lundi 10 août 2009

L’obligation de scolarisation par l’État est-elle toujours bénéfique ?

Gatto sur la scolarisation


Extrait du livre Dumbing us Down (« Nous abrutir ») de John Taylor Gatto, professeur de l’année de l’État de New York (1991) :
« Notre système d’éducation obligatoire, invention de l’État de Massachusetts, date des années 1850. Il fut combattu – parfois les armes à la main – par près de 80 % de la population du Massachusetts, le dernier réduit de Barnstable au cap Cod ne rendit ses enfants que dans les années 1880 quand la milice occupa la région et les enfants furent conduits sous garde armée à l’école.

Considérons maintenant ce fait curieux : le bureau du Sénateur Ted Kennedy a récemment publié un communiqué indiquant que le taux d’alphabétisme au Massachusetts avant l’imposition de l’éducation obligatoire était proche de 98 % et que, par la suite, ce chiffre n’a jamais excédé récemment 91 %, niveau où il se stagne en 1990. » (p. 22 de l'édition de 2005, publiée chez New Society Publishers)
Gatto souligne également l'existence d'un lectorat important avide de lire en l'absence de toute scolarisation publique obligatoire :
« Le livre de Thomas Paine Le Sens commun (1776) se vendit à 600 000 exemplaires sur une population [totale des États-Unis] de 3 000 000 dont 20 % étaient des esclaves et 50 % des serviteurs sous contrat. Les colons américains étaient-ils des génies ? Non, la vérité est qu’apprendre à lire, écrire et compter peut se faire en aussi peu qu’une centaine d’heures pour autant que l’élève soit enthousiaste et avide d’apprendre. Le truc, c’est d’attendre que quelqu’un demande et d’alors foncer pendant que l’élève est enthousiaste. » (p. 12, édition 2005)
Ces chiffres sont corroborés par plusieurs témoignages cités dans Public Schools, Public Menace de Joe Turtel :
« En 1765, John Adams écrivait qu’« un Américain de naissance, plus particulièrement en Nouvelle-Angleterre, qui ne sait ni lire ni écrire est un phénomène aussi rare qu’une comète. » Jacob Duché, aumônier du Congrès en 1772, disait de ses compatriotes : « Presque tous savent lire. » Daniel Webster confirma que l’instruction en famille avait eu comme résultat l’alphabétisation quasi complète de la population quand il déclara « un adolescent de quinze ans, quel que soit son sexe, qui ne sait ni lire ni écrire, est très difficile à trouver. » Au début des années 1800, l’entrepreneur et économiste français Pierre Samuel du Pont de Nemours [...] vint en Amérique et se pencha sur l’éducation ici. Il découvrit que la plupart des jeunes Américains savaient lire, écrire et compter et que les Américains de tout âge pouvaient lire la Bible et le faisaient. Il évaluait que moins de 4 Américains sur 1000 ne savaient pas écrire de manière claire et lisible. »

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