mercredi 24 septembre 2008

Le dialogue, la diversité et le nouveau « vivre ensemble » à l'œuvre

Nous reproduisons ci-dessous une lettre ouverte envoyée à la Voix de l'Est par Patrick Andries (elle est aussi ici pendant quelques jours) :
« La Voix de l'Est nous apprenait récemment qu'aucun élève n'échapperait désormais au cours d'éthique et culture religieuse à Granby alors que certaines écoles conciliantes avaient permis jusque là aux enfants de parents objecteurs de ne pas assister à ce cours. C'était inacceptable pour la commission scolaire et le Ministère.

Selon le ministère de l'Éducation, ce nouveau programme fait la promotion du dialogue, de la tolérance et d'un nouveau « vivre ensemble » ouvert sur la diversité. Il est frappant de constater la cruelle contradiction entre ce prétendu contenu et les actions de ce même Ministère qui parle de sanctions contre les enfants (échec possible, signalement potentiel à la DPJ), ne dialogue pas, refuse toute conciliation et diversité d'opinions dans ce dossier. Prêcher par l'exemple, disait-on dans un vivre ensemble précédent...

Je ne suis pas un de ces parents touchés par les décisions crispées du Ministère. Cependant, je ne puis qu'avouer mon admiration pour ces parents courageux qui sont prêts à braver une machine administrative qui brandit si facilement la menace. Il suffit de penser aux sacrifices importants que sont prêts à s'imposer ces parents alors qu'à notre époque, où de plus en plus les deux parents travaillent, il est si difficile de retirer ses enfants de l'école en pleine journée. Il n'est pas douteux que ces difficultés logistiques et les menaces du Ministère découragent nombre de parents.

Éric Choinière affirmait que « le comité de révision est d'avis que ce cours n'est pas susceptible de causer préjudice à l'élève ».

Les séances devant ce comité de révision se seraient déroulées dans une absence glaciale de dialogue et les motifs de l'avis négatif que j'ai pu lire ne sont guère plus élaborés que ceux de M. Choinière, alors qu'on avait pourtant soumis au comité un argumentaire de plus de 70 pages rédigées par un avocat prônant l'exemption.

Rappelons aussi la différence de traitement entre ces parents et ceux qui s'opposaient au cours de religion pour leurs enfants. Ceux-là furent exemptés sans difficulté. On comprend le raisonnement du ministère de l'Éducation : la religion peut causer des préjudices à des enfants alors que le cours relativiste ou pluraliste préparé par le Ministère ne saurait le faire.

Or, cela n'est en rien évident. Notons d'abord que le gouvernement n'a avancé aucune étude pour démontrer que son cours améliorait vraiment le vivre ensemble ou que ce cours ne pourrait en aucun cas influer sur le cheminement de foi des enfants, un sujet d'inquiétude des parents de Granby. Ceci alors que des témoignages d'anciens élèves d'ÉCR dans les écoles-pilotes indiquent que ce cours a bien agi sur leur foi, parfois en la raffermissant (voir Le Nouvelliste de jeudi dernier).

Le Ministère a également oublié qu'encore récemment le cardinal Ratzinger, dans son document Dominus Jesus, condamnait le pluralisme et le relativisme; perspective adoptée par le cours d'ÉCR.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'école secondaire privée catholique Loyola s'oppose à l'imposition du cours d'ÉCR alors qu'elle enseigne déjà la morale et un cours de culture religieuse. Pourquoi est-il si difficile de comprendre que des écoles privées catholiques (juives, protestantes...), ou ici des parents de ces confessions, veuillent enseigner l'éthique et les religions du monde à partir d'une perspective conforme à leur foi ? Est-ce que le ministère de l'Éducation est en train de dire que sur ces sujets délicats, il détient la vérité révélée et que seule sa manière d'enseigner ces sujets est la bonne ?

La véritable tolérance et le pluralisme de fait ne sont décidément pas du côté du Ministère. »

Le cours d'ECR : la foi est acceptable tant et aussi longtemps que les gens ne la prennent pas trop au sérieux...

Extraits d'un article de Douglas Farrow dans le n° XXI d'Égards. Les intertitres sont de nous.

«

[...]

