jeudi 9 février 2012

La situation économique du Québec se détériore au sein du Canada

Hier, Martin Coiteux du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal a publié une étude qui fait le point sur les écarts de revenu entre les Québécois et les Canadiens des autres provinces.  Le diagnostic qui y est posé est sévère mais inévitable:  le Québec est en sérieuse perte de vitesse vis-à-vis du reste du pays.

Voici donc le diagnostic.  Celui-ci se résume en quatre points:

Premièrement, le Québec est en train de se faire distancer par les provinces les plus riches et en train de se faire rattraper par les provinces les plus pauvres.  S'il ne parvient pas à enrayer cette tendance, il se retrouvera à terme au dernier rang des provinces canadiennes en termes de revenu.

Le tableau suivant indique clairement cette tendance, que l'on regarde la situation pour l'ensemble de la période considérée ou pour la période plus récente.




Deuxièmement, le coût de la vie plus faible permet aux Québécois de réduire leur retard de pouvoir d'achat vis-à-vis des provinces les plus riches mais ne l'élimine pas ni ne permet d'enrayer la tendance de fond: les provinces les plus riches sont toujours en train d'augmenter leur écart vis-à-vis du Québec tandis que les provinces les plus pauvres sont toujours en train de rattraper le Québec.  En fait, ces tendances se trouvent même accentuées.  Le deuxième tableau en fait foi.



La raison pour laquelle la prise en compte du coût de la vie relatif accentue les tendances défavorables au Québec est la suivante: le coût de la vie est encore pour l'instant plus faible au Québec mais par contre, il augmente en même temps plus rapidement qu'ailleurs au pays.

Troisièmement, les raisons pour lesquelles le Québec a un déficit de revenu et de pouvoir d'achat vis-à-vis des provinces les plus riches ne se limitent pas au nombre d'heures travaillées.  La rémunération horaire est également en cause et celle-ci suggère un problème de productivité relative.  Le tableau 3 résume l'ensemble de la situation avant impôts et transferts.





Quatrièmement, les Québécois peuvent compter sur la fiscalité fédérale pour les aider à réduire l'écart de revenu qui les séparent des citoyens des provinces les plus riches.  La raison?  Plus pauvres, ils paient moins d'impôt fédéral et reçoivent plus de transferts personnels fédéraux que les citoyens des provinces les plus riches.  Ce transfert net personnel est le reflet de notre pauvreté relative mais il reflète aussi, bien entendu, notre dépendance aux revenus gagnés dans ces mêmes provinces.  Deux graphiques permettent de juger de la situation, le premier concernant l'écart avec l'Ontario et le second, celui avec l'Alberta.





Martin Coiteux chez Dumont



Martin Coiteux chez Mongrain


Martin Coiteux, Simon Tremblay-Pepin sur l'emploi, les régimes de retraite et les écarts de richesse




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