mardi 25 août 2009

Plus de 100 000 $ pour défendre le droit de décider de l'éducation morale de ses enfants

L'inénarrable Jean-Philippe Pineault revient sur le programme d'éthique et de culture religieuse, cette fois-ci dans un article relativement professionnel.
Les commissions scolaires du Québec ont systématiquement refusé toutes les demandes d’exemption au cours controversé d’éthique et culture religieuse, au point que des parents, furieux, ont l’intention de retenir leurs enfants à la maison pour protester lors de la prochaine rentrée scolaire, a appris RueFrontenac.com.

Depuis la mise en place du cours l'an dernier, pas moins de 1742 demandes d'exemption ont été adressées à l’une ou l’autre des commissions scolaires du territoire québécois. Chaque fois, les parents ont été déboutés.

« Les exemptions sont vraiment refusées en bloc. Ils nous disent que nos motifs ne sont pas valables », déplore Suzanne Lavallée, une mère de quatre enfants qui a choisi de transporter le débat devant les tribunaux.
On aimerait avoir la citation complète de Mme Lavallée.
La résidante de Drummondville est à l'origine d'une action en Cour supérieure dont le dénouement est très attendu par les parents qui refusent que leurs enfants assistent au cours d'éthique et culture religieuse. Insatisfaite qu'on ait refusé sa demande d'exemption, la mère de famille a embauché un avocat
Deux ! Mes Jean-Yves Côté et Jean-Pierre Bélisle.
pour faire valoir ses droits.

« Si on perd, ça va être très grave, à mon avis. Les parents ont un droit de regard sur ce que les enfants apprennent à l'école. C'est trop important », clame Mme Lavallée, qui a englouti environ 100 000 $ jusqu'à maintenant dans les procédures judiciaires.
Ayant communiqué avec Mme Lavallée, nous pouvons affirmer qu'il s'agit de plus de 100 000 dollars.

Plus de cent mille dollars pour défendre le droit à décider de la formation morale et religieuse de ses enfants. C'est cela le Québec ! Il est vrai que le professeur Georges Leroux, fervent apologue du cours ECR, a avoué que la conception qui sous-tend l'imposition du pluralisme normatif, comme il le nomme, et le programme ECR est jacobine.

Plus de cent mille dollars pour s'entendre dire par les procureurs du Monopole de l'Éducation au procès — après des mois de demandes d'exemption pour leur fils aîné — que de toute façon l'école en question ne donnait pas le cours ECR cette année en Secondaire V, car en 2008-2009 il n'était pas obligatoire. Cela alors que, jamais lors de la demande d'exemption, puis le passage devant les commissaires scolaires, pendant les deux interrogatoires avant le procès, jamais on n'indiqua la chose aux parents. Ceci alors que le bulletin de cet aîné désignait le cours d'éthique implantée dans cette école comme le cours « ECR »...

Plus de cent mille dollars pour voir son fils aîné paniqué tomber dans les pommes lors du procès. Il faut dire que sa mère avait été cuisinée sous ses yeux pendant des heures par des procureurs peu amènes et que lors des longs interrogatoires précédant le procès ces mêmes procureurs avaient déjà mis mal à l'aise ce jeune homme par des questions personnelles répétées.
Richard Descarie, un autre parent qui conteste le cours, estime que le ministère de l’Éducation met beaucoup de pression sur les commissions scolaires pour qu’elles refusent les demandes d’exemption. « On pense que le Ministère est intervenu », dit-il.

Beaucoup de rendez-vous chez le dentiste à prévoir...

Furieux que le ministère de l'Éducation force leurs enfants à assister au cours d'éducation et culture religieuse, des parents ont carrément l'intention de retenir à la maison leur progéniture lors de la prochaine rentrée scolaire.

« Mon enfant [le cadet] va sûrement avoir beaucoup de rendez-vous chez le dentiste et chez le médecin », affirme Suzanne Lavallée.

Marie-Josée Croteau, présidente de la Coalition pour la liberté en éducation (CLE), un groupe formé de parents qui contestent [l'imposition du] le cours, assure que bon nombre d'entre eux vont retenir leur[sic] enfants à la maison si on leur refuse l'exemption demandée.

