vendredi 4 octobre 2019

Belgique — Connaissances scientifiques des élèves sur le climat en recul

Si la jeunesse est mobilisée en masse pour « sauver la Planète » et le climat, les savoirs scientifiques des élèves pour appréhender le réchauffement climatique (un peu plus d’un degré en un siècle) laissent à désirer. Une enquête effectuée auprès de plus de 3 250 jeunes de 5e et 6e secondaire, tant en Flandre qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles, montre que leurs connaissances sont en recul par rapport à 2015.

« Le plus grand fossé observé est, comme toujours, celui qui sépare les élèves selon le type d’enseignement qu’ils fréquentent », regrette l’ASBL Appel pour une école démocratique (APED), à l’origine de l’étude. Cette ONG n’est en rien climatosceptique, mais plutôt à gauche, elle veut lutter contre les « inégalités scolaires » et cherche à ce que l’école transmette une « compréhension du monde » particulière, dans ce cas-ci il s’agit de « sensibiliser » encore davantage sur les enjeux climatiques et les migrants « climatiques » qu’il faudrait accueillir.... 

L’enquête, effectuée par questionnaire entre les mois d’avril et de mai 2019, a sondé 3 259 élèves de 5e et 6e secondaire fréquentant l’enseignement général, technique, professionnel ou technique de qualification.

Aujourd’hui, seuls 13 % des élèves comprennent ce qu’est l’effet de serre, le mécanisme par lequel les émissions de CO2 contribuent au réchauffement climatique. Ils étaient 19 % en 2015... Dans l’enseignement professionnel, on tombe à 4,6 % de bonnes réponses, soit deux fois moins qu’en 2015,62 % des élèves croient erronément que les centrales nucléaires sont émettrices de CO2. Ils n’étaient « que » 47 % en 2015. Par contre, seul un élève sur deux identifie correctement les centrales électriques au gaz et l’élevage animal comme émetteurs de gaz à effet de serre.

En 2015, 31 % des élèves croyaient que l’hydrogène était une énergie renouvelable (alors qu’il ne s’agit pas du tout d’une source d’énergie, mais seulement d’un moyen de la stocker). Ce pourcentage grimpe désormais à 48 %.

40 % des élèves croient tout à fait erronément qu’un déplacement en train émettrait autant, voire davantage, de CO2 par voyageur qu’un déplacement en voiture.

Face à un graphique indiquant l’augmentation de température globale depuis un siècle, un élève sur deux s’avère incapable d’en faire une interprétation correcte.

Comme lors de l’enquête de 2015, une grande majorité des élèves (78 %) estime erronément que la fonte des glaces du pôle Nord contribuerait à l’élévation du niveau des mers.

Greta et les filles mènent le combat à Bruxelles


Lorsqu’on traduit ces connaissances en notes chiffrées sur une échelle de moyenne 500 et d’écart-type 100 (comme pour les points des enquêtes PISA), on observe qu’il n’y a pratiquement aucune différence entre francophones et néerlandophones, mais une avance de 24 points pour les garçons par rapport aux filles [alors que les filles sont systématiquement mises à l’avant du combat contre le réchauffement climatique] et un énorme écart de 105 points entre les élèves de l’enseignement général et ceux de l’enseignement professionnel.


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L’école privée n’est pas à blâmer

Lettre ouverte de Jim Gordon, Enseignant dans une école privée.

En lisant récemment dans Le Devoir que notre système scolaire se classe bon dernier sur l’échelle de la justice sociale, et au moment où Québec s’apprête à démanteler les commissions scolaires, je présente humblement mon témoignage en guise de piste de réflexion.

J’enseigne dans l’un des plus prestigieux collèges privés de Montréal depuis bientôt quatre ans. Et pourtant, j’ai fréquenté une très modeste école publique de Trois-Rivières. Milieu peu scolarisé, famille disloquée, adolescence plus que difficile : l’éducation publique m’a certainement sauvé du naufrage. Elle m’a permis de me faufiler du cégep au collège militaire, de la littérature à la philosophie, pour aboutir à l’enseignement au secondaire. Parcours ironique d’un jeune homme qui détestait l’école. Et qui aujourd’hui enseigne dans une école privée. Honte à moi !

Vraiment ?


Après des études de deuxième cycle en littérature et en philosophie, je fus pris par l’envie de transmettre aux jeunes le savoir qui m’avait sauvé. Mais n’enseigne pas qui veut dans ce « système »… Dépourvu du brevet d’enseignement, j’ai dû subir, pendant trois ans et demi, la maîtrise « qualifiante » offerte à temps partiel depuis quelques années. L’horreur ! Que de temps perdu ! Que de sectarisme !

Enfin, j’ai tenu bon. Puis, deux stages non rémunérés dans des écoles publiques m’ont permis de mesurer la terrifiante réalité des enseignants du « système » public. Aucune valorisation. Très peu de soutien. Une énorme machine administrative qui déshumanise le rapport à l’école. Et, je dois le dire, des enseignants pas toujours motivés, souvent blasés, presque toujours étouffés par l’anxiété et souffrant très souvent d’une formation disciplinaire très lacunaire. Mais il va sans dire que les écoles publiques comptent aussi parmi leurs rangs des enseignants chevronnés qui changent le monde un élève à la fois.

Enfin, c’est à ce moment qu’une alerte d’emploi a surgi dans ma boîte de réception. Une entrevue, et je fus engagé. Du jour au lendemain, j’étais devenu un enseignant. Et j’étais parmi d’autres enseignants au parcours atypique, des gens avec plusieurs diplômes, qui valorisent la culture et le savoir ; des gens qui me considéraient déjà comme leur égal. Ainsi l’école privée me donna accès à un bureau personnel, à du soutien administratif, à une source de valorisation constante et à des moyens concrets pour atteindre mes objectifs pédagogiques. Allais-je refuser cette chance inouïe pour éviter d’encourager un système à deux vitesses ? Allais-je plutôt m’entêter à passer par l’enfer de la suppléance, de la bureaucratie et des tâches d’enseignement ridicules que l’on offre aux nouveaux enseignants ? Non, merci.

À vous qui avez du pouvoir : si vous voulez que l’école publique rivalise avec l’école privée, donnez-lui les moyens de le faire. Cela commence par des enseignants passionnés qui se sentent soutenus et valorisés. Que ces professionnels de l’éducation deviennent réellement une élite culturelle ! Et qu’ils soient fiers, comme je le suis, d’enseigner dans leur école. Pour cela, il faut décentraliser le « système ». Suivez le modèle norvégien et donnez davantage de pouvoir aux écoles. Et valoriser les études ne ferait pas de mal : comment est-ce possible qu’un enseignant qui a 20 ans de scolarité ne puisse accéder in fine à un meilleur salaire qu’un simple bachelier ? Je n’y comprends rien.

