jeudi 10 novembre 2016

Sondage IFOP : les Français plébiscitent l'autonomie du système éducatif

Un sondage réalisé par l’IFOP pour l’institut de recherches politiques Place de la République sur le système éducatif nous renseigne sur le désir majoritaire des Français d’une plus grande liberté scolaire, et ce quelle que soit la tendance politique :

* 78 % des Français interrogés se prononcent en faveur d’une plus grande autonomie laissée aux enseignants dans le suivi du programme et leur projet pédagogique;
* 71 % des Français interrogés sont favorables à ce que pouvoir soit donné aux chefs d’établissements de recruter leurs équipes enseignantes.


Sondage à consulter ici :
http://www.ifop.com/media/poll/3533-1-study_file.pdf

Le site de Place de la République : http://placedelarepublique.eu/

La Californie dit « oui » à l’éducation bilingue

Le 8 novembre, les Américains n’ont pas seulement élu leur nouveau président. Dans certains États, ils se sont également exprimés sur plusieurs référendums étatiques ou locaux. En Californie, parmi les 17 questions soumises au vote, on trouvait celle-ci : « Pour ou contre l’enseignement bilingue dans les écoles publiques ? »

Résultat : le « oui » à la Proposition 58 l’a emporté à 73 %, ce qui va marquer le retour des langues étrangères dans l’enseignement de base, essentiellement l’espagnol (devenue la langue maternelle de la majorité des élèves en Californie), mais aussi le français, le mandarin ou encore le russe, chaque école ayant la possibilité de créer son programme.

Depuis la Proposition 227 passée en 1998, l’enseignement bilingue était interdit dans les écoles publiques de Californie. Une étude ayant montré qu’un quart des enfants étudiant en deux langues présentait une déficience en anglais. Seule solution alors pour les parents : choisir une école privée. En réalité, certains établissements publics arrivaient à contourner la loi en proposant un programme à 51 % dans la langue de Shakespeare — la loi demandait un enseignement « essentiellement » en anglais.

Le référendum a donc mis fin à cette situation et les écoles de Californie vont à nouveau pouvoir lancer des classes d’enseignement bilingue. Les partisans de cette mesure assurent que s’exprimer dans au moins deux langues représente un « plus » incomparable dans notre société. Ses détracteurs, comme Ron Unz, multimillionnaire de la Silicon Valley soutien de la Proposition 227, pensent que certains enfants sortiront du système scolaire en maîtrisant mal l’anglais.

Fin février 2016, Ricardo Lara, sénateur démocrate de la circonscription qui comprend le port de Long Beach, au nord de Los Angeles, avait proposé de révoquer la proposition 227, en affirmant qu’elle ne s’ajustait plus à la réalité démographique et sociale de la Californie, 8e économie mondiale.
« Les entreprises cherchent des employés multilingues et tous les étudiants — anglophones et non anglophones — ont le droit d’avoir accès à ce précieux atout ». Un atout de moins en moins exploité : depuis 1998 les élèves californiens qui ont choisi un cursus multilingue sont passés de 39 % à 13 % en 2001.

« Devenir multilingues donnerait aux jeunes un outil pour le XXIe siècle et célèbrerait la diversité et le multiculturalisme de notre société » a déclaré Shelly Spiegel-Coleman, directrice de Californians Together, l’une des associations qui soutient la mesure que M. Lara voudrait soumettre à référendum en 2016.

En dix-huit ans, la réalité démographique de la Californie a beaucoup changé. Les Latinos représentent désormais 39 % de la population, ex æquo avec les « Blancs » qu’ils devraient bientôt dépasser. Ils étaient respectivement 26 % et 57 % en 1998.

L’espagnol est la langue la plus parlée après l’anglais. Les États-Unis comptent désormais 37 millions d’hispanophones. Ils étaient onze millions en 1980.

Au fur et à mesure que les Hispaniques s’intègrent, l’anglais devient leur première langue, mais contrairement aux vagues d’immigration précédentes qui renoncèrent à leurs identités pour se fondre dans le creuset américain, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir garder leur langue d’origine.


France — Le niveau en orthographe des écoliers français est en chute libre depuis 30 ans

Le diagnostic est implacable. Selon une étude publiée mercredi 9 novembre par le ministère de l’Éducation nationale, le niveau d’orthographe des élèves français est en chute libre. Pour démontrer son propos, l’étude s’appuie sur une dictée type d’une dizaine de lignes. Ce texte a été proposé à un échantillon d’élèves de CM2 (11 ans) à trois reprises lors des trois dernières décennies — 1987, 2007 et 2015. Constat : les années passent, la chute s’aggrave. Les écoliers ont fait en moyenne l’an passé 17,8 erreurs alors qu’ils n’en faisaient que 14,3 en 2007 et 10,6 en 1987.

La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), qui pilote cette étude, a identifié que l’essentiel des difficultés provient de la non-application des règles grammaticales, comme, par exemple, l’accord entre le sujet et le verbe. Le texte, qui ne comporte que 67 mots, ne présente pas de difficultés linguistiques particulières, assure pourtant le ministère. En revanche, il met l’accent sur la gestion des chaînes d’accord, et nécessite d’en assurer la continuité tout au long de la dictée ».


Si les élèves issus d’un milieu social plus favorisé effectuent moins de fautes, l’orthographe des élèves de tous les milieux sociaux se détériore. Car les enfants de « cadres et professions intellectuelles supérieures » font en moyenne deux fois plus d’erreurs en 2015 (13,2) qu’en 2007 (6,6). De même pour les enfants d’ouvriers qui font, eux, en moyenne 19,2 erreurs en 2015 contre 17,4 en 2007.

Malgré ces résultats inquiétants, la ministre de la Rééducation nationale Najat Belkacem se veut rassurante. « Cette évaluation porte sur des enfants qui ont commencé leur école primaire en 2010, avant l’entrée en vigueur des nouveaux programmes de français en cette rentrée 2016 », a-t-elle déclaré. La dépêche d’agence ne précise pas en quoi cette réforme corrigerait la baisse observée.

Le texte de la dictée

« Le soir tombait. Papa et maman, inquiets, se demandaient pourquoi leurs quatre garçons n’étaient pas rentrés.
- Les gamins se sont certainement perdus, dit maman. S’ils n’ont pas encore retrouvé leur chemin, nous les verrons arriver très fatigués à la maison.
- Pourquoi ne pas téléphoner à Martine ? Elle les a peut-être vus !
Aussitôt dit, aussitôt fait ! À ce moment, le chien se mit à aboyer. »
Voir aussi

France — les ados sont devenus nuls en dictée

Pourquoi les élèves français ont un niveau si médiocre (nettement moins d’heures de français, inflation des disciplines, pauvreté et immigration, formation inadéquate)