« C'est certain qu'il va y avoir beaucoup de parents qui retenaient leurs enfants pendant la dernière année scolaire qui vont continuer à le faire », pense-t-elle.

« Il y a beaucoup de parents aussi qui s’organisent pour que leurs enfants n’aillent pas au cours, mais ils gardent ça secret plutôt que de se battre avec les commissions scolaires. Ils s'arrangent avec le directeur de l'école pour que les jeunes fassent autre chose pendant cette période-là », explique Mme Croteau.

Pas des « freaks »

Les parents qui contestent le cours d'éthique et culture religieuse se défendent d'être des « freaks » de Dieu.

« On a vécu l'inquisition. Ils ont voulu me faire passer pour une mère contrôlante. Je ne suis pas une fanatique ou une hurluberlue. On est des gens alertes, informés, et on a des principes, comme la démocratie », fait valoir Suzanne Lavallée, une infirmière de formation qui est maintenant maman à la maison à temps plein.

Cette dernière avoue être catholique et pratiquante, mais dit ne pas forcer ses enfants à assister à la messe. « Ils viennent à l'occasion », indique-t-elle.

Sujet sensible

Coordonnateur de la rédaction du cours d’éthique et culture religieuse, Denis Watters dit comprendre l’émotivité de certains parents à l’égard du cours, mais juge que celui-ci est malgré tout essentiel en 2009. « C’est sûr que c’est un sujet qui touche les cordes sensibles des Québécois. C’est légitime qu’ils puissent contester, mais je demande s’ils savent réellement ce qu’est le cours »
Assez typique : les parents et philosophes (5 témoins experts rien qu'aux deux procès) sont des grands émotifs qui n'ont pas compris, peut-être sont-ils même irrationnels.
, plaide ce père de quatre enfants qui détient un doctorat en enseignement religieux au Québec.
Vous voyez, les parents eux sont au mieux infirmières... Évidemment, M. Pineault, ni aucun plumitif des gros médias francophones au Québec n'ont interrogé le parent dans l'autre procès, celui de Loyola. Il faut dire que M. Zucchi est professeur d'université à McGill et qu'il s'est penché sur l'immigration au Canada. Difficile de le faire passer pour un ignare intolérant. Ne l'interrogeons pas.
« Il n’y a pas de perspective confessionnelle dans ce cours.
M. Watters joue sur les mots, ce n'est pas un cours catholique ou musulman, cela n'empêche en rien qu'il ait un effet sur les conceptions morales, philosophiques ou religieuses des enfants otages de ce programme gouvernemental pendant 11 ans.
C’est, comme son nom le dit, de la culture religieuse. On veut que les jeunes du Québec soient plus ouverts à ce qui les entoure ».
C'est déjà très discutable : pourquoi les jeunes doivent-ils êtres ouverts — plutôt que connaître — à ce qui les entoure ? Il y a des choses qui les entourent que l'on peut désapprouver. Enfin, il n'est pas vrai que l'on introduit le jeune à ce qui l'entoure : on lui parlera beaucoup, par exemple, des spiritualités autochtones totalement absentes de la vie de l'immense majorité des jeunes Québécois. Il en va de même de certaines questions morales, plus tard, sur l'homoparentalité par exemple. Phénomène totalement marginal mais qui est important pour ceux qui veulent en parler dans le cours, entendre non les parents, mais des éducateurs et des lobbyistes.
, fait valoir M. Watters. Ce dernier défend d’ailleurs son cours de certaines critiques qui affirment que l’enseignement vise à transmettre sept religions aux élèves, créant ainsi de la confusion dans leur esprit. « On veut initier le jeune aux différentes réalités.
Revenons à sa première formulation : « rendre ouvert » « aux différentes réalités » morales et religieuses.
C’est comme d’être capable de dire bonjour dans sept langues différentes. On n’oublie pas pour autant notre langue maternelle », dit-il. Denis Watters a d’ailleurs produit un petit guide ECR-101, pour répondre aux questions des parents sur le programme d’éthique et culture religieuse.
Petit guide du même niveau que cette « explication » : 11 ans pour apprendre à dire « bonjour » dans 7 langues ? L'apprentissage est nettement plus long et profond — 11 ans — et porte sur une matière nettement plus prégnante et importante en termes religieux, moraux et philosophiques que des rudiments de courtoisie touristique.