Non, selon moi, le problème du « système » ne réside pas dans les écoles privées, mais dans le sectarisme pédagogique des facultés d’éducation, dans la mauvaise formation des maîtres, dans le sous-financement du réseau public et dans la déshumanisation de l’appareil administratif des commissions scolaires.

Mais qui suis-je pour juger ? Je ne suis après tout qu’un enseignant…

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jeudi 3 octobre 2019

Canada connaît plus forte croissance de son histoire causée à 82 % par l'immigration

Bandeau du site de la Commission scolaire de Montréal

La population canadienne était estimée à 37 589 262 personnes au 1er juillet 2019, en hausse de 531 497 par rapport au 1er juillet 2018. Une telle hausse annuelle du nombre de personnes vivant au pays est la plus élevée jamais observée. Cette hausse correspond également à une augmentation d’un peu plus d’une personne par minute.

Le vieillissement démographique se poursuit au pays, de sorte que le nombre de centenaires a franchi le cap des 10 000 personnes pour la première fois. De plus, les baby-boomers forment maintenant la majorité des aînés.



La croissance de la population du Canada est la plus forte parmi celles des pays du G7

Le taux annuel d’accroissement démographique du pays pour l’année 2018-2019 s’est établi à 1,4 %, soit le taux d’accroissement démographique en pourcentage le plus élevé depuis celui observé en 1989-1990 (+1,5 %).

Le taux d’accroissement démographique du Canada est le plus élevé parmi ceux des pays du G7. Il est plus de deux fois plus élevé que celui des États-Unis et du Royaume-Uni (+0,6 % chacun) et surpasse ceux de l’Allemagne (+0,3 %) et de la France (+0,2 %). Dans la dernière année, l’Italie et le Japon ont enregistré une baisse de leur population (-0,2 % chacun).


L’immigration permanente et temporaire explique 82,2 % de la croissance

La croissance démographique soutenue au Canada s’explique en grande partie (82,2 %) par l’accueil d’un nombre élevé d’immigrants et de résidents non permanents. Le nombre d’enfants nés au Canada dont les parents sont des immigrants étant supérieur à celui des parents nés au Canada, l’impact de l’immigration sur la croissance démographique est encore plus grand.

Plus de 30 % des bébés québécois ont au moins un parent né à l’étranger

La proportion de naissances comptant au moins un parent né à l’extérieur du Canada était de 31,9 % en 2017, comparativement à 21,3 % en 2000 et à 12,6 % en 1980. La hausse s’explique surtout par des naissances issues de deux parents nés à l’étranger, dont la part est passée de 7 % (en 1980) à 13 % (en 2000) à 21 % (en 2017) au cours de la même période. La proportion de nouveau-nés dont l’un des parents est né à l’étranger et l’autre au Canada a aussi augmenté, passant de 5 % en 1980 à près de 11 % en 2017. Selon les données provisoires, chez les mères comme chez les pères, les principaux pays de naissance des parents nés à l’étranger sont l’Algérie, le Maroc, Haïti et la France.

La différence entre le nombre de naissances et de décès n’expliquait qu’une faible proportion (17,8 %) de la croissance, et cette part diminue année après année. Le Canada a admis 313 580 immigrants en 2018-2019, soit un des niveaux les plus élevés de son histoire.

En 2015-2016, le Canada avait reçu 323 192 immigrants permanents, dont près de 30 000 réfugiés syriens. Le nombre de résidents non permanents a augmenté de 171 536 personnes au cours de l’année 2018-2019, ce qui constitue la plus forte hausse dans l’histoire du pays. Bien qu’aussi alimentée par une croissance rapide des demandeurs d’asile, cette augmentation s’explique surtout par une hausse du nombre de détenteurs de permis de travail et d’études.

La croissance démographique s’est intensifiée dans plusieurs provinces

L’augmentation de la migration internationale a été ressentie partout au pays, et plusieurs provinces ont enregistré une forte croissance démographique, laquelle a rarement été observée auparavant.

La croissance démographique dans les provinces de l’Atlantique en 2018-2019 a été parmi les plus élevées à être observée depuis les années 1970. L’Île-du-Prince-Édouard (+2,2 %) a d’ailleurs été la province avec le taux d’accroissement démographique le plus élevé au pays. Terre-Neuve-et-Labrador demeure l’exception et a affiché une diminution de sa population (-0,8 %) pour une troisième année consécutive.

En 2018-2019, le Québec (+1,2 %) a affiché le plus fort taux d’accroissement démographique en 30 ans, et l’Ontario (+1,7 %) a enregistré l’un des plus importants taux au cours de cette même période.

La croissance démographique en Alberta (+1,6 %) s’est accélérée pour une deuxième année consécutive, en partie en raison des échanges migratoires interprovinciaux positifs suivant trois années consécutives de pertes.

La croissance démographique élevée dans la plupart des provinces provient essentiellement d’un accroissement migratoire international important. Des niveaux inégalés depuis le début du programme d’estimations démographiques actuel (juillet 1971) ont été observés dans toutes les provinces sauf à Terre-Neuve-et-Labrador, au Manitoba et en Alberta. Dans ces trois provinces, l’accroissement migratoire international est néanmoins demeuré soutenu.

La population vieillit vite

Au 1er juillet 2019, la population canadienne comptait 6 592 611 aînés. De ce nombre, qui augmente rapidement, plus d’une personne sur deux (51,1 %) était née lors du baby-boom (1946 à 1965). Les personnes âgées représentaient 17,5 % de la population canadienne au 1er juillet 2019. Quant aux enfants âgés de 0 à 14 ans, ils formaient 16,0 % de la population. Bien que la proportion d’aînés augmente au Canada au fil du temps, elle demeure inférieure à celle observée dans les autres pays du G7, à l’exception des États-Unis (16 %). Avec près de 3 personnes sur 10 (28 %) âgées de 65 ans ou plus, le Japon est un pays qui présente l’une des populations les plus âgées.


La proportion de personnes âgées pourrait continuer d’augmenter rapidement au cours des prochaines années. Ainsi, selon le scénario de croissance moyenne des plus récentes projections démographiques de Statistique Canada, cette proportion pourrait s’élever à 22,7 % en 2031, année où les derniers baby-boomers atteindront l’âge de 65 ans.

