vendredi 29 mars 2013

Belgique — Suppression des congés de la Toussaint, de Pâques et de Noël... Enfin les noms. (M. à j.)

Mise à jour du 29 mars 2013

L'archevêque de Malines-Bruxelles ne cache pas son agacement face à la volonté de rebaptiser les vacances scolaires en supprimant les références chrétiennes. Il souhaite "bonne chance aux nouveau iconoclastes". Il préconise aussi l'abstinence pour les homosexuels.

La réforme des noms des congés scolaires
 n'a pas les faveurs de Monseigneur Léonard invité du Grand Oral de La Première - Le Soir : « Je pense que ces changements de vocabulaire auront le même avenir que le calendrier républicain qui a voulu faire commencer l'an 1 avec la Révolution française, ça a duré quelques années. Les gens vont continuer à parler comme ils parlent, ils vont dire les vacances de Noël, les vacances de Pâques ».

Instauré en 1792, sous la Révolution française, ce calendrier avait changé les noms des mois (brumaire, ventôse, pluviôse, etc.) et commençait à compter les années à partir de l'an I, année de la révolution. Il fut abrogé en 1806.

« Je suis rarement agacé mais ça me paraît plutôt curieux et surtout irréaliste, s'il y a derrière cela de l'idéologie, supprimer les références à nos racines chrétiennes, alors je souhaite bonne chance à tous les musées du royaume, à toutes les discothèques du royaume, je veux dire par discothèque, là on conserve des disques parce que la plus grande partie de l'art que nous cultivons en Occident, mais est d'origine chrétienne, si on veut supprimer tout cela, eh bien, je souhaite bonne chance aux nouveaux iconoclastes ».


Billet du 26 mars 2013

Un nouveau décret édicte une règle pour fixer les congés scolaires et le nom de ceux-ci dans les écoles francophones de Belgique.  Les nouveaux noms évacuent toute connotation religieuse. Les appellations des différents congés scolaires dans le décret sont « congé d’automne » pour le congé de la Toussaint, « vacances d’hiver » pour vacances de Noël, « congé de détente » pour le congé de Carnaval et « vacances d’été » pour les grandes vacances.


Le groupe MR (droite libérale économique) se dit « assez surpris de l’énergie dépensée par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour déposer un projet de décret 'cosmétique' alors que les attentes de fond de l’école, comme des parents, ne sont toujours pas rencontrées. » Françoise Bertieaux, Chef de Groupe MR au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (la partie francophone de la Belgique), ajoute : « Débaptiser le calendrier des vacances scolaires n’avait aucun caractère urgent et n’apporte d’ailleurs aucun élément nouveau ou fondamental dans la gestion du rythme scolaire, mais le faire le jour même où le Parlement reçoit les parents pétitionnaires contre le décret Inscriptions — qui attendent depuis des années que le Gouvernement trouve une solution décente – manque quelque peu d’élégance, pour ne pas dire de respect ! » Le décret d'Inscriptions est une mesure obligatoire de mixité ethnique et sociale imposée par l'État qui limite ainsi fortement le libre choix des parents, le tout s'accompagnant de démarches administratives supplémentaires. Voir notre billet.


Françoise Bertieaux poursuit : « Si la Ministre cdH ["humaniste", ancien parti social-chrétien !] de l’Éducation, Marie-Dominique Simonet, semble ainsi vouloir faire sortir le religieux par la porte, elle laisse en réalité la possibilité de le réintroduire par la fenêtre. Car, sous couvert de se détacher de la religion et des traditions, ce texte ouvre la voie à de nouveaux jours de congés liés à d’autres religions. Et cette formule, le MR la regrette fermement. »

Une pétition dénommée « Rendez-nous nos congés de Noël, Pâques, Toussaint... » a été mise en ligne. Elle s'insurge contre « des raisons obscures de clientélisme ethnique, nos bien-pensantes "élites politiques", suppriment tous ce qui nous rattachent à notre enfance, culture, coutumes. » Une autre, Contre le décret adopté par la Fédération Wallonie-Bruxelles visant à rebaptiser les congés scolaires !, l'initiateur déclare « C'est totalement ahurissant ! Nous abandonnons notre histoire, notre civilisation et ce dans le but de ne point choquer une communauté ! » Une troisième pétition en ligne est Pour le maintien des appellations historiques des congés scolaires dans l’enseignement libre confessionnel, c'est-à-dire principalement les écoles catholiques de Belgique francophone.




On se rappellera qu'au Québec le gouvernement libéral avait eu des velléités similaires, mais qu'il avait dû reculer devant l'indignation de certains secteurs. (Voir iciici, ici, ici, ici et .)

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5 commentaires:

Wallon toujours a dit…

Je propose donc que le ramadan se dénomme désormais « Jeûne pénible diurne et grossebouffe nocture », l’Aïd-el Kébir : « Joyeux coupe-gorge en famille »

Loulou a dit…

Les congés de carnaval se muent en vacances de « détente » ?

