Le 8 novembre, les Américains n’ont pas seulement élu leur nouveau président. Dans certains États, ils se sont également exprimés sur plusieurs référendums étatiques ou locaux. En Californie, parmi les 17 questions soumises au vote, on trouvait celle-ci : « Pour ou contre l’enseignement bilingue dans les écoles publiques ? »
Résultat : le « oui » à la Proposition 58 l’a emporté à 73 %, ce qui va marquer le retour des langues étrangères dans l’enseignement de base, essentiellement l’espagnol (devenue la langue maternelle de la majorité des élèves en Californie), mais aussi le français, le mandarin ou encore le russe, chaque école ayant la possibilité de créer son programme.
Depuis la Proposition 227 passée en 1998, l’enseignement bilingue était interdit dans les écoles publiques de Californie. Une étude ayant montré qu’un quart des enfants étudiant en deux langues présentait une déficience en anglais. Seule solution alors pour les parents : choisir une école privée. En réalité, certains établissements publics arrivaient à contourner la loi en proposant un programme à 51 % dans la langue de Shakespeare — la loi demandait un enseignement « essentiellement » en anglais.
Le référendum a donc mis fin à cette situation et les écoles de Californie vont à nouveau pouvoir lancer des classes d’enseignement bilingue. Les partisans de cette mesure assurent que s’exprimer dans au moins deux langues représente un « plus » incomparable dans notre société. Ses détracteurs, comme Ron Unz, multimillionnaire de la Silicon Valley soutien de la Proposition 227, pensent que certains enfants sortiront du système scolaire en maîtrisant mal l’anglais.
Fin février 2016, Ricardo Lara, sénateur démocrate de la circonscription qui comprend le port de Long Beach, au nord de Los Angeles, avait proposé de révoquer la proposition 227, en affirmant qu’elle ne s’ajustait plus à la réalité démographique et sociale de la Californie, 8e économie mondiale.
« Les entreprises cherchent des employés multilingues et tous les étudiants — anglophones et non anglophones — ont le droit d’avoir accès à ce précieux atout ». Un atout de moins en moins exploité : depuis 1998 les élèves californiens qui ont choisi un cursus multilingue sont passés de 39 % à 13 % en 2001.
« Devenir multilingues donnerait aux jeunes un outil pour le XXIe siècle et célèbrerait la diversité et le multiculturalisme de notre société » a déclaré Shelly Spiegel-Coleman, directrice de Californians Together, l’une des associations qui soutient la mesure que M. Lara voudrait soumettre à référendum en 2016.
En dix-huit ans, la réalité démographique de la Californie a beaucoup changé. Les Latinos représentent désormais 39 % de la population, ex æquo avec les « Blancs » qu’ils devraient bientôt dépasser. Ils étaient respectivement 26 % et 57 % en 1998.
L’espagnol est la langue la plus parlée après l’anglais. Les États-Unis comptent désormais 37 millions d’hispanophones. Ils étaient onze millions en 1980.
Au fur et à mesure que les Hispaniques s’intègrent, l’anglais devient leur première langue, mais contrairement aux vagues d’immigration précédentes qui renoncèrent à leurs identités pour se fondre dans le creuset américain, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir garder leur langue d’origine.
Résultat : le « oui » à la Proposition 58 l’a emporté à 73 %, ce qui va marquer le retour des langues étrangères dans l’enseignement de base, essentiellement l’espagnol (devenue la langue maternelle de la majorité des élèves en Californie), mais aussi le français, le mandarin ou encore le russe, chaque école ayant la possibilité de créer son programme.
Depuis la Proposition 227 passée en 1998, l’enseignement bilingue était interdit dans les écoles publiques de Californie. Une étude ayant montré qu’un quart des enfants étudiant en deux langues présentait une déficience en anglais. Seule solution alors pour les parents : choisir une école privée. En réalité, certains établissements publics arrivaient à contourner la loi en proposant un programme à 51 % dans la langue de Shakespeare — la loi demandait un enseignement « essentiellement » en anglais.
Le référendum a donc mis fin à cette situation et les écoles de Californie vont à nouveau pouvoir lancer des classes d’enseignement bilingue. Les partisans de cette mesure assurent que s’exprimer dans au moins deux langues représente un « plus » incomparable dans notre société. Ses détracteurs, comme Ron Unz, multimillionnaire de la Silicon Valley soutien de la Proposition 227, pensent que certains enfants sortiront du système scolaire en maîtrisant mal l’anglais.
Fin février 2016, Ricardo Lara, sénateur démocrate de la circonscription qui comprend le port de Long Beach, au nord de Los Angeles, avait proposé de révoquer la proposition 227, en affirmant qu’elle ne s’ajustait plus à la réalité démographique et sociale de la Californie, 8e économie mondiale.
« Les entreprises cherchent des employés multilingues et tous les étudiants — anglophones et non anglophones — ont le droit d’avoir accès à ce précieux atout ». Un atout de moins en moins exploité : depuis 1998 les élèves californiens qui ont choisi un cursus multilingue sont passés de 39 % à 13 % en 2001.
« Devenir multilingues donnerait aux jeunes un outil pour le XXIe siècle et célèbrerait la diversité et le multiculturalisme de notre société » a déclaré Shelly Spiegel-Coleman, directrice de Californians Together, l’une des associations qui soutient la mesure que M. Lara voudrait soumettre à référendum en 2016.
En dix-huit ans, la réalité démographique de la Californie a beaucoup changé. Les Latinos représentent désormais 39 % de la population, ex æquo avec les « Blancs » qu’ils devraient bientôt dépasser. Ils étaient respectivement 26 % et 57 % en 1998.
L’espagnol est la langue la plus parlée après l’anglais. Les États-Unis comptent désormais 37 millions d’hispanophones. Ils étaient onze millions en 1980.
Au fur et à mesure que les Hispaniques s’intègrent, l’anglais devient leur première langue, mais contrairement aux vagues d’immigration précédentes qui renoncèrent à leurs identités pour se fondre dans le creuset américain, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir garder leur langue d’origine.
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