ailleurs mal placé pour faire la leçon.
Une communauté mennonite établie à Roxton Falls, en Montérégie, a d'ailleurs temporairement déménagé en Ontario, après s'être fait fermer son école par le ministère québécois de l'Éducation.
Les 11 élèves y recevaient un enseignement particulier basé sur les croyances du groupe religieux
En réalité, cet enseignement est bien connu et utilisé ailleurs au Canada, même dans les provinces comme le Manitoba où il y a bien inspection de ces écoles.
et dispensé par les membres de la communauté.
Pour autant que leur école n'est pas financée par l'État et qu'ils n'offrent pas le diplôme ontarien, les membres du groupe religieux ne risquent plus d'être importunés en Ontario.
Le journaliste du Journal de Montréal semble regretter cette liberté et le fait que l'État « n'importune pas » les parents en Ontario.
«Ils peuvent enseigner ce qu'ils veulent. Ce sont des entreprises privées. Les professeurs n'ont pas à être autorisés par le ministère, comme c'est le cas dans le réseau public», indique Michelle Despault, attachée de presse de la ministre ontarienne de l'Éducation, Kathleen Wynne.
Secteur privé non subventionné en pleine croissance en Ontario cf. Qui choisit l'école privée en Ontario ?
En attendant de convaincre le ministère de l'Éducation de revoir sa décision, les mennonites établis près de Granby ont été accueillis par des communautés soeurs dans les Cantons-de-l'Ouest, en Ontario, à environ 150 km de Montréal. »
Le journaliste est mal renseigné, il ne s'agit que d'une seule communauté sœur.
Endoctrinement des jeunes
Notez l'absence de guillemets ou de point d'interrogation dans ce sous-titre. Subtil glissement du « n’importe quoi » dans le titre à l’« endoctrinement » du sous-titre ! Finaud plumitif !
Contrairement au Québec, aucune législation [sic : n’] oblige en Ontario les jeunes à suivre le programme du ministère.
« C'est malheureux, on ne sait pas ce qui est enseigné dans ces écoles. C’est parfois de l'endoctrinement », explique Gilles Arpin, vice-président du Conseil scolaire de district du centre-sud-ouest.
Sagace amalgame. Est-ce que le folliculaire veut nous faire entendre que les mennonites endoctrinent leurs enfants ? Que toutes les écoles religieuses endoctrinent ?
Membre d'une organisation de promotion de la laïcité dans les écoles de l'Ontario,
Voilà un interlocuteur impartial en la matière ! Promoteur de la laïcité même dans les écoles privées non subventionnées ? Pour l’interdiction des écoles religieuses privées donc ?
ce dernier affirme qu'environ 53 000 jeunes fréquentent en Ontario des écoles religieuses qui échappent au contrôle du ministère.
En quoi cette liberté par rapport à l’État gêne-t-elle cet activiste ? L'argent public n'y est pas dépensé ! Pas même les impôts que paient diligemment ces parents qui envoient leurs enfants à des écoles privées non subventionnées... Les enfants qui en sortent sont-ils analphabètes, ignares ? Mal intégrés dans leur environnement ? Non, trois fois non. D'ailleurs, les enfants mennonites de Roxton Falls réfugiés en Ontario passeront les examens intitulés Canadian Tests of Basic Skills (CTBS) et leurs aînés qui les ont déjà passés y ont, semble-t-il, de bons résultats. Le journaliste a-t-il même demandé à quelqu’un si ces élèves, pourtant l'objet de son article, passaient des examens ? Si oui, pourquoi n’en parle-t-il pas ? Parce qu’il fallait faire passer les jeunes mennonites pour des enfants incultes à qui « on apprend n'importe quoi » et qui sont « endoctrinés » par une secte ? Il fallait donc faire simple et dans la caricature.

En réalité, ces enfants mennonites conservateurs ne connaissent quasiment pas de décrochage, ni d’usage de drogue ou de violence. Comparez aux grands succès des écoles du Monopole : 40 % de garçons décrocheurs à Montréal et 40 % des adolescents qui utilisent du cannabis parfois même en classe. Les parents mennonites sont impliqués dans l’administration de leur école – souvent un gage de succès – et comme les autres parents d’écoles privées payantes en Ontario ils apprécient que l’école forme aussi correctement le caractère (voir l’étude de l’institut Fraser) de leurs enfants qui sont connus pour leur serviabilité, leur politesse et leur non-violence. Ah, mais les institutrices mennonites ont-elles fait leur long quota de psychopédagogie prescrit par Québec, je vous le demande !? Voilà ce qui est important ! Comme si un diplôme garantissait l'enthousiasme, la patience et le sens de la pédagogie !