La population autochtone rajeunit les provinces des Prairies et les territoires

La structure par âge de la population varie considérablement d’une province ou d’un territoire à l’autre. Ces variations s’expliquent le plus souvent par des écarts entre les niveaux de fécondité, mais aussi en partie par les migrations internes. De façon générale, les populations les plus jeunes se trouvent dans les provinces des Prairies et dans les territoires, alors que les plus vieilles sont situées dans les provinces de l’Atlantique. Au 1er juillet 2019, Terre-Neuve-et-Labrador était la province avec la plus forte proportion de personnes de 65 ans et plus (21,5 %). C’est la première fois que cette province arrive en tête de liste de ce classement. Au cours de la dernière décennie, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont successivement figuré en première place. Ces trois provinces ont cumulé des pertes migratoires interprovinciales au fil des dernières décennies, un nombre élevé d’individus des générations plus jeunes, en âge de procréer, ayant migré vers d’autres provinces ou territoires. Cela a ainsi contribué à accélérer le vieillissement démographique.


Le Nunavut présentait la population la plus jeune au pays, près du tiers de ses individus étant âgés de 0 à 14 ans (31,8 %). Cela était principalement attribuable à un niveau de fécondité élevé combiné à une espérance de vie plus faible qu’ailleurs au Canada.


Crise du logement

Alors qu'un nombre record d'immigrants affluent vers les métropoles du Canada, le coût des logements à Montréal et au Canada est une préoccupation pour beaucoup de citoyens. Et pour cause : quatre personnes sur dix dépensent plus de 30 % de leur revenu pour se loger. Les plus touchés d'entre eux sont les familles qui gagnent moins de 20 000 $ par année et qui consacrent plus de la moitié de leur revenu à payer leur loyer.

À Montréal, sept ménages sur dix sont locataires. Près de 100 000 personnes ont des besoins criants en matière de logement, selon les plus récentes données de la Communauté métropolitaine de Montréal.

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Trois solutions (et demie) pour le climat

Lettre ouverte de Samuel Furfari, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles Président de la Société Européenne des Ingénieurs et Industriels.

Après avoir travaillé pendant plus de 40 ans dans le domaine, mon expérience me pousse à plaider pour une analyse factuelle et objective de la situation, même si elle peut paraître iconoclaste dans le climat actuel...

Greta et la Terre Mère autochtone à Montréal

Les feux des projecteurs de l’Assemblée générale de l’ONU s’étant éteints, il est temps de voir plus sereinement la situation en matière de politique climatique — et donc énergétique — qui menace dangereusement notre démocratie. Après avoir travaillé pendant plus de 40 ans dans le domaine, mon expérience me pousse à plaider pour une analyse factuelle et objective de la situation, même si elle peut paraître iconoclaste dans le climat actuel.

« Tout est connu, il n’y a plus qu’à agir »

Malgré l’opinion générale, et de certains scientifiques, la science du climat est très jeune. Affirmer que « tout est connu et qu’il n’y a plus qu’à agir » est donc prématuré. Le rapport du GIEC est rempli de conditionnels. Pas de certitudes, mais des hypothèses loin d’être irrécusables, puisque le système climatique possède « une signature chaotique ».

Lorsque durant la vague de chaleur de cet été, le climatologue français Jean Jouzel annonce que la température augmentera de « trois ou quatre » degrés, il omet d’ajouter que le GIEC assortit cette hypothèse d’une probabilité de 1 % et que c’est pour un maximum de 3 °C et non de 4 °C ou de 7 °C comme on l’entend parfois.

Face à l’agitation, il convient d’analyser les résultats de 27 ans de politique climatique. Le processus onusien a formellement débuté au Sommet de la Terre à Rio en juin 1992 avec l’adoption de la Convention sur le changement climatique, visant à la réduction des émissions de CO2.

Les émissions de CO2 n’ont cessé de croître depuis, et sont aujourd’hui 56 % plus élevées qu’en 1992 ! Si un responsable du monde économique s’aventurait à avancer des résultats aussi farfelus, il serait démis de ses fonctions. Ce qui n’est pas le cas pour le monde politique.

Ce chiffre donne-t-il raison aux jeunes qui ne cessent de crier que l’on n’a rien fait ? Ces manifestants insultent le monde politique, car il s’est fortement démené à mettre en œuvre force politiques et mesures. Hélas, il n’a pas le courage d’admettre que ces énormes efforts, y compris financiers, ont été vains.

Commençons par le Protocole de Kyoto qui aurait dû déboucher sur la réduction des émissions. Avant de proposer de nouvelles mesures, il aurait fallu procéder à une analyse objective de son échec ; hélas, on a tout fait pour le cacher.

L’Accord de Paris où chacun fait ce qu’il veut…

Dans une course folle, on est passé à la COP15 de Copenhague, qui fut un revers, car les grands du monde avaient compris que les demandes des ONG étaient tout simplement irréalisables. La parade a enfin été trouvée à travers l’Accord de Paris, une coquille vide qui ne prévoit que des objectifs laissés aux choix des signataires par rapport à des années de références individuellement choisies.

L’accord comporte 141 obligations bureaucratiques et 41 conditionnelles pour ce qui est du fond. Par exemple, le Japon opte pour la réduction de ses émissions de 26 %, mais par rapport à 2013, c’est-à-dire l’année où il a émis le maximum de CO₂ du fait de la fermeture temporaire de centrales nucléaires. Cela lui donnera un avantage de 25 points par rapport à l’UE qui avait promis une réduction de 40 % à Paris par rapport à 1990 (la nouvelle présidente de la Commission européenne vient de surenchérir à 55 %).

La Chine, de loin premier émetteur mondial de CO2, s’est engagée à ne plus augmenter ses émissions à partir de… 2030. L’Inde, qui compte 350 millions de personnes sans accès à l’électricité, n’a pas d’objectif de réduction, mais vise à améliorer son efficacité carbone. Bref, chacun fait ce qu’il veut.

Les jeunes manifestants ignorent que l’UE a adopté une kyrielle de directives contraignantes et punitives à cet effet. Elle est la championne du monde en législations en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de bâtiments ou d’équipements.

L’échec est total, mais ce n’est pas faute de législation et de financement. Les jeunes manifestants ignorent que l’UE a adopté une kyrielle de directives contraignantes et punitives à cet effet. Elle est la championne du monde en législations en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de bâtiments ou d’équipements.

