lundi 3 novembre 2014

Québec — Le taux d'échec en français bondit en 5e secondaire

Le français donne du fil à retordre aux élèves de cinquième secondaire. Ils ont été plus nombreux à échouer à l’épreuve ministérielle d’écriture en juin 2014 que l’année précédente. Plus d’un élève sur quatre n’a pas obtenu la note de passage, le taux de réussite étant de 73,4 % comparé à 79,7 % en 2013, selon des données préliminaires obtenues par Le Soleil.

Ces chiffres comprennent les résultats obtenus dans les réseaux d’éducation public et privé. En tenant compte seulement des élèves qui fréquentent les écoles secondaires publiques, la diminution est encore plus marquée : le taux de réussite, qui était de 76,2 % l’an dernier, est de 69,4 % pour l’examen de juin 2014. Cette épreuve d’écriture consiste à rédiger une lettre ouverte d’environ 500 mots.

Les résultats officiels n’ont pas encore été rendus publics par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), mais des résultats provisoires circulent depuis déjà quelques semaines dans les commissions scolaires. Ces chiffres ne tiennent toutefois pas compte des résultats des élèves aux reprises, qui se déroulent en août et en janvier.

Analyse en cours

Au MELS, la porte-parole Esther Chouinard indique qu’une analyse plus approfondie des résultats serait en cours pour tenter de comprendre ce qui peut expliquer cette baisse du taux de réussite. « L’épreuve ministérielle d’écriture de cinquième secondaire serait équivalente aux épreuves des années antérieures. Elle aurait connu le même processus d’élaboration et de validation que les épreuves des années antérieures », ajoute Mme Chouinard.

À l’Association québécoise des professeurs de français (AQPF), la présidente par intérim, Geneviève Messier, affirme qu’il serait intéressant que l’analyse du Ministère soit rendue publique, afin que « les enseignants du secondaire puissent s’ajuster » au besoin.

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Rémi Brague sur l'islam, la culture classique et l'Europe


Extraits d’un entretien donné au Clarion Review en 2009 par le philosophe Rémi Brague, membre de l’Institut et Professeur de philosophie grecque, romaine et arabe à l’Université Panthéon-Sorbone et à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich.

Pourriez-vous nous donner des exemples d’erreurs qui sont fréquemment commises, et que vous vous sentez contrait de corriger à partir de votre expertise particulière de la philosophie médiévale juive, chrétienne et islamique ?

Oui. Par exemple : les gens continuent à considérer le judaïsme, le christianisme et l’islam comme les trois religions monothéistes, comme les trois « religions du Livre », et comme les trois religions d’Abraham. C’est trois fois absurde. Parler des trois religions monothéistes est incorrect, car il en existe plus de trois. Plus important encore, le judaïsme, l’islam et le christianisme sont monothéiste de manières très différentes. Dans la tradition juive, Dieu est le Dieu qui est fidèle à l’histoire, et libère son peuple de l’esclavage en Égypte. Dans le christianisme, Dieu se compose de l’amour mutuel entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Pour les musulmans, en revanche, Dieu est un seul bloc solide.

Le second malentendu, c’est l’idée qu’il existe « trois religions du livre ». C’est trompeur, parce que le sens du livre est très différent dans chaque religion. Dans le judaïsme, le Tanakh est une histoire écrite de l’alliance entre Dieu et le peuple d’Israël, presque une sorte de contrat. Dans le christianisme, le Nouveau Testament est l’histoire d’une personne, Jésus, qui est le Verbe de Dieu incarné. Dans l’islam, le Coran est « incréé » [uncreated], il est descendu du ciel sous une forme parfaite. C’est seulement dans l’islam que le livre lui-même est ce qui été révélé par Dieu. Dans le judaïsme, Dieu se révèle dans l’histoire du peuple juif. Dans le christianisme, Dieu se révèle comme amour dans la personne de Jésus. Le judaïsme et le christianisme ne sont pas des religions du livre, mais les religions avec un livre.

La troisième idée fausse est de parler des « trois religions abrahamiques ». Les chrétiens se réfèrent généralement à Abraham comme une personne qui lie ces trois religions ensemble, et qui est partagée par eux. Dans le judaïsme, il est le « père fondateur ». Mais dans le Coran il est écrit : « Abraham n’était ni Juif ni chrétien. » (III, 67). Pour les musulmans, Abraham était un musulman, comme fut le premier homme, Adam. Selon l’islam, les premiers prophètes ont reçu la même révélation que Mahomet, mais le message a ensuite été oublié. Ou il a été trafiqué, avec de mauvaises intentions. Ainsi, selon l’islam, la Torah et les Évangiles sont des faux.