 [L]e nouveau cours d’éthique et culture religieuse devrait constituer un signal d’alarme. Non que je sois contre le fait de transmettre aux enfants, disons à des enfants plus âgés, un enseignement concernant d’autres religions que le christianisme. En tant que professeur dans une faculté de sciences religieuses, on s’attendra difficilement à ce que je m’y oppose. Je suis contre le nouveau cours parce qu’il est imposé aux écoles privées et confessionnelles ainsi qu’aux jeunes enfants. Je me dresse contre ce cours parce qu’il vise à sevrer les enfants des religions traditionnelles et de leurs engagements moraux pour leur inculquer une idéologie hostile à de tels engagements, l’idéologie dite du « pluralisme normatif ».

Principe de Sheerman

Le but est de leur enseigner le principe de Sheerman selon lequel la foi est acceptable tant et aussi longtemps que les gens ne la prennent pas trop au sérieux. Ce qui est visé, en d’autres mots, c’est d’arracher les enfants de leur communauté de socialisation de base — leurs familles et leurs lieux de culte — pour les unir à l’État, avec l’État et sous l’État, un État qui se considère plus important que les familles et leurs Églises.

Léon XIII : fuir les écoles où toutes les croyances sont traitées comme des égales

Dans un article publié dans le numéro 19 d’Égards, je rappelais aux catholiques canadiens certaines choses que le Pape Léon XIII avait dites dans son encyclique Affari Vos (1897) sur la question scolaire au Manitoba.

Léon XIII souligne d’abord que l’Église catholique « se tint au berceau de l’État canadien », et en particulier au berceau de son système d’éducation, ce qui, normalement, devrait avoir gagné à l’Église une écoute plus respectueuse de l’État sur cette question alors que nous avons à nouveau à y faire face ; et, réciproquement, il nous faut rappeler à l’Église qu’elle a encore un devoir de responsabilité en cette matière.

Deuxièmement, que « nos enfants ne peuvent fréquenter des écoles qui, soit ignorent, soit ont l’intention arrêtée de combattre la religion catholique, ou des écoles dans lesquelles ses enseignements sont méprisés et ses principes fondamentaux rejetés. » C’est précisément ce que le nouveau cours force nos écoles à faire, explicitement ou implicitement. « Il est nécessaire d’éviter à tout prix, comme étant les plus dangereuses, les écoles dans lesquelles toutes les croyances sont bienvenues et traitées comme des égales, comme si, en ce qui concerne Dieu et les choses divines, il n’était d’aucune importance que ce qui est cru par quelqu’un soit correct ou non et qu’il s’engage du côté de la vérité ou de l’erreur. » Mais au mois de septembre 2008, nos écoles feront précisément cela. Et si elles ne font pas cela, elles feront quelque chose d’encore plus dangereux : la mise en place du « pluralisme normatif » qui est un critère irréligieux pour juger la vérité et l’erreur.

Pour un chrétien : point d'éducation morale digne de ce nom sans religion

Troisièmement, que « sans religion, point d’éducation morale digne de ce nom, ni vraiment efficace, étant donné que la nature même et la force de tout devoir dérivent de ces devoirs spéciaux qui relient l’homme à Dieu, à Dieu qui commande, qui défend et qui détermine ce qui est bien et mal. » Comme le note Léon XIII : « désirer que les esprits soient gagnés au bien tout en les laissant sans religion est aussi insensé que d’inviter à la vertu après en avoir ruiné la base. »

[...]

Mascarade qui servit à priver les parents d'un choix

Rappelons-nous la mascarade au cours de laquelle nous avons perdu des droits parentaux et familiaux fondamentaux par les lois 109, 118, et 95. Stéphane Dion, à titre de ministre des Affaires intergouvernementales, déposa en 1997 une résolution permettant d’amender la Constitution de telle façon que la loi abolissant le système scolaire confessionnel puisse devenir effective. Stéphane Dion précisa à ce moment que « le droit à une instruction religieuse est toujours garanti sous la Section 41 de la Charte des Droits et Libertés qui possède un statut quasi constitutionnel selon la Cour Suprême du Canada ». Mais cette garantie s’avéra sans valeur. Quand la loi 95 fut présentée en 2005, la Charte québécoise elle-même fut amendée à l’insu du public, sans débat significatif et sans même qu’il y ait enregistrement d’un vote.

La version originale de la section 41 accordait aux parents « un droit permettant d’exiger dans les établissements scolaires publics que leurs enfants reçoivent une éducation religieuse ou morale en conformité avec leurs convictions. » La nouvelle version concède seulement « un droit de donner à leurs enfants une éducation religieuse et morale conforme à leurs convictions et respectueuse des droits et des intérêts des enfants. » Tant pis pour la quasi-constitutionnalité évoquée par Stéphane Dion ! Et qui donc, je me le demande, déterminera ce qui est ou non dans les meilleurs intérêts des enfants. C’est une brèche dans les droits parentaux suffisamment grande pour y faire passer une cavalerie.
[...]