Excavateur à godets géant dans la mine de lignite à Garzweiler (Allemagne occidentale, proche de la Belgique)
Depuis 1990, l’Allemagne a multiplié par 8 sa production d’énergies renouvelables, alors que ses émissions, dont une grosse partie est due à la restructuration [la disparition de l’industrie lourde] de l’économie de l’ex-RDA, ont peu diminué. Ce pays est acclamé pour ses 100 milliards budgétés d’ici 2030 pour lutter contre le changement climatique, alors qu’il dépense 25 milliards par an depuis des années en faveur des énergies renouvelables tout en préservant ses centrales au lignite !

Dans son emballement, où il doit entraîner les autres pays européens par souci d’être le seul pénalisé, il promet d’abandonner le nucléaire et le charbon, de produire de l’hydrogène avec l’excès d’énergies renouvelables intermittentes. Mais dans le marché unique de l’électricité européen, il n’y aura excès d’électricité renouvelable que lorsque tous les pays produiront plus de 100 % de renouvelable ! Sans oublier le rêve allemand d’utiliser l’équation de Sabatier et autres artifices chimiques qui se heurtent à la thermodynamique du processus.

Et la capture du carbone en sous-sol ? En 2009, l’UE a promis un financement de 1,05 milliard pour 13 grands projets dont aucun n’a réellement démarré. Le coût de cette technologie, au demeurant banale, est exorbitant. Ne parlons même pas des idées de réutilisation du CO2 qui ressemblent à la mise en pratique du mouvement perpétuel.

Trois solutions et demie

Mais alors, n’y a-t-il rien à faire ? Si, il y a trois solutions et demie. La première est prévue par la Convention de Rio : s’adapter aux conséquences du changement climatique [et profiter au mieux des avantages liés à un réchauffement dans un Québec gelé six mois par an]. La deuxième : recourir à la seule énergie qui réduit les émissions, preuves historiques à l’appui : le nucléaire, tabou en Europe, mais en plein essor pour le conventionnel comme pour l’innovant en Russie, en Chine et aux États-Unis. La demi-solution est d’utiliser plus de gaz naturel aux dépens du charbon et du pétrole. C’est tout à fait faisable, y compris pour le transport, mais cela produira encore du CO₂ ; moins, néanmoins ce n’est pas une décarbonisation.

La dernière solution, c’est la révolution prônée par Greta Thunberg et les écologistes profonds : stopper la croissance, c’est-à-dire mettre fin à la société de consommation. Cette solution a comme seul mérite d’être cohérente. Mais elle va mettre en place une société de contrôle total de l’homme dans toutes ses dimensions, c’est-à-dire un enfer carcéral et totalitaire, qui va vider les États et les citoyens de leurs ressources et conduira à l’abolition de la sécurité sociale et à la fin du progrès technique, avec la survie des plus forts.

Tout le reste n’est que parole dans le vent et la croissance des émissions de CO₂ continuera donc au rythme de 2 % par an voire plus. N’en déplaise aux politiques et aux jeunes qui manifestent.

Source : L’Écho

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samedi 28 septembre 2019

Thunberg et jeunesse écocondriaque — « 86 % des jeunes pensent à tort que le nucléaire émet du CO2 »

Article de Laurent Alexandre (chirurgien, énarque, entrepreneur,) dans L’Express :

Le blasphème écologique n’étant pas encore interdit, j’ose critiquer la prêtresse de l’écologie politique : le message de Greta Thunberg est nocif. Son discours contribue à la diabolisation du nucléaire : 86 % des jeunes Français pensent que le nucléaire émet du CO2 et participe au réchauffement climatique. [Pas grave qu'elle soit ignorante et se trompe, elle se « mobilise » dans le sens voulu...]

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Pour faire plaisir à Greta Thunberg et ses militants, Emmanuel Macron ferme 14 tranches nucléaires, ce qui va augmenter le réchauffement climatique. Le remplacement des centrales nucléaires par des éoliennes et des panneaux solaires se traduira — dès qu’il n’y aura pas de vent ou de soleil — par l’allumage de centrales au gaz qui produisent 420 grammes de CO2 par kilowattheure et nous rendent dépendants du gaz russe. L’adolescente suédoise et son cortège de paniques servent de caution à des militants écolocatastrophistes qui veulent imposer une utopie verte — la fin de l’économie de marché et du confort — qui aurait de terribles conséquences sociales et politiques. J’ai débattu à la télévision avec les ambassadeurs de Greta Thunberg : ils ne sont pas verts, ils sont rouge vif…

Lors du forum de Davos, elle a tenu des propos dépressifs qui conduisent la jeunesse au Prozac : « Pourquoi étudier pour un futur qui bientôt n’existera plus ? » Derrière Greta, une nuée de prophètes annoncent la fin du monde. Fred Vargas explique que 6 milliards d’êtres humains mourront, et Yves Cochet prédit : « Il y a 1 chance sur 2 que l’humanité n’existe plus en 2050. » Dans la trace de Greta, la montée en puissance d’un courant malthusien, antiprogrès et géopolitiquement masochiste est stupéfiante. L’astrophysicien vert Aurélien Barrau a diabolisé la 5G et souhaite son interdiction, tandis que des écologistes exigent dans Libération que Thomas Pesquet cesse d’aller dans l’espace. Or seul le développement technologique peut décarboner l’économie mondiale. En bloquant les nouvelles technologies, les décroissantistes adeptes de Greta entraîneraient la chute du pouvoir d’achat, ce qui multiplierait les gilets jaunes, et amènerait les extrêmes au pouvoir ! La décroissance est rigolote quand on est un bobo vert à la terrasse des Deux Magots, beaucoup moins pour les gilets jaunes.

Une vision apocalyptique conduit à l’anti-humanisme. L’écologiste Jean-Marc Jancovici affirme : « Dans les pays occidentaux, il y a un premier moyen de réguler la population de façon raisonnablement indolore. Ne pas mettre tout en œuvre pour faire survivre les personnes âgées malades… » L’écologie politique saborde la civilisation occidentale : les collapsologues sont en Europe, tandis que les technologues sont en Chine. Pendant que les ambassadeurs de Greta hurlent que « la planète brûle », la Chine conquiert le leadership technologique, enchantée de notre suicide géopolitique : sont-ils manipulés par les Chinois ? Pour Greta, il est plus facile de sadiser une France macroniste masochiste, mais qui est le deuxième des pays le plus écologiques au monde selon l’université Yale, que la Chine. Grâce au nucléaire, la France est le pays qui produit le moins de CO2 par unité de richesse, et les Verts nous cachent que les feux d’Afrique subsaharienne représentent de 17 à 24 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre !

