vendredi 21 octobre 2016

La première école de l'Ontario ouverte en 1786 était française et pour filles

Pendant les deux premières décennies du régime britannique, les familles francophones établies sur le territoire de l'actuel Ontario sont trop peu nombreuses et trop pauvres pour pouvoir soutenir des écoles. Les parents les mieux nantis envoient leurs enfants dans les collèges et les couvents de Montréal ou de Québec. Toutefois, au début des années 1780, l'abbé Jean-François Hubert, curé de la paroisse de L'Assomption près de Windsor (alors Petite-Côte) , entreprend des démarches auprès de Frederick Haldimand, gouverneur de Québec, afin d'obtenir les services d'un instituteur et des Dames de la Congrégation de Montréal pour enseigner aux garçons et aux filles catholiques francophones de sa paroisse.


Ce projet ne voit jamais le jour. Cependant, Hubert est nommé évêque coadjuteur de Québec en 1785. L'un de ses premiers gestes en tant qu'évêque est d'envoyer des institutrices de Québec à son ancienne paroisse de Sandwich. Les demoiselles Adémard et Papineau ouvrent une école privée pour les jeunes filles catholiques francophones de la paroisse de L'Assomption en 1786.

Il s'agit de la première école française à être établie sur le territoire de l'actuel Ontario depuis la Conquête. En 1787, le nouveau curé de la paroisse de Notre-Dame de L'Assomption, l'abbé François-Xavier Dufaux, décrit à son prédécesseur comment il a fait transporter une maison pour y établir l'école-pensionnat des demoiselles Adémard et Papineau. L'abbé Dufaux finance lui-même le fonctionnement de l'école. Le salaire des institutrices correspond à la somme des montants versés pour les pensions. Cette somme est minime. En effet, la majorité des parents des pensionnaires ne peuvent pas payer la pension même si le prix de la pension est très bas. Au début, l'école accueille treize élèves dont huit pensionnaires.


 
La Maison de la vieille mission aurait accueilli la première école de l'Ontario


Dans sa correspondance avec son évêque, Mgr Hubert, l'abbé Dufaux ne manque jamais de louer l'instruction dispensée par les demoiselles Adémard et Papineau. Cependant, l'école est peu fréquentée et les garçons n'ont toujours pas d'école. À l'époque, les garçons et les filles ne peuvent pas fréquenter les mêmes écoles chez les catholiques. En 1792, l'école de la Petite-Côte compte 12 pensionnaires et cinq ou six externes. L'école est trop petite pour accueillir davantage d'élèves, mais les paroissiens de Notre-Dame-de-l'Assomption sont trop pauvres pour qu'un nouvel édifice soit construit. L'abbé Dufaux continue à soutenir l'école paroissiale de Sandwich jusqu'à sa mort, en 1796. Selon les historiens, la première école de Sandwich est demeurée ouverte pendant plusieurs années, mais elle n'existe plus en 1825.

La Vieille mission en 1893