lundi 12 novembre 2012

Les États-Unis bientôt premier producteur de pétrole grâce aux schistes... Que fait le Québec ?

D'ici 2020, les États-Unis devraient dépasser l'Arabie saoudite et la Russie pour devenir le plus important producteur de pétrole du monde, prédit un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

L'an passé, l'organisation prévoyait que l'Arabie saoudite resterait le premier producteur de brut au moins jusqu'en 2035. L'AIE s'attend maintenant à ce que les États-Unis atteignent l'autosuffisance énergétique d'ici cinq ans en raison de la forte croissance de la production de pétrole et de gaz de schiste. Au Québec, la ministre des Ressources naturelles, la militante écologiste Martine Ouellet, a décidé que l'exploitation des gaz de schiste ne sera jamais assez sûre.


« Les développements de l'énergie aux États-Unis sont de grande ampleur, et leurs effets pourraient être ressentis par-delà l'Amérique du Nord et le secteur énergétique », indique le rapport. Graduellement, les États-Unis diminueront leurs importations de pétrole et d'ici 2030, l'Amérique du Nord deviendra un exportateur net de brut, d'après l'AIE.

L'AIE s'attend à ce que la production au Canada continue à grimper pour passer de 3,5 millions de barils par jour, en 2011, à 6,3 millions de barils en 2035.

D'ici 2035, la demande mondiale devrait augmenter de 14 %, à 99,7 millions de barils par jour. Le prix du baril de brut devrait être d'environ 125 $ comparativement à 107 $ cette année.

« La croissance de la consommation de pétrole dans les pays émergents, particulièrement celle liée aux transports en Chine, en Inde et au Moyen-Orient, va plus que compenser la réduction de la demande dans l'OCDE », précise l'AIE.

Les conséquences géostratégiques pour la politique américaine pourraient être immenses : moins dépendants des ressources pétrolières arabes, les États-Unis pourraient se désintéresser militairement de la région, alors que l'intérêt géostratégique des Chinois et des Indiens pourraient y croître.

Sur le plan de la politique climatique, ce regain américain pourrait bien signifier un désintérêt croissant pour toute lutte contraignante contre les gaz à effets de serre. L'Europe elle continuera sans doute à militer sur ce terrain puisqu'elle a tendance à se désindustrialiser et connaît une très faible croissance démographique, voire un déclin.


Entre-temps, le Daily Telegraph de Londres se lamente de la réticence de l'Europe devant la manne que représente les gaz et pétrole de schiste. Royal Dutch Shell envisage ainsi de construire une usine d'éthane dans une vallée sidérurgique en plein déclin du comté de Beaver, près de Pittsburgh (Pennsylvanie).

Dow Chemical suspend ses opérations en Belgique, en Hollande, en Espagne, au Royaume-Uni et au Japon, mais déverse de grandes sommes d'argent dans une entreprise de propylène au Texas, où les prix du gaz naturel sont à une fraction des prix  mondiaux  (il n'existe pas de marché mondial du gaz, car les prix de transport transcontinental sont trop hauts) et devraient le rester pendant tout le cycle de vie des investissements de Dow au Texas. En 2012, à son niveau le plus bas, le gaz naturel était vendu aux États‐Unis à près d'un cinquième des prix d'importation pratiqués en Europe et à un huitième de ceux pratiqués au Japon.

Une cinquantaine de nouveaux projets a été dévoilée dans l'industrie pétrochimique américaine. Trente milliards de dollars ont récemment été investis dans les seules usines d'éthylène et de fertilisants.


Voir aussi

Le résumé (10 pages) en français du rapport de l'AIE Perspectives énergétiques mondiales.

L'ex-ministre Jacques Brassard horrifié — « Les verts au pouvoir » : « stupéfiant », « aberrant »

Truthland répond à la vidéo Gasland (m-à-j)

The Guardian : nous avions tort au sujet du pic pétrolier

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