On assiste à la naissance d’une nouvelle religion autour d’une déesse qui prétend sur Twitter avoir des superpouvoirs. Greta Thunberg a avoué : « Avant de commencer ma grève de l’école, je n’avais pas d’énergie, pas d’amis et je ne parlais à personne. Je restais assise à la maison avec un trouble de l’alimentation. Tout cela a disparu maintenant, depuis que j’ai trouvé un sens dans ce monde… » Avons-nous vocation à paniquer pour accélérer la guérison de sainte Greta ?



Thunberg n'est pas le messie, c'est une jeune fille extrêmement anxieuse (Sky Australie, en anglais)

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mercredi 25 septembre 2019

Qualité de l'enseignement: une «gestion déficiente» du ministère, dénonce un rapport

La qualité de l’enseignement ne fait pas l’objet d’un suivi rigoureux, affirme l’Institut du Québec, qui dénonce la « gestion déficiente » à ce chapitre au ministère de l’Éducation.

Dans un rapport publié aujourd’hui, ce groupe de recherche issu d’un partenariat entre le Conference Board du Canada et HEC Montréal trace un portrait sombre des « lacunes » entourant le suivi de la qualité de l’enseignement dans le réseau scolaire québécois.

De tous ces enjeux, le plus grave est sans contredit le décrochage et la sous-diplomation chronique des élèves québécois. Malgré des investissements importants au cours de la dernière décennie, le taux de diplomation ne s’est pas réellement amélioré au Québec. Selon les dernières données disponibles, seulement 69,3 % des élèves québécois des réseaux public et privé (et 54,2 % des garçons du réseau public francophone) obtiennent leur diplôme d’études secondaires dans les délais. En Ontario, le chiffre comparable est de 81,2 %.


Or il s’agit du facteur le plus important pour lutter contre le décrochage scolaire, selon la recherche.

« Les déficiences du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), peut-on lire, touchent plusieurs aspects du parcours des enseignants, de l’encadrement de la qualité et de la prévision des effectifs et des ressources. Alors qu’ils constituent la véritable pierre d’assise d’un réseau d’éducation de qualité, l’admission des candidats à l’enseignement au Québec est peu sélective ; la formation est peu axée sur les contenus disciplinaires [bizarrement le Journal de Montréal ne mentionne pas cet aspect fondamental : les profs de sciences, d’histoire, de langue devraient mieux connaître ces domaines, mais reprend reste de cette énumération] ; les jeunes enseignants héritent des classes les plus difficiles — qui sont de plus en plus exigeantes dans le réseau public régulier — ; ils bénéficient rarement d’accompagnement lors de leurs premières — et cruciales — années de travail ; ils ne sont pas évalués et n’ont pas à participer à des activités de formation continue. »

Le ministère de l’Éducation « navigue à vue » avec des indicateurs qui ne sont pas à jour.

Il s’avère toutefois difficile d’identifier la formule qui permettrait de cibler les enseignants qui contribueront le plus aux succès de leurs élèves. En effet, le résultat le plus frappant de la recherche concerne l’absence de corrélation entre certains facteurs spécifiques — certification professionnelle, type de formation, obtention d’une maîtrise — et la qualité de l’enseignement prodigué. « Certaines études suggèrent même que les enseignants qui n’ont pas de diplôme en éducation performent aussi bien que leurs homologues issus des programmes traditionnels. L’enseignant performant semble ainsi être le produit d’une combinaison de plusieurs ingrédients, incluant un talent difficile à mesurer, prévoir et reproduire. »  [Cette citation n'est pas non plus reprise par le Journal de Montréal]


« À toutes les étapes, il y a des manques », lance Mia Homsy, directrice générale de l’Institut du Québec.

Dernier de classe


Le Québec est dernier de classe en matière de diplomation au Canada, rappelle Mme Homsy, auteure d’une étude publiée l’an passé à ce sujet qui a fait grand bruit.

D’où l’importance de donner un sérieux coup de barre, ajoute-t-elle.

Or la recherche en éducation a démontré que « l’élément qui influence le plus la réussite scolaire, c’est unanimement l’enseignant », affirme Mme Homsy.

À la recherche de solutions, l’Institut du Québec s’est penché sur les mesures en place dans des systèmes d’éducation performants comme la Finlande, les Pays-Bas, Singapour et plus près de nous, l’Ontario.

À la lumière de cette analyse, le groupe de recherche affirme que le ministère de l’Éducation, ou toute autre entité, devrait procéder à une évaluation en bonne et due forme des programmes d’enseignement, des programmes d’insertion professionnels pour les jeunes profs, de la formation continue offerte et suivie par les enseignants au fil des ans.

« Ça prend quelqu’un qui a comme rôle et responsabilité de suivre la qualité du parcours des enseignants », affirme Mme Homsy, qui ne va toutefois pas jusqu’à réclamer une évaluation systématique de chaque enseignant, comme c’est le cas en Ontario.

L’Institut considère aussi qu’une maîtrise à temps plein d’un an devrait être offerte afin de permettre à ceux qui ont complété un baccalauréat disciplinaire (en histoire, en mathématique ou en sciences par exemple) d’enseigner au secondaire, plutôt que d’offrir cette formation à temps partiel pendant quatre ans, comme c’est le cas actuellement.
(Pourquoi pas les deux formes ?)

Il s’agirait d’une façon d’améliorer la qualité de l’enseignement tout en luttant contre la pénurie de profs dans le réseau scolaire, affirme Mia Homsy.

L’Institut propose aussi d’offrir un meilleur encadrement à tous les jeunes enseignants, ce qui devrait se mettre en branle cette année avec la création d’un programme national de mentorat annoncé par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

Ce dernier a aussi annoncé son intention d’obliger les enseignants à suivre de la formation continue tout au long de leur carrière, une autre recommandation de l’Institut.

Fonctionnaires contre père : qui décide si un enfant mineur peut subir une thérapie de transition de genre ?

La Cour d’appel de la Colombie-Britannique a récemment entendu les plaidoiries dans l’affaire AB c. CD. Nous avions déjà parlé de cette affaire : Colombie-Britannique : cour suprême interdit aux parents de s’opposer au traitement hormonal de transition de leur fille de 14 ans.

Ce procès concerne une mineure née fille qui subit un traitement de testostérone pour passer au sexe opposé. Une ordonnance du tribunal inférieur interdit la publication des noms de la mineure (« AB »), du père de l’enfant (« CD »), de la mère de l’enfant (« EF ») et des professionnels de la santé impliqués dans cette affaire. L’ordonnance de la cour interdit également d’utiliser les pronoms féminins « she » et « her » en anglais pour désigner cette enfant née de sexe féminin.

