jeudi 25 février 2016

Québec — L'immigration et son augmentation pour consolider l'option fédéraliste ?

Texte de Mathieu Bock-Côté dans La Vie agricole :

On parle en ce moment d’une nouvelle politique d’immigration à Québec. Mais nous pouvons déjà être à peu près certains du résultat : le gouvernement libéral proposera une hausse des seuils d’immigration. C’est normal : elle contribue à la consolidation de sa base électorale. Alors que le PLQ peine à obtenir plus de 25 % du vote francophone, il obtient des scores soviétiques chez les immigrants et les anglophones.

Cela lui permet aussi de cadenasser constitutionnellement l’avenir du Québec. On sait qu’en 1995, ce sont les immigrants et les anglophones qui ont fait pencher la balance vers le camp du Non en l’appuyant à peu près à l’unanimité. Il n’y a aucune raison de croire que lors d’un prochain référendum, les choses se passeraient autrement. Voyons-y un réalisme démographique élémentaire.

S’ils avaient un peu de vision et de courage, les partis d’opposition nationalistes militeraient pour une baisse significative des seuils d’immigration. Ils rappelleraient, comme on nous l’a encore confirmé récemment, qu’elle contribue à l’anglicisation de la métropole. 60 % des immigrants qui ne connaissent pas le français en arrivant ici ne veulent pas l’apprendre et se dérobent aux cours de francisation.

Ils démonteraient les légendes urbaines entretenues par la propagande patronale et relayées par un système médiatique convaincu des vertus de la mondialisation entourant la nécessité économique et démographique de l’immigration. On le sait, sa contribution économique est généralement neutre, et contrairement à la mythologie qui circule dans les médias, elle ne parviendra pas à rajeunir la population.

Mais nos partis d’opposition, pour l’instant, sont timorés. Le PQ et la CAQ se sont laissés convaincre que baisser les seuils ne se fait pas. Il suffit de poser la question pour risquer les injures habituelles des roquets au service du politiquement correct, pour qui la diversité est automatiquement une richesse, même si la multiplication des cas d’accommodements déraisonnables nous donne régulièrement la preuve du contraire.

Ils jouent même contre leurs intérêts électoraux, et préfèrent se faire croire qu’il suffirait de mener une politique plus « inclusive » à l’endroit des immigrants pour les faire basculer vers la grande famille nationaliste. Comme si le marketing diversitaire était la solution à tout. Si l'on considérait les choses froidement, on comprendrait que les nouveaux arrivants ne voient pas trop pourquoi ils rejoindraient le camp nationaliste.



Dans ce débat, on en trouvera pour nous revenir avec l’habituelle solution miracle : il suffirait de régionaliser l’immigration pour réussir son intégration. Théoriquement, ce serait l’idéal. Un immigrant qui s’installe dans une région où les Québécois francophones sont la norme a beaucoup plus de chance de s’intégrer à eux. À Québec, à Sherbrooke, à Trois-Rivières ou à Chicoutimi, on s’intègre mieux au Québec qu’à Montréal.

Mais depuis le temps qu’on nous en parle, c’est à se demander pourquoi nous ne nous y mettons pas. La réponse est pourtant simple : les immigrants n’en veulent pas. Massivement, ils s’installent à Montréal, parmi leurs proches. Ils ne veulent pas de la splendide mission qu’on leur réserve : repeupler des régions que les Québécois francophones désertent eux-mêmes. Ils préfèrent vivre en métropole, dans une grande ville.

Parlons franchement : l’heure est venue de réduire les seuils.

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France — Enseignant condamné pour pédophilie autorisé à enseigner par sa hiérarchie

Une histoire qui choque en France. Un professeur a été autorisé par la hiérarchie de l’enseignement public à donner cours dans un collège alors qu’il avait été condamné pour pédophilie en Grande-Bretagne. Il a de nouveau commis des attouchements sur mineurs et a été arrêté.


Un professeur condamné pour pédophilie en Grande-Bretagne embauché en France

L’Éducation nationale française savait qu’un professeur, mis en examen pour agression sexuelle d’un mineur de moins de 15 ans, avait déjà été condamné pour de tels faits en Grande-Bretagne, mais l’a laissé continuer à enseigner, a révélé vendredi Najat Vallaud-Belkacem, pointant un dysfonctionnement « insupportable ».

Ce professeur de maths au collège Blaise Pascal de Villemoisson-sur-Orge, dans l’Essonne, a été mis en examen jeudi, également pour détention d’images pédopornographiques, et placé en détention provisoire. « Dès lors que nous l’avons appris, il a été suspendu », a déclaré la ministre de l’Éducation lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte. « À ce stade, rien ne permet de penser que ses élèves ont été victimes de ses agissements. »

Mais l’examen de son dossier a révélé « des faits d’une extrême gravité », a-t-elle ajouté : il « avait déjà été condamné par un tribunal britannique en 2006 pour relations sexuelles avec un enfant à partir d’un poste de confiance et pour voyeurisme » à 15 mois d’emprisonnement, condamnation versée à son dossier professionnel.

