jeudi 18 juin 2009

Étude de trois manuels du primaire d'ECR

Nous avons obtenu un rapport qui étudie les trois premiers manuels d'éthique et de culture religieuse du primaire publiés par les éditions CEC (Québécor). Ces trois manuels ont été approuvés par le ministère de l'Éducation (plus particulièrement le BAMD). La critique est souvent de nature religieuse (et non de nature politique ou sociologique, ce qui serait pourtant intéressant).

RÉSUMÉ
  1. Les manuels sont fortement illustrés, de bonne facture, plaisants au niveau graphique, pleins de contes. Tout dans la forme est fait pour plaire aux jeunes enfants. On distribue même des mascottes (une abeille et une fourmi en peluche) en classe.

  2. Ces manuels sont moins caricaturaux que ceux de Modulo pour les mêmes années du primaire.

  3. Nombreuses références à des contes autochtones (pour respecter le programme sans doute), on retrouve comme pour les manuels Modulo environ 20 % de pages consacrées aux spiritualités autochtones dans les pages à contenu religieux.

  4. Traitement assez libre des récits bibliques sur le même mode du conte, parfois adapté librement, d’où la possibilité que l’enfant considère la Bible comme un ensemble de contes, similaires aux contes autochtones ou hindouistes que rien ne semble distinguer dans leur véracité (ou manque de véracité).

  5. Les trois manuels étudiés n’abordent pas jamais la notion de péché, ni pour parler de la création, ni des raisons du Déluge. Le mot péché n’apparaît pas; quand le texte du Nouveau Testament parle de pécheur (Zachée), le manuel parle de « malhonnête ». On ne parle nulle part non plus de salut ou d’âme.

  6. Ailleurs, en éthique, forte promotion de la liberté chez de jeunes enfants (6 ans) qui auraient plus besoin de repères clairs et de discipline.

  7. Renforcement d’idées « progressistes » et « multiculturelles » à la mode : indien écologiste avant l’heure, extrêmement forte natalité au Québec il y a 60-70 ans (treize enfants ?), la diversité permet de faire un tout harmonieux (plus que l’homogénéité ?), égalitarisme candide (en prenant exemple sur les autochtones, les bons sauvages) et un certain irénisme béat (le dialogue respectueux comme solution aux problèmes, même le mal ?).

  8. Les religions ne sont que des formes particulières essentiellement inutiles, quoique pittoresques et folkloriques que l’on retrouve par exemple dans un musée, seule l’éthique planétaire (Weltethos) semble compter. Elle est représentée dans ces manuels par la « spiritualité » amérindienne. Tout revient – et tout doit aboutir – à une sorte de panthéisme humaniste, assez pélagien, on ne croit pas au mal ou du moins on le prend tellement peu au sérieux qu’on croit suffisant de le combattre par le « dialogue » et l’établissement égalitaire de règles consensuelles sans aucune mention à une quelconque transcendance.

  9. En éthique, on introduit également un certain relativisme en soulignant que les sociétés ont des règles différentes, les religions aussi. De même, les différences entre les religions n’ont peut-être aucune importance (on donne simplement des noms différents à Dieu), alors qu’en définitive il existe pourtant – en dehors du cours ECR – des différences qui portent sur les définitions mêmes de Dieu, du bien, de l’homme, etc.


L'étude est ici (PDF).

Le lecteur averti aura remarqué que l'expertise de M. Guy Durand, théologien et éthicien, reprend un certain nombre de ces critiques (voir annexe 6).

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Serait-il possible de savoir qui sont les auteurs de cette étude?

Merci.

Yves L. a dit…

Très intéressant, grande sagacité et connaissance apparemment.

Y a-t-il d'autres études du même type pour les autres manuels ?

Pour une école libre a dit…

Nous n'avons pas en notre possession d'étude aussi détaillée (page par page) pour d'autres manuels ECR.

