vendredi 2 septembre 2016

Québec — Lisée veut revoir le cours d’éthique et culture religieuse

L’aspirant-chef péquiste Jean-François Lisée veut faire table rase du cours d’éthique et culture religieuse enseigné dans les écoles du Québec.

Parti d’une bonne intention, le cours actuellement imposé aux élèves du primaire et du secondaire « renforce les stéréotypes » religieux, déplore le député de Rosemont.

Au Québec, la majorité des citoyens ne sont pas pratiquants, que ce soit les musulmans, les juifs ou les catholiques, plaide M. Lisée.

« Pourtant, ce qu’on apprend là-dedans, c’est qu’un juif c’est un pratiquant et qu’il a une kippa, et qu’une musulmane, c’est une pratiquante avec un voile », insiste-t-il, en entrevue avec le Journal de Québec.

« C’est excessif »

Les élèves passent dix ans, de la première année du primaire à la cinquième année du secondaire, à étudier les caractéristiques des différentes religions. « C’est excessif ! » renchérit le candidat à la direction du Parti québécois.

Jean-François Lisée propose de le remplacer par un cours d’« éthique et citoyenneté québécoise » qui permettrait aux élèves d’être mieux outillés pour faire face à la vie d’adulte.

Selon lui, les enfants et adolescents ont davantage besoin d’être sensibilisés aux valeurs de démocratie, d’égalité entre les hommes et les femmes, de laïcité, de liberté de conscience et de liberté d’expression.

Prévention de la radicalisation

Ce cours devrait également être l’occasion de prévenir la radicalisation chez les jeunes. Les élèves québécois doivent être informés des techniques de recrutement des djihadistes, pense le député de Rosemont.

Il suggère également d’y introduire graduellement des notions d’« économie personnelle » pour préparer les adolescents au monde de la consommation et du crédit.

« La question à se poser, ce n’est pas pendant dix ans comment apprivoiser les enfants aux différences religieuses, mais comment faire en sorte que les jeunes adultes québécois soient bien équipés pour être des citoyens en contrôle de leur réalité. »

La connaissance du « phénomène religieux » devrait plutôt faire partie des cours d’histoire, soutient M. Lisée. « Je bonifierais les cours d’histoire afin qu’on y aborde les différentes facettes des religions, mais, de façon objective et dans leur contexte historique. »


Sondage — les Européens insatisfaits du système de l'#éducation

Selon un sondage mené par l’IFOP, la majorité des Italiens (64 %), des Français (63 %) et des Allemands (54 %) sont mécontents de l’enseignement primaire et secondaire dans leur pays. Parmi les citoyens de ces États seuls 31 %, 28 % et 41 % respectivement se disent satisfaits. 9 % des Français et 5 % des Italiens et des Allemands ont répondu « je ne sais pas ». L’étude a été menée par l’IFOP à la demande de l’agence d’information et radio Spoutnik.

En Italie, le nombre de citoyens mécontents de l’enseignement primaire et secondaire est important chez les 18-34 ans — 62 % de mécontents contre 33 % de personnes satisfaites — et les plus de 35 ans — 65 % contre 30 %. 5 % des représentants des deux groupes ont répondu « je ne sais pas ».

En France il y a une différence notable entre les deux groupes : 53 % contre 37 % respectivement dans le premier — et 10 % de personnes sans réponse — et 66 % contre 25 % dans le deuxième — plus 9 % de « je ne sais pas ».


En Allemagne, on constate une différence notable entre les réponses des hommes et des femmes. 57 % de ces dernières sont mécontentes de la qualité de l’éducation primaire et secondaire, contre 38 % de personnes contentes et 5 % hésitantes. Chez les hommes cette proportion est de 50 %, 45 % et 5 % respectivement. 50 % des personnes sondées ayant moins de 35 ans sont contentes de la qualité de l’enseignement contre 47 % de citoyens non satisfaits et 3 % de « je ne sais pas ». Le groupe plus âgé est plus mécontent : 56 % contre 38 % et 6 % de personnes qui ne se sont prononcées.

En Allemagne de l’Ouest, il s’agit respectivement de 51 %, 44 %, et 5 % contre 61 %, 33 % et 6 % en Allemagne de l’Est. Berlin enregistre le plus grand nombre de mécontents : 74 % contre 24 % de personnes satisfaites et 2 % de « je ne sais pas ».

​Le sondage a été organisé par l’IFOP, l’institut français le plus ancien d’études de l’opinion publique, du 28 juin au 4 juillet 2016. L’échantillon était constitué de 3 006 personnes, dont 1000 Allemands, 1004 Français et 1002 Italiens âgés de plus de 18 ans. L’étude est représentative de la population du pays par sexe, âge et géographie. La marge d’erreur ne dépasse pas 3,1 % avec un intervalle de confiance de 95 %.

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