mardi 30 août 2011

Épreuve de français pour enseignants — « démission calamiteuse »

Lettre ouverte de Marc Simard, professeur d'histoire au collège François-Xavier-Garneau, à Québec, publiée dans La Presse :

La Presse a rapporté, samedi dernier, que la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CREPUQ) avait adopté une résolution abolissant la limite de quatre essais au Test de certification en français écrit pour l'enseignement (TECFEE). Un de ses directeurs, Bernard Garnier, justifiait cette décision en précisant que les quadruples récidivistes se verront imposer des mesures compensatoires le cas échéant, de sorte que, affirmait-il avec candeur, «ce n'est pas un bar ouvert». Rappelons que le test a comme objectif de vérifier que les futurs enseignants possèdent une maîtrise «suffisante» du français et que son seuil de réussite est fixé à 70%.

Cette décision est le symbole d'une démission collective calamiteuse en ce qui a trait à la qualité du français et véhicule une fois de plus le message de la démission sociétale et du nivellement par le bas. Elle n'est hélas motivée que par le refus des universités québécoises d'expulser des étudiants qui rapportent de précieuses subventions. La maîtrise du français des futurs enseignants ne devrait pas être «suffisante», mais «excellente».

Cette exigence minimale est encore plus impérieuse dans une société comme la nôtre, dont la langue est en péril. Comme professeur de sciences humaines au collégial depuis de nombreuses années, j'enseigne entre autres à ces jeunes qui se destinent à des carrières dans l'enseignement. Et le constat que je dresse sur la qualité de leur français écrit comme oral n'a rien de réjouissant.

En fait, si je demande à un groupe de 40 élèves de produire un texte de 600 mots comme celui que je suis en train d'écrire, un ou deux fera moins de cinq fautes, une dizaine en commettra de cinq à quinze et les autres dépasseront ce dernier chiffre, plusieurs le doublant ou même le triplant. Des fautes d'orthographe, de grammaire et de syntaxe (on ne parle même pas ici de la sémantique et de la ponctuation, allégrement massacrées). Et je dois malheureusement ajouter que les futurs enseignants ne feront pas partie des meilleurs 50%, sauf exception.

Qu'est-ce qui explique ce désastre ? D'abord le fait que les meilleurs élèves de sciences humaines ne se destinent pas à l'enseignement. En second lieu, et je le dis à regret, la paresse «crasse» qui s'est installée chez nos étudiants en ce qui concerne la qualité du français. En effet, bien qu'ils disposent d'ordinateurs dotés de logiciels qui soulignent les éventuelles fautes de grammaire et d'orthographe (en rouge ou en vert), la plupart ne font pas l'effort d'effectuer les vérifications suggérées. Comme je le leur dis souvent, ils font plus de fautes que leurs prédécesseurs d'il y a 20 ans ou plus, qui rédigeaient leurs textes à la main ou à la machine à écrire. Ensuite, bien sûr, les lacunes de notre système d'éducation dans son ensemble (aggravées par les dérives déclenchées par le ministère de l'Éducation, dont des programmes d'enseignement du français absurdes), lequel a favorisé l'oral aux dépens de l'écrit et a prôné un laisser-aller funeste au nom de la réussite et de l'épanouissement personnel des élèves.

Sans compter l'actuelle vogue des textos et autres tweets, vecteurs d'appauvrissement du langage. Enfin notre laxisme collectif, tant comme parents que comme enseignants. Je dois le reconnaître, nous avons échoué à transmettre la maîtrise de notre langue et nous avons dilapidé l'héritage culturel que les générations précédentes s'étaient échinées à préserver depuis les humanistes de la Renaissance.

Les professeurs qui m'ont enseigné au primaire et au secondaire ne possédaient pas de diplôme universitaire (certains n'avaient même pas fréquenté l'École normale), mais ils ne faisaient pas de fautes. En ce qui a trait à la maîtrise du français, l'enseignant se doit d'être irréprochable : un mauvais arbre ne donne pas de bons fruits !




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Éthique — débat autour du « mariage » homosexuel

L’abbé de Tanoüarn est l’ancien vicaire de St-Nicolas-du-Chardonnet, il est prêtre catholique traditionaliste, membre de l’Institut du Bon-Pasteur (IBP), directeur du Centre Saint-Paul et de la revue Objections. Aurélien Véron est le président du PLD, le Parti Libéral Démocrate. Ils débattent cordialement du mariage homosexuel, pendant une quarantaine de minutes, avec la traditionnelle pendule d’échecs qui garantit un temps réparti.






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