Pour une école libre a dit…

Y aurait-il de demander qui est l'anonyme qui demande l'identité des auteurs d'un rapport ?

Nom, Prénom, titre, employeur, Adresse courriel et numéro de téléphone afin de pouvoir faire pression ou discréditer ?

Juger à la valeur des arguments, Anonyme !

Anonyme a dit…

J'ai ma réponse.

Les gens qui ont fait l'étude ne sont pas des spécialistes ou un regroupement d'experts.

C'est tout ce que je voulais savoir.

Vous passez votre temps dans ce carnet à discréditer des gens parce qu'ils ont une opinion différente de la vôtre. Vous êtes le groupe de pression, je ne suis qu'un individu qui se renseigne et qui pense que pour analyser une source, il faut en connaître l'origine.

Pour une école libre a dit…

Au courageux anonyme qui conclut trop rapidement.

"J'ai ma réponse.

Les gens qui ont fait l'étude ne sont pas des spécialistes ou un regroupement d'experts."

Vous n'en savez rien. Prouvez le par des erreurs d'analyse (enfin plus que celles des experts du gouvernement, comme M. J.-P. Proulx par exemple).

Vous concluez dans le sens de vos préjugés.

Notons que vous n'attaquez en rien le fond de cette analyse, pour vous c'est le niveau "ad hominem" qui prime.

Marre des donneurs de leçons a dit…

" Anonyme a dit...

J'ai ma réponse.

Vous passez votre temps dans ce carnet à discréditer des gens parce qu'ils ont une opinion différente de la vôtre. "

Incroyable d'arrogance. Monsieur sait tout, mais en reste au niveau de l'invective.

En outre, ce blog ne discrédite pas les gens, mais les opinions, contrairement à des médias comme Radio-Canada qui désignaient les *personnes* opposés au cours ECR comme les *plus* intégristes des catholiques. Rien que cela! on ne vous avez pas entendu.

Anonyme, achalez plutôt le Devoir ou les médias uniformément pro-ECR et bien arrogants, alors que lorsqu'on gratte un peu on se rend compte que ces journalistes ne savent pas grand-chose sur ce dossier.

Paille et poutre a dit…

Anonyme m'amuse beaucoup !

Pas des spécialistes qui auraient analyser les manuels. Il n'en sait évidemment rien (on dirait qu'il veut provoquer une réponse du genre : pas du tout M. X a participé, quelle ruse d'Indien!).

Mouahahah.

Sait-il qui écrit les manuels ?

Souvent des pédagogues, des enseignants du secondaire.

PAS DES SPÉCIALISTES!

Puis, ça passe par petits morceaux à des spécialistes qui jugent un petit morceau (ce que l'éditeur décide leur donner), au mieux cette étape trouve des erreurs de faits dans un domaine particulier (il en reste pourtant) : il ne garantit absolument pas un traitement uniforme (voir la manière dont le rôle des femmes est traité différemment dans des sections différentes du même manuel ERPI), ni que l'ensemble ne sera pas relativiste dans sa structure même.

Anonyme ferait mieux de justifier sa science infuse plutôt que de discréditer les gens qui tiennent ce blogue. Oui, la poutre et la paille.

Romanus a dit…

'Les gens qui ont fait l'étude ne sont pas des spécialistes ou un regroupement d'experts.'

J'espère que non!

Ce sont justement des spécialistes et des experts qui ont complètement saccagé le système scolaire... des spécialistes et des experts qui ont complètement saccagé le système de santé... des des spécialistes et des experts qui ont complètement saccagé le Québec... des spécialistes et des experts qui ont complètement saccagé General Motors... des spécialistes et des experts qui mènent le Québec vers le totalitarisme... et il y a encore pleins d'idiots utiles comme Anonyme pour être en pleine face devant eux pour les laisser continuer a tout détruire jusqu'à ce que toute trace de civilisation soit complètement éradiqué du Québec...