vendredi 22 août 2008

« Le ministère privilégie l'information et le dialogue » : menace de sanctions contre les élèves

Le ministère de l'Éducation et, plus particulièrement, la Commission scolaire des Sommets s'organisent pour dialoguer avec intimider les parents inquiets de l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse à tous les élèves du Québec.

Brouiller les pistes, décourager les parents soucieux

Dans un article paru dans la version papier de la Voix de l'Est le 21 août 2008, le directeur général adjoint de la Commission scolaire des Sommets a déclaré qu'il serait difficile pour les parents des élèves de savoir quand cette matière sera enseignée. « Ce ne sera pas un bloc d'une heure toutes les semaines », note Christian Provencher. « Ça peut devenir difficile pour les parents de savoir quand venir chercher les enfants. »

Si les parents veulent être assurés de savoir quand le fameux cours d'ECR aura lieu, ils peuvent choisir une école privée qui les comprendra mieux ou éduquer leurs enfants à la maison (voir [1] ou [2]). Visiblement le ministère cherche à encore diminuer le poids de l'école publique au Québec...

Sanctionner les enfants

Selon M. Provencher, préfet de disciple dans ce dossier, « C'est un cours obligatoire au même titre que le français ou les mathématiques [!!]. L'élève doit y assister et réussir. » Stéphanie Tremblay du Monopole de l'Éducation (MELS) de confirmer : « Si l'élève n'y assiste pas, ce sera un échec. »

Mais que signifiera cet « échec » alors que ce cours n'est pas sanctionné par un examen et quelle incidence cela pourrait-il bien avoir alors que, avec la réforme, tout le monde serait supposé passer au primaire sauf les enfants qui ont de grandes difficultés d’apprentissage et en concertation avec les parents ? La journaliste de la Voix de l'Est n'a pas jugé bon de poser la question.

Essai de culpabilisation amusant

M. Provencher termine : « Ça nous inquiète beaucoup le message que ça laisse aux enfants. Ce que ça leur dit c'est que le cours n'est pas important »...

D'une part, ceci n'est pas évident : le cours est assez important pour que les parents prennent des risques contre l'appareil imposant de l'État ; mais ce cours est surtout nuisible pour ces courageux parents.

D'autre part, est-ce que M. Provencher est en train de dire que les enfants doivent vivre dans une bulle et ne pas savoir qu'il y a des opinions très tranchées sur ce cours, alors qu'on en discute dans les chaumières, dans les journaux, à la télévision ? Suggère-t-il que, par déni, les enfants soient isolés de cette controverse alors que ce même cours d'ECR prétend leur apprendre à aborder les questions difficiles (la mort, la création, ce qui constitue une famille, le clonage, etc.) qui divisent la société ?

Émission de TQS — « Est-ce acceptable d'enseigner toutes les religions à nos enfants ? »

À vouloir être trop ambitieux, imposer sans dialogue sa marotte pluraliste normative et dire vouloir satisfaire tout le monde, 79 % des sondés par TQS sont contre le cours d'ECR
Sondage en ligne de TQS

Est-ce acceptable d'enseigner toutes les religions à nos enfants ?

Réponse:

21 % oui
79 % non

(Ce sondage des spectateurs de TQS n'a aucune prétention scientifique)

Athée contre le cours d'ECR

Selon Stéphane Gendron, il est insensé d'enseigner, en 2008, la culture religieuse à l'école primaire alors que les enseignants manquent de temps pour approfondir les matières fondamentales comme les mathématiques et le français.



Catholique identitaire québécois contre le cours d'ECR

Sylvain Lamontagne, porte-parole de la Coalition liberté et éducation, veut aller en Cour supérieure afin de mettre fin au nouveau système d'enseignement des religions à l'école.



Théologien qui comprend les parents inquiets

Selon Luc Phaneuf, théologien, la nouvelle forme d’enseignement des religions, qui met autant en valeur n’importe quelle forme de culte, ébranlera les parents.