Il existe un décalage entre l'ambition du Canada (et du Québec) d'électrifier notre réseau électrique et notre réticence à augmenter la capacité de production d'électricité, écrit Phillip Cross dans le National Post.
Dans sa mise à jour mensuelle sur les tendances énergétiques, Statistique Canada a indiqué plus tôt ce mois que cette année, pour la première fois, le Canada est devenu un importateur net d'électricité. Ce changement dans la balance commerciale de l'électricité révèle les lacunes d'une stratégie énergétique qui privilégie désormais la décarbonation au détriment de la sécurité énergétique, laissant les consommateurs vulnérables aux pénuries d'approvisionnement et à l'augmentation des prix.
Traditionnellement, le Canada a produit un surplus d'électricité qu'il a exporté vers les États-Unis. Mais en avril, la production totale d'électricité a baissé de 6,9 % par rapport à l'année précédente, poursuivant une tendance amorcée au début de l'année. Cette baisse est due à la sécheresse qui a touché une grande partie du pays et qui a réduit la production hydroélectrique, ainsi qu'aux travaux de maintenance prévus dans les centrales nucléaires.
L'hydroélectricité et le nucléaire représentent un peu plus des deux tiers de la production totale d'électricité au Canada. L'hydroélectricité a contribué à hauteur de 26 millions de mégawattheures (MWH) et le nucléaire à hauteur de 5,2 MWH à la production totale d'électricité, qui s'est élevée à 45,7 MWH en avril. La baisse de la production d'électricité d'origine hydraulique et nucléaire au Canada nous a obligés à importer 2,6 millions de MWH des États-Unis en avril, tandis que nos exportations ont chuté de 64,4 % pour atteindre 1,7 million de MWH.
Le plan canadien de réduction des émissions de gaz à effet de serre repose en grande partie sur l'énergie hydroélectrique, qui couvre la majeure partie de nos besoins énergétiques en croissance rapide. Nous restons ambivalents à l'égard de l'énergie nucléaire, l'Ontario et le Nouveau-Brunswick étant les deux seules provinces à en produire après que le gouvernement du Parti québécois a fermé l'unique centrale nucléaire du Québec en 2012.
Les détracteurs des énergies éolienne et solaire soulignent souvent leur caractère intermittent lorsque le vent ne souffle pas ou que le soleil ne brille pas. Les sources d'électricité intermittentes comme celles-ci nécessitent le maintien de sources d'énergie de secours fiables, notamment les centrales électriques qui brûlent des combustibles fossiles tels que le pétrole, le gaz naturel ou le charbon. La récente réduction de la production d'hydroélectricité montre qu'elle aussi peut parfois être une source d'énergie peu fiable.
Les événements récents soulignent l'importance fondamentale de la sécurité de l'approvisionnement énergétique pour les clients. La sécurité énergétique signifie un approvisionnement fiable et abordable. Toute interruption prolongée de l'approvisionnement serait catastrophique. En février 2022, le Texas a été à quelques minutes de l'effondrement de son réseau électrique lors d'une tempête de verglas, une calamité qui n'aurait pas pu être entièrement réparée avant le mois de mai. Chez nous, le réseau de l'Alberta a été poussé presque au-delà de ses limites lors d'une vague de froid intense en janvier dernier. Cela aurait eu plus de conséquences et aurait mis davantage de vies en danger qu'un effondrement du réseau au Texas, compte tenu du froid extrême que connaissait l'Alberta.
L'électricité est essentielle à la vie et au mode de vie de la plupart des Canadiens. Comme l'a fait remarquer l'ancien ministre ontarien Dwight Duncan lors d'une récente conférence sur la politique énergétique, l'Ontario et le Québec ont la demande d'énergie la plus élevée au monde en raison des pics de demande en hiver et en été. Mais il y a un décalage entre l'ambition du Canada d'électrifier son réseau électrique et sa réticence à augmenter sa capacité de production d'électricité. L'électrification de nos maisons et de nos véhicules tout en utilisant des technologies gourmandes en énergie implique une augmentation massive de notre consommation d'électricité.
Ce n'est que récemment que les gouvernements ont commencé à se rendre compte que la demande d'électricité prévue dépasse de loin l'offre. C'est pourquoi l'Ontario et le Québec ont récemment annoncé des plans ambitieux et coûteux pour augmenter la production d'électricité. L'Ontario agrandit et remet en état son vaste réseau de centrales nucléaires. Au Québec, le gouvernement provincial a nommé l'année dernière Michael Sabia à la tête d'Hydro-Québec pour mettre en œuvre un plan visant à augmenter considérablement l'énergie hydraulique et éolienne afin de répondre à la demande future, en écartant des plans qui mettaient l'accent sur la conservation de l'énergie et qui auraient inévitablement nécessité des hausses de prix impopulaires. L'expérience de l'Alberta, qui a frôlé la catastrophe, l'a amenée à restructurer son réseau pour réduire la priorité accordée aux sources d'énergie renouvelables imprévisibles.
Le fait que le Canada soit devenu un importateur net d'électricité depuis le début de l'année nous rappelle qu'il nous reste beaucoup à faire pour augmenter la production, d'autant plus qu'importer de l'électricité des États-Unis signifie dépendre de combustibles fossiles à fortes émissions pour produire de l'énergie. La lenteur avec laquelle nous avons construit des mégaprojets au cours des dernières décennies soulève de sérieuses questions quant à notre capacité à réussir.
L'Union européenne a mis un terme à sa volonté de décarboniser son approvisionnement énergétique avant même l'invasion de l'Ukraine par la Russie, alors que le coût pour les ménages, l'industrie et les gouvernements ne cessait de croître. Richard Norris, du Canadian Global Affairs Institute, qualifie de "cécité énergétique" notre propre refus de reconnaître l'importance primordiale d'une énergie abondante et bon marché. Cette cécité doit cesser.
