mardi 22 juillet 2008

Près de 22 % des élèves français éprouvent de grandes difficultés à lire, ils étaient 15 % en 2000

Près d'un quart des Européens âgés de 15 ans ont de faibles compétences en lecture.

Zéro pointé pour la France qui est passée de 15,2 % d'élèves en difficulté en 2000 à 21,7% en 2006 ! C'est le principal constat du rapport annuel sur les systèmes d'enseignement de l'Union européenne, que la Commission européenne vient de présenter.

Les experts de l'Éducation nationale estiment que la France est tirée vers le bas par l'augmentation du nombre des enfants en difficulté qui serait du à leur grande hétérogénéité !

Qu'en termes politiquement corrects cela est dit. De quelle hétérogénéité et diversité s'agit-il donc ? Pourquoi les choses ont-elles empiré ?

Parmi les pays bons élèves, la Finlande est en tête, très loin devant tout le monde, avec seulement 4,8 % de mauvais élèves, suivie de l'Irlande (12,1 %) et de l'Estonie (13,6 %).

Rappelons que, selon la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme Valérie Pécresse, la France se classerait mal dans les classements comme ceux du PISA à cause d'un très fort taux d'immigration, contrairement à la Finlande qui est un pays très « fermé ».



Voir également
  1. Les succès scolaires de la Finlande s'expliquent-ils d'abord par « l'absence d'immigration » (Xavier Darcos) ?
  2. Compétence en lecture et en écriture, la France derrière la Bulgarie.
  3. Finlande — Immigration à 2 % dont beaucoup de Caréliens et de Russes.
  4. Tabou : impact de l'immigration sur les résultats et coûts scolaires (Claude Allègre).

Sources :

France — manuels d'économie, une copie à revoir

La vision que les manuels scolaires d'économie donnent de l’économie et de la société française est affectée d’un biais fort pessimiste. Leur ton est négatif et assez compassionnel. Le choix des textes et des illustrations paraît trop souvent relever de présupposés – dans certains cas assez idéologiques – notamment vis-à-vis du marché. Enfin, l’analyse se réduit trop souvent à l’expression d’une série d’opinions. Ce constat sévère est celui que dresse l’Académie des sciences morales et politiques dans le rapport qu’elle vient de publier sur l’enseignement de l’économie dans les lycées.

Il ressort du rapport de l'Académie des sciences morales et politiques :
  1. que les programmes de Sciences économiques et sociales (SES) sont trop ambitieux ;
  2. qu’ils procèdent du général au particulier et ne permettent donc pas aux élèves d’acquérir des bases solides ;
  3. qu’ils prévoient une même approche de l’économie et des autres sciences sociales, alors que leurs démarches sont profondément différentes ;
  4. que les manuels sont parfois entachés d’affirmations erronées ;
  5. qu'ils négligent les aspects microéconomiques alors que les économistes en savent beaucoup plus sur les comportements microéconomiques que sur les régularités macroéconomiques ;
  6. qu’ils présentent souvent une image biaisée et fortement négative des réalités économiques par des textes et des illustrations inappropriés.
Selon l'Académie, les programmes d’enseignement des sciences économiques et sociales doivent donc être remaniés en profondeur. Une formation fondée sur un enseignement adapté de la science économique pourrait en effet être un élément essentiel d’une voie d’excellence vers le baccalauréat.

Quelques exemples de biais ou de méconnaissances dans les manuels

— Le manuel des éditions Bordas, classe de Première, affirme (p. 241) que « le marché, laissé à la libre initiative de ses intervenants, a une tendance mécanique à la concentration, auquel cas la concurrence s'y autodétruit ». Cette affirmation, clairement idéologique, est de plus totalement fausse ; on aimerait lui trouver la moindre justification empirique sérieuse, ce que le manuel se dispense de fournir3.

— Le manuel des éditions Bréal, qui fait l'objet d'une analyse particulièrement précise du rapporteur (cf. le rapport du Professeur M. Hellwig), présente une image d‘une file d‘attente de chômeurs durant la dépression des années 30 pour illustrer les défaillances du marché. La littérature académique sur la grande dépression est pourtant unanime à considérer que celle-ci a résulté essentiellement de défaillances d‘organismes publics, et plus spécifiquement de l‘incapacité de la Réserve fédérale à fournir au marché les liquidités indispensables pour éviter l'effondrement du système de paiements (voir par exemple B. Eichengreen, Golden Fetters, Harvard 1992).

— L'ouvrage des éditions Hatier offre une citation extraite de l'Antimanuel d’économie dans laquelle B. Marris affirme que l'équation quantitative résume la totalité de la théorie monétaire (qui est, dans une note de bas de page, assimilée à la vision « monétariste » ou « libérale »), et que cette théorie nie l'impact de la monnaie sur l‘économie. L'inculture économique révélée par ces lignes est proprement stupéfiante. D'une part, la théorie monétaire ne se limite évidemment pas au monétarisme. En second lieu, Milton Friedman, le pape du monétarisme, a reçu le Prix Nobel pour ses travaux soulignant précisément l‘impact de court terme de la politique monétaire sur l‘activité réelle. En fait, les travaux, mentionnés ci-dessus, soulignant le rôle central de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine dans la crise des années 30 ont précisément leur source dans l'Histoire monétaire des États-Unis, de Friedman et Schwartz – et les néo-keynésiens ont d'ailleurs largement reproché à Friedman une insistance trop exclusive sur les responsabilités de la politique monétaire.

— Pour illustrer « les mécanismes du marché et leurs limites », le manuel Hatier de première reproduit un tableau du peintre Gérôme : Vente d’esclaves dans la Rome antique. Sur la même double page, une photo représentant des prostituées et leurs clients mais aussi – quand même – la Bourse de Chicago. Plus loin, il est proposé aux lycéens d’« analyser un marché particulier », celui de la drogue. « Représentez la fonction de demande de marijuana et celle d’héroïne. Ont-elles la même forme ? Pourquoi ? »

Lire le rapport (88 pages)