Cela a des conséquences sur la question de l’éducation. Un des droits particuliers auquel nous avons toujours été attachés, qui était, jusqu’à récemment, reconnu dans notre Constitution, est le droit d’éduquer nos enfants comme nous le souhaitons, spécialement en ce qui regarde la religion. Mais ce droit (toujours valable bien sûr) nous a maintenant été enlevé. L’État a décidé pour nous comment éduquer nos enfants, même en ce qui concerne la religion. Et pourquoi ne le devrait-il pas ? Après tout, n’est-ce pas le même État qui, la même année, fit passer la loi 95 et élimina gaiement, sous la juridiction fédérale, l’institution elle-même [le mariage traditionnel] qui protégeait l’instance familiale naturelle et ses droits — l’institution qui disait clairement à qui les enfants appartiennent.

L'État s'occupera de l'éducation de tous les enfants comme bon lui semblera

Au Québec, le gouvernement fait pression pour aller de l’avant avec un plan de formation de la prochaine génération concocté par des idéologues professionnels qui ne se sont pas souciés de ce que les familles du Québec pensaient. L’État s’occupera du développement de tous les enfants comme bon lui semblera. Il formera tous les enfants d’après une philosophie individualiste et pluraliste qui supprime et efface efficacement la conception catholique du développement spirituel.

La foi catholique n'est ni individualiste, ni pluraliste, ni relativiste

Pensez-vous que cette prétention est exagérée ? Je peux seulement vous dire, si c’est ce que vous pensez, que soit vous n’avez pas lu soigneusement les documents exposant la politique derrière le nouveau curriculum, soit vous ne comprenez pas la foi catholique elle-même. La foi catholique — étant trinitaire, incarnée et ecclésiale — n’est précisément ni individualiste, ni pluraliste, ni relativiste. Elle s’intéresse à la personne plutôt qu’à l’individu. Elle cherche la communion, non l’homogénéité imposée par l’État (notez le mot « normatif » dans l’expression « pluralisme normatif » [ce qui doit devenir la norme]). La foi catholique désire la vérité et, par conséquent, reconnaît que l’erreur existe. Elle ne se réfugie pas dans le subjectivisme, comme le fait le curriculum, un subjectivisme qui voile à peine le cynisme d’une intelligentsia et d’un service public composés majoritairement de catholiques qui ont perdu la foi.

Les « experts » se penchent sur les familles

Aujourd’hui des « experts » des deux côtés de l’Atlantique commencent à questionner le droit des parents à éduquer leurs enfants conformément à leurs propres croyances religieuses, même dans l’intimité de leurs propres maisons. Notre ministère de l’Éducation n’est pas allé aussi loin, du moins pas encore. Mais il est déterminé à avoir préséance sur les parents. Nos enfants seront soumis au pilonnage de la supériorité de l’individualisme sur le communautarisme« experts »; ce qui fera de l’individualisme le nouveau communautarisme. Quel est le but ou quel est le résultat visé par cette catéchèse individualiste, sinon de séparer les enfants des communautés — familiales et religieuses — qui relativisent l’État et ses institutions« experts »? Le but n’est-il pas de déplacer vers l’État leur allégeance« experts »?

Vers des Églises conformes à l'idéologie de l'État ?

D’autres personnalités éminentes (et cela ne devrait pas nous surprendre) ont commencé à questionner le droit des organisations religieuses comme telles, et pas seulement leurs écoles privées, à agir librement comme organismes de charité si leurs enseignements et leurs œuvres ne sont pas conformes à l’idéologie actuelle de l’État. Que les croyances et les pratiques de ces mêmes organisations religieuses aient présidé à la fondation de ce même État et de son progrès, et qu’elles soient à la racine de son histoire et de son organisation ne semble guère compter. Le nouveau plan doit l’emporter ; il doit à tout prix configurer le visage de la nouvelle génération et la résistance doit être neutralisée sinon éradiquée. La cible principale ? Ce n’est pas, comme l’imaginent certains, l’islam radical, qui importe chez nous des idées et des pratiques antagonistes à notre ordre social et à son histoire, mais le christianisme, et plus spécialement le catholicisme.