Le père et la mère ont divorcé il y a environ quatre ans. Depuis cette époque, leur fille a souvent eu des problèmes à l’école, rencontrant régulièrement des conseillères de son école. Soutenue et encouragée par les conseillères de son école, cette enfant a commencé à adopter une identité masculine, elle exige notamment de se faire appeler par un prénom masculin. Ces faits ont été cachés au père, même s’il partage légalement la garde de son enfant avec son ex-femme et malgré son droit légal de connaître tous les événements et changements importants au sujet de son enfant. Le père ne découvrit ces changements qu’après avoir vu la photo de enfant dans un annuaire scolaire, déguisée en garçon avec un nouveau prénom masculin sous sa photo.

L’enfant AB a continué à rencontrer les conseillères de son école. Elles encourageaient AB et la présentaient à des tiers comme étant un garçon. Ils ont conseillé à AB de consulter un psychologue (le « Dr IJ »), qui l’a ensuite dirigé vers le « Dr GH » de l’Hôpital pour enfants de Colombie-Britannique. En décembre 2018, le Dr GH a envoyé au père une lettre indiquant que l’hôpital pour enfants commencerait à administrer de la testostérone à son enfant dans les deux semaines, sans le consentement du père. Le père a alors déposé une requête en justice pour empêcher ce traitement sans son consentement.

Le 27 février 2019, le juge Bowden de la Cour suprême de la Colombie-Britannique a déclaré qu’il était dans l’intérêt supérieur de l’enfant de recevoir les controversés traitements aux hormones sexuelles, aux bloqueurs de puberté ou tout autre traitement que l’hôpital pour enfants pourrait recommander, y compris des chirurgies telles que la mastectomie.

Le juge Bowden a ordonné qu’on adresse l’enfant née de sexe féminin comme un garçon et qu’elle ne soit désignée que par son nouveau prénom masculin, à la fois dans la procédure judiciaire et en général. Cette ordonnance s’applique au père d’AB et à toutes les personnes sous sa juridiction. Le père ne peut donc plus appeler sa fille par son nom ni même utiliser un pronom féminin pour en parler...

En outre, le juge Bowden a également expressément interdit au père d’essayer de persuader AB d’abandonner ce traitement expérimental aux conséquences permanentes et bouleversantes. Selon le juge Bowden, appeler l’enfant par le prénom qu’elle a reçu à la naissance ou tenter de persuader l’enfant de ne pas suivre un traitement irréversible constituerait une « violence familiale » au sens de la Loi sur la famille de la Colombie-Britannique.

En tant qu’intervenant, le Centre de justice pour les libertés constitutionnelles (JCCF) a déposé un mémoire expliquant pourquoi les enfants ont légalement le droit de bénéficier de la protection de ceux qui les aiment le plus et qui les connaissent le mieux : leurs propres parents. La Charte protège la liberté et la sécurité des parents dans l’éducation et la prise en charge de leurs propres enfants, y compris le droit de prendre des décisions à leur place dans des domaines fondamentaux tels que la participation à des interventions médicales irréversibles non urgentes. Le  JCCF fait remarquer :
  • Partout au Canada, les parents ont de bonnes raisons de préférer une thérapie psychologique et le passage par la puberté à traitements hormonaux de transition sexuelle pour traiter la dysphorie de genre. En plus de créer une dépendance à vie à ces hormones de transitions sexuelles, la « transition » chirurgicale complète chez les patientes inclut l’ablation des organes génitaux, de l’utérus et des seins. Tous les parents peuvent à juste titre être préoccupés par le bien-être à long terme de leurs enfants qui passent par cette transition de genre, notamment par l’incapacité possible d’avoir une relation sexuelle satisfaisante, une stérilité permanente et de profonds remords chez l’enfant devenu adulte. Ces conséquences sont trop graves et des enfants mineurs immatures et en pleine croissance ne peuvent les comprendre correctement.
  • En ce qui concerne la décision du Tribunal qui oblige le père de l’enfant à parler de son enfant comme s'il s'agissait d'un garçon et à l’aide d’un prénom masculin, les observations du Centre de la justice soulignent que le discours imposé viole la liberté d’expression protégée par l’article 2 (b) de la Charte. La Cour suprême du Canada a qualifié le discours forcé de « totalitaire et, en tant que tel, étranger à la tradition de nations libres comme le Canada ». En plus de protéger la liberté de parole et d’écoute de chacun, la Charte protège également le droit de ne pas être contraint par le gouvernement (y compris les tribunaux) à prononcer des mots qui ne sont pas propres. En ordonnant au père de l’enfant de ne pas dissuader son enfant de poursuivre un traitement médical expérimental irréversible, le tribunal inférieur de la Colombie-Britannique viole également la liberté d’expression du père, droit reconnu par la Charte. 
  • L’État ne peut légalement obliger les parents à exprimer leur accord et leur soutien pour un traitement que le parent, à juste titre, considère comme dangereux, préjudiciable et contraire aux intérêts des enfants impressionnables. L’État ne peut contraindre les parents à oublier leur fille et à lui substituer un souvenir imposé de cet enfant sous la forme d’un fils.

À l’automne 2018, le personnel de l’Hôpital pour enfants de C.-B. a, pendant des mois, fait pression sur le père de l’enfant pour qu’il donne son consentement au traitement avant qu’il ne dépose une demande au tribunal. Le père était très préoccupé par le traitement. Il était également préoccupé par le fait qu’on ait commencé ce traitement hormonal avant de dûment prendre en compte le traitement de la dépression de AB.

Selon une étude suédoise de 2011, les personnes qui sont sous thérapie de transition sexuelle, d’hormonothérapie sexuelle et de manipulations chirurgicales de leur corps subissent des traumatismes psychologiques permanents et un taux de suicide 19 fois supérieur à celui de la population en général.

En outre, les hormones de transition sexuelle entraînent des séquelles irréparables telles qu’un risque accru de cancers, de maladies cardiaques, d’ostéoporose et de stérilité permanente. Les autres changements comprennent les changements permanents de la voix, de la pilosité faciale et une densité osseuse plus faible.

En 2018, l’Université Brown a publié les conclusions de Lisa Littman, issues d’une étude de cas portant sur 256 parents. Elles mettent en évidence l’apparition rapide de la dysphorie de genre chez les adolescentes. L’étude met en évidence une corrélation entre l’utilisation des médias sociaux et l’influence des pairs comme des facteurs qui contribuent à ce phénomène.

