vendredi 11 septembre 2015

Marronnier — Des écoles juives « illégales » toujours ouvertes

Selon Émilie Dubreuil dont ce sujet semble être devenu une rente facile, le problème des écoles juives hassidiques illégales demeurerait entier, malgré les divers engagements de politiciens à imposer leur point de vue.

En novembre 2014, le gouvernement québécois ratifiait une entente avec l’école primaire pour garçons d’un des plus grands groupes hassidiques présents au Québec, les Satmars, afin de mettre fin à une dispute remontant à plusieurs années. L’école remontait aux années 50, mais le Québec laïque semble de moins en moins tolérer les modèles de scolarité alternatifs.


Trémolos dans la voix Émilie Dubreuil (nos impôts à l’œuvre !) aurait appris que près d’un an plus tard, les choses commenceraient à peine à bouger.




Selon l’entente, les 230 garçons doivent étudier les matières obligatoires — le français, l’anglais, les mathématiques, etc. — comme l’exige la loi. Le tout doit se faire à la maison « sous la supervision » (même pas l’aide ?) de la Commission scolaire English-Montreal.

Les parents auraient signé un engagement auprès de la commission scolaire au début du mois. Leurs propositions individuelles de programme d’étude sont maintenant à l’examen. L’organisation de cette régularisation de la scolarisation a donc été beaucoup plus compliquée que prévu.

Des écoles sans permis

Par ailleurs, nous avons aussi appris que le ministère de l’Éducation n’a toujours pas octroyé de permis d’enseignement aux écoles des principaux groupes hassidiques présents dans l’arrondissement montréalais d’Outremont.

Dans le secteur Côte-des-Neiges, l’école secondaire pour garçons de la communauté Loubavitch n’a plus de permis depuis 2014. Le ministère nous dit que l’école a cessé ses activités en 2013. Émilie Dubreuil s’est rendue sur place mardi et affirme que « l’école » est toujours ouverte. Mais est-ce qu’elle enseigne toujours des matières de base ou ne fournit-elle que des enseignements religieux avec un peu de soutien scolaire pour les matières obligatoires au programme ? C’est important, car cela est permis dans le cas de l’institution Satmar qui n’a plus besoin de demander un permis pour tenir une « école » dans le sens de la Loi sur l’enseignement privé. Voir extrait de l’entente avec les Satmars ci-dessous :


(Plus de détails ici)


À Boisbriand, dans les Laurentides, les écoles de la communauté Toch n’auraient pas de permis non plus. Mais sont-ce encore des écoles dans le sens de la Loi sur l’enseignement privé ou simplement des yéchivas avec services de soutien scolaire ? Le permis de l’école des filles Toch a été révoqué en 2013. Le nom de l’école des garçons n’apparaîtrait même plus dans les rapports du ministère.

« Dans ce dossier, aucune procédure légale n’a été entamée », semble regretter la SRC.

L’article de la société d’État rappelle « que la loi québécoise prévoit que tout enfant a le droit à une éducation conforme aux exigences du ministère de l’Éducation ». Et s’ils n’en veulent pas ? Et si leurs parents n’en veulent pas ? Ce que l’État veut dire c’est que tout enfant doit avoir une éducation conforme à ses exigences. L’État, juge et partie.


2 commentaires:

Me Boreas a dit…

Vous êtes pour les écoles illégales ? Il faut que ces écoles ferment, que ces enfants soient formés dans des écoles légales !

Pour une école libre a dit…

Me Boréas,

Tant que les gens sont ici légalement et qu'ils n'incitent pas à la violence, nous sommes d'avis qu'ils ont le choix d'éduquer leurs enfants comme bon leur semble pour autant qu'ils apprennent quelques matières de base dont le français.

Nous pensons que l'on utilise souvent ces écoles juives comme d'épouvantails : pour faire rentrer dans le rang, pour empêcher la liberté scolaire d'éclore. On vise aussi par exemple à fermer les écoles protestantes qui forment des jeunes adultes tout à fait autonomes et en fait assez prospères (vous seriez étonnés si vous en connaissiez plus, il y a de riches fermiers mennonites en Estrie par exemple!)

Passons sur le paradoxe de ces gens qui nous imposent (dans leur jargon « offre un cours ») un cours de multiculturalisme et de religions relativiste (toutes égales et dignes de respect) et qui ne parviennent pas à tolérer la différence dans la scolarisation des enfants de cette société multiculturelle.

Si l'État providence n'était pas aussi important au Québec (soutien aux pauvres peu scolarisés), il y a fort à parier que les juifs orthodoxes qui sont industrieux et portés à l'étude scrupuleuse seraient vite mieux formés et une moindre charge pour la société. Où l'on voit le cercle vicieux : l'État-providence débonnaire (bon jusqu'à la faiblesse) mène à moins de liberté (il faut sévir pour que tous soient bien formés pour qu'ils coûtent moins à long terme). Faisons le pari inverse : moins de faiblesse, plus de liberté !