dimanche 5 avril 2009

Le Devoir trouve cette revue inquiétante, peut-elle dès lors vraiment être mauvaise ?


Louis CornellierLouis Cornellier, ci-contre, le professeur de littérature un peu confus qui défend bec et ongles le cours ECR et qui signe tant de pages dans le bulletin paroissial du Plateau Mont-Royal, j'ai nommé Le Devoir, s'est doctement prononcé sur la revue Égards qu'il trouve inquiétante.

Cette revue peut-elle dès lors vraiment être mauvaise ?

Son verdict :
Ils sont contre l’étatisme, la social-démocratie, la gauche, la théologie de la libération, l’ONU, le pacifisme, l’avortement et le mariage homosexuel,. Ils sont pour l’Église catholique, Jean-Paul II, la famille traditionnelle, la société civile, les écoles chrétiennes, la société de classes, la propriété privé, Soljenitsyne, Israël, et, plutôt fédéralistes, ils sont tentés par l’ADQ qui, toutefois, les a déçus. « Ils  », ce sont les collaborateurs d’Égards, la nouvelle « revue de la résistance conservatrice », qui plaide ouvertement en faveur d’un « œcuménisme de droite ».

À droite, le Québec avait ses populistes, ses démagogues et ses néo-libéraux. Il devra désormais compter avec les intellectuels d’Égards, qui incarnent une droite cultivée, très réactionnaire et fière de l’être. Multipliant les envolées lyriques antimodernes et les provocations à l’air du temps, les Richard Bastien, Luc Gagnon, Jean Renaud et leurs collègues traquent la « décadence » à coups d’arguments moraux et d’appels à la tradition.

Tranchants, ils ne craignent pas la pensée intempestive et ne ménagent surtout pas les susceptibilités modernes. Par exemple, l’abbé Raymond Gravel, « figure emblématique du prêtre alternatif contemporain », et Pierre Falardeau, qualifié de « barbare sans cervelle » qui a le mérite d’avoir « du chien », passent sous leurs fourches caudines.

Jean Renaud, un ancien des Éditions du Beffroi, assurément le plus profond et le plus impénitent de ces réactionnaires, défend le courage et la ténacité de Georges W. Bush et va même jusqu’à écrire qu’un « alignement intellectuel et politique sur l’Amérique conservatrice apparaît nécessaire à la droite canadienne-française si elle ne veut pas sombrer dans un verbalisme schizophrénique stérile ».

Qu’on ne s’y trompe pas : malgré ce que certains esprits progressistes superficiels pourraient croire, ces gens, qui savent écrire, n’ont pas que de mauvais arguments et ne sont pas des imbéciles. C’est ce qui est le plus inquiétant.
17 avril 2004 (page F9) du journal Le Devoir.


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