Parce que pendant les autres vacances, ils font quoi, les Belges ?

Josianne a dit…

je suppose que les belgo-francophones demeurant impuissants à améliorer leur éducation, à l'instar des québécois, se "rabattent" sur des mesurettes qui ont pour vocation d'amuser la galerie obnubilée par le politiquement correct.

M. a dit…

Surtout, ne parlez plus de vacances de Pâques. mais voici comment sont définies les vacances de printemps :
Vacances de printemps: si le jour de Pâques tombe entre le 1er et le 15 avril, ces vacances débutent le 1er lundi d’avril. Si le jour de Pâques tombe en mars, les vacances débutent dès le lundi qui suit. Et lorsque le jour de Pâques tombe après le 15 avril, les vacances débutent le 2e lundi AVANT ce jour de Pâques.

NB : La Belgique a inventé les surréalisme, il faut garder ça à l’esprit ..

Anonyme a dit…

Une opinion de Drieu Godefridi, docteur en philosophie.
C’est peu de dire que la volonté de la ministre Simonet de rebaptiser, sans débat, les vacances scolaires, ne fait pas l’unanimité. Certes, les appellations "Vacances de printemps" etc. avaient été suggérées dans un arrêté antérieur, mais ces vocables n’acquièrent aujourd’hui force de loi que par la volonté, et le décret, de la ministre Simonet. A l’heure où je rédige ces lignes, le mercredi 27 mars à 7 heures du matin, il y avait déjà 5 526 personnes qui recommandaient l’article "Noël et Pâques éjectés du calendrier scolaire" sur lalibre.be. L’article était assorti de près de 600 réactions, ce qui est exceptionnel pour un article de notre "Libre".

Ces 600 réactions, je les ai lues. Je n’ignore pas la réputation peu élogieuse que l’on fait régulièrement aux internautes, volontiers taxés de populistes, d’ignorants, voire de racistes et sectaires, mais nous vivons en démocratie et si des citoyens prennent la peine d’exprimer leur opinion, pourquoi ne pas les entendre ? Leur tonalité générale, de rejet, est sans ambiguïté.

Disons-le sans ambages, je partage leur sentiment d’incompréhension face à ce décret lexical. Toutefois, j’ai le sentiment qu’en accusant l’islam, comme le font de nombreux internautes, on se trompe d’adversaire. Cette réforme procède, me semble-t-il, des sources idéologiques suivantes : d’abord, l’hostilité séculaire de certains milieux laïques et maçonniques - on peut tout dire sur l’Eglise, mais on hésite à mentionner la loge - à l’égard du fait chrétien. De ce point de vue, qui était celui des révolutionnaires de 1789, il est insupportable de conserver la moindre référence à la tradition chrétienne et légitime de disqualifier les fêtes religieuses, les mois et les années, de reprogrammer le calendrier, etc. Cette ivresse idéologique de "la table rase", les révolutionnaires eux-mêmes finirent par y renoncer, car ils s’aperçurent qu’en se coupant du passé, ils se retranchaient de la communauté des peuples.

Il y a aussi la volonté de certains dirigeants de partis d’accommoder l’électorat musulman, que l’on présume humilié par ces références chrétiennes. Toutefois rien n’est moins sûr. Je connais de nombreux musulmans (et Juifs) d’Europe qui fêtent Noël et qui témoignent aux traditions chrétiennes une forme d’indifférence, voire une franche sympathie, qui tranche radicalement avec la haine bouillonnante des milieux laïques visés au point précédent. Quand des chrétiens manifestent, en France, contre le mariage homosexuel, ils le font aux côtés de musulmans. En telle sorte que les seuls musulmans que ces lois d’effacement "accommodent", en fin de compte, sont les extrémistes. Nouvelle manifestation de l’alliance objective, dans nos contrées, des phalanges gauchistes et islamistes.

Dernier facteur explicatif de ce geste autoritaire : l’atavisme de nombreux politiques wallons, surtout à gauche, qui se figurent qu’en copiant la France, ils s’inscrivent dans le sens du progrès. Les appellations du décret Simonet ne reprennent-elles pas, à l’identique, des appellations officielles de l’Etat français ? Avec une pointe d’originalité pittoresque pour le Carnaval, qui deviendrait en Communauté française "Congé de détente", ce qui en français s’appelle un pléonasme.

En singeant, on fait le singe. Personne ne réclamait cette réforme et tout indique que l’écrasante majorité de la population lui est hostile. Pourquoi ne pas en faire l’un des enjeux, certes mineur, des prochains débats démocratiques, plutôt que de tenter un passage en force à quelques mois des élections ? Madame la ministre, ne vous enfermez pas dans une logique autoritaire : retirez ce décret, qui ne répond à aucun besoin réel, sinon de satisfaire les pulsions idéologiques de groupes minoritaires, férocement hostiles aux racines de votre propre parti - qui sont celles de notre civilisation.