Dans l’ensemble, il faut le dire, que les religions ne peuvent pas être comparées facilement. Il existe des différences fondamentales. Pourtant, elles sont constamment discutées comme si elles étaient essentiellement la même chose.

Certains diront qu’il y a beaucoup de différences fondamentales, même au sein du christianisme ou de l’islam. Vous êtes-vous déjà fait critiquer pour avoir parlé de l’islam comme s’il s’agissait d’un ensemble singulier, alors qu’en réalité, il en existe de nombreuses formes à travers le monde ?

Ma réponse à ce reproche est l’histoire suivante : il était une fois un chimiste qui avait écrit un traité sur l’élément cobalt. Parce que le cobalt pur n’existe pas dans la nature, mais seulement dans les composés avec du silicium, du cuivre et d’autres éléments, le chimiste a été critiqué : pourquoi écrire un traité sur quelque chose qui ne peut être trouvé n’importe où, et ainsi ne semble pas exister ? Le chimiste répondit que, précisément parce qu’il voulait comprendre tous ces différents composés de cobalt qui se produisent à travers le monde, il avait besoin d’étudier les propriétés du cobalt pur. De la même manière, je suis un « essentialiste ». Je ne peux pas dire grand-chose sur chaque musulman, mais je sais certaines choses au sujet des affirmations fondamentales de l’islam, que chaque musulman partage : le Coran tel qu’il est dicté par Dieu, Mohammed, ou le « bel exemple », la Mecque qui est la direction de la prière, etc. Je ne sais pas comment l’Europe devrait intégrer ses immigrés musulmans, et je ne dis pas que la théologie peut fournir toutes les réponses. Mais les sciences sociales et les statistiques ne le font pas non plus. Pour comprendre l’islam cependant, vous devez être prêt à prendre l’interprétation islamique de l’islam au sérieux. Vous devez étudier la théologie, la manière dont elle se comprend.

Quel est votre point de vue sur les formes modérées de l’islam ?

Un islam modéré serait une très bonne idée. Il existe des musulmans modérés, mais l’islam a sa logique interne, tout comme les autres religions.

Qu’en est-il des sociétés islamiques en Andalousie mauresque en Espagne du Sud, au Moyen Âge ? Elles sont souvent citées en exemple de tolérance.

De nombreux mythes bien intentionnés circulent sur l’Espagne islamique. Les musulmans y étaient en effet assez tolérants les uns envers les autres. Mais dans la ville souvent romancée de Cordoue, la famille du philosophe juif Maïmonide juif fut bannie, Averroès exilé, et de nombreux chrétiens furent martyrisés. S’il y avait bien une certaine forme d’éveil islamique au Xème siècle, sous l’influence de penseurs tels que Al-Farabi, il a été enterré dès le onzième. La philosophie n’a jamais atteint l’islam traditionnel. Un penseur « éclairé » comme Averroès a été complètement oublié dans le monde arabe, mais ses œuvres ont été largement étudiées en hébreu et en latin. Et les textes originaux ont été réédités en Europe à partir du milieu du XIXe siècle. Par ailleurs, dans un de ses livres, Averroès a souligné que les hérétiques doivent être tués (voir L’Incohérence de l’incohérence, XVII, 17).

Pourquoi la philosophie a-t-elle joué un rôle si important en Europe, mais non dans le monde arabe, où de nombreux textes (occidentaux) classiques de philosophie n’ont été conservés qu’en traductions arabes ?

La philosophie a toujours été marginale dans le monde islamique, mais s’est épanouie en Europe. Pourquoi ? Eh bien, ce n’était pas à cause d’une différence de sources : tous deux disposaient des œuvres d’Aristote et de quelques textes néo-platoniciens. L’Europe dut commencer avec seulement le début des travaux logiques d’Aristote et attendre le XIIe siècle pour que le reste soit disponible en latin. En outre, il n’y avait aucune différence de génie entre leurs philosophes. Thomas d’Aquin n’était pas plus brillant qu’Al-Farabi. La grande différence, c’est que la philosophie n’a jamais été institutionnalisée dans le monde islamique. Elle le devint en Europe grâce aux universités. Tous les grands philosophes musulmans étaient des amateurs. Ils pratiquaient la loi ou travaillaient comme médecins, parce que la philosophie n’existait pas en tant que profession. Par conséquent, la philosophie est restée une armée composée seulement de généraux, alors qu’en Europe, elle a été enseignée dans les universités, où les philosophes ont à leur tour formé des avocats, des médecins et des théologiens.