Une commission paritaire de l’enseignement réunie en formation disciplinaire en mars 2007 « avait conclu à l’unanimité de ses 35 membres à l’absence de sanctions ayant constaté que la “matérialité des faits” reprochés était sujette à caution et que le doute devait lui profiter », a-t-elle précisé, qualifiant d’« insupportable » le fait qu’il ait été autorisé à continuer d’enseigner. « L’Éducation nationale est responsable cette fois-ci puisqu’elle était informée. Elle n’aurait pas dû laisser ce monsieur continuer à exercer au contact d’enfants », a martelé la ministre, qui a lancé « une enquête administrative » et prendra, « le cas échéant, les sanctions qui s’imposent ».


Il a reconnu les faits

Depuis l’affaire de Villefontaine — un directeur d’école mis en examen au printemps pour viols d’une partie de ses élèves alors qu’il avait été condamné pour recel d’images pédopornographiques en 2008 —, l’Éducation nationale s’est engagée à passer au peigne fin le casier judiciaire de ses agents, a rappelé Najat Belkacem. Un projet de loi en cours d’examen au Parlement doit garantir que toutes les affaires mettant en cause ses personnels dans des affaires de pédophilie « soient transmises en temps utile » pour que des sanctions disciplinaires puissent être prises.

Une cellule psychologique a été mise en place au collège Blaise Pascal. « Je suis atterrée. On n’a pas été mis au courant » de la condamnation en Grande-Bretagne avant les déclarations de la ministre, a réagi Catherine Lucas, représentante de la fédération de parents d’élèves FCPE au collège de l’enseignant. « L’équipe pédagogique était déjà très choquée » après la mise en examen.

Les enquêteurs sont remontés jusqu’au professeur après l’arrestation le 10 février « pour des faits distincts » d’un jeune homme à Corbeil-Essonnes, qui leur a expliqué avoir été recruté par « des jeunes » pour « organiser une expédition punitive à l’encontre d’un individu susceptible d’avoir commis des faits d’agressions sexuelles », selon un communiqué du parquet d’Évry.

Le jeune homme remet alors spontanément à la police un téléphone portable récupéré par les personnes qui avaient fait appel à lui, dans lequel les enquêteurs retrouvent « plusieurs milliers d’images et de vidéos pédopornographiques ». Ils y trouvent également « un film vidéo » dans lequel un homme, qui s’avérera plus tard être l’enseignant, « était en présence d’un mineur sur lequel il commettait une agression sexuelle ».

Le suspect, un homme de 55 ans rapidement identifié, est interpellé mercredi matin à son domicile de Sainte-Geneviève-des-Bois, le lieu où « l’enfant avait été filmé ». Il a reconnu les faits en garde à vue, évoquant « des pulsions homosexuelles à tendances pédophiles ». Il a également raconté avoir fait « plusieurs voyages dans des pays du Sud-est asiatique pour y rencontrer de jeunes hommes au physique juvénile ».

L’enseignant, originaire de l’Essonne, dit sur sa page « Copains d’avant » être marié et avoir quatre enfants. Il a aussi « mis en musique Rimbaud, Baudelaire, Verlaine, Apollinaire », des disques qu’il propose à l’achat sur son site internet, où il offre aussi des fiches de révision pour le brevet de mathématiques.

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La culture de la peur et de la déférence envers les célébrités à la BBC a favorisé les agissements pédophiles de son ancienne vedette Jimmy Savile, mort en 2011, selon une enquête interne publiée jeudi, qui absout toutefois la direction d’une responsabilité directe.

« Ma conclusion est que certains responsables juniors et de rang intermédiaire étaient au courant de la conduite sexuelle inappropriée de Savile dans le cadre de son travail pour la BBC » pendant des dizaines d’années, écrit Janet Smith, l’auteur de ce rapport de près de 800 pages.

« Cependant, je n’ai trouvé aucune preuve que la BBC, en tant que personne morale, était au courant » des agissements de l’animateur, qui a agressé 72 personnes dans le cadre de son travail à la BBC, a ajouté cette ancienne magistrate de la Cour d’appel, à qui cette enquête fut confiée en octobre 2012.

En cause : une culture de la peur et de la déférence envers les célébrités du groupe audiovisuel qui persiste encore aujourd’hui, une réticence du personnel à se plaindre ou à parler de leurs préoccupations par crainte de perdre leur travail ou encore le fait que les responsables les plus hauts placés n’encourageaient pas le dialogue.

Janet Smith prend ainsi l’exemple du révérend Colin Semper, responsable des contenus religieux de la BBC pendant de longues années, qui a eu des soupçons sur la conduite de Savile envers les jeunes filles sans aller jusqu’à les exprimer.

« Il y avait une culture hiérarchique au sein de la BBC qui favorisait l’idée que ce n’était pas à lui de soulever le problème de la conduite de Savile, mais que c’était de la responsabilité de quelqu’un de plus haut placé. Après tout, tout le monde semblait connaître les rumeurs », rapporte l’ancienne magistrate.

Le directeur général de la BBC, Lord Hall, a accueilli le rapport en exprimant ses regrets.

« Ce terrible épisode nous apprend que la célébrité est un pouvoir (...). Et comme tout pouvoir, il doit être mis face à ses responsabilités, il doit être remis en cause et il doit être surveillé, ce qui n’a pas été le cas », a-t-il dit, en présentant ses excuses aux victimes.

Selon un rapport d’enquête publié il y a trois ans par la police, Jimmy Savile avait profité de son statut de célébrité pour commettre 214 « actes criminels », dont 34 viols, entre 1955 et 2009.

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