Dans sa mise à jour mensuelle sur les tendances énergétiques, Statistique Canada a indiqué plus tôt ce mois que cette année, pour la première fois, le Canada est devenu un importateur net d'électricité. Ce changement dans la balance commerciale de l'électricité révèle les lacunes d'une stratégie énergétique qui privilégie désormais la décarbonation au détriment de la sécurité énergétique, laissant les consommateurs vulnérables aux pénuries d'approvisionnement et à l'augmentation des prix.
Traditionnellement, le Canada a produit un surplus d'électricité qu'il a exporté vers les États-Unis. Mais en avril, la production totale d'électricité a baissé de 6,9 % par rapport à l'année précédente, poursuivant une tendance amorcée au début de l'année. Cette baisse est due à la sécheresse qui a touché une grande partie du pays et qui a réduit la production hydroélectrique, ainsi qu'aux travaux de maintenance prévus dans les centrales nucléaires.
L'hydroélectricité et le nucléaire représentent un peu plus des deux tiers de la production totale d'électricité au Canada. L'hydroélectricité a contribué à hauteur de 26 millions de mégawattheures (MWH) et le nucléaire à hauteur de 5,2 MWH à la production totale d'électricité, qui s'est élevée à 45,7 MWH en avril. La baisse de la production d'électricité d'origine hydraulique et nucléaire au Canada nous a obligés à importer 2,6 millions de MWH des États-Unis en avril, tandis que nos exportations ont chuté de 64,4 % pour atteindre 1,7 million de MWH.
Le plan canadien de réduction des émissions de gaz à effet de serre repose en grande partie sur l'énergie hydroélectrique, qui couvre la majeure partie de nos besoins énergétiques en croissance rapide. Nous restons ambivalents à l'égard de l'énergie nucléaire, l'Ontario et le Nouveau-Brunswick étant les deux seules provinces à en produire après que le gouvernement du Parti québécois a fermé l'unique centrale nucléaire du Québec en 2012.
Les détracteurs des énergies éolienne et solaire soulignent souvent leur caractère intermittent lorsque le vent ne souffle pas ou que le soleil ne brille pas. Les sources d'électricité intermittentes comme celles-ci nécessitent le maintien de sources d'énergie de secours fiables, notamment les centrales électriques qui brûlent des combustibles fossiles tels que le pétrole, le gaz naturel ou le charbon. La récente réduction de la production d'hydroélectricité montre qu'elle aussi peut parfois être une source d'énergie peu fiable.
Les événements récents soulignent l'importance fondamentale de la sécurité de l'approvisionnement énergétique pour les clients. La sécurité énergétique signifie un approvisionnement fiable et abordable. Toute interruption prolongée de l'approvisionnement serait catastrophique. En février 2022, le Texas a été à quelques minutes de l'effondrement de son réseau électrique lors d'une tempête de verglas, une calamité qui n'aurait pas pu être entièrement réparée avant le mois de mai. Chez nous, le réseau de l'Alberta a été poussé presque au-delà de ses limites lors d'une vague de froid intense en janvier dernier. Cela aurait eu plus de conséquences et aurait mis davantage de vies en danger qu'un effondrement du réseau au Texas, compte tenu du froid extrême que connaissait l'Alberta.
L'électricité est essentielle à la vie et au mode de vie de la plupart des Canadiens. Comme l'a fait remarquer l'ancien ministre ontarien Dwight Duncan lors d'une récente conférence sur la politique énergétique, l'Ontario et le Québec ont la demande d'énergie la plus élevée au monde en raison des pics de demande en hiver et en été. Mais il y a un décalage entre l'ambition du Canada d'électrifier son réseau électrique et sa réticence à augmenter sa capacité de production d'électricité. L'électrification de nos maisons et de nos véhicules tout en utilisant des technologies gourmandes en énergie implique une augmentation massive de notre consommation d'électricité.
Ce n'est que récemment que les gouvernements ont commencé à se rendre compte que la demande d'électricité prévue dépasse de loin l'offre. C'est pourquoi l'Ontario et le Québec ont récemment annoncé des plans ambitieux et coûteux pour augmenter la production d'électricité. L'Ontario agrandit et remet en état son vaste réseau de centrales nucléaires. Au Québec, le gouvernement provincial a nommé l'année dernière Michael Sabia à la tête d'Hydro-Québec pour mettre en œuvre un plan visant à augmenter considérablement l'énergie hydraulique et éolienne afin de répondre à la demande future, en écartant des plans qui mettaient l'accent sur la conservation de l'énergie et qui auraient inévitablement nécessité des hausses de prix impopulaires. L'expérience de l'Alberta, qui a frôlé la catastrophe, l'a amenée à restructurer son réseau pour réduire la priorité accordée aux sources d'énergie renouvelables imprévisibles.
Le fait que le Canada soit devenu un importateur net d'électricité depuis le début de l'année nous rappelle qu'il nous reste beaucoup à faire pour augmenter la production, d'autant plus qu'importer de l'électricité des États-Unis signifie dépendre de combustibles fossiles à fortes émissions pour produire de l'énergie. La lenteur avec laquelle nous avons construit des mégaprojets au cours des dernières décennies soulève de sérieuses questions quant à notre capacité à réussir.
L'Union européenne a mis un terme à sa volonté de décarboniser son approvisionnement énergétique avant même l'invasion de l'Ukraine par la Russie, alors que le coût pour les ménages, l'industrie et les gouvernements ne cessait de croître. Richard Norris, du Canadian Global Affairs Institute, qualifie de "cécité énergétique" notre propre refus de reconnaître l'importance primordiale d'une énergie abondante et bon marché. Cette cécité doit cesser.
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