Par ailleurs, presque tous les textes traduits du grec au Moyen-Orient ont été traduits par les chrétiens. Il n’y a qu’un seul exemple d’un penseur islamique précoce ayant étudié une langue non islamique : Al-Birouni. C’est une autre différence : les savants islamiques ont lu les ouvrages classiques dans leurs traductions arabes, alors qu’en Europe, certaines personnes au Moyen Âge — et toute l’élite intellectuelle du XVe siècle — ont appris les langues classiques. Ils l’ont fait pour lire les textes originaux.

Vous insistez souvent sur l’importance de l’apprentissage des langues classiques. Pourquoi ?

L’apprentissage des langues classiques est essentiel à la civilisation européenne. J’ai publié en 1992 une brève étude de l’identité culturelle de l’Europe : Europe, la voie romaine, qui a été traduit en anglais Eccentric Culture : A Theory of Western Civilization. Je préfère le titre anglais, car il affirme immédiatement la thèse centrale du livre. La chance de l’Europe est sa pauvreté initiale. Pendant très longtemps, l’Europe est restée éloignée des centres culturels existants en Asie. Les Européens étaient barbares, habitant de lointains rivages glacés du nord. Et ils le savaient eux-mêmes. Étudier les langues classiques, et s’imprégner ainsi d’une civilisation totalement différente de la leur, leur a donné conscience du fait qu’ils étaient des barbares puants, qui avaient besoin de se laver au savon de civilisations supérieures. Les Romains étaient bien conscients qu’ils étaient culturellement inférieurs aux Grecs. Mais ils ont aussi eu le courage de l’admettre. Et c’est précisément ce qui leur a donné la force d’absorber la civilisation hellénique, et de l’étaler sur les terres conquises. La caractéristique essentielle de la culture européenne, c’est qu’elle est excentrique. Pas dans le sens d’un Anglais qui prend un bain avec son chapeau melon, mais dans le sens que les deux sources de sa civilisation, Athènes et Jérusalem, se trouvent en dehors de la zone géographique de l’Europe elle-même. Le culture européenne est basée sur la reconnaissance du fait que nous sommes des barbares qui se sont civilisés en internalisant des sources culturelles « étranges ».

Est-ce propre à l’Europe ?

Oui, la civilisation occidentale est quelque chose de très étrange et inhabituel. La plupart des civilisations ont un seul centre. L’Islam a la Mecque. L’Égypte ancienne avait Memphis. Babylone avait Babylone. Mais la civilisation occidentale a deux sources, Athènes et Jérusalem — la tradition juive et plus tard, chrétienne, et celle de l’antiquité païenne, — souvent décrites comme étant en conflit dynamique. Cette opposition est fondée sur l’opposition des Juifs et des Grecs, empruntée à Saint Paul, qui a ensuite été systématisée de différentes manières : l’hellénisme contre l’hébraïsme, la religion de la beauté contre la religion de l’obéissance, la raison contre la foi, l’esthétique par rapport à l’éthique, etc. Une chose curieuse est que l’une n’a jamais été avalée par l’autre. L’Europe n’est ni juive ni grecque. Dans « Rome », c’est-à-dire dans le christianisme (par exemple, l’Église catholique romaine), Jérusalem et Athènes sont simultanément réunies et tenues à l’écart.

Avec l’avènement du christianisme, les cultures précédentes n’ont pas été détruites, mais une nouvelle civilisation a été formée. Comme les Romains qui avaient reconnu que leur culture était « secondaire » à celle des Grecs, les chrétiens ont reconnu que le judaïsme a précédé le christianisme. Cette compréhension a donné à la civilisation européenne une ouverture unique et une humilité envers les réalisations culturelles considérables du passé.

Cette humilité est une grande force. Elle favorise la prise de conscience que vous ne pouvez pas simplement hériter d’une tradition civilisatrice, mais que vous devez travailler très dur pour l’obtenir — pour contrôler le barbare à l’intérieur de nous. Cela a donné à la culture européenne la possibilité de renaissances : la redécouverte des sources de notre culture, de corriger ce qui s’est mal passé.