À nouveau, on essaie de prétendre que le cours est inoffensif, mais on nous dit en même temps qu'il est obligatoire et crucial pour former des citoyens complets, avant qu'ils ne reproduisent les « préjugés » de leurs parents. C'est bien évidemment qu'on espère qu'il aura plus d'effets que le simple apprentissage de quelques mots dans une langue étrangère.

La Grande-Bretagne s'enfonce.
Le Québec va-t-il réagir et reprendre la tête ?

Les petits Britanniques pourront bientôt, dès l’âge de douze ans, disposer d’une « carte de crédit spéciale » pour recevoir des préservatifs. Avec la « C-card », ils recevront des contraceptifs gratuitement dans les clubs de football, chez le coiffeur ou lors de séjours scouts.

Les initiateurs de la carte, une organisation d’informations pour les jeunes, espèrent que celle-ci devienne un symbole de statut social. Mieux encore, ils ajoutent : « et ainsi une preuve de fiabilité et de sérieux que les jeunes pourront se présenter les uns les autres avant d’envisager un rapport sexuel avec un partenaire qu’ils ne connaissent pas. »

Que vont faire le Québec progressiste et le Monopole de l'Éducation ? Peuvent-ils ainsi laisser la Grande-Bretagne devancer le Québec... ?

Et ensuite, le Devoir se demandera pourquoi les jeunes filles québécoises sont hypersexualisées...

« Salope » et viol collectif : les nouveaux « contes pour enfants »

« Tender Morsels» de Margo Lanagan pourrait être un banal livre pour enfants. Mais cette adaptation du conte de Blanche-Neige comporte le mot de « salope » dès la première ligne. Et inclut des passages habituellement réservés à un public averti, comme une scène de sexe entre une sorcière et un nain, un viol collectif, ou encore la description d’une fausse couche.

tender-morsels.jpgLa parution du livre en Grande-Bretagne suscite évidemment une violente polémique. On retiendra les propos de l’écrivain britannique Philipp Pullman, l’auteur d’« À la croisée des mondes » : celui-ci se déclare hostile aux sujets tabous dans les livres pour la jeunesse, au motif que les enfants risquent « d’être confrontés dans la vie réelle à des choses bien pire encore »(sic). Selon Pullman, l’appel à la censure est d’ailleurs motivé par « une peur irrationnelle », et par « une nostalgie inavouée des livres d’autrefois ». Permissivité débridée, éloge de la dépravation, négation des racines : toute l’ossature de l’idéologie dominante, celle d’une société en pleine déliquescence morale, culturelle et intellectuelle.

Michael Rosen, ancien lauréat de prix littéraires jeunesse,s’insurge lui aussi contre toute tentative de censure : « C’étaient les Puritains qui s’inquiétaient des désirs privés des personnes. Les tentatives de contrôler la lecture sont les derniers restes du puritanisme ».

Sources : Le Guardian

Prof. Jean Laberge — Le programme ECR est vicié dans sa conception même, il doit être abandonné

Jean Laberge, professeur de philosophie au Cégep du Vieux-Montréal et auteur de En quête de sens, continue de se pencher sur le programme d'éthique et de culture religieuse.

Extraits.

« Selon moi, il est préférable de partir de l’exclusivisme chrétien pour aborder ensuite le pluralisme, contrairement à la position qui anime le programme d’Éthique et de culture religieuse (ECR) qui vise l’apprentissage du pluralisme. L’exclusivisme chrétien permet de mieux préparer les jeunes Québécois à penser avec une pensée pluraliste. L’argument est que, même si l’exclusivisme chrétien ne peut justifier ses croyances, il offre néanmoins une garantie de fiabilité. En d’autres termes, il est préférable d’adhérer à une croyance fiable que de pas avoir de croyance du tout, car c’est sur la base de l’adhésion à des croyances fiables qu’il devient possible de comprendre les autres croyances et, partant, de mieux se comprendre soi-même.

