jeudi 8 décembre 2016

Le cours d'éthique et de culture religieuse sera revu

Le très influent Conseil du statut de la femme (vos impôts à l’œuvre) recommande que le cours d’éthique et de culture religieuse soit complètement revu. La dimension reliée à la culture religieuse devrait être intégrée dans le programme d’histoire. L’« éducation à l’égalité » estampillée conforme au féminisme dudit Conseil, à la citoyenneté et à la sexualité devrait faire partie d’un cours d’éthique bien moderne, idéologique et laïque. À n’en pas douter, nous sommes au Québec après tout, il serait sans doute aussi obligatoire.

On apprend aussi aujourd’hui que Québec révise le cours d’éthique et de culture religieuse, offert depuis 2008 au primaire et au secondaire. Mais il ne s’engage pas à ce que les changements soient en vigueur pour la prochaine rentrée scolaire.

Ce cours, qui a remplacé l’enseignement religieux confessionnel (catholique ou protestant) et moral, fait l’objet de critiques. Dans un avis rendu public mercredi, le Conseil du statut de la femme (CSF) estime qu’il n’est pas assez féministe et qu’il « ne remet pas en question les pratiques sexistes existant au sein des religions » et soutient que « le traitement conjugué de l’éthique et de la culture religieuse peut entraîner des confusions en incitant à considérer les doctrines religieuses comme des réponses valides aux enjeux éthiques actuels ». Donc la doctrine catholique, par exemple, ne serait pour cet organisme gouvernemental pas une réponse valide aux enjeux éthiques de notre époque... Rien de moins et le tout en toute neutralité, bien sûr.

Lors de la période des questions à l’Assemblée nationale jeudi, le Parti québécois a soutenu que l’avis du CSF est « dévastateur ». Le PQ a toujours privilégié la critique féministe à la critique nationaliste du multiculturalisme. Il n’a ainsi jamais déclaré que le rapport Quérin sur le cours ECR était dévastateur, il ne l’a même pas défendu en place publique, pourtant ce rapport d’une brillante universitaire était bien étayé. Pauline Marois n’a jamais voulu revenir sur le programme ECR, peut-être trouvait-elle que c’était une étape nécessaire pour abolir le choix de cours confessionnels. Est-ce que maintenant le PQ prônerait-il l’étape suivante : la suppression de ce programme qui ose encore préconiser le respect de la spiritualité et des opinions religieuses pour le remplacer par un autre programme qui « remet en question les pratiques sexistes existant au sein des religions » et ainsi promouvoir un cours d’éthique dénué de tout élément religieux, mais qui serait résolument plus féministe et progressiste.

Notons que le programme scolaire n’est pas le seul où le PQ privilégie le féminisme au nationalisme sans doute trop conservateur. Ce fut également le cas dans le dossier démographique. Le PQ n’a pas voulu d’une politique nataliste, il lui fallait une politique « familiale » qui permette aux femmes de concilier bureau et enfant (1,6 en moyenne au Québec). Au début des années 1990, une politique des allocations à la naissance avait été mise en place. Elle s’accompagna d’une remontée de la fécondité au Québec à 1,7 enfant par femme. Elle était nettement moins coûteuse que la « politique familiale » actuelle, de l’ordre de 10 fois moins cher. Mais, voilà les allocations à la naissance avaient été vivement critiqué par des féministes comme la présidente du Conseil du statut de la femme (eh oui, déjà !) de l’époque, Claire Bonenfant, qui s’était interrogée, au sujet d’une politique avec de timides conséquences natalistes : « Cette politique sera-t-elle une politique nataliste déguisée cherchant à nous retourner aux berceaux et aux fourneaux ou bien se présente-t-elle comme une politique de justice sociale ? » On supprima donc les allocations à la naissance, on construisit un réseau de garderie fortement subventionnée et contrôlée par l’État... Et, évidemment, malgré des sommes énormes consacrées à cette politique féministe de la famille, la natalité anémique n’a pas durablement augmenté au Québec, elle continue doucement à descendre malgré la part de plus en plus grande des naissances issues de l’immigration récente.

Le Conseil du statut de la femme demande le remplacement du cours d’éthique et de culture religieuse par un autre sur la citoyenneté dans les plus brefs délais. « Est-ce que le ministre reconnaît qu’il y a un problème ? Est-ce qu’il entend le corriger ? Est-ce qu’il entend agir pour s’assurer qu’en septembre prochain la situation soit réglée ? » a lancé le porte-parole du PQ en matière d’éducation, Alexandre Cloutier.

Le ministre Sébastien Proulx a répondu que le cours est « en révision ». « On va travailler pour voir comment on peut améliorer les choses », a-t-il ajouté sans donner plus de précisions. Il n’a pas voulu promettre un nouveau cours à temps pour la rentrée de l’an prochain. « Le suivi de cela sera connu au moment opportun », s’est contenté de dire son cabinet.

Modifier un tel cours peut s’avérer complexe, car il est donné du début du primaire jusqu’à la fin du secondaire à l’exception de la 3e année du secondaire.