Cela devient évident dans les différentes manières dont l’Islam et le christianisme ont approché leurs sources grecques et juives classiques. La différence peut être décrite par les mots « digestion » et « inclusion ». Dans l’Islam, les textes juifs et chrétiens d’origine ont été digérés, transformés en quelque chose de complètement nouveau, purement authentique à l’Islam lui-même. En Europe en revanche, les textes originaux ont été laissés dans leur état d’origine. L’Ancien Testament chrétien et le Tanakh juif sont presque exactement les mêmes, et les chrétiens reconnaissent les origines juives des livres de l’Ancien Testament. De même, les Pères de l’Église ont pris la philosophie classique, et Thomas d’Aquin a étudié Aristote et inclus des notions aristotéliciennes dans sa théologie. Pourtant, les chercheurs n’ont jamais cessé de lire les œuvres d’Aristote lui-même.

Le succès de l’Europe occidentale est remarquable. Qui aurait pu penser au début du Moyen Âge que l’Europe occidentale deviendrait si puissante, et non les civilisations byzantines ou islamiques ? L’Europe est un continent de parvenus. Les complexes d’infériorité romaine et chrétienne ont travaillé comme des éperons sur un cheval.

Ainsi, un complexe d’infériorité culturelle peut être une bénédiction ?

Bien sûr, il y a de bonnes et de mauvaises façons de traiter avec un complexe d’infériorité. La bonne façon est de travailler plus fort, ce que les Européens ont fait. La mauvaise serait ressentiment.

Pensez-vous qu’il existe une menace que l’Europe perde cette ouverture unique ? L’Occident est-il de plus en plus « normal » ?

Avec le déclin du christianisme et de l’éducation classique, l’Occident est en effet de moins en moins intéressé par les sources classiques de notre civilisation. Moins savoir sur notre propre civilisation semble aussi nous faire perdre la capacité à écouter attentivement ce que nous pourrions apprendre des autres. Les Chinois nous montrent que, pour survivre, vous devez travailler. Et que faisons-nous ? Nous les appelons les « fourmis jaunes ». Les musulmans nous montrent que, pour survivre, vous devez procréer. Nous les appelons des « fondamentalistes ». Les Américains pourraient nous apprendre que vous ne devez pas vous faire oublier que vous avez des ennemis. Et que faisons-nous ? Nous les appelons des « cowboys ».

Pourquoi permettons-nous que cela se produise ?

Peut-être que nous avons été victimes de notre propre succès. Il semble que les Européens ont mangé la carotte de la civilisation qui sert à les stimuler pour aller de l’avant. Pour survivre, nous devons apprendre à rester humbles, en dépit de nos succès.

Traduction par le Bulletin d’Amérique, corrections éditoriales.

Voir aussi

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« Le fractionnement du revenu : une mesure plus équitable pour les familles canadiennes »


L’Institut du mariage et de la famille a salué l’initiative du gouvernement fédéral canadien qui permettra le fractionnement des revenus pour les familles avec des enfants mineurs. Ce fractionnement permettra d’uniformiser les règles du jeu fiscal pour les familles canadiennes avec enfants. La directrice générale de l’Institut, Andrea Mrozek, a déclaré au sujet du fractionnement du revenu familial :

« Malheureusement, les familles canadiennes éprouvent aujourd’hui des difficultés. Les
Canadiennes et les Canadiens ont environ 40 % de chances de divorcer avant de fêter leur 30e anniversaire de mariage. Nous observons un nombre croissant de familles monoparentales qui sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté. Nous observons un nombre croissant de familles dont les parents sont conjoints de fait, unions plus susceptibles de se solder par une rupture. Nous constatons que le nombre de mariages et de naissances est inférieur au taux de remplacement, alors nous avons raison de nous inquiéter. Derrière ces statistiques familiales se cache, bien sûr, une grande douleur émotionnelle. Nous menons nos travaux de recherche en vue d’alléger les souffrances. Les réformes fiscales sont une façon d’aider les familles. Nos recherches nous poussent à faire les recommandations suivantes.

Premièrement, nous recommandons que l’on éradique une inégalité qui existe actuellement en instaurant une mesure fiscale pour les familles, en l’occurrence le fractionnement du revenu. Cette mesure permet l’équité horizontale ou fiscale dans les familles. Elle fait en sorte que les familles qui se ressemblent et qui ont le même revenu aient aussi le même taux d’imposition, quelle que soit la façon dont elles obtiennent ce revenu. Les membres des familles n’équilibrent pas leur budget individuellement, mais ensemble. La politique fiscale devrait encourager le partage, car c’est une bonne chose qui témoigne de la force d’une famille.