L’idée reçue qui circule au sujet du pluralisme, c’est qu’il existe plus d’une valeur (pluralisme moral), ou plus d’une vérité (pluralisme épistémique). Très souvent, on confond le pluralisme avec une position différente, le relativisme, qui allègue que toutes les valeurs (relativisme moral) ou toutes les vérités (relativisme épistémique) se valent, qu’il n’y a pas de valeur ou de vérité qui soit supérieure aux autres. Le pluralisme signifie quelque chose de différent. Il affirme que toutes les valeurs ou toutes les vérités ne se valent pas (le pluralisme est donc différent du relativisme) et, par ailleurs, il affirme que certaines valeurs (ou vérités) entre irrémédiablement en conflit.

[...]

Selon moi, l’exclusivisme chrétien est préférable au pluralisme de Berlin. Après avoir présenté succinctement le pluralisme de Berlin, je montrerai qu’il entre directement en contradiction avec le libéralisme. [Laberge explique plus tard ce qu'il entend par libéralisme : le libéralisme est une philosophie politique qui admet un facteur explicatif unique. Le penseur libéral entend résoudre ou arbitrer les différents conflits survenant au sujet des différentes conceptions de «la vie bonne», il pense qu'il n'existe pas parfois de conflit de valeurs irréconciliables.] Or, comme nous allons le voir, le programme d’ECR repose sur le libéralisme. Par conséquent, le pluralisme de Berlin est incompatible avec le programme d’ECR, de sorte que, ce programme est vicié dans sa conception même, et qu’il doit être abandonné.

[...]

Pour un partisan du pluralisme comme Berlin, les valeurs du bouddhisme et du catholicisme sont conflictuelles, irréconciliables et irréductibles. Aucune n’est meilleure ou supérieure à l’autre. Les deux s’affrontent directement de manière insoluble.

Autre exemple de pluralisme irréconciliable ou « incommensurable » pour employer le vocable de Berlin. La Charte québécoise des droits et libertés de la personne (1975), à l’article 41, stipule que « Les parents… ont le droit d’exiger que, dans les établissements d’enseignement publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions… ». L’État québécois ne peut honorer ce droit dit « socio-économique » en raison du fait qu’il reconnaît au préalable la liberté fondamentale de religion (article 3). C’est d’ailleurs la conclusion du rapport Proulx, suivant laquelle, l’article 41 est incompatible avec l’article 3 reconnaissant à tous les citoyens du Québec la liberté de religion. Voilà donc un autre exemple illustrant le pluralisme.

Le pluralisme berlinien est donc tragique. Comme on le verra plus après, l’idéal d’une société libérale parfaitement tolérante et harmonieuse comme le proclament les chantres libéraux aux lunettes roses constitue une pure illusion. La vie d’une démocratie libérale abonde en drames où des valeurs que nous chérissons sont sacrifiées sur l’autel du libéralisme. Le pluralisme de Berlin n’est pas un optimisme digne de Pangloss. L’idée donc que les valeurs, dans une société libérale, soient résolubles (ou « accommodables », pour emprunter un terme à la mode) constitue une belle illusion dont bon nombre de libérlaux se plaise à entretenir.

[...]

Le libéralisme est une philosophie politique moniste. [Le monisme est une doctrine qui tend à expliquer les choses par les transformations d’un élément unique, il s'oppose au dualisme et au pluralisme.] Que ce soit sur la base d’un système de droits, ou de principes de justice comme chez Rawls, le penseur libéral entend résoudre ou arbitrer les différents conflits survenant au sujet des différentes conceptions de « la vie bonne ». [Georges Leroux lors du procès a souvent cité John Rawls.] Comme dit le slogan rawlsien, « le juste a priorité sur le bien ». Le libéral se drape de « l’ouverture » à la différence, au pluralisme, à la tolérance. C’est là cependant l’un des plus grands mythes de toute la modernité ! Le libéralisme est foncièrement moniste, pas du tout pluraliste. Il laisse entendre qu’il l’est ou qu’il veut le devenir, mais il cache son monisme intransigeant derrière un système de droits ou de principes de justice.