L'auteur de ce médiocre article ne comprend pas que la qualité naît de la concurrence et que l’école n'a pas besoin d'encore plus de surveillance, plus de syndicats, plus de restrictions, plus d'interventions, mais qu'il faut au contraire une désétatisation : la séparation de l’école et de l’État. Qu’on lui laisse faire enfin l’expérience de la liberté !

Tiens, au fait, comment se fait-il que cet entrefilet ne mentionne personne pour défendre ces écoles de plus en plus populaires en Ontario ? Équitable et impartial : deux concepts absents chez cet articlier apôtre du monopole laïque.

Québec : 40 % des élèves du secondaire se droguent

Les statistiques sont éloquentes : les élèves des écoles secondaires du Québec fument de plus en plus de cannabis. En 1991, 11 % des adolescents disaient avoir déjà essayé le cannabis au cours de l'année. Cette proportion est passée à 25 % en 1996, à 34 % en 2002 pour finalement s'approcher du 40 % en 2004, un bond de près de 300 % en 13 ans. Ce n'est pas le hasard qui a mené la police de Gatineau à effectuer trois descentes près des écoles secondaires en l'espace de deux semaines, récemment.

La police et les établissements scolaires veulent lancer un message clair aux jeunes : la drogue et les études ne font pas bon ménage. Le dernier sondage de la Direction de la santé publique de l’Outaouais indique que 36 % des adeptes du cannabis consomment avant de se rendre à l'école ou même pendant la journée de classe.

« Quand un élève est rendu à consommer à l'école, c'est qu'il y a un véritable problème. Ça arrive que l'on doive aller chercher des élèves en salle de classe parce qu'ils ont les yeux vitreux », souligne Claude Beaulieu, directeur à la polyvalente Nicolas-Gatineau.

« Nous avons un noyau de 10 % à 15 % de fumeurs de cigarettes irréductibles. Généralement, ce sont les mêmes qui ont des problèmes de consommation de marijuana. Nous prenons tous les moyens possibles pour les inciter à arrêter de fumer. C'est pourquoi nous avons un programme de 12 semaines en collaboration avec le pavillon Jellinek pour les suivre convenablement. Présentement, nous avons une quinzaine d'étudiants qui font partie de ce projet », ajoute M. Beaulieu.

Le niveau de THC introduit dans le cannabis est passé d'environ 2 % il y a 20 ans à 20 % de nos jours.

40 % des jeunes de 11 à 15 ans en consomment !

Les résultats d'une étude rendue publique en 2004 par l'Agence de santé publique du Canada soutiennent que si les jeunes Canadiens de 11 à 15 ans sont moins nombreux à fumer la cigarette, un plus grand nombre consomme du cannabis (marijuana).

Menée en 2002 par des universitaires ontariens, l'étude démontre que les adolescents canadiens comptent parmi les plus grands consommateurs de marijuana au monde.

En se basant sur les réponses des quelque 7 000 élèves de 11 à 15 ans qui ont participé à l'étude, la proportion ce ceux-ci à avoir fumé du cannabis pendant l'année précédente était de 40 %, soit 37 % chez les filles et 43 % chez les garçons. Parmi les 35 pays où des études semblables ont été menées, le Canada arrive bon premier, suivi de la Suisse, avec 37 %.

La proportion de Canadiens qui admettent consommer du cannabis a presque doublé en 13 ans et le taux le plus élevé s'observe chez les adolescents, selon une nouvelle étude fondée sur les données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes.

Télécharger le fichier de l'étude

Rappel : 40% des garçons à Montréal quittent l'école sans diplôme

Le gouvernement du Québec s'est fixé l'objectif de voir 80 % des jeunes Québécois obtenir leur diplôme d'études secondaires d'ici 2010. Espérons que cela ne sera fera pas au détriment de la qualité. On est cependant encore loin du compte, si l'on se fie à de nouvelles statistiques du Carrefour de lutte au décrochage scolaire.

Les chiffres concernant l'ensemble des écoles publiques de l'île de Montréal montrent en effet que 40 % des garçons et 28,4 % des filles quittent l'école sans diplôme, 7 ans après leur entrée au secondaire.

La situation est encore pire dans les milieux les plus défavorisés, soit les quartiers Saint-Michel, Montréal-Nord, Hochelaga-Maisonneuve, Petite-Bourgogne et Saint-Laurent-Ouest. Les taux de jeunes décrocheurs sans diplôme passent à 60 % pour les garçons et 50 % pour les filles dans ces secteurs.