La dysphorie de genre est souvent liée à des problèmes de santé mentale et à des traumatismes infantiles. Elle peut être déclenchée par la pression des pairs ou par l’environnement social. Mais cette confusion sexuelle cesse généralement après la puberté.

Le psychologue qui traitait AB, le Dr IJ, a lui-même déclaré publiquement que seuls 2 % à 20 % des enfants transgenres restent transgenres. Pour la grande majorité, cette dysphorie passe. L’affirmation du Dr IJ est conforme aux études médicales sur le sujet qui montrent que plus de 80 % des enfants désorientés quant à leur identité sexuelle acceptent désormais leur sexe biologique quand ils atteignent l’âge de 18 ans, sans « thérapie d’affirmation » et hormones sexuelles croisées.

Cependant, si des enfants désorientés reçoivent des médicaments antipuberté et des hormones de transition sexuelle alors la plupart d’entre eux poursuivront le processus de transition sexuelle après l’âge de 18 ans.

Les parents, sans distinction de croyance, de race ou d’opinion politique, portent un intérêt profond et indéfectible à la santé et au bonheur à long terme de leurs enfants. La Charte, à l’instar de la Déclaration des Nations Unies sur les droits de l’enfant, reconnaît que les parents sont généralement beaucoup mieux placés que l’État pour élever leurs enfants et prendre des décisions en ce qui concerne leurs soins. La Cour suprême du Canada a statué que la Charte confère d’une manière générale aux parents le droit de prendre des décisions pour le bien de leurs enfants. La loi reconnaît que nul n’est mieux placé que les parents pour protéger leurs enfants.

Qu’est-ce qui constitue en droit un « mineur mûr » ?

Un des éléments de ce qui permet à un mineur d’être reconnu comme légalement « mûr » (capable de prendre des décisions adultes indépendamment de ses parents et du gouvernement) est sa capacité à réfléchir à des problèmes difficiles et de considérer mûrement des points de vue opposés. Dans les affaires qui concernent des témoins de Jéhovah adolescents qui refusent des transfusions de sang qui pourraient pourtant leur sauver la vie, l’un des facteurs pris en compte par les tribunaux pour déterminer si le mineur est juridiquement « mûr » et capable de prendre cette décision par lui-même est sa capacité d’entendre et de considérer différents points de vue. Un enfant déjà aux prises avec un stress émotionnel et mental important qui l’empêche de considérer de manière rationnelle des opinions médicales opposées, n’est pas en mesure de prendre des décisions alors qu’il reçoit des conseils divergents (par exemple, des docteurs qui le poussent à accepter une transfusion sanguine alors que des chefs religieux le poussent à la refuser) et ne peut donc être considéré légalement comme « mûr ».

L’ordonnance du juge Bowden interdit au père d’essayer de persuader son enfant née fille de s’abstenir de traitements à base de testostérone expérimentaux et irréversibles. Cela trahit le fait que l’enfant n’est pas suffisamment mûr pour faire face à des opinions divergentes et pour réfléchir aux avantages et aux inconvénients liés aux différentes options. L’enfant n’est donc pas un mineur « mûr ». Si l’enfant n’est pas un mineur « mûr », il ne peut donc pas décider de traitements médicaux graves et irréversibles. Cette décision revient aux parents. Cependant, le tribunal inférieur estime que l’enfant est suffisamment mûr pour décider de traitements médicaux expérimentaux, mais pas assez mûr pour entendre les objections de son père.

Il ne devrait y avoir aucun traitement médical irréversible jusqu’à ce que les parents soient d’accord ou que l’enfant ait atteint la maturité suffisante.

Soutenez l’action du Centre Le Centre de justice pour les libertés constitutionnelles (JCCF.ca)

Voir aussi

Colombie-Britannique : cour suprême interdit aux parents de s’opposer au traitement hormonal de transition de leur fille de 14 ans

Angleterre — Au moindre soupçon, des écoles considèrent les élèves comme transgenres

Jordan Peterson et les jeunes « trans »

À comparer à la priorité éducative du Québec (du moment) : Urgence : « Adapter [sic] l’école aux écoliers transgenres »

Garçon gardé par un couple de lesbiennes subit un traitement hormonal pour bloquer sa puberté

À qui sont ces enfants au juste ?

mardi 24 septembre 2019

Quarante-neuf prédictions écoapocalyptiques qui ne se sont jamais réalisées

Quarante-neuf prédictions écoapocalyptiques qui ne se sont jamais réalisées

1. 1967 : Prévision de famine terrible avant 1975

2. 1969 : Tout le monde disparaîtra dans un nuage de vapeur bleue d’ici 1989

3. 1970 : Nouvel âge glaciaire d’ici l’an 2000.

4. 1970 : les États-Unis rationneront l’eau d’ici 1974 et les aliments d’ici 1980.

5. 1971 : Nouvel âge glaciaire à l’horizon 2020 ou 2030

6. 1972 : Nouvel âge glaciaire à l’horizon 2070

7. 1974 : Les satellites montrent qu’un nouvel âge glaciaire approche rapidement

8. 1974 : Un autre âge glaciaire ?

9. 1974 : L’appauvrissement de la couche d’ozone : un grand danger pour la vie (données et graphique) (données et graphique)

10. 1976 : Consensus scientifique sur le refroidissement de la planète, famines imminentes

11. 1980 : Les pluies acides tuent la vie dans lacs (lien supplémentaire)



Claire Lamarche (Radio-Québec, début années 80) : «  En 2000, comme on l’apprenait dans un rapport cette semaine,  on n’aura plus de sirop d’érable à cause des pluies acides et de la surproduction. On ne pourra plus respirer dans les villes, il nous faudra des masques à gaz. »  En réalité, « Le dégel du mois de février 1981 accompagné de pluie et de la disparition du couvert de neige, le tout suivi d’un refroidissement intense en mars 1981, fut pointé du doigt au début des années 1990 à titre de principal responsable du dépérissement des érablières des années 80. »

12. 1978 : Pas de fin en vue au refroidissement sur 30 ans (lien supplémentaire)

13. 1988 : Sécheresses régionales (qui ne se sont jamais produites) dans les années 90

14. 1988 : Les températures à Washington atteindront des records

15. 1988 : les îles Maldives seront submergées d’ici 2018 (elles ne le sont toujours pas)

16. 1989 : L’élévation du niveau de la mer va noyer des pays si rien n’est fait d’ici l’an 2000 (directeur du bureau de l’environnement de l’ONU)

Journal d’Antenne 2 (France, chaîne publique devenue France 2) en 1989 : le « réchauffement climatique » fera disparaître « d’ici dix ans les Pays-Bas, les Maldives, les Seychelles, les Caraïbes et bien d’autres nations » selon le directeur du bureau de l’environnement de l’ONU.