Une bonne majorité de Canadiennes et de Canadiens, quelle que soit leur allégeance politique, reconnaissent l’injustice actuelle. En effet, 65 % des personnes qui appuient les conservateurs, 55 % de celles qui appuient les néo-démocrates et 54 % de celles qui appuient les libéraux conviennent du bien-fondé du fractionnement du revenu, tout comme l’éminent économiste canadien, Jack Mintz. C’est une mesure qui a été appliquée dans une gamme de pays comme la République tchèque, l’Allemagne et la France sans soulever la controverse.

Il est clair que l’équité fiscale est la principale raison d’instaurer le fractionnement du revenu. Cependant, près de la moitié de toutes les familles canadiennes qui ont actuellement des enfants de moins de 18 ans recevraient une réduction d’impôt. À titre d’exemple, si cette mesure était appliquée à l’échelon fédéral seulement, un enseignant ou une enseignante à l’école secondaire au Manitoba économiserait 28 % en impôts, tandis qu’un comptable en Saskatchewan réaliserait des économies de 25 %. Je crois que nous ne pouvons pas mépriser ces économies pour les Canadiennes et les Canadiens au revenu moyen, économies qui seraient encore plus élevées si le fractionnement du revenu était aussi offert à l’échelon provincial.

Deuxièmement, nous recommandons que l’on hausse les sommes que les parents reçoivent directement, que ce soit par le truchement de la Prestation universelle pour la garde d’enfants, de la Prestation fiscale canadienne pour enfants ou d’un autre programme. Bien que nous préférions que le code des impôts serve à laisser plus d’argent aux parents dès le départ, on pourrait aussi envisager d’augmenter les montants des deux prestations ou de prendre d’autres mesures. Nous croyons que c’est en ayant de l’argent que les parents ou les familles sont en mesure de faire les meilleurs choix pour répondre à leurs besoins variés et précis.

Enfin, nous recommandons que l’on n’utilise pas l’argent des contribuables pour créer un programme national de garde d’enfants. C’est avec regret que je constate que cette recommandation arrive environ deux semaines trop tard pour les honorables députés du Nouveau Parti démocratique. Nous croyons qu’un bon système de garde d’enfants financé par l’État coûte extraordinairement cher. Comme nous l’avons vu au Québec, les coûts vont dans une seule direction — ils montent. En outre, ce type de système ne tient pas compte des différentes situations de famille au pays. Il n’aide pas les gens qui ont des horaires de travail variables. Certains couples prennent des mesures extraordinaires pour se partager la garde des enfants. Avec l’instauration d’un programme national, certaines familles seront peut-être privées d’autres prestations pour financer l’unique programme qu’elles choisissent de ne pas utiliser. »

Plus important encore pour l’IMFC, 76 % des Canadiens, peu importe leur parti politique, le sexe et leur niveau de revenu, croient que l’endroit idéal pour un enfant de moins de six ans est à la maison avec un parent. Nous craignons qu’un système de garderies national ne devienne une usine à gaz ruineuse nationale, le gouvernement fédéral ayant du mal à fournir ce qui devrait être l’apanage de structures beaucoup plus proche des familles. Voir le site du CMFI pour la version originale (en anglais) de cet article avec notes. Et ici, pour l’étude intitulée Déboulonner les mythes entourant le fractionnement du revenu (en anglais). Voir également, en français, le Mémoire de l’IMFC au Comité permanent des finances de la Chambre des communes d’Ottawa lors de ses consultations prébudgétaires le 6 août 2014.

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Sondage de Léger Marketing de 2010 a permis de constater que, dans les deux tiers des familles québécoises, l’un des parents serait prêt à rester à la maison pour prendre soin des enfants d’âge préscolaire si l’État lui versait une allocation équivalente à la subvention qui est accordée pour une place en garderie subventionnée (CPE ou autre).

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique


Épidémie de détresse chez les enfants en CPE et chez les enfants nantis

« [N] ous avons découvert des preuves frappantes que les enfants ont subi des détériorations dans un éventail d’aspects comportementaux et liés à la santé, allant de l’agression aux aptitudes motrices et sociales en passant par la maladie. Notre analyse suggère aussi que le nouveau programme de garderie a mené à des pratiques parentales plus hostiles et moins cohérentes ainsi qu’à une détérioration de la santé parentale et des relations parentales. »

par le Bureau national de recherche économique

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