Selon une étude parue dans Social Science Quarterly, les Blancs choisissent des quartiers nettement moins « diversifiés » que les non-Blancs, mais il n’y a que peu ou pas de différence raciale dans les destinations vers lesquelles se dirigent les libéraux et les conservateurs blancs, les partisans du Brexit ou leurs opposants britanniques, et les partisans et opposants américains à Trump.
La recherche scientifique sur la ségrégation montre que les Blancs ont tendance à préférer les quartiers où leur groupe ethnique est majoritaire. Les Blancs ayant une attitude plus négative à l’égard de la diversité ont tendance à exprimer une préférence pour des quartiers moins diversifiés que les Blancs ayant une attitude plus positive à l’égard de la diversité. Par rapport aux minorités présentant des caractéristiques sociales similaires, les résultats présentés dans cette étude d’Eric Kaufmann reproduisent des analyses antérieures qui montrent que les Blancs ont tendance à choisir des quartiers où il y a moins de minorités.
Toutefois, tant en Amérique qu’en Grande-Bretagne, les Blancs anti-immigration ne sont que marginalement plus susceptibles de s’installer dans des quartiers plus blancs que les Blancs pro-immigration. Ce résultat est important, car il suggère que les attitudes à l’égard de la diversité, qui prédisent les intentions de mobilité, n’expliquent pas le comportement ethnocentrique des Blancs en matière de mobilité.
Ce résultat est important, car il suggère que les attitudes à l’égard de la diversité, qui prédisent les intentions de mobilité, n’expliquent pas le comportement ethnocentrique des Blancs en matière de mobilité. Il est possible que la prise de décision ethnocentrique inconsciente et rapide soit dominante tant chez les Blancs qui adhèrent à l’ethnocentrisme que chez ceux qui s’y opposent.
Cela suggère que la « voix », c’est-à-dire les attitudes à l’égard de la diversité et de la politique nationales, peut opérer sur un plan cognitif totalement distinct de la « fuite » locale et du choix de la destination (Hirschman, 1970). Cela indique une disjonction entre un ethnocentrisme relativement universel dans le domaine de la résidence (et peut-être des amitiés et des relations) et un ethnocentrisme moins assumé, décrié même, dans le discours politique.
Les résultats concordent largement avec les travaux montrant que l’allégeance politique n’a qu’un faible effet sur le choix résidentiel et que les équipements, la démographie et les forces économiques expliquent mieux le choix de résidence. Ils suggèrent également que les préférences des minorités ou l’approche basée sur les réseaux de Krysan et Crowder (2017) peuvent offrir une meilleure explication du tri résidentiel ethnique que l’ethnocentrisme conscient. Par exemple, les données de recensement longitudinales montrent que le fait de vivre dans un ménage métissé ethniquement en Grande-Bretagne 10 ans avant un déménagement a un effet considérable pour contrer la tendance générale d’un Britannique blanc à choisir une destination plus blanche.
Un effet d’intégration similaire s’observe pour les minorités vivant dans de tels ménages. En effet, les données de l’enquête Understanding Society révèlent également que les Blancs — mais pas les minorités — dont les amis sont tous de la même race l’année précédant le déménagement choisissent des destinations un peu plus blanches que ceux qui avaient un groupe d’amis plus diversifié sur le plan racial avant de déménager.
Pourtant, ni le fait de vivre dans une maison ethniquement mixte ni le fait d’avoir des amis d’une race différente avant le déménagement ne réduisent considérablement l’effet principal de l’ethnicité sur le choix de la destination. D’autres recherches dans ce domaine devraient se concentrer sur la variation des liens faibles, des préférences en matière d’équipements ou des environnements d’information (Krysan et Crowder, 2017, chap. 4) avant le déménagement pour expliquer le choix résidentiel.
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