Rappelons que le ministre Proulx quand il était encore à l’ADQ avait critiqué assez mollement (et sottement) le programme ECR (voir la fin de La réforme de l’enseignement de l’histoire au secondaire reportée par le ministre Proulx [PLQ, ex-ADQ].

Voir aussi

Le Conseil du statut de la femme, déconnecté : « Du chemin à faire pour l’égalité des sexes en milieu scolaire » [comprendre davantage d’idéologie, de femmes inconnues dans les manuels d’histoire, formant les futures enseignantes à la lutte contre les stéréotypes genrées alors que les garçons sont à la peine dans les écoles québécoises et que la profession d’enseignant est très massivement féminine].


Cigarette électronique : un danger important pour la santé, « surtout pour les jeunes »

Les cigarettes électroniques prisées par un nombre grandissant d’adolescents et de jeunes adultes représentent un danger majeur pour la santé publique, conclut un rapport du Médecin en chef des États-Unis (General Surgeon) présenté jeudi.

La publication de cette étude, la plus exhaustive effectuée à ce jour sur ce sujet par les autorités sanitaires fédérales, avec plus de 150 experts, intervient au moment où le vapotage atteint des proportions alarmantes parmi les jeunes.

« La consommation de cigarettes électroniques a explosé au cours des dernières années, augmentant de 900 % parmi les lycéens de 2011 à 2015 », souligne dans une préface au rapport le Médecin en chef, le Dr Vivek Murthy.

Citant des statistiques des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le rapport indique que 16 % des élèves du secondaire supérieur « vapotaient » avec des cigarettes électroniques en 2015, contre 13,4 % l’année précédente.

« Tous les Américains doivent savoir que les cigarettes électroniques sont dangereuses pour les adolescents et les jeunes adultes », insiste-t-il.

« Tout usage du tabac, y compris les cigarettes électroniques, est un danger pour la santé, surtout pour les jeunes », ajoute ce responsable sanitaire estimant que « ce rapport procure aux parents et enseignants les faits sur la manière dont ces produits peuvent être nocifs pour la santé des jeunes ».

Le rapport pointe que la nicotine, qui crée une forte dépendance à tout âge, a des effets durables particulièrement toxiques sur le cerveau en développement des jeunes.

Bien que les cigarettes électroniques soient moins nocives que les cigarettes traditionnelles chargées en goudrons, les auteurs de cette dernière étude ont également déterminé que les aérosols produits par le vapotage peuvent exposer passivement les autres à des substances chimiques potentiellement dangereuses.

Ces experts ont aussi noté que le vapotage était « fortement lié à l’usage d’autres produits du tabac chez les adolescents et jeunes adultes ».

Contenus sexuels

Le rapport du Médecin en chef critique également les publicités agressives de l’industrie des cigarettes électroniques, qui pèse 3,5 milliards de dollars, et insiste pour une stricte règlementation.

Ces campagnes visent surtout la jeunesse et reprennent les tactiques médiatiques utilisées il y a plusieurs décennies par les groupes de tabac pour encourager le public à fumer, déplore le document, citant notamment l’utilisation d’une gamme de saveurs populaires chez les jeunes.

« Ces sociétés font la promotion de leurs cigarettes électroniques avec des spots publicitaires à la télévision et à la radio qui utilisent des vedettes et des contenus sexuels pour rendre leurs produits séduisants », a de son côté critiqué dans un message accompagnant le rapport, le directeur des CDC, le Dr Tom Frieden.

Toutefois, les dangers de la consommation des cigarettes électroniques sont controversés, certains experts jugeant que les inquiétudes sur le risque que le vapotage ne conduise à fumer des cigarettes traditionnelles ne sont pas vraiment fondées.

Michael Siegel, un expert professeur à la faculté de santé publique de l’Université de Boston, décrit le rapport du Médecin général, dans une note publiée sur son site, estimant que « le vapotage n’est pas une forme d’utilisation du tabac » puisqu’il n’y a pas de combustion.

Il pointe aussi le fait que malgré l’explosion du vapotage parmi les jeunes, le nombre de fumeurs de cigarettes classiques est à un niveau historiquement bas aux États-Unis et est même passé sous les 40 millions pour la première fois depuis le début des statistiques il y a 50 ans.

Selon le Dr Siegel, le succès du vapotage, bien qu’il doive être contrôlé chez les plus jeunes, contribue à éliminer la culture du tabagisme, ce qui est une bonne chose.

Depuis mai, l’Agence des médicaments et des produits alimentaires (FDA) réglemente le marché des cigarettes électroniques. Ces règlementations comprennent surtout une interdiction de vente aux moins de 18 ans et forcent les fabricants à divulguer leurs ingrédients. Ils doivent également soumettre leurs produits à l’approbation des autorités fédérales.

Comment fonctionne une cigarette électronique


Le principe de la cigarette électronique est l’inhalation de vapeur aromatisée obtenue grâce à une réaction chimique. La cigarette électronique toujours selon le même principe : un « atomiseur », envoie de la vapeur dans une « cartouche » grâce à une réaction provoquée par un système électronique alimenté par une « batterie ». Par pression de l’utilisateur sur un bouton, une résistance entourant la mèche se met à chauffer, mélangeant la vapeur dégagée à l’air.