Je pense que nous devons comprendre l’enjeu plus large dans lequel le combat sur le nouveau cours s’inscrit. Il est désormais impossible de ne pas prendre parti dans cette bataille. »

Abonnement à Égards

Le collège en France, un laboratoire d’analphabétisme ?

Retour du rapport de force, de l'agressivité comme valeurs viriles

Citations : « Le mot victime » est devenu une insulte. « T’es une victime », se lancent-ils. Chaque fois, cela me fait froid dans le dos. Et cela me scandalise de la part d’individus dont la plainte est devenue le fond de commerce. », écrit Mara Goyet. De son côté, on lit sous la plume de Iannis Roder : « Chez ces jeunes violents, le monde ne se conçoit que comme rapport de force permanent entre forts et faibles. Être et paraître fort aux yeux des autres, du groupe de la bande, est vital. Ne pas l’être, c’est disparaître. » Ceux des collégiens qui « n’affichent pas une allure agressive, ne regardent pas les gens de manière provocatrice, ne hurlent pas pour parler, ne jouent pas à faire peur », sont considérés par les autres comme des « bouffons », des « proies faciles », des « bolos », explique-t-il.

Hiatus entre les idéaux des enseignants et la sous-culture des banlieues

Plusieurs témoignages de professeurs de collèges en « zones difficiles » paraissent en cette rentrée. Et le tableau qu’ils dessinent de la vie quotidienne dans ces établissements est accablant. Il montre, en particulier, le formidable hiatus qui s’est creusé en quelques années entre les idéaux et les représentations des enseignants et les idéologies spontanées de gamins travaillés par la sous-culture des jeux vidéo, des clips, des séries et films de violence.

Le prof comme ennemi

Ces professeurs demeurent massivement acquis aux idéaux des Lumières, mais dans leurs classes, ils sont confrontés à des gamins parfois travaillés par le repli communautaire, le refus haineux du pays d’accueil, un trop fréquent mépris de la culture et une fascination pour l’argent vite gagné. Au surplus, ceux qui croient encore à la promotion sociale par le savoir et le diplôme, courent le risque de passer pour des « collabos » du système. Du coup, le « prof », incarnation de l’institution et de l'endoctrinement, passe du côté de l’ennemi…

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Livres des invités

Iannis Roder enseigne depuis dix ans dans un collège ZEP (Zone d'éducation prioritaire) de Seine-Saint-Denis. Jeune agrégé d'histoire et géographie catapulté dès sa première rentrée scolaire dans un collège « de banlieue », Iannis Roder se heurte très vite à une réalité tragi-comique, en contradiction avec ses idéaux et le discours officiel de l'institution. Que peut-il enseigner à des enfants qui disposent de cinq cents mots pour communiquer et dont certains savent à peine lire ? Des enfants à la vision simplifiée, voire simpliste, du monde. Qui ne savent pas se situer, quelque part entre leur quartier repoussoir et leur pays d'origine dont ils ne sont pas. Des enfants lâchés et trompés par le système, bercés par l'imaginaire doré de la télévision, rêvant uniquement de gloire et d'argent. Dans son établissement comme dans tant d'autres, la violence ordinaire, presque banale, charrie son lot de sexisme, d'homophobie, de racisme, d'un antisémitisme croissant...

Mata Goyet est professeur d'Histoire-Géographie. Elle a passé dix ans dans un collège en banlieue parisienne, en ZEP. En y entrant, elle s'était promis d'y rester. Dix ans plus tard, elle a demandé sa mutation, c'est fini, elle part. Elle aime enseigner, ne s'est absolument pas lassée de ce métier qu'elle ne magnifie pourtant pas. Ce sont les conditions de cet enseignement qui se sont terriblement dégradées, dans certains établissements plus que d'autres, et c'est bien la question du cadre, de l'autorité qui est centrale.

« Quand on choisit le Québec, on choisit aussi les Québécois et leurs valeurs »...

Nous connaissons de nombreux parents insurgés par le fait que le gouvernement les prive d’une de leur fonction et droit qui leur tient le plus à cœur : celui de décider de l’éducation de leurs enfants.

Nous publions, à titre d’exemples et de soutien à toutes ces familles qui se sentent lésées par un État envahissant, deux lettres d’une mère de famille adressées d’abord à la ministre de l’Éducation, Mme Courchesne, et ensuite au Premier ministre du Québec, M. Jean Charest.


