mardi 27 février 2024

Japon — Deux fois plus de décès que de naissances en 2023

Le nombre de naissances au Japon a chuté pour la huitième année consécutive pour atteindre un nouveau record en 2023, indiquent des données préliminaires du gouvernement japonais mardi, soulignant la tâche ardue à laquelle le pays est confronté pour tenter d’endiguer la dépopulation.

Le nombre de naissances en 2023 est tombé à 758 631, soit une baisse de 5,1 % par rapport à l’année précédente, tandis que le nombre de décès a atteint un niveau record d’environ 1,59 million, soit la troisième année consécutive d’augmentation, selon le ministère de la Santé, du Travail et de la Protection sociale.

Le nombre de mariages a également baissé de 5,9 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 489 281. C’est la première fois en 90 ans que ce chiffre passe sous la barre des 500 000, selon le radiodiffuseur public NHK. La même année, les divorces ont également augmenté de 2,6 % pour atteindre 187 798 couples, selon les données officielles.

Taux de natalité

Un père et son fils regardent le match de Sumo « Baby-cry »

Les données reflètent le défi démographique croissant auquel est confronté le Japon, qui a l’un des taux de natalité les plus bas du monde et l’une des espérances de vie les plus élevées. Il doit notamment faire face à une population âgée croissante, à une diminution de la main-d’œuvre et à un manque de jeunes pour combler le fossé.

 Selon le Japon, un habitant sur dix est âgé de 80 ans ou plus, alors que la nation vieillit.

Les experts évoquent plusieurs facteurs pour expliquer le faible taux de natalité, notamment le coût élevé de la vie au Japon, la forte urbanisation et l’exil rural qui menacent de désertification une partie du pays, le prix des logements en ville pour les familles, l’absence de services de garde d’enfants dans les villes et l’évolution des mentalités à l’égard du mariage et de la famille.

Mesures sans précédent

Le gouvernement a lancé un certain nombre d’initiatives pour remédier à ce déclin, notamment de nouvelles politiques visant à améliorer les services de garde d’enfants, à améliorer les logements pour les familles et, dans certaines villes, à payer les couples pour qu’ils aient des enfants.

L’été dernier, le Premier ministre Fumio Kishida a lancé un avertissement sévère concernant la crise démographique, déclarant que le pays était « sur le point d’être incapable de maintenir les fonctions sociales » en raison de la baisse du taux de natalité.

Interrogé sur ces dernières données, le porte-parole du gouvernement japonais a déclaré que le gouvernement prendrait des « mesures sans précédent » pour faire face à la baisse de la natalité, notamment en développant les services de garde d’enfants et en encourageant les hausses de salaire pour les jeunes travailleurs.

« La baisse de la natalité est dans une situation critique », a déclaré le secrétaire général du cabinet, Yoshimasa Hayashi, aux journalistes.

« Les six prochaines années environ, jusqu’en 2030, lorsque le nombre de jeunes diminuera rapidement, seront la dernière chance d’inverser la tendance », a-t-il ajouté.

Conscient de l’impact social et économique potentiel et des tensions sur les finances publiques, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a qualifié cette tendance de « crise la plus grave à laquelle notre pays est confronté » et a dévoilé une série de mesures visant à soutenir les ménages en âge de procréer à la fin de l’année dernière.

La population du Japon devrait diminuer d’environ 30 % pour atteindre 87 millions d’habitants en 2070, avec quatre personnes sur dix âgées de 65 ans ou plus, selon les estimations de l’Institut national de recherche sur la population et la sécurité sociale.

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