17. 1989 : l’autoroute West Side Highway de New York sera sous l’eau d’ici 2019 (ce n’est pas le cas)

18. 2000 : Les enfants ne sauront plus ce qu’est la neige

19. 2002:  Famine dans 10 ans si nous n’abandonnons pas la consommation de poisson, de viande et de produits laitiers

20. 2004 : la Grande-Bretagne sera la Sibérie d’ici 2024

21. 2008 : l’Arctique sera libre de glace d’ici 2018

22. 2008 : Al Gore prédit un Arctique libre de glace d’ici 2013

23. 2009 : Le prince Charles affirme qu’il nous reste 96 mois pour sauver le monde

24. 2009:  Premier ministre britannique affirme que nous avons 50 jours pour « sauver la planète de la catastrophe »

25. 2009 : Al Gore reporte la prévision de 2013 de l’Arctique libre de glace à 2014

26. 2013 : Arctique libre de glace d’ici à 2015 (lien supplémentaire)

27. 2014 : Plus que 500 jours avant le « chaos climatique »

28. 1968 : Surpopulation va se répandre dans le monde entier

29. 1970 : Monde utilisera toutes ses ressources naturelles

30. 1966 : Pétrole aura disparu dans dix ans

31. 1972 : Pétrole sera épuisé dans 20 ans


Jimmy Carter en 1976 : plus de pétrole dans le monde en 2011

32. 1977 : Ministère de l’Énergie dit que le pétrole atteindra son pic dans les années 90

33. 1980 : Pic pétrolier en 2000

34. 1996 : Pic pétrolier en 2020

35. 2002 : Pic pétrolier en 2010

36. 2006 : Super ouragans !

37. 2005 : Manhattan sous eau avant 2015

38. 1970 : Citadins auront besoin de masques à gaz d’ici 1985

39. 1970 : L’accumulation d’azote rendra toutes les terres inutilisables

40. 1970:  La pollution tuera tous les poissons

41. Années 70 : Des abeilles tueuses !

Greta « La Science » n’est pas contente
42. 1975 : Un monde qui se refroidit et une chute dramatique dans la production alimentaire

43. 1969 : Peste mondiale, pollution écrasante, catastrophe écologique, effondrement virtuel du Royaume-Uni à la fin du XXe siècle

44. 1972 : Épuisement imminent et pénuries en or, étain, pétrole, gaz naturel, cuivre et aluminium

45. 1970 : Les océans seront morts dans une décennie, rationnement de l’eau aux États-Unis d’ici à 1974, rationnement des aliments à partir de 1980

46. 1988 : Un expert mondial en climat prédit une immersion totale dans le Lower Manhattan d’ici 2018

47. 2005 : Cinquante millions de réfugiés climatiques d’ici 2020

48. 2000:  les chutes de neige font désormais partie du passé

49. 1989 : L’ONU avertit que des nations entières auront été balayées par le réchauffement planétaire d’ici à 2000

50. 2011 : Le Washington Post prévoit que les cerisiers fleuriront en hiver (d’ici quelques décennies)

 Vraiment pas.


    Voir aussi

    « Urgence climatique » — Le point de rupture à nouveau reporté ? (Pas grave, les gens oublient)

    Greta La Science Thunberg devant le Congrès : « Même avec 1 ° C, un nombre inacceptable de vies perdues »

    Climat et élèves en grève : « On ne veut pas mourir dans 10 ans » (m-à-j)

    Allemagne — les élèves qui ne manifestent pas pour le climat « ont un problème ».

    Québec — consommation d’antidépresseurs a augmenté de 68 % chez jeunes filles au cours des 5 dernières années

    lundi 23 septembre 2019

    Suisse — L'école à domicile n'est pas un droit constitutionnel

    Les parents d'enfants en âge scolaire n'ont pas un droit constitutionnel à leur dispenser des cours privés à domicile. Le Tribunal fédéral rejette le recours d'une mère et reconnaît le droit des cantons de prévoir des règles très restrictives, voire des interdictions.

    En 2017, une mère avait adressé aux autorités scolaires de Bâle-Ville une demande d'enseignement privé à domicile («homeschooling») pour son fils âgé de 8 ans. Sa requête a été rejetée, de même que son recours auprès du Tribunal administratif cantonal.

    La mère a alors saisi le Tribunal fédéral. Elle estimait que la réglementation bâloise constituait une interdiction de fait et violait son droit constitutionnel au respect de la vie privée et familiale.

    Le Tribunal fédéral a débouté la recourante dans un arrêt publié lundi. Il rappelle qu'à Bâle-Ville, l'enseignement privé à domicile est régi par la Constitution cantonale et la loi sur l'instruction publique. Selon celle-ci, l'enseignement à domicile peut être accordé notamment si le requérant démontre que la fréquentation d'une école n'est pas possible.

    Compétence cantonale

    Dans un arrêt précédent, la Haute Cour avait déjà indiqué que les dispositions de la Constitution fédérale sur l'enseignement de base n'accordaient pas un droit à suivre des cours privés à domicile. Cependant, elle a aussi reconnu que les cantons étaient libres de prévoir un tel droit, à condition de respecter les dispositions fédérales relatives à un enseignement de base suffisant.

    Cette nouvelle décision précise que le droit fondamental au respect de la vie privée et familiale (article 13 de la Constitution fédérale) ne confère pas non plus un droit à suivre des cours privés à domicile. Certes, cette disposition, qui trouve son pendant dans la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH, article 8), englobe aussi le droit des parents à éduquer leurs enfants.

    Mais la Cour européenne des droits de l'homme également estime dans sa jurisprudence qu'aucun droit à l'enseignement privé à domicile ne peut être déduit de l'article 8 de la CEDH. Constatant qu'aucun traité international n'accorde un tel droit, le Tribunal fédéral ajoute qu'il n'y a pas lieu d'accorder des droits plus étendus en vertu de la Constitution fédérale.

    Il en découle que même des réglementations cantonales très restrictives en matière d'instruction à domicile ne violent pas le droit au respect de la vie privée et familiale. La compétence de décider si et dans quelle mesure l'enseignement privé à domicile peut être autorisé appartient donc aux cantons.

    En l'occurrence, la recourante ne pouvait pas invoquer de justes motifs selon la réglementation bâloise pour obtenir l'autorisation de scolariser son fils à la maison, conclut le Tribunal fédéral. (arrêt 2C_1005/2018 du 22 août 2019, en allemand).

    Source