Mme Couchesne,

Je suis très choquée de me faire dire par vous, en tant que parent de 3 enfants, ce qui suit : « Ce cours fait partie du régime pédagogique et jusqu'à l'âge de 16 ans, on a l'obligation d'aller à l'école et de suivre ce régime, a dit la ministre Courchesne. Je souhaite que les parents laissent leur enfant à l'école et qu'ils songent plutôt au bien de leur enfant, à ce que lui fera vivre ce retrait. »

Je trouve cela excessivement prétentieux de votre part de me dicter comment je dois élever mes enfants. Vous m'avez volé mon droit de choisir pour MES ENFANTS !

Je ne crois pas que vous seriez intéressé que je me présente chez vous, à vos enfants, et leur dise ce qui est « vraimen » bien, vous ne seriez probablement pas d'accord avec ce que je leur enseignerais...

Je songe au bien de mes enfants quand je ceux les retirer du cours d’éthique et de culture religieuse.

[…]

Imposer un cours sans le consentement des parents, c'est de la dictature et c'est mettre son nez en plein dans le milieu familial, ce qui ne revient pas au gouvernement.

Je voudrais une réponse personnelle de votre part,

Merci

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Lise Couture-Richard
Gatineau, Québec
M. Jean Charest,

Je suis une mère très déçue des évènements.

J'envoie mes enfants à l'école pour avoir des enseignements, mais est-ce que moi, en tant que parent, j'ai un mot à dire sur l'éducation de mes enfants ? Je crois que c'est un « OUI » inévitable. Je ne veux pas que mes enfants soient inscrits dans le cours d'éthique et culture religieuse. Je ne suis pas d'accord avec beaucoup de thèmes qui seront touchés ou abordés dans ce cours. J’ai déjà entamé des démarches auprès des écoles de mes enfants. On me refuse l'exemption. Je fais des démarches auprès de ma commission scolaire à ce sujet, et j’ai reçu encore un refus... je vous ai fait même parvenir la demande d'exemption de mes 3 enfants, au début mai 2008, et je n'ai pas reçu de réponse de votre part.

Alors, comment pouvez-vous écrire sur votre site personnel : « Quand on choisit le Québec, on choisit aussi les Québécois et leurs valeurs » ? J'ai mes valeurs et je les inculque à mes enfants. Aux dernières nouvelles, moi et mon mari sommes toujours vivants et responsables de l’éducation de nos enfants ! Je crois que ce cours va causer un préjudice grave à mes enfants (selon l'article 222 de la Loi sur l'instruction publique) et nous causer un préjudice à mon époux et moi-même.

Mes enfants sont donc dans l'incapacité de suivre ce cours (selon encore l'article 222 de la loi sur l'instruction publique du Québec). Vous devez prendre position quand vous dites : « Quand on choisit le Québec, on choisit aussi les Québécois et leurs valeurs ». Moi, je suis au Québec, je suis québécoise, mais on ne respecte pas mes valeurs en imposant un cours semblable que je ne veux pas, et que plusieurs autres parents ne veulent pas non plus.

Code civil du Québec
605. Que la garde de l'enfant ait été confiée à l'un des parents ou à une tierce personne, quelles qu'en soient les raisons, les père et mère conservent le droit de surveiller son entretien et son éducation et sont tenus d'y contribuer à proportion de leurs facultés
La Convention des droits de l’enfant, articles 14.1 et 14.2 qui précisent :
« 14.1 Les États parties respectent le droit de l'enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion. »
« 14.2 Les États parties respectent le droit et le devoir des parents ou, le cas échéant, des représentants légaux de l'enfant, de guider celui-ci dans l'exercice du droit susmentionné d'une manière qui corresponde au développement de ses capacités. »

Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, article 26.3 qui dit :
« Les parents ont a priori le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leur enfant ».

Pacte international relatif au droit civil et politique article 18.4 qui précise :
« Les États parties du présent pacte, s’engagent à respecter la liberté des parents et le cas échéant des tuteurs légaux de faire assurer l’éducation morale et religieuse de leur enfant conformément à leur propre conviction. »

Protocole additionnel à la sauvegarde des droits de l’homme article 2 qui dit :
« L’État dans l’existence des fonctions qu’il assumera dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, respectera le droit des parents d’assurer cette éducation conformément à leur conviction religieuse et philosophique. »


Je ne veux pas que ce courriel soit donné à d'autres ministres pour me répondre. Ce courriel s'adresse à vous, M. Charest.

Je voudrais une réponse de vous… et non d'un de vos ministres.

Merci

________________________

Lise Couture-Richard
Gatineau, Québec