Voyez, par exemple - un exemple parmi tant d’autres – le cas évoqué plus haut du droit à l’enseignement religieux et moral énoncé dans la Charte québécoise des droits et libertés de la personne (article 41). L’État libéral gère si bien ce conflit de droits qu’il brime purement et simplement le droit des croyants à recevoir l’enseignement religieux qu’ils réclament de droit ! Tolérant, l’État libéral ? Une farce grossière ! Il se réfugie derrière l’existence d’autres droits jugés plus fondamentaux, en l’occurrence celui de la liberté de religion, pour soustraire le droit à l’enseignement religieux et moral. Et quand l’exercice d’un droit menace soi-disant l’intérêt public, l’État invoque alors la clause de L’exercice des libertés et droits fondamentaux (article 9.1 de la Charte québécoise) où il est stipulé que « Les libertés et les droits s’exercent dans le respect des valeurs démocratiques, de l’ordre public et du bien-être général des citoyens du Québec. » Voilà une procédure nettement conséquentialiste dans sa mouture, parfaitement contraire à la nature déontologique des droits ! Qui peut oser encore croire que le libéralisme soit une philosophie politique parfaitement cohérente !

En fait, le libéralisme donne raison au pluralisme : le « bateau libéral » fuit de toutes parts; d’innombrables conflits de valeurs sont résolus arbitrairement, contrairement à ce que prétend le libéralisme. Une chose demeure : les conflits de valeurs existent malgré la mascarade moniste des solutions libérales.

En fait, le libéralisme ne peut tout simplement pas admettre le pluralisme car ce sont des philosophies politiques radicalement contraires. Il suffit d’une simple réflexion pour comprendre ce point crucial. Si Berlin dit vrai, c’est-à-dire si les conflits de valeurs sont insolubles, alors aucune autorité politique ne peut avoir de bonnes raisons d’imposer à qui que ce soit une solution à ces conflits qui, par nature, sont insolubles. Ce qui signifie qu’un État libéral devrait s’abstenir de légiférer, c’est-à-dire d’exister. Voilà l’objection centrale, selon Gray, du pluralisme contre le libéralisme. Alors, le libéral qui veut intégrer le pluralisme doit cesser de rêver. Il doit abandonner le libéralisme s’il veut véritablement épouser le pluralisme.

Le libéralisme du programme ECR

Dans l’introduction à Éthique, culture religieuse, dialogue, Georges Leroux écrit :
L’école laïque n’est pas en effet l’école de ceux qui ont renoncé à la religion et qui tolèrent en les méprisant ceux qui lui conservent une place dans leur vie; elle est l’école du respect de la liberté de religion et de la liberté de conscience de tous. L’athéisme et l’agnosticisme y trouvent une place aussi légitime que la croyance. La démocratie à l’école est à ce prix, et tous les arguments qui, déjà, dans le rapport Proulx, montraient l’importance de cette neutralité dans une société pluraliste nous apparaissent aujourd’hui comme des arguments déterminants.
On ne peut pas trouver plus belle profession de foi au libéralisme que ce passage.

La neutralité accueillante à la diversité dont se drape le libéral est ici éloquente. Tous les conflits réels entre les divers protagonistes sont ici balayés sous le tapis de la neutralité apparente du respect des libertés de conscience et de religion. Ces droits sont conçus comme soustraits aux conflits. Ils les transcendent.

En bon programme de facture libérale, le cours ECR va donc chercher à colmater arbitrairement les conflits insolubles que posent le pluralisme en ramenant constamment l’élève aux balises inviolables mais arbitraires que sont les droits de la personne. Les plus lucides ne manqueront d’observer que la résolution de ces conflits est arbitraire et que ce programme est lui-même foncièrement arbitraire. Ils arriveront au collégial avec une pensée plus confuse que celle avec laquelle nous arrivent nos étudiants actuels.

[